Le tribunal pour les dirigeants de Dexia

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Le tribunal pour les dirigeants de Dexia

Ce n'est pas très sympathique d'en appeler aux tribunaux, voire aux tribunaux pénaux, pour des gens qui dira-t-on n'ont été coupables que de mauvaise gestion. De plus, à quoi bon puisque le droit ne sanctionne pas de tels faits? Pourtant, à une époque où, à juste titre, on souligne les responsabilités du secteur bancaire dans la crise politique et économique actuelle, comment ne pas réagir devant des comportements qui sont proches du vol qualifié.

Voici des gens, au conseil d'administration et dans les équipes dirigeantes, qui ont hérité d'une épargne historique, celle destinées aux collectivités locales dans la branche française de Dexia. Des milliers de collectivités comptaient sur ce patrimoine pour financer des investissements à la fois utiles et sans risques particuliers. Mais saisis parce qu'il faut bien appeler une folie des grandeurs et un goût du lucre forcené, ces gens ont utilisé ces fonds pour spéculer à haut risque, afin de se rendre plus puissants et riches qu'ils n'étaient. Issus du service public, ils en ont foulé aux pieds les principes. Comme de plus ils étaient sensibles aux pressions politiques (celles de qui vous savez en France) et comme par ailleurs ils étaient cons (excusez le mot), ils ont fait les plus mauvais choix possibles pour plaire aux princes.

Aujourd'hui, dira-t-on, tous les patrons, tous les conseils d'administrations font de même, gaspillant pour de vaines spéculations et souvent des superprofits personnels les réserves des entreprises. Ils mettent ce faisant au chômage des dizaines de milliers de salariés qui, eux, faisaient bien leur travail. Pourquoi s'en prendre à Dexia?

Parce que, puisqu'on les a sous la main, il faudrait les faire payer à titre d'exemple pour les autres. Cela ferait réfléchir leurs homologues de la Caisse des Dépôts et de la Banque Postale qui s'apprêtent à prendre les mêmes risques avec une épargne qui ne leur appartient pas. Au lieu de démissionner, les responsables de ces organismes s'apprêtent à obéir aux nouvelles injonctions d'un prince en fin de course mais capable encore de faire de gros dégâts avant de céder la place.

Jean-Paul Baquiast