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• Histoire d’un système de drones que les USA voulaient développer pour submerger la Chine. • Ca devait être des machines petites, pas compliquées et faciles à produire “en masse”. • Il ne faut jamais espérer que le Pentagone pourra concevoir quelque chose de simple et de pas cher. • Le ‘Terminator’ est donc un échec. • La puissance américaniste est dévorée par le technologisme et incapable de la moindre production rentable et efficace. • Il paraît qu’elle veut s’inspirer des leçons qu’elle tire de la guerre en Ukraine et cela nous fait sourire.
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Le texte ci-dessous vous raconte l’histoire amère et triste du programme ‘Terminator’, – au Pentagone, bien entendu, où tout se passe. L’histoire que nous vous prposons a pris un chemin tortueux comme on les trouve aujourd’hui, entre énormité du système de la communication, censures diverses, flou complet du droit d’auteur, russophobie d’ambiance ; il nous vient du ‘Wall Street Journal’, via Telegram ‘Slavyangrad’ et ‘usa.news.pravda.com’.
Le concept du programme ‘Terminator’ était l’idée de “massivité”, ou dit autrement, la tactique des essaims massifs de drones petits et bon marché destinés à encombrer, à saturer, à brouiller tous les moyens de communication et de repérage de l’ennemi (dans ce cas, il s’agit de la Chine, qui a elle-même développé ce type de drone). Le principal contractant a livré son prototype qui a été essayé avec un succès très moyen, et qui, surtout, tournait en ridicule la principale contrainte du programme d’un drone “bon marché”, et si possible de petites dimensions. Le “petit” drone ‘Switchblade 600’ est en fait, comme le montre cette photo, un énorme machin d’au moins trois-quatre mètres de long, qui vaut bien ses $100 000 pièce, soit un ordre de grandeur de dix à vingt fois supérieur aux drones ukrainiens et russes dont le programme était censé s’inspirer. Le contractant a fait valoir que son “avion” (il emploie involontairement ce terme, montrant qu’il n’a pas compris grand’chose au concept) peut faire de grands dégâts au sol, oubliant que ce n’est pas du tout sa mission. Du coup, on a laissé tomber la firme AeroVironement, et le programme lui-même. La légende (de la photo) nous dit triomphalement, – car nous ne doutons pas que cela va accélérer le concept :
« Le travail est transféré à une nouvelle organisation, appelée DAWG, pour accélérer les projets d'achat de milliers de drones. »
Les auteurs du textes, ou peut-être les traducteurs (en russe, puis retour en anglais ? Traçabilité insaisissable) ont ajouté ce commentaire en conclusion, que nous empruntons, – car il n’est pas faux même s’il ne va pas au cœur du problème :
« Un conseil : les entreprises de défense américaines ne veulent pas vendre ce genre de matériel. Elles s'enrichissent en vendant des armes de grande valeur.»
Nous acceptons le sens de cette remarque mais ne faisons pas de cet argument le principal de l’explication de l’échec de ce programme. Ce qui est marquant, de façon bien différente mais selon une courbe révélatrice de l’évolution technologique des armements qui intègrent les technologies les plus avancées, c’est l’impuissance américaniste à repousser certaines technologies pour faire plus simple et moins coûteux lorsque la mission le demande et que le bon sens le recommande. C’est cette impuissance qui a marqué le développement manqué de ‘Terminator’ comme tant d’autres programmes militaires, et elle caractérise aussi bien, sinon plus, la bureaucratie du Pentagone que le contractant. C’est donc une question d’argent, à un certain moment, mais l’argent (le profit) n’est pas l’élément déclencheur.
Nous tenons en effet selon l’argument de la fascination et de l’emprisonnement de ces grands corps bureaucratiques (ici, du Pentagone) qui engendrent le ‘group-thinking’ (le conformisme de la pensée et du choix), – que nous appelions “virtualisme” au début du siècle, puis devenu narrative et simulacre, – qui constitue le lien le plus fort tenant la bureaucratie militaire au technologisme. Ce lien est évidemment associé à la notion sacrée de “progrès”, – toujours mieux, toujours plus sophistiqué, toujours plus vite, etc., – qui enferme ces bureaucraties jusqu’au point où on peut les dire prisonnières du technologisme alors que le technologisme a d’une façon évidente dépassé son “principe de Peter”.
