Glossaire dde : l’archéoaccélérationnisme

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Glossaire dde : l’archéoaccélérationnisme

• Ou encore (autre titre plus banal : “Le temps de l’accélérationnisme”. • ‘dedefensa.org’ se permet une vaticination et une méditation furieuse et pourtant apaisée derrière cette humeur un peu brutale, sur un concept qu’il vient de découvrir, en explorateur naïf et inculte (pas de diplôme) du domaine. • L’accélérationnisme est évidemment un concept qui embrasse toute la dynamique en accélération constante qui marque ces temps de GrandeCrise, chaque jours plus vite, chaque jour plus pressé, pour tenter d’évoquer la sublimité d’un écrit comme celui du Dante dans ‘La Divine Comédie’. • Pourtant, même Epstein, Trump et Israël y ont leur place. • Ce texte qui était au départ prévu comme une simple intervention courante du site, s’est très vite imposé comme devant entrer en espérant qu’il porte une essence créatrice dans notre rubrique ‘Glossaire.dde’. • Sachez que notre conviction, appuyée sur une foi sans faille, est que nous touchons là à une des plus grandes mécaniques du monde, une dynamique créatrice du monde nouveau qui doit rassembler les nécessités des restes de la modernité et la puissance éternelle de la Tradition Primordiale. • Guillaume Faye aurait nommé cela, – et d’ailleurs sans doute l’a-t-il fait, “archéoaccélérationnisme”. • D’où le titre, pardi !

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26 juillet 2025 (18H15) – Un mot, comme nous le signalions dans un des deux textesd’hier, a arrêté notre attention. Il s’agit de l’“accélérationnisme”, à propos duquel nous notions notre intention de revenir là-dessus, – avec la volonté bien évidente de nous en expliquer par rapport à la situation présente, et par rapport à notre travail et la façon dont nous l’utilisons pour comprendre, pour ressentir, pour deviner la “situation présente” :

« Notre tendance, après lecture du texte ci-dessous, est évidemment de reconnaître cet aspect dit “judéo-accélérationniste” (on reviendra sur ce mot) de la personnalité de Trump, mais sans lui accorder l’importance d’un fondement d’une pensée politique. »

Ce mot d’“accélérationnisme”, pourtant évident à toute personne travaillant dans l’aspect technique et linguistique de la philosophe, nous est donc apparu comme une surpris très heureuse, – après tant d’années de travail intuitif de notre part dans ce domaine. A cet égard, notre ignorance (disons “inconnaissance” pour nous rassurer) nous apparut une fois de plus le témoignage de notre refus du professionnalisme académique de ce domaine, – de notre inconnaissance intuitive par conséquent. Car il est évident, une fois que nous l’avons rencontré, que ce mot caractérise absolument notre travail et notre vision sur les événements qui se presse. En effet, qu’est-ce que c’est que la formule que nous employons souvent  “surpuissance = autodestruction” du Système sinon notre façon à nous de faire de l’accélérationnisme, puisqu’il est évident que nous voyons cette équation comme le moyen le plus rapide, en constante accélération (surpuissance et hypersurpuissance) de parvenir à l’issue tant attendue (autodestruction) ?

Par bonheur, puisque l’homme est un de nos favoris, l’on retrouve cette idée chez Nietzsche. Voyez ce passage tiré du Wikipédia sur le terme accélérationnisme (laissez de côté les noms de Deleuze et de Guattari qui sont d’une autre pente), – que nous définissons comme un cas de “critique accélérationniste” correspondant si bien à la vision que nous avons du philosophe allemand :

« Dans une veine similaire, Friedrich Nietzsche affirme que “Le nivellement de l'homme européen est le grand processus que l'on ne saurait entraver : on devrait encore l'accélérer”, une déclaration souvent simplifiée, à la suite de Deleuze et Guattari, en une injonction à “accélérer le processus”. »

