La question des droits de l’homme sépare les USA et l’Europe et laisse les USA isolés

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La question des droits de l’homme, posée comme elle l’est aujourd’hui, est d’une importance politique objective radicalement moindre que ne l’avancent les analystes qui lui font jouer ce rôle. Elle est considérée par les dirigeants politiques d’abord pour son effet médiatique et, le plus souvent, utilisée comme un faux semblant. L’efficacité de cette politique dans la situation actuelle est largement contestable à cause de cette façon de l’aborder qui privilégie l’effet aux dépens des résultats. Plutôt qu’en parler beaucoup, il serait préférable de suivre des politiques plus équilibrées, moins brutales, qui aboutiraient à des situations dont les contraintes conduiraient à des transgressions beaucoup plus réduites des droits de l’homme.

Un effet de cette attitude de promotion publicitaire mais sans véritable substance des droits de l’homme est pourtant de créer des situations politiques dont l’importance est réelle, et dont les effets sont et pourraient être à terme bénéfiques (y compris, indirectement, pour les droits de l’homme). L’évolution de l’image des USA est le point le plus important aujourd’hui. La politique virtualiste des USA, passant par un hubris considérable, conduit ce pays à réfuter la moindre accusation contre sa politique par simple principe d’infaillibilité morale et à combattre toute tentative d’appréciation à son égard. Cela place les USA dans des positions d’isolement très inhabituels et très dommageables. L’effet politique est important parce que la puissance des USA est fondée en part importante sur l’apparence de la vertu morale censée donner à la force américaine le droit moral à l’intervention. Si cette apparence se dégrade, la puissance américaine se dégrade.

Les dernières péripéties à l’ONU confirment cette orientation, avec la cerise sur le gâteau d’une déclaration de Bolton expliquant l’opposition US à la création d’un Conseil des Nations Unies sur les droits de l’homme : « The United States made its decision not to support the current draft based on the principle that we should not compromise when talking about human rights. » La philosophie boltonesque est toujours instructive à entendre.

Ci-dessous, un texte de nos sources internes.

EU backs new U.N. Human Rights Council, leaving U.S. isolated.

« The European Union gave its backing Wednesday night to a compromise proposal to create a U.N. Human Rights Council, a move that leaves the United States isolated from some of its closest allies. U.S. opposition to the new body, which would replace the U.N. Human Rights Commission, delayed quick approval and sparked intense consultation on the pros and cons of reopening negotiations. It also put the United States on a collision course with supporters of the proposal including many U.N. member states, Secretary-General Kofi Annan, key human rights groups, and a dozen Nobel peace laureates.

» The brief EU statement, obtained from a European diplomat, said the 25-nation body considers last week's proposal by General Assembly President Jan Eliasson to meet “the basic requirements for the establishment of a Human Rights Council.” “The EU could therefore accept this text as a compromise,” the statement said. Eliasson told The Associated Press he had been informed of the EU's support. “That's very good news. I'm very grateful for this support, and I hope we will move closer to taking a decision on this important matter,” he said. Richard Grenell, spokesman for U.S. Ambassador John Bolton, reiterated the U.S. opposition to the proposal. “The United States made its decision not to support the current draft based on the principle that we should not compromise when talking about human rights,” he said. Britain's U.N. Ambassador Emyr Jones Parry told reporters earlier Wednesday that the EU strongly favors adoption of a text by consensus. “It also recognizes that adopting that text without United States support isn't good for human rights and not particularly good for the council,” he said. “And that's the dilemma the president of the General Assembly has, and we will give him whatever help we can as he decides now how to go forward.” The EU statement didn't mention the United States but backed efforts to increase support. “The EU fully supports the president of the General Assembly's efforts to secure the broadest possible backing for the early establishment of the Human Rights Council,” it said. »

[A noter: nous disons bien “sources internes”, malgré la remarque d’un lecteur à cet égard. Il s’agit bien d’un apport extérieur informel propre à notre site et qui doit rester informel. Nous le prenons à notre propre compte et il figure donc comme “source interne”. Lorsque nous travaillons en “sources ouvertes”, l’indication est donnée par la citation identifiée de la source et, le plus souvent, par un lien vers cette source.]


Mis en ligne le 3 mars 2006 à 13H17