L’inévitable hérésie du libre-penseur

Les Carnets de Patrice-Hans Perrier

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L’inévitable hérésie du libre-penseur

À l’orée de 2020, nous allons remanier pour une troisième fois notre site afin de rendre justice à une Quête qui, si elle est ardue, nous récompense de ses innombrables bienfaits depuis les tout premiers débuts de l’expérience. Déjà, en 2010, nous avions rompu avec notre ancien métier de journaliste afin d’élaguer le travail de la réflexion critique sur les affaires d’une cité qui a fini par être dépossédée d’elle-même. Mes lecteurs auront compris que je ne m’intéressais plus aux affaires strictement montréalaises, mais que j’avais pris le parti de ratisser plus large au point où  Les carnets d’un promeneur  sont devenus une sorte d’observatoire de la décadence occidentale.

Quelques mots en guise d’éditorial

De fil en aiguille, j’ai mis en place une forme d’appareil critique – brouillon et informel certes – ayant pour but de passer à la moulinette l’« air du temps », c’est-à-dire les travers multiples qui caractérisent notre époque déliquescente. Mon éditeur belge, Philippe Grasset, ancien journaliste et analyste, travaille à partir d’une grille de lecture qui s’intéresse aux crises qui sévissent en occident. Son approche s’apparente à celle de Dmitry Orlov, un autre chroniqueur qui met le cap sur une analyse « crisique » des mutations qui nous attendent au détour. Parce qu’il faut bien admettre que l’occident est en crise et pas n’importe laquelle.

Effectivement, nos contemporains sont prisonniers d’un  immense tourbillon qui va de plus en plus vite et qui emporte tous nos repères sans crier gare. Les racines de l’occident ont été déterrées et l’arbre de la mémoire collective est en danger de mort. L’idéologie « progressiste » aux affaires table sur une vision du « progrès » qui commande l’amnésie généralisée. La « société ouverte » qui nous est proposée concerne bien plus que la porosité des frontières ou le partage des données numériques. Les propagandistes à l’œuvre travaillent de manière concertée à effacer jusqu’à tous les repères anthropologiques qui fondaient la cité de nos aïeux. Ces repères concernent toutes les structures familiales, le langage usuel et la linguistique, les us et coutumes, l’histoire universelle, les arts et culture, la transmission des héritages culturels, même la génétique n’est pas épargnée.

Certains de nos détracteurs n’ayant pas hésité à nous mettre dans le bain des conservateurs chagrins, nous nous sommes retrouvés cloués au pilori de la rectitude politique. Et, bien au-delà, nous sommes presque devenus persona non grata au sein de cette cité postmoderne qui ressemble à s’y méprendre à un camp de concentration virtuel. Mais, au fond, sommes-nous si nostalgiques d’un « ancien temps » qui ne reviendra plus ? Passéistes ? Réactionnaires ? Nous, les Orlov et compagnie, coupables de refuser de nous adapter à cette vision du progrès qui n’est qu’un leurre destiné à nous faire accepter l’impensable. Parce que les « grands régisseurs » derrière tout cet appareillage idéologique qui nous bombarde, jour et nuit, ambitionnent de reformater au grand complet le « code génétique » d’une société qu’ils disent « archaïque ». Et, sentant que leur projet est en train de dérailler, ils s’activent comme des forcenés à peser sur l’accélérateur du « consentement social ». Toujours plus vite, toujours plus loin. Voilà l’antienne de ces progressistes forcenés qui n’entendent pas discuter avec la poignée de « résistants » qui refusent ce programme eugéniste et globaliste.

C’est, en partie, ce qui explique que nous avons décidé de changer l’intitulé de notre site qui, désormais, s’affichera comme suit : Carnets d’un pèlerin. Le promeneur s’étant perdu dans le brouillard de l’« air du temps », c’est un pèlerin qui est réapparu à l’orée de la crise des années 2020. Le pèlerinage représentant la démarche des individus contestant l’ordre établi des idées – doxa ou orthodoxie – dans un contexte où la « libre-pensée » n’est pas une panacée, mais bien un devoir de conscience.

Questionnant l’« ordre du monde » à partir d’une approche HERMÉNEUTIQUE, c’est-à-dire sur la foi d’une interprétation hardie et sans compromissions des symboles qui régissent cet ordo, le pèlerin travaille sa pensée comme un orfèvre œuvre sur des pierres brutes et sur des métaux en fusion. Taillant dans le vif, surchauffant les idées reçues, réassemblant les concepts et détaillant notre vision du monde, nous entreprenons une nouvelle Quête qui s’apparente peut-être à celle des alchimistes.

Si la polysémie des mots nous amène à reconsidérer les idées reçues, c’est alors une explosion du sens qui fait suite et la Quête herméneutique nous emporte loin des conventions. C’est alors que l’orthodoxie est remise en question, non pas par un irrépressible désir de transgression, mais afin qu’elle respire par tous ses pores. Ainsi, le PÈLERIN s’est mis en marche à force de taquiner le sens des choses, toujours emporté par sa Quête de vérité.

Et, pour parler comme Héraclite, si « la nature aime à se cacher », c’est en froissant la corolle des plantes que l’on parvient jusqu’au calice de l’ultime vérité. Le pèlerin, prisonnier de sa Quête herméneutique n’a plus le choix : une fois tombées les précautions d’usage, le labeur de l’esprit libre mène en spirales vers les tréfonds de l’HERMÉTISME. Puisque la descente au cœur du secret des choses représente, véritablement, une remontée vers la lumière céleste. Critiquer le réel, c’est mettre la table pour ce « retour aux sources » salutaire qui représente une « porte de secours » ouvrant sur la Renaissance de nos âmes flétries.

Bonne lecture fidèles lecteurs !

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