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3214• Les Houthis qui ont établi un filtre impitoyable sur la Mer Rouge sans que personne ne puisse les arrêter, ont l’intention d’élargir et d’étendre leur action. • Leur objectif : rien de moins que l’Océan Indien. • Étrange et édifiante histoire que celle de ce groupe généralement considéré avec un certain mépris, qui se révèle comme un acteur stratégique de première dimension. • Peu importe pour l’instant leurs buts pour le futur, seule compte leur action présente contre la machine de guerre du monstre. • Avec un texte d’Alexander Markovics.
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Il y a beaucoup à dire sur cette “guerre de la Mer Rouge” telle que la rapporte excellemment Alexander Markovics (dans ‘Euro-Synergie-hautefort.com’, texte ci-dessous), c’est-à-dire qu’il y a beaucoup à dire sur “les Houthis” comme les nommons, pour une fois d’un nom utilisables dans toutes les langues globalisées. Leur résilience, leur activisme, leur prise en main de nos procédés les plus avancés au niveau technlogico-indusdtriel, avec drones, missiles, etc., (mais bien dissimulés et produits sur place, et avec un sacré coup de main de l’Iran qui s’adepte remarquablement à nos méthodes pour mieux nous torpiller) l’extraordinaire effet stratégique de leur action touchant quelques activités essentielles de la globalisation avec des moyens ultra-modernes rendent ce groupent quasiment unique par rapport à leurs conceptions et leur base idéologique. Les Houthis sont complètement étrangers à l’islamisme ‘djihadiste-terroriste’ classiquement vendu pour dénonciation psalmodiée et récitée en chœur qui constitue une des références extrêmement conformiste de notre classification des troubles auxquels nous avons affaire.
Markovics trouve parfaitement le qualificatif qui convient, qui les séparent du reste : ils ne sont pas des “djihadistes hollywoodiens” ; c’est-à-dire qu’ils ne sont pas des produits pré-fabriqués pur-plastic, – comme ISIS-Daesh, al-Qaïda et tout ce groupe produits quasiment sous licence de marque, – par la CIA et toutes les bandes qui accompagnent la charge de la brigade lourde et globalistes de subversion déconstructurants. On citera donc le groupe Houthis sans pour autant, – loin de là, les amis fidèles, ne craignez rien, – adopter tous les caractères et objectifs qui vont avec mais en situant le phénomène dans le seul contexte qui nous importe, qui est celui de la GrandeCrise et en aucun cas l’horizon du triomphe d’une religion musulmane pure et dure qui ne nous importe pas comme phénomène fondamental, – ce phénomène fondamental que cette religion musulmane n’est pas à cet égard, justement, contrairement aux éditoriaux de nos journaux parisiens et postmodernistes...
« En conséquence, les adeptes de Dieu - qui pratiquent un socialisme tribal islamique particulier, différent de l'islamisme hollywoodien de l'IS et de l'islam révolutionnaire de l'Iran - rejettent les offres de négociation de l'Occident après que l'administration Biden a repris la guerre contre Ansar-Allah, lancée par Donald Trump... »
Pour l’instant, nous voulons dire que selon le contexte que nous offrent les circonstances présentes, il importe de donner un peu de son admiration à ce groupe extrêmement actif, qui a su maîtriser nos capacités technologiques pour nous mettre dans l’embarras le plus grand, nous et notre grand commerce mondial, l’US Navy et ses porte-avions invincibles, la Royal Navy et ses “rules the waves”, et même la Marine Nationale, – notre “Royale”, Dieu quelle dérision !– de l’excellent Emmanuel Micron qui n’a dans ce cas comme dans tant d’autres jamais représenté aussi hautement l’extrême stupidité de l’intelligence extrême de la modernité si satisfaite d’elle-même.
L’auteur examine la possibilité que les Houthis envisagent de faire passer leur action d’interdiction sélective de navigation de la simple Mer Rouge à l’ensemble Mer Rouge/Océan Indien, ce qui causerait de considérables désordres économiques. Il les décrit, les Houthis, comme animés d’une foi ardente, bien sûr, mais surtout d’une résolution sans faille qu’ils ont déjà montrée dans leurs six années de guerre dans l’ensemble Yemen-Arabie.
