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3389Le référendum en Grèce du 5 juillet est devenu un sujet européen où l’intervention des hommes politiques non-Grecs est la norme de la communication. La grande majorité de ces interventions étant “officielles” au nom de l’Europe, qui est une référence quasi-sanctifiée, elles sont naturellement pour le “oui”. Ainsi notre Vals coutumier et national souhaite-t-il que les Grecs “votent les yeux ouverts”, ce qui est une recommandation qu’applaudiraient de concert Bouvard et Pécuchet et qui conduirait Ubu à s’interroger sur la possibilité d’une modernisation, passant de sa fonction de Roi après tout à celle de Premier ministre. Bien entendu, écrivant dans l’habituel esprit qu’on sait, nous avons ôté cette phrase de son contexte qui est tout empreint à la fois de vertu et d’un extrême enthousiasme européen.
C’est avec le président du Parlement Européen (PE), Martin Schulz, que l’exercice culmine et, ce faisant, atteint un autre domaine. Schulz dit tout haut certes ce que tant d’entre eux pensent tout bas, mais il le dit tout haut et ès-qualité, retransmis par tous les médias qui vont bien, ce qui donne de la résonnance. Schulz est quasi-officiellement l’homme-lige de Merkel, puisqu’Allemand et ayant obtenu son poste sur intervention de la chancelière, et sa voix a bien une signification de porte-voix. (Dans ce cas, l’appartenance partisane ne compte guère.) Schulz a déjà montré sa loyauté bien tempérée en diverses occasions, court-circuitant l’audition d’Edward Snowden au PE et manœuvrant actuellement pour court-circuiter les actions anti-TPIP au même PE.
Dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt, Schulz espère 1) la victoire du “oui” en Grèce, ce qui n’est pas trop méchant dans le climat ambiant, 2) la démission immédiate du gouvernement Tsiras, ce qui est plus précis mais pas exceptionnel, et 3) son remplacement immédiat par un gouvernement de technocrates. Ce point (3) inaugure directement, officiellement à ce haut niveau politique et d’une façon bien plus claire le doctrine européiste type-IVème Reich du regime change. Plus de gouvernement démissionnaire quoique majoritaire à l’Assemblée expédiant les affaires courantes, mais son remplacement immédiat. Par qui, puisque Syriza est majoritaire ? Par la voie constitutionnelle shulzienne, certes. Il serait bon que monsieur Schulz nous communique la composition du nouveau gouvernement grec qui entrera en fonction le 6 juillet, car il nous réserverait peut-être, selon des sources assez lourdement teutonnes, la divine surprise du “don de sa personne”, – cela serait bel et bon, pourquoi pas Schulz Premier ministre du gouvernement “technocrate” intérimaire grec, pour négocier dur face à l’Eurogroupe et au camarade-Juncker, avec Merkel pour arbitrer ? Et le gouvernement de “technocrates” pourrait aussi bien, s’il lui reste du temps, modifier la Constitution grecque en confiant les périodes de transition à-qui-de-droit-rétroactif à un gouvernement de “technocrates” établi par quotas des représentants des membres de la zone euro, avec sous-secrétariats pour les pays de l’UE non-membres de la zone euro, avec le poste de porte-parole confiée à Oana Lungescu de l’OTAN. Cette révolution constitutionnelle serait ensuite soumise à la consultation populaire du peuple, avec vote obligatoire et positif pour respecter l'“esprit des lois” de Platon et “la République” de Montesquieu.
L’intérêt de la rapidité de ce référendum critiqué dans bien des salons et des Cours très hautes comme quasi-“inconstitutionnel” parce que justement trop rapide pour mettre en place méthodiquement la communication-Système ad hoc, c’est qu’il oblige à ne pas prendre de gants et à jeter le masque vite fait. On sait au moins que, si, par extraordinaire, – la démocratie, que voulez-vous !, – le peuple grec n’entendait pas les consignes et votait “non”, il y aurait un état de quasi-“guerre” entre l’Allemagne-UE et la Grèce puisque le gouvernement grec ne serait plus reconnu comme tel ; il faudrait donc engager Nuland, si elle est redevenue elle-même, pour organiser un Maidan type-Platon-sur-l’Acropole. (Sputnik-français présente, ce 2 juillet 2015, les déclarations de Shulz.)
«Après une éventuelle victoire du ‘oui’ au référendum du 5 juillet en Grèce, la nomination d'un “gouvernement de technocrates” sera nécessaire pour en finir avec “l'ère Syriza”, a estimé le président du Parlement européen Martin Schulz, rapportent jeudi les médias internationaux.
»“De nouvelles élections seraient indispensables, si le peuple grec vote pour le programme de réformes et donc en faveur du maintien dans la zone euro et que Tsipras, de façon logique, démissionne”, a déclaré M. Schulz dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt. Et d'ajouter que la continuité pendant la période menant aux élections devrait être assurée par un gouvernement de technocrates, pour que les négociations entre Athènes et ses créanciers puissent continuer. “Si ce gouvernement de transition trouve un accord convenable avec les créanciers d'Athènes, ce sera alors la fin de l'ère Syriza, et la Grèce aura de nouveau une chance”, a affirmé M. Schulz.
»Le président du Parlement européen a dénoncé l'irresponsabilité du gouvernement de gauche radicale mené par Syriza. Selon M.Schulz, le premier ministre, Alexis Tsipras, est “imprévisible” et manipule les gens en Grèce. “Ma confiance dans la volonté de négocier du gouvernement grec a atteint à l'heure actuelle un plus bas absolu”, a-t-il dit.»
Mis en ligne le 3 juillet 2015 à 08H15
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