Les tribulations d’un Saakachvili dans un monde multi-multipolaire

Ouverture libre

   Forum

Un commentaire est associé à cet article. Vous pouvez le consulter et réagir à votre tour.

   Imprimer

 625

Les tribulations d’un Saakachvili dans un monde multi-multipolaire

Nous avons collecté quelques nouvelles récentes sur l’intéressante, ou amusante évolution de Misha Saakachvili et de sa Géorgie natale durant les six dernières semaines. Voilà en effet que Misha, aujourd’hui, n’est pas plus aimé des Russes qu’hier, mais parce qu’il copine avec… les Iraniens ; voilà qu’il trouve beaucoup de charme à la Turquie, surtout depuis que ce pays a négocié un accord nucléaire avec le Brésil et l'Iran ; voilà donc qu’il est proche de tous les pays qui font la détestation du jour des neocons washingtoniens qui, hier, portaient en triomphe ce même Misha, héros de la “révolution des roses”…

Quelques rappels de ces informations sur la période, jusqu’aux inquiétudes russes exprimées hier, concernant les tribulations de Misha.

• Le 20 mai 2010, sur le site de la Jamestown Foundation, Giorgi Kvelashvili nous explique comment et pourquoi la Géorgie soutient un rôle régional grandissant pour la Turquie, au moment où ce pays boucle (le 17 mai) un accord sur le nucléaire iranien avec le Brésil et l’Iran. Cela, à l’occasion d’une rencontre Saakachvili-Erdogan, pour l’inauguration d’un hôtel en Géorgie, ce même 17 mai, quelques heures avant qu’Erdogan s’en aille dare-dare à Téhéran pour signer l’accord en question…

«…Perhaps this thought was behind the sentiment Georgian President Mikheil Saakashvili expressed on May 17 as he cordially greeted Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan in Batumi, Georgia’s burgeoning Black Sea Riviera, during the ribbon-cutting ceremony of the Sheraton Batumi Hotel, built on Turkish money. Welcoming Erdogan in his native Turkish, the Georgian president underscored the benefits the two countries have garnered by establishing a visa-free free trade relationship with one another… […]

»The political part of President Saakashvili’s speech was no less impressive. Saakashvili called the West’s standoff with Iran the “life and death” issue for the “survival [of] small [third] countries” and praised Erdogan for trying to make “a diplomatic breakthrough” to defuse tensions. This would be a “diplomatic victory,” the Georgian leader underscored, “for Iran, Europe, America, Turkey and…for Georgia.”

»Saakashvili apparently wants to make clear that there is a growing fear in Georgia that if Western capitals and Moscow negotiate a bargain in order to resolve the Iranian nuclear program issue, it increases the chance of Russia’s domination over Georgia and other post-Soviet nations. That the Kremlin would, as a bargaining chip, demand a sphere of influence at the expense of Georgia’s sovereignty and freedom of choice leaves almost no doubt in Tbilisi. Also, it is a widespread sentiment in Georgia that the United States and its European allies are not pressuring Russia enough to make it honor its international obligations and withdraw its troops from the occupied Georgian lands. When it comes to Georgia’s NATO membership, Georgian analysts believe, the West has not been persistent enough in keeping Russia out of its decision-making process and in setting clear goals and a due timetable for Georgia so that no doubts are left in the alliance’s commitment to the enlargement process and the moral principles.

»Georgians already view the Obama administration’s “Russia first” policy with alarming concern and their fears only increased after the White House announced that “the war [Russia waged against Georgia in 2008] should no longer be an issue” when it resubmitted on May 11 the U.S.-Russia civilian nuclear agreement to Congress. Tbilisi’s desire to see the Iranian nuclear problem be solved without Russia being granted a free hand in Georgia is only natural and hence Saakashvili’ calling the Iran issue the matter of “life and death” for his small country. Turkey’s overall bigger regional role and more economic and political involvement in the Caucasus, in Tbilisi’s calculations, might positively influence the present and future developments in and around Georgia.»

• Le 21 mai 2010 (Novosti), les Iraniens annoncent que le président iranien est invité à effectuer une visite en Géorgie. En attendant, «[l]e ministre iranien de Affaires étrangères Manouchehr Mottaki est attendu en Géorgie en juin prochain. Ensuite une réunion de la commission intergouvernementale irano-géorgienne se tiendra en Iran avec la participation du premier ministre géorgien Nika Guilaouri, a indiqué Ramin Mehmanparast.»

• Le 31 mai 2010, sur le réseau Voltaire, Giorgi Lomsadze explique l’évolution de la Géorgie par rapport à l’Iran (et, par la force des choses, par rapport à beaucoup d’autres pays)… «In Ukraine and Kyrgyzstan, recent developments have upset the scaffolding set up by the U.S. through its colour revolutions to gain control over former USSR states. It is now Washington’s staunchest ally Georgian President Mikheil Saakashvili, propelled into power by the 2003 “revolution of the roses”, who is rocking the boat through his recent “real politik” rapprochement with Iran, causing a further shift in the configuration of alliances in the region.»

• Hier, 1er juillet 2010 (Novosti), le porte-parole du ministre russe des affaires étrangères exprime son attention un peu préoccupée de la coopération entre la Géorgie et l’Iran.

«La Russie espère que la coopération entre l'Iran et la Géorgie ne sera pas dirigée contre des pays tiers, a déclaré jeudi devant les journalistes à Moscou le porte-parole de la diplomatie russe Andreï Nesterenko.

»“Quant aux relations bilatérales entre la Géorgie et l'Iran, nous respectons l'intention des Etats souverains de promouvoir des relations d'amitié et de bon voisinage… d'autant plus entre des pays se trouvant dans une région aussi compliquée. Nous espérons que le développement des rapports bilatéraux entre la Géorgie et l'Iran ne sera pas dirigé contre des pays tiers”, a indique M.Nesterenko, interrogé sur des contacts irano-géorgiens de ces derniers temps.

»Evoquant le problème nucléaire iranien, le diplomate a estimé que la Géorgie ne pourrait sans doute pas y jouer un rôle quelconque, vu la faiblesse de sa position actuelle sur la scène internationale, le comportement volontariste de son administration et l'absence de possibilités réelles d'influer sur la situation en la matière.»

dedefensa.org