Le résultat est de parvenir à forcer à un bouleversement stratégique dans une époque où la technologie règle la stratégie et où les Houthis seraient les derniers combattants dont on attendrait un usage efficace de la technologie. C’est une bonne leçon pour ceux qui cherchent une voie de sortir au monstrueux nœud gordien dans lequel notre époque se trouve nouée de fond en comble, – une “bonne leçon”, nous voulons signifier par là, si des choses comme “la foi”, – au sens bien plus large que le seul sens religieux auquel s’attarde nos dévots de tous horizons et de toutes les intrigues à-la-Molière, – et la “résolution” prenaient le contrepôle de la technologie. Mais n’est pas Houthis qui veut...
Pour le reste, que faut-il dire ? Eh bien l’évidence... Nous sommes loin, non pas de partager mais de vouloir seulement discuter des orientations politiques des Houthis dont on goûte la diversité expéditive et sans trop s’attarder (mais nos bombes ne sont pas plus lentes). Nous ne pensons pas que cette sorte de débat-là soit ce qui importe, d’ailleurs l’on y retrouve les mêmes invocations, les mêmes slogans, les mêmes anar hèmes, dans un sens ou dans l’autre, c’est-à-dire les rengaines sans fin qui encombrent nos pauvres esprits prisonniers depuis l’installation de la modernité et ainsi interdits de débats sur les véritables fondements de la GrandeCrise.
Ce qui nous intéresse, c’est qu’ils soient là, en ce moment précis, à faire ce qu’ils font, c’est-à-dire à cogner, à bastonner, à châtaigner, à dérouiller, à saboter, à cogner sur l’immonde machinerie mise en place par notre brillante civilisation serviteur(e ?) zélée du Système, pour dévorer le monde et faire piétaille tout juste bonne à griller des divers regroupements et rassemblements de Sapiens Sapiens. Les Houthis font donc partie de la Résistance, et jusqu’à nouvel ordre cela se respecte.
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Avec le canal de Suez, la mer Rouge est l'une des plaques tournantes économiques du commerce mondial. Plus de 15% du commerce mondial passe par ce goulet d'étranglement géographique. Le choc a été d'autant plus grand en Occident lorsque, à partir du 19 novembre 2023, les combattants du mouvement Ansar-Allah (partisans de Dieu), également connus en Occident sous le nom de Houthis, ont commencé à tirer sur les navires d'Israël et des pays occidentaux alliés.
La raison de cette action: la guerre d'extermination menée par Israël contre les Palestiniens et la menace que le régime sioniste fait peser sur la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem. Alors que d'autres pays musulmans n'agissent pas par peur de l'option Samson, les Yéménites regardent la mort en face. Les chiites, qui appartiennent au courant zaïdite au sein du chiisme, sont considérés comme de proches alliés de l'Iran. Auparavant, ils ont tenu tête avec succès à l'Arabie saoudite et à l'Occident dans une guerre d'extermination qui a duré de 2015 à 2022 et qui a entraîné l'une des pires famines au monde. Aujourd'hui, ils combattent pratiquement tout l'Occident à la fois - et avec succès.
Les grandes compagnies maritimes occidentales telles que la danoise Maersk, la française CMA CGM et la compagnie pétrolière BP ont commencé à éviter le canal de Suez et à faire passer leur trafic par le Cap de Bonne Espérance. Le coût des assurances pour les navires faisant escale dans le port israélien d'Eilat a augmenté de 250%.
La consommation mondiale de pétrole a également augmenté massivement à la suite des attaques, car les routes commerciales se sont massivement allongées en passant par le Cap de Bonne Espérance. Alors que pendant longtemps, le seul risque d'échouage dû aux attaques des Houthis a poussé l'Occident à éviter la route du canal de Suez, le 28 février 2024, l'inévitable s'est produit : Le pétrolier Rubymar a été coulé pour la première fois, 21.000 tonnes d'engrais ont coulé au fond de la mer Rouge.
