La grossesse me manquait

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La grossesse me manquait

« La grossesse me manquait » dit cette femme colombienne par la bouche du journaliste de France Inter ce matin 31 janvier 2013. Pour combler ce manque qu’a-t-elle fait ? Eh bien elle s’est faite engrosser, évidemment ! Et par qui ? Par son mari, par l’homme qu’elle aimait ? Que nenni par… et puis, enfin, vous m’ennuyez avec votre « par qui » s’insurge la concernée! Que compte qui engrosse comparée à qui l’est ? Compte la grosseur elle-même, monsieur, le gonflé, la façon à nous d’être femmes, nous La Femme, aurait rétorqué « colombina que l’on pina » (*), si elle s’était appelée Cynthia et avait philosophé sur un de nos plateaux télé branchés. « Je grossis, donc je suis » devient crédo. Cette américaine donc, a porté un enfant pour une française, un couple de français, en 2011. Parions que la mère de ladite française qui ne pouvait (ou voulait) grossir, a fait partie de ces manifestantes qui, dans les années 70 clamaient sur les boulevards avec la meute de ses copines « libérées », « une grossesse si je veux, quand je veux ». A cette époque bénie que tous nous avons vécu, hommes, femmes, enfants, dans une merveilleuse fraternité, on jouissait de voir ces humains qui avaient eu le courage de quitter le rang de la pure animalité et professaient leur humanité en brandissant leur pancartes et en hurlant ce slogan libérateur. L’« utérus nous appartient », disait-elles encore, ou bien « on peut être femme et ne pas vouloir d’enfant », etc. Ça n’arrêtait pas, ça déferlait de toute part, le soleil de la liberté de l’esprit et des cœurs contre l’esclavage de l’utérus se levait, magnifique! Et puis, trente quarante ans après, dans certaines parties du monde, pas dans toutes, nous assistons au « retour de couches » de ces dames. Il ne leur faut pas « des enfants » ou « un enfant », non il leur faut de l’enfant, de l’enfantement. La grossesse leur manque, la grossesse manque à leur désir comme à Rimbaud « la musique savante ».

La grossesse pour autrui est donc en route, quoi qu’en dise la Taubira. Elle a cours en Colombie mais aussi en Californie et en Ukraine, aux Indes et bientôt partout où les femmes voudront grossir pour 20.000 euros. Elles auront le plaisir du grossissement et l’argent des gros qui en ont. Quelle merveille cette mondialisation de la rencontre sperme-ovule, cette absence d’ostracisme de ces humains ayant atteint la maturité SOS racisme, cette générosité d’un prolétariat ukrainien ou indien qui donnera de l’enfant aux bourgeoises d’occident qui n’en ont pas ! Le sieur Attali doit se retourner dans sa tombe future, lui qui préchi précha cette mondialisation heureuse ! Nous y sommes, le monde est Un et il le doit à La femme, cet être supérieur qui s’est encore sacrifié pour balayer les erreurs et les errements des mâles obtus et fornicateurs, tous ces lâches qui veulent bien jouir mais sans en payer le prix alors que les femmes jouissent de ne pas jouir contre du fric, qu’elles prêtent leurs ventres aux Hautes Œuvres comme avant dans les maisons dites métaphoriquement closes mais pour d’autres raisons et pour d’autres messieurs!

La Taubira s’agite, proteste, vocifère à son micro : « Qu’aurions nous fait des ces enfants sans état civil » s’exclame-t-elle à l’assemblée ? Vous les laisseriez comme ça, sans papier, monstres que vous êtes, hommes de droite égoïstes alors que nous, gauchos qui monopolisons le cœur, savons ce que l’humanité demande : l’amour, l’amour de tous pour tous, l’amour de tous contre tous, l’amour du fait accompli de la vie. Quand femme fait enfant, méchant est qui refuse droit au fait ! Ecoutez ô meufs de toute la terre, tendez l’oreille au chant du progrès, allez, enfantez ! Reproduisez ! Dieu reconnaitra les siens, ce que vous appelez dans votre infâme jargon technocratique, députés de la pire espèce, « gestation pour autrui » sera bientôt, tout simplement le repeuplement de notre occident décadent et déliquescent, la revanche de ce noir impôt carbone que la Chine astucieusement utilise pour nous polluer et se préparer à nous envahir ! Céline avait raison, les Chinois seront bientôt à Paris, la planète France, la zone Nord Atlantique, l’Otan des cœurs, manque cruellement de bras pour servir nos futures mitrailleuses, envoyer nos armes à sous munitions dans les champs de pavots d’Afghanistan ! Sursum corda, que diable ! Que craignez vous monsieur Coppola et autres soupes au lait rancis, que vos filles s’amusent à grossir pour des sous ? S’enrichissent d’hystérie pour l’hustera ? Et quand bien même elles le feraient, quel mal y aurait-il, l’amour de la femme pour l’enfant ne transcende-t-il pas toute chose ? Donner le ventre, donner le sein, tendre « la mamelle du fait accompli » n’est-ce pas l’avenir du monde ! Demandez aux mânes de Lévi-Strauss, à l’Héritier, au Godelier de service... Tous deux ont plaidé la gay-attitude au Sénat, haut-lieu des vieux jeunistes…

Marc Gebelin

Note

(*) Rimbaud, Poésies.

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