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2589• Un portrait emportée dans la veine prophétique de Constantin von Hoffmeister : Alexandre Douguine contre la modernité. • Une lutte à mort, sans pitié, qui nous concerne tous, derrière notre mollesse et notre indifférence.
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On a publié plusieurs fois déjà des textes de Constantin von Hoffmeister , comme par exemple, encore le 27 août dernier pour commenter l’arrestation de Durov. On retrouve sur son site un texte récent, du 17 août, où il nous offre un portrait “plein de bruits et de fureur” du philosophe russe Alexandre Douguine.
Von Hoffmeister sort sans doute de la lecture du livre du philosophe ‘La Quatrième théorie politique’ et décrit une sorte de prophète combattant parti à la guerre à mort portée contre la modernité, ou le libéralisme si l’on veut. Sa volonté de destruction de cette « maladie qui répand sa saleté » qu’est la modernité est absolument sans la moindre concession ni le moindre compromis. La survie est quelque chose qui ne se négocie pas.
« Le dégoût de Douguine pour la modernité est viscéral. La modernité est une maladie, qui répand sa saleté, efface qui nous sommes, transforme la culture en fast-food bon marché. Il dit : tuez-la. Si nous voulons survivre, si nous voulons quelque chose de plus que l’uniformité écrasante de l’Occident global, nous devons abandonner la modernité. Nous avons besoin d’un monde où les civilisations se tiennent debout, séparées, fortes. Plus de melting-pot – brûlez cette idée. Il rêve d’un monde où tout le monde ne serait pas contraint de rentrer dans le même moule laid. »
Bien entendu, von Hoffmeister saisit aussitôt l’arme que brandit Douguine contre la tradition, qui est la tradition la plus radicale, celle de Guénon et d’Evola.
« Il se tourne vers les traditionalistes de la vieille école comme René Guénon et Julius Evola, des hommes qui voyaient la modernité comme un poison. »
Que vous connaissiez ou pas Douguine, que vous soyez ou non d’accord avec lui, le texte de von Hoffmeister est à lire sans hésitation. Il a du souffle, de l’ampleur, presque de la brutalité. Il correspond bien aux énigmes catastrophiques dont notre GrandeCrise semble chargée. Il ne laisse planer aucun doute, aucune ambiguïté : avec lui, vous savez qui est l’« l’ennemi principal » (mot de Ho Chi minh pour désigner les Chinois en 1946), – “l’Ennemi”, en un mot et une majuscule.
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‘La Quatrième théorie politique’ n’est pas seulement un livre, c’est un manifeste, une bombe, une gifle à tout ce qu’on vous a donné à boire. Alexandre Douguine entre dans la pièce sans y être invité et brise les trois piliers du XXe siècle : le libéralisme, le communisme, le fascisme. C’est fini. Terminé. Mort, ou pas loin. Le libéralisme, le dernier zombie debout après l’effondrement de l’Union soviétique, nous entraîne tous dans un cauchemar mondial. Douguine est là pour crier : « Assez ! » Nous avons besoin d’une quatrième voie, quelque chose qui crache au visage de l’ancien, quelque chose qui ne se plie pas à la machine libérale.
Douguine déchire leurs vaches sacrées. Le libéralisme ? Il vénère l’individu – moi, moi, moi. Le communisme ? Il s’est enchaîné à la classe. Le fascisme ? Un coup de pied au visage de la nation. Mais Douguine, lui, parle de quelque chose de plus profond, de plus sombre. Il veut mettre le ‘Dasein’ au centre – oui, ce mot lourd et glissant de Heidegger. Il s’agit bien d’être, mais pas de la merde superficielle et boiteuse. C’est le cri originel de l’existence, avant que tous les “ismes” n’empoisonnent le puits. Il veut que nous y retournions, en contact avec le brut, le réel, les choses qui brûlent sous la peau.
Le dégoût de Douguine pour la modernité est viscéral. La modernité est une maladie, qui répand sa saleté, efface qui nous sommes, transforme la culture en fast-food bon marché. Il dit : tuez-la. Si nous voulons survivre, si nous voulons quelque chose de plus que l’uniformité écrasante de l’Occident global, nous devons abandonner la modernité. Nous avons besoin d’un monde où les civilisations se tiennent debout, séparées, fortes. Plus de melting-pot – brûlez cette idée. Il rêve d’un monde où tout le monde ne serait pas contraint de rentrer dans le même moule laid.
