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4526Le 737Max et Boeing (et la FAA) n’en finissent pas d’encaisser de rudes coups, créant un climat d’effondrement de la confiance au point que, désormais, le commentaire ne se prive plus d’envisager que le 737Max en l’état ne sera plus jamais autorisé à voler. Les circonstances mélangent la corruption bureaucratique, l’emploi intensif de la tricherie et de la dissimulation, c’est-à-dire toutes les avanies habituelles dans l’empire très-tardif de la postmodernité.
Si l’on veut, le 737Max est un peu, désormais, le double aérien de la guerre en Afghanistan, et nous pourrons bientôt ouvrir un chapitre The 737Max Papers, comme il y eut les Pentagon Papers et comme il y a aujourd’hui les Afghanistan Papers. Là aussi, la presseSystème a son drôle de jeu à jouer, avec le Wall Street Journal (WSJ) devenu pourvoyeur n°1 d’informations cruelles pour la crise 737Max, ayant certainement quelques lanceurs d’alerte de première classe au sein de la FAA (surtout) et chez Boeing (tout de même).
La dernière (avanie) en date est une sorte de sauve-qui-peut à mesure des fuites qui découvrent l’ampleur de l’escroquerie, de la corruption et de la dissimilation. La FAA (son administrateur Stephen Dickson à CNBC)vient aujourd’hui de remettre Boeing, qui annonçait une recertification du 737Max pour fin décembre, sèchement à sa place : “certainement pas avant 2020” dit l’autorité de l’aviation civile aux USA, quelques heures après que le Wall Street Journalait révélé que la FAA avait fait, à la fin 2018, ses propres évaluations du 737Max après le premier accident (Indonésie), pour conclure que l’avion était très dangereux, et pourtant pour ne prendre aucune décision de suspension de vol.
La FAA est donc aussi compromise que Boeing et songe pour l’instant à se protéger des effets de la crise. Elle ne fera donc désormais plus aucun cadeau à Boeing, malgré les liens très-incestueux qui lient les deux entités. ZeroHedge.com, qui a dû essuyer quelques critiques pour avoir peint en noir l’avenir boursier de Boeing, s’empresse de conclure aujourd’hui : « Il vaut donc mieux oublier toutes les spéculations pour un retour rapide du 737Max en opération, et peut-être même envisager pas de retour du tout. » C’est-à-dire que l’issue de la crise se confond désormais, dans noire temps-courant, vue l’importance énorme du programme 737Max et l’effondrement de la confiance à laquelle on assiste, avec le sort même de Boeing.
« ...There's a reason for the FAA's caution: earlier today the WSJ reported that U.S. regulators decided to allow the 737 MAX jet to keep flying after its first fatal crash last fall, despite their own analysis “indicating it could become one of the most accident-prone airliners in decades without design changes”.
» “The November 2018 internal Federal Aviation Administration analysis, expected to be released during a House committee hearing Wednesday, reveals that without agency intervention, the MAX could have averaged one fatal crash about every two or three years, according to industry officials and regulators. That amounts to a substantially greater safety risk than either Boeing Co. or the agency indicated publicly at the time.”
» The assessment and related materials raise new questions about the FAA's decision-making in the wake of the Lion Air crash in Indonesia, along with what turned out to be faulty agency assumptions on ways to alleviate hazards.
» The FAA's intervention proved inadequate after a second fatal MAX crash, this time in Ethiopia, put the global fleet on the ground and sparked an international controversy over the agency's safety oversight.
» And as public outrage is sure to return at both the FAA and Boeing, one can forget about the 737 MAX return to operation any time soon, and perhaps, any time ever. »
Mis en ligne le 11 décembre 2019 à 18H57