Le FT devenu socialiste, tendance-panique

Brèves de crise

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Le FT devenu socialiste, tendance-panique

Un éditorial duFinancial Times (FT) du 4 avril 2020a retenu  l’attention deThe Moon of Alabama (MoA), – à juste titre puisqu’il s’agit d’une ode à la gloire d’une grande politique sociale, sinon socialiste, – selon notre interprétation un peu leste d’y voir l’enseignement principal de la Grande Crise (GCES ?) que révèlerait la pandémie type crise-Covid19. (Selon les conceptions françaises, le qualificatif “socialiste“ est trop limité, trop marqué, trop spécifique politiquement. Il s’agit aussi d’une politique sociale souverainiste, interventionniste, ou pour les critiques, de l’“État-providence”.)

Bien entendu, une telle lecture, surtout d’un édito qui entend donner l’opinion général du fameux hebdomadaire ultra-libéral et globaliste, a de quoi faire s’interroger. Pour nous, il implique le désarroi (certains, inspirés par l’atmosphère pandémique, irait jusqu’à la démence), – bien plus qu’une quelconque manœuvre, encore moins un changement de cap doctrinal. Par définition, la doctrine absolue défendue par FT est du type-TINA (« There Is No Alternative »), et la présentation d’une alternative relève donc de l’absurdité si l’on en juge par expérience de cette sorte de pandémie (TINA comme pandémie). L’explication qui s’impose est alors celle de la confusion avec l’option de la démence, née de la panique devant la chose incompréhensible.

Il est remarquable que le FT montre une telle situation psychologique alors qu’il ne s’agit encore, officiellement, que d’une crise sanitaire, et que les conséquences économiques catastrophiques qu’on connaît ont été provoquées par les mesures prises contre cette crise et non pas officiellement par la faillite du Système. S’il est dans un état de confusion-démence, le FT ne manque pas de cette sorte d’intuition que la panique laisse parfois passer. Il a entendu inconsciemment le constat que la crise sanitaire masque la Grande Crise d’Effondrement du Système comme l’arbre masque la forêt ; et, comme l’on manque beaucoup de masques en ce moment, la forêt se fait de plus en plus envahissante et exigeante.

MoA présente la chose (des extraits de l’éditorial) comme ceci, – dans la version française assurée par Le Sakerfrancophone, le  6 avril 2020.

« Extrait de l’éditorial du FTd’aujourd’hui : “Le virus met à nu la fragilité du contrat social” (accès payant). Voir aussi    (accès gratuit).
» “S'il y a une quelque chose de bon dans le malheur de la pandémie de la Covid-19, c'est qu'elle a instillé un sentiment d'unité dans les sociétés polarisées. Mais le virus, et les blocages nécessaires de l'économie pour le combattre, mettent également en lumière les inégalités existantes, – et en crée même de nouvelles. Au-delà de la lutte contre la maladie, le grand défi auquel tous les pays seront bientôt confrontés est de savoir si la reconnaissance actuelle de l'existence du bien communfaçonnera la société après la crise. Comme les dirigeants occidentaux l'ont appris pendant la Grande Dépression, et après la seconde guerre mondiale, pour exiger un sacrifice collectif, vous devez proposer un contrat social qui profite à tous.[...]

» “Des réformes radicales, – inversant l'orientation politique actuelle des quatre dernières décennies, – devront être mises sur la table. Les gouvernements devront accepter un rôle plus actif dans l'économie. Ils doivent considérer les services publics comme des investissements plutôt que comme des charges et chercher les moyens de rendre le marché du travail moins précaire. La redistribution sera à nouveau à l'ordre du jour ; les privilèges des personnes âgées et riches seront remis en question. Les politiques jusque récemment considérées comme excentriques, telles que le revenu de base et les impôts sur la fortune, devront faire partie des voies étudiées.” »

 

Mis en ligne le 7 avril 2020 à 09H05