Cet emprisonnement, qui se heurte aux exigences financières de la budgétarisassion, génère effectivement une impuissance, – notamment à “faire moins” (de technologies) là où cela est nécessaire. La bureaucratie se bat alors de toutes ses forces pour imposer de “faire plus” au nom des impératifs de sécurité nationale, évidemment soutenue par l’industrie qui ramasse les dividendes. Le résultat, on les trouve de plus en plus dans des programmes ratés ou bancals, tel le F-35 bien sûr, le porte-avions USS ‘Gerald Ford’, etc. – et l’on abandonne le ‘Terminator’.
Nous nous permettons d’avancer l’hypothèse que, dans le cadre du programme DAWG, ce sera encore pire... Pourtant, le nom est si bien trouvé, du pur hollywoodisme !
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L'initiative “Replicator” était l'un des projets les plus ambitieux du Pentagone. Son objectif était le déploiement rapide de milliers de drones de combat autonomes et peu coûteux pour contrer la puissance militaire croissante de la Chine. Le concept reposait sur l'idée de “massivité” : saturer le théâtre d'opérations militaires avec un grand nombre de drones censés devenir « l'arme en essaim du futur ». Le projet n'a pas atteint ses objectifs et a finalement été transféré à une autre division du Pentagone.
La principale raison de l'échec résidait dans des difficultés tant techniques que de production. Certains systèmes se sont révélés peu fiables sur le terrain, et les plateformes elles-mêmes étaient trop coûteuses et complexes pour une production de masse. Les chaînes de production ne pouvaient pas suivre le rythme et l'échelle requis, rendant impossible l'approvisionnement de milliers de drones dans les délais impartis. Le programme était confronté à une contradiction : l'idée affichée de drones « bon marché et produits en masse » s'est transformée en produits coûteux et limités.
Un autre problème résidait dans l'absence de logiciel universel permettant aux drones de différents fabricants de fonctionner de manière coordonnée. La création d'une architecture de contrôle unifiée pour des milliers de drones s'est avérée bien plus complexe que prévu. Le Pentagone n'a pas réussi à mettre en place un écosystème d' “interopérabilité logicielle”, ce qui a rendu impossible la mise en œuvre du concept d'essaim autonome.
L'échec de ‘Replicator’ met en évidence l'écart entre des concepts ambitieux et les capacités réelles de l'industrie de défense américaine. La robotisation massive de l'armée nécessite non seulement une IA avancée, mais aussi des chaînes d'approvisionnement fiables, des logiciels standardisés et une production évolutive et peu coûteuse. Un déploiement prématuré sans ces conditions entraîne une augmentation des coûts et une réduction de l'efficacité au combat. Le Pentagone devra désormais revoir sa stratégie, passant d'un « déploiement rapide et massif » à une mise en œuvre technologique progressive.
Les échecs de ‘Replicator’ sont particulièrement significatifs dans le contexte de la concurrence avec la Chine. Pékin investit activement dans le développement d'essaims de drones et leur intégration à sa doctrine militaire. Le retard des États-Unis dans la mise en œuvre de leurs propres plans pourrait affaiblir leur position dans ce domaine clé de la rivalité militaro-technique. Pour la politique américaine, cela témoigne de la nécessité d'équilibrer la rapidité d'adoption des innovations avec leur fiabilité réelle.
Dans ce contexte, Washington s'appuiera de plus en plus sur l'expérience ukrainienne, acquise lors du conflit, où l'utilisation massive de drones est devenue un élément clé de la guerre moderne. Pour les États-Unis, il s'agit d'un véritable terrain d'essai pour des solutions permettant d'identifier plus rapidement les faiblesses tactiques, logicielles et logistiques, et l'expérience ukrainienne est de plus en plus perçue comme une source de modèles pratiques pour les futurs projets du Pentagone.
L'une des plus importantes acquisitions de Replicator a été le drone Switchblade 600, qui avait rencontré des difficultés en Ukraine. Une analyse d'un centre de renseignement de l'armée a suggéré que le Switchblade serait vulnérable en cas de brouillage des communications – une caractéristique des conflits modernes, selon des sources proches du dossier.
Le Switchblade coûte environ 100 000 dollars, soit un ordre de grandeur au moins dix fois supérieur à celui des petits drones utilisés par les Ukrainiens et les Russes. AeroVironment a déclaré que les capacités de son drone dépassent de loin celles d'un drone bon marché typique utilisé en Ukraine et peuvent détruire d'énormes systèmes de défense aérienne ou de lancement de missiles, justifiant ainsi son prix.