La honte d’être d’Europe

Ouverture libre

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

La honte d’être d’Europe

• Nous devrions être tous accablés, entre nos vacances au soleil et nos balades à ski, avec nos sacs à dos pleins de principes moraux et de jugements catégoriques sur les sauvages de la jungle extra-européenne. • Le sommes-nous, seulement ?

_________________________


Il ne nous semble pas nécessaire de commenter un texte (original et traduction) qui rassemble toutes les raisons d’être accablés d’une honte sans fin devant le comportement de dirigeants européens totalement illégitimes, – et corrompus, mais on ne s’y attardera pas car on en a vu d’autres, – sans aucun soutien populaire ni la moindre onction démocratique ; qui ont usurpé au vu et au su de tous les règles européennes et la souveraineté de tous les pays-membres de l’UE pour mener, pour subir, à genoux, la politique qu’on lui voit faire avec les Etats-Unis ; pour alimenter une guerre meurtrière qui sacrifie une population entière, – Kiev pour Gaza, comme “mesure pour mesure”, – dont elle est elle-même,  conjointement avec l’OTAN, responsable depuis les promesses jamais tenues de 1991 et les accords de Minsk jamais respectés (de l’avis fraîchement et ingénument rapportés par ces glorieux retraités Merkel & Hollande). La phrase est longue mais notre honte ne l’est pas moins et demande un petit effort de lecture logique pour bien la comprendre, la peser, la subir, l’accepter jusqu’à la lie, – et vomir du dégoût de nous-mêmes.

C’est un Chinois qui nous donne cette leçon dont aucun élément n’est ignoré de nous, tout autant que le traitement honteux que nous avons fait subir à la Chine au XIXème siècle... Que dit-il, ce Chinois-là ? “La Chine outragée ! La Chine brisée ! La Chine martyrisée ! Mais la Chine libérée ! Libérée par elle-même, libérée par son peuple avec le concours des armées de la Chine...”. La leçon que nous donne ce Chinois, Hua Bing, aurait été bien comprise en août 1944, à Paris, où nous n’étions pourtant pas si vaillants ni flambants ; aujourd’hui, elle s’abîme dans le néant et le rien et sert de coussin où madame von der Lahyène privée du pénis extraordinaire que les hyènes femelles arborent, – un caractère unique dans le règne animal et le cirque-bouffe diplomatique-féministe, – pourra déposer ses augustes genoux devant l’Empereur Trump, le Marc-Aurèle des temps postmoderne.

Sonnez, trompettes ! Élevez-vous, voix divines ! « Gloria in Excelcis Deo » ! Et pour les autres, les touristes d’Europe visitant la jungle sauvage et extra-européenne, et qui reviendront au bercail : « Vous qui [r]entrez, laissez toute espérance ! »

dde.org

_________________________

 

 

Europe, « qu’un peu de sable efface »

En tant que Chinois, on nous enseigne dès notre plus jeune âge les humiliations que la Chine a dû endurer pendant un siècle à cause des puissances coloniales, d’abord les Européens, puis les Japonais, écrit Hua Bing.

Pendant les cours d’histoire, chaque élève chinois apprend quels furent les traités inégaux et les énormes réparations de guerre que la dynastie Qing a dû accepter après ses défaites humiliantes lors des deux guerres de l’Opium et de la guerre sino-japonaise de 1894/95, lorsque Taïwan a été cédé aux Japonais jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Nous n’avions aucune idée qu’en l’absence d’une guerre perdue, nous vivrions une répétition de telles humiliations, qui seraient infligées à la plupart de nos anciens colonisateurs eux-mêmes. Cette fois, ce sont les traités inégaux que les Européens sont contraints de signer avec les États-Unis dont ils sont pourtant les « alliés » ; et les réparations de guerre consistent en l’achat obligatoire de gaz américain, facturé trop cher, pour une somme totale 750 milliards de dollars à payer par l’Europe, auxquels il faut ajouter des centaines de milliards supplémentaires pour l’achat, tout aussi obligatoire, d’armes américaines, et encore 600 milliards de dollars en investissements européens promis aux États-Unis.

Ursula von der Leyen, qui, comme une concubine obéissante, siégeait à côté d’un Trump victorieux, a signé, abandonnant ainsi les dernières bribes de dignité et de souveraineté européennes.

Elle a joyeusement annoncé que « nous avons fait quelque chose contre le déficit commercial… nous pouvons au moins continuer à faire des affaires avec les États-Unis », alors que l’Europe est contrainte d’offrir aux États-Unis un tarif zéro en échange d’une taxe américaine générale de 15% sur les importations européennes et d’une exemption pour les produits pharmaceutiques, qui devraient même accepter des taxes encore plus élevées.

Il y a un mois, nous avons vu le spectacle triste et hilarant d'un Mark Rutte, chef de l’OTAN et ancien Premier ministre néerlandais, qui appelait Trump affectueusement « papa » et écrivait une lettre d’amour et de soumission pour se réjouir de la façon dont les États-Unis incitent avec succès les Européens à dépenser plus d’argent pour préparer la guerre. Trump a filmé cela sans pitié et l’a montré au monde. Cela amène à se demander ce qui pousse un Néerlandais, un peuple généralement fier, à se dégrader d'une aussi pénible façon.

Plus tôt, au début de l'ère Trump 2, nous avons vu un Keir Starmer soumis, démuni et contrit, venir humblement se prosterner devant Trump dans le bureau ovale (et toucher le bras de Trump comme un domestique affectueux). J’en ai la chair de poule rien qu’en en parlant. Il y a des choses qu’on ne peut pas ignorer, et, là, c’en est une.

Trump a décrit sommairement comment les dirigeants d’autres pays « baisent mon cul… tout en quémandant “s’il vous plaît, monsieur, s’il vous plaît” »  dès qu’il a lancé la guerre commerciale tarifaire. Maintenant, nous savons à qui il faisait référence.

La vassalisation de l’Europe est achevée.

Les États-Unis ont réussi à démolir et à soumettre l’Europe à grande échelle. Leurs agents, soigneusement préparés par le Conseil de l’Atlantique et autres, ont pris le relais des organisations comme l’OTAN et l’UE. L’Europe est tout simplement la dernière victime d’une révolution de couleur sans effusion de sang, menée contre les pays européens par leurs propres maîtres.

Avec une prétention aux « valeurs partagées » et un zèle idéologique qui ferait rougir les fondamentalistes religieux, l’Europe a abandonné son autonomie et ses intérêts nationaux sans tirer un seul coup de feu. Les anciens colonialistes sont maintenant les nouveaux colonisés.

Von der Leyen, Rutte, Starmer, Macron et Merz sont en fait des agents américains, tout comme Trump, Wolfowitz et Cruz sont des agents israéliens.

De tels vassaux sont accueillis avec mépris et relégués en dehors des affaires d’État. La froide réception réservée à von der Leyen et ses complices par Pékin la semaine dernière montre au monde la faible position que l’Europe occupe désormais dans le monde – il n’y eut ni cérémonie d’accueil, ni déclaration commune, ni accord substantiel, et les dirigeants européens ont été transportés en bus comme des invités indésirables, ce qu’ils sont de fait.

L’Europe est comme la dynastie Qing tardive d’il y a 170 ans. Elle est technologiquement en retard et militairement faible. Elle s’accroche encore à un sentiment de supériorité culturelle et à un passé glorieux, mais semble ne pas réaliser à quel point elle est limitée dans le monde.

L’Europe considère encore le reste du monde comme des barbares (ou comme la Jungle, ainsi que l’a appelé le dernier chef de la diplomatie étrangère), mais le reste du monde voit l’Europe comme un bande de vieillards malades et incohérents, l'UE comme un empereur sans vêtements.

Contrairement à la dynastie Qing, qui a au moins essayé de lutter contre les envahisseurs et n’a abandonné qu’après plusieurs défaites, l’Europe semble embrasser avec enthousiasme son statut de vassal.

Après la Seconde Guerre mondiale, il n’y a jamais eu de coopération égalitaire entre les États-Unis et l’Europe. Cependant, une apparence de souveraineté et d’indépendance a été maintenue, bien que timidement.

Maintenant, le voile est tombé et une soumission nue et sans caractère est visible pour tous.

Hua Bing