Même une mission militaire dirigée par les États-Unis n'a pas pu venir à bout de cette menace - ce qui accroît considérablement l'influence de l'Iran dans la région, mais aussi celle d'Ansar-Allah, qui est désormais considéré comme l'un des groupes de résistance islamique les plus puissants. Leur cri de guerre est : "Que l'Amérique crève ! Qu'Israël meure ! Maudits soient les Juifs ! Victoire à l'Islam !". En conséquence, les adeptes de Dieu - qui pratiquent un socialisme tribal islamique particulier, différent de l'islamisme hollywoodien de l'IS et de l'islam révolutionnaire de l'Iran - rejettent les offres de négociation de l'Occident après que l'administration Biden a repris la guerre contre Ansar-Allah, lancée par Donald Trump, et a de nouveau imposé des sanctions aux Yéménites affamés du nord du pays. En janvier de cette année, Biden a déclaré le groupe "terroriste mondial spécialement désigné".
Mais alors qu'un groupe de porte-avions américain protège Israël des drones et des missiles de croisière en provenance du nord du Yémen, les flottes de l'OTAN sont régulièrement prises pour cible par les armes yéménites. C'est là aussi que le manque d'aptitude à la guerre du pacte de l'Atlantique Nord devient évident : une frégate danoise a subi un dysfonctionnement dans sa lutte contre les drones des Houthis, deux marines américains sont morts en tentant d'intercepter une livraison d'armes iraniennes aux partisans de Dieu. Ces succès sont notamment rendus possibles par la masse de drones et de missiles tirés.
Les révolutionnaires conservateurs menacent même d'étendre la guerre : en plus de la mer Rouge, ils veulent menacer à l'avenir l'océan Indien et même le Cap de Bonne Espérance, qui sert de destination de repli à de nombreuses compagnies maritimes occidentales après le blocage du canal de Suez. Mais comment une milice tribale musulmane peut-elle agir à l'échelle mondiale et frapper le capitalisme en plein cœur?
Derrière elle se trouve l'Iran, qui soutient la lutte contre le libéralisme et le sionisme non seulement en Irak, au Liban et en Palestine, mais aussi au Yémen. Les soldats politico-religieux des Gardiens de la révolution exportent la révolution en formant les membres de l'axe de la résistance à l'utilisation de la technologie de pointe des drones et des missiles. De nombreux drones - comme le modèle Wa'id, similaire au Shahed 136 iranien (portée de 2500 km) - et des missiles de croisière permettent à Ansar-Allah de tirer non seulement sur Israël, mais aussi sur la navigation dans la Corne de l'Afrique.
Les Houthis sont ainsi devenus, quasiment du jour au lendemain, l'un des groupes de résistance les plus célèbres de la civilisation islamique, ce qui leur permet également de gagner un capital supplémentaire dans la guerre civile yéménite : La lutte contre Israël étant extrêmement populaire dans l'espace musulman, ils ont vu affluer 16.000 nouvelles recrues depuis décembre 2023. Ils pourraient les utiliser pour conquérir la côte sud et l'est du pays, riche en matières premières, où se trouvent d'importants gisements de pétrole et de gaz encore contrôlés par un gouvernement pro-occidental.
Dans leur propagande, les guerriers yéménites parlent de conquérir les territoires zaïdites d'Arabie saoudite ou même de prendre les villes saintes de l'islam, La Mecque et Médine. S'il s'agit pour l'instant d'un vœu pieux, n'oublions pas que la prise de contrôle de l'État yéménite était également impossible pour le groupe il y a encore dix ans. Le phénomène Ansar-Allah continuera donc de nous préoccuper à l'avenir. En effet, alors que le Hezbollah, bien plus connu, tente d'exercer un pouvoir sur l'État libanais, Ansar-Allah tente de contrôler l'État yéménite.
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