Le Wiki accorde une grande place au terme, simplement parce qu’il devine, avec ses rédacteurs postmodernes, qu’il s’agit d’un concept merveilleusement adapté à la célébration de notre postmodernité. Le premier paragraphe (renvoyant plus loin à Nietzsche, que nous aurions, nous, placés en tête) donnait cette définition, toujours avec les noms favoris. Nous conservons la définition qu’on y trouve, qui est ensuite développée dans le même sens avec nombre de détails et de prolongements alors que ce concept est d’une telle simplicité que ‘dedefensa.org’ l’avait trouvé à sa façon, sans tordre l’esprit, sans presser le concept comme un juteux citron de l’esprit, qui tue l’esprit par l’acide. L’extrait qu’on donne ci-après fait bien entendu la part belle à la gauche avec son pseudo-anticapitalisme achalandé en permanence dans sa vitrine ; ce n’est pas notre  tasse de thé, parce que notre accélérationnisme ne se leste d’aucune idéologie mais se concentre sur la description d’une dynamique de radicalisation attaquant tout ce qui tient au Système sans s’avancer sur la voie d’une hypothèse “pour après”... :

« L'accélérationnisme est une tendance politique selon laquelle la transformation radicale de la société doit venir d'une accélération du capitalisme et des processus qui y sont historiquement associés, plutôt que de son renversement. Le terme d'« accélérationnisme » s'applique aussi plus généralement, souvent avec des connotations péjoratives, à ce qui pousse à l'intensification du capitalisme dans l'idée d'en accentuer les tendances autodestructrices, pour en précipiter finalement la chute. Certaines philosophies accélérationnistes partent de la théorie sociologique de Gilles Deleuze et Félix Guattari de la déterritorialisation, qui vise à identifier et radicaliser les forces sociales émancipatrices. »

Comment nous ne pouvons pas être autre 

Cet intertitre aurait pu être, et l’aurait été si nous n’avions pas eu la hantise des titres trop longs : “ Comment nous ne pouvons pas être autre qu’accélérationnistes”. Ce mot tombé sous notre regard d’une façon si inattendue, soudain gagna dans notre esprit, bien plus que sa signification, bien plus que sa trouvaille de philosophe déconstructeur si à la mode en d’autres temps, – mais sa nécessité fondamentale, de celle qui à la fois explique le monde dans une époque unique, et justifie le caractère unique de cette époque... Nous sommes dans une époque, non seulement accélérationniste, mais bien hyper-accélérationniste.

Ce qui fait de l’accélérationnisme commun à l’époque (hors “-hyper”), c’est bien entendu la logique du Progrès de la modernité, particulièrement depuis cette date de 1825. Rappelez-vous ce passage du livre de Michel Crozier dans ‘Stendhal et l’Amérique’ :

« Les sophismes des industrialistes, qui viennent demander à être admirés et félicités pour leurs millions, et “cet animal de Dunoyer” qui leur donne raison en utilisant l’Amérique, ont amusé et indigné Stendhal et lui ont aussi révélé un très riche gisement de grotesque ; il a cru que son pamphlet (c’est “la comédie de l’époque”, dit-il au même moment), en ridiculisant l’idéologie industrialiste et les industriels, allait trouver, comme ‘Racine et Shakespeare’, comme les textes de Courrier (qui vient d’être assassiné), un large consensus. Grave erreur : il s’oppose au credo fondamental de l’époque. Saint-Simon a eu le coup de génie de voir que l’industrie considérée d’un point de vue historial était l’achèvement des Lumières, ou si l’on veut un langage plus moderne, le point où la pensée métaphysique se réifie et s’abolit dans la pensée de la technique qui occupe et ferme tout l’horizon. Les Lumières, c’est désormais l’industrie, a indiqué brillamment H. Gouhier. »

Penser un peu à ceci : si « la pensée métaphysique se réifie et s’abolit dans la pensée de la technique qui occupe et ferme tout l’horizon »... Comment voulez-vous que ce phénomène ne s’accomplisse pas grâce à la poussée quasiment cinétique de la puissance que donne la phénomène de l’accélérationnisme. C’est comme un coup de poing très puissant en boxe, un direct, un ‘straight punch’, qui s’impose comme un coup tactique dans la partie mais qui, s’il veut devenir stratégique et l’emporter décisivement par KO debout, doit se poursuivre et accélérer encore, comme si le bras s’allongeait démesurément en se déroulant, irrésistible. Il s’agit en effet d’une partie vitale où rien ne peut être laissé à la résistance, à l’adversaire, qui doit être exécuté tel qu’il est, debout, exécution préparée et achevée, dans l’accélération irrésistible qui ne laisse aucune chance ni aucun choix. C’est ainsi que la technique, avant de devenir technologie, conquit le monde.

D’où cette évidence que depuis que le parti du « Les Lumières c’est l’industrie », avec tout ce qui suit, le capitalisme et l’ultra, s’est installé dans nos contrées, il n’est plus question d’arrêter ni de souffler, ni de pauser. On accélérationnisme (du verbe ‘accélérationnismer’ au cas où l’on s’interrogerait) sans aucune pitié ni vergogne, dépouillant le pauvre et trahissant le riche, accablant le juge de l’ivresse de détenir la vérité de la Justice du Droit, corrompant l’homme politique. C’est le parti du « Les Lumières c’est l’industrie » qui veut ça, et il n’est question que de lui obéir. Ce faisant, nous tous, à faire tourner nos pédales pour accélérationnismer la charge des dynamos, nous participons nécessairement à l’accélérationnisme. Le XIXème siècle fut ainsi cette période sacrée où le Progrès (les Lumières, d’accord, si l’on veut) s’accordèrent absolument avec l’accélérationnisme.

On fit la démonstration de la beauté des résultats obtenus avec la Grande Guerre où l’on tua huit millions d’hommes et (on l’oublie trop souvent à notre gré) dix millions de chevaux. C’était, par démonstration a contrario, l’évidence de la nécessité implacable et impeccable de l’accélérationnisme.

... Ou comment, tonnerre de Brest dans ces conditions, “ Comment nous ne pouvons pas être autre qu’accélérationnistes”. C’était la Mélodie du Bonheur que nous susurrâmes entre Napoléon et Bismarck.

Ainsi s’achève l’époque de l’entre-deux. Entretemps se fixe les conditions développées pour que naisse une nouvelle époque en 1945 : la bombe atomique, la « plus claire que mille soleils » et puis, –par exemple mais quel exemple ! – les processus qu’on nommerait bientôt électroniques (le WiFi) inventé en 1940 par la fantastique actrice austro-hollywoodienne, d’une beauté à couper le souffle comme on le constate dans ‘Extase’ (1933), le premier film où l’on voit une femme nue simulant un orgasme, – la fantastique Hedy Lamarr. Voilà qui annonce notre hyperaccélérationnisme.

A partir de cette époque, les technologies diverses du système de la communication dont on connaît la puissance maîtresse ont joué à fond dans cette partie, et vous remarquez aujourd’hui que leur progression relève évidemment d’un hyperaccélérationnisme mais qui change brusquement de sens. Cet hyperaccélérationnisme affecte non seulement le mouvement du “direct” de boxe qu’on a vu plus haut, mais bien d’autres mouvements en cercles tourbillonnant, en pressions intégristes, s’agrégeant les uns et les autres en un magmas de fureur et de haine contre les corruptions dirigeantes, qui ne cesse de se radicaliser. En effet, le passage de l’accélérationnisme heureux du XIXème siècle prolongé se renverse complètement en hyperaccélérationnisme, à mesure que le Système montre sa pourriture en incessante augmentation.

Epstein, ou l’ hyperaccélérationnisme

La période d ‘hyperaccélérationnisme a véritablement commencé en 2015 avec l’apparition de Trump et n’a cessé depuis d’accélérer encore et encore, déjouant tous pronostics de mise en ordre et de rangement dans une situation apaisée. Nous allons choisir l’exemple-clef de cette évolution en pleine accélération dans le scandale Epstein, connu depuis longtemps et qu’on croyait voir venu à son terme avec la venue au pouvoir de Trump avec sa  promesse de faire connaître les documents saisis autour de l’arrestation de Epstein puis de sa mort hautement suspecte en prison. Somme toute, cela pouvait être un exemple où l’ hyperaccélérationnisme serait freiné par inutilité par le fait même.

Comme l’on sait, il n’en a rien été à cause de la position prise par Trump de ne rien diffuser du dossier Epstein, arguant qu’il n’y avait rien de vraiment intéressant dans ces documents. Ce faisant, ce fut au contraire une énorme relance d’hyperaccélérationnisme dans le sens de la révolte contre le Système. Le cas est remarquablement illustré par l’interview de Max Blumenthal (le 24 juillet), un indépendant antiSystème remarquablement informé, dans sa conversation avec Glen Diesen sur ses réseauxoralement traduit en français. Blumenthal met en évidence que le cas Epstein a soudain impliqué tout le monde dans la direction corrompue des États-Unis, y compris Trump  lui-même, apparaissant soudain comme un traître à toutes ses promesses et aussi bien membre éminent de la corruption générale, c’est-à-dire du marigot washingtonien qu’il prétendait assainir.

On reprend ici quelques interventions au cours de ce dialogue remarquable, montrant aussi bien les manœuvres de Trump, les oppositions à Trump dans la direction corrompue, conduisant à une implication générale de cette direction.

« Blumenthal : Eh bien, on a tout vu être lancé contre Trump, y compris une offensive judiciaire massive l'accusant d'avoir agressé sexuellement Eugen Carol. Il y a eu l'affaire de sa liaison avec l'actrice porno Stormy Daniels. [..] Ensuite, il y a eu toute l'histoire de la collusion Trump Russy qui était clairement une supercherie. C'est quelque chose que je dénonçais déjà sur The Grey Zone avec Aaron Matt. Dès le début, nous étions des voix un peu isolées, pas du tout dans le camp MAGA ou Pro Trump. à dénoncer cela et  rien de tout cela n'a vraiment pris. [...]

» Oui, ce que je veux souligner ici, c'est qu'aucun de ces scandales n'a eu d'effets durables parce que Trump, contrairement à tous les autres hommes politiques américain bénéficiait d'un noyau de partisans fidèles, presque sectaire...

» Mais soudainement, l'aura de mystère autour de Trump s'est brisé à cause des dossiers de la liste des clients  d’Epstein et de sa relation avec Jeffrey Epstein

» Cela fait partie du phénomène auquel Trump est confronté au sein de sa propre base. Et cela vient d'une partie de sa base qui n’a peut-être pas le niveau d'éducation politique le plus élevé mais qui perçoit l’existence d’une sorte d'élite qui collabore au-delà des partis politiques et ne joue pas selon les mêmes règles.

» Ils ont décidé de les accuser de la chose la plus grave, la plus immorale, la plus diabolique qu'on puisse imaginer. La pédophilie. Ils les ont qualifiés d'élite pédophile. »

Il s’agit bien là du cas typique d’ hyperaccélérationnisme, où les manœuvres (y compris de Trump) pour stopper l’hyperaccélérationnisme dans l’affaire Epstein ont abouti à un résultat inverse monstrueux où l’ hyperaccélérationnisme s’est imposé dans tous les domaines, dépassant largement Epstein pour parvenir à la mise en cause du facteur sacro-saint de la politique étrangère des États-Unis et de la corruption totale qui la caractérise.

» Blumenthal : Eh bien, il est tout de même intéressant qu'après tout cela, non seulement avoir fait de l'Ukraine son cheval de bataille, avoir appelé au nettoyage ethnique