L'Egypte, source d'inspiration d'un après-système

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L'Egypte, source d'inspiration d'un après-système

Un article de l'AFP paru le 29 septembre 2011 signale que les prochaines élections législatives en Egypte auront lieu fin novembre. Le mode de scrutin, défini par le pouvoir militaire qui assure la gestion du pays par intérim, est largement contesté. Les Frères musulmans, crédités d'environ 35% des intentions de vote, menacent de boycotter ces élections.

Le débat porte principalement sur le tiers des sièges qui sera réservé à des candidats non-affiliés. Les partis craignent, outre un affaiblissement mécanique induit par cette disposition, que d'anciens caciques du régime Moubarak puissent être élus sous couvert de statut indépendant, grâce à leurs réseaux. D'une manière générale l'armée est largement critiquée, notamment pour sa réticence à transmettre le pouvoir aux civils – la disposition électorale évoquée ci-dessus en est une preuve. Une manifestation doit d'ailleurs se tenir ce jour place Tahrir pour dénoncer la façon dont l'armée gère la transition.

Au-delà de ces évènements ponctuels, on peut sans risque affirmer que la mise en place d'un système politique pérenne en Egypte prendra du temps. La comparaison avec la Révolution française plusieurs fois évoquée par dedefensa est justifiée par son origine populaire et son caractère innovant. De ce fait il faut se souvenir des nombreux changements de gouvernement intervenus en France entre 1789 et le coup d'Etat du 18 Brumaire (9 novembre 1799) : monarchie constitutionnelle jusqu'en 1792 puis la première République avec les épisodes de la Convention, de la Terreur et du Directoire. Il a fallu du temps en France pour trouver un système pérenne qui intègre les idées de la Révolution. Il en faudra également en Egypte et en Tunisie. Il y aura certainement plusieurs échecs avant l'émergence d'une forme innovante et stable de gouvernement compatible avec la culture de ces peuples.

Ce constat est d'autant plus important que, de leur côté, les gouvernements occidentaux ne cessent de parer plus urgent et de rebondir de crise en crise. Leur temps se contracte tandis que celui des pays arabes touchés par la vague révolutionnaire se dilate. Qu'il le veuille ou non et quelle que soit sa puissance, le Système ne peu plus avoir d'emprise sur ces pays.

On suivra donc avec intérêt l'évolution de ces pays révolutionnaires. Ils sont et seront des sources importantes d'enseignements et d'exemples de l'après-Système.

Bilbo