Cette vision est folle. Ce n’est pas le monde de kumbaya que le libéralisme vend, c’est une mosaïque brutale, un univers de différences. Il appelle la Russie, la Chine, le monde islamique à se lever, à tracer leur propre voie. Oubliez les règles de l’Occident. Oubliez ses histoires de progrès fatiguées. Douguine parle d’une révolution de la civilisation, pas seulement de la politique. Chaque monde, chaque culture est autonome. Chacun se bat pour survivre, pour prospérer, contre l’avalanche d’influences occidentales.
C’est là que les choses deviennent vraiment épineuses. Douguine n’a pas peur de plonger dans les choses sombres. Il se tourne vers les traditionalistes de la vieille école comme René Guénon et Julius Evola, des hommes qui voyaient la modernité comme un poison. Il se fiche que vous le pensiez réactionnaire ou pire – il n’est pas là pour être aimé. Pour lui, la tradition est la force vitale, la seule chose qui puisse nous sauver de cette spirale sans fin du progrès qui n’est en réalité que destruction dans un costume rutilant. Il dit que nous nous sommes perdus et que c’est seulement en revenant à ces racines anciennes que nous pourrons retrouver un sens à la vie.
Alors, où cela nous mène-t-il ? ‘La Quatrième théorie politique’ de Douguine est un cri de guerre, un appel à brûler les fausses idoles du XXe siècle, en particulier le libéralisme. C’est une vision à la fois terrifiante et exaltante, un monde où les anciens dieux s’élèvent et où la modernité tombe en cendres. Que vous l’aimiez ou pas, Douguine vous met devant un choix : rester esclave d’un monde mourant ou embrasser le chaos du nouveau. Mais attention, ce chemin n’est ni sûr, ni confortable, et ce n’est certainement pas ce qu’on vous a dit de croire.
Dans le ventre sale de l’idéologie, là où les rats de l’histoire rongent les os du présent, Oge Noct murmure : « Est-ce la nouvelle camelote, ou juste la vieille coupe avec du sang frais ? » Il feuillète ‘La Quatrième théorie politique’ comme un dealer qui vérifie sa réserve. « Tu te prends pour Burroughs, Douguine ? » ricane-t-il, à moitié pour le livre, à moitié dans le vide. « Un autre cauchemar du ‘Festin nu’, mais au lieu de nous débarrasser de cette habitude, tu veux qu’on se pique à la tradition, qu’on la transforme en courant principal jusqu’à voir Dieu dans les décombres de la modernité ? » Les mots saignent de la page, dégoulinant comme l’aiguille d’où il n’y a pas de retour en arrière. « On ne peut pas échapper à ce problème, Oge, murmurent les ombres, se moquant de lui. L’ancienne extase est morte. La nouvelle extase est la mort elle-même. » ‘La Quatrième théorie politique’ de Douguine est un voyage dans le terrier du lapin, une plongée dans un monde où les idéologies font une overdose et où la tradition devient la seule drogue qui reste.
Tradition tranchée, encre qui saigne, les veines de la modernité ouvertes — aiguille enfoncée, poussée à fond, — la civilisation hurle, crânes brisés des idéologies du passé. Le ‘Dasein’ est un déchet, répare-le, casse-le, brûle-le. Les mots se fracturent, se dispersent, le cadavre en putréfaction du libéralisme, l’homme mort marche. Multipolaire — les mondes entrent en collision, se fissurent, d’anciens fantômes surgissent, des visions impies dansent. Les villes s’effondrent, la vérité se déforme, les mensonges s’égouttent — coupent le passé, dessinent l’avenir, la chair déchirée, cousue avec du sang, des os. Sous l’emprise du pouvoir, c’est une overdose de chaos — la civilisation s’enroule, Douguine parle, les ombres rient, pas d’échappatoire, seulement la solution — la tradition se retourne, l’esprit souffle, la réalité se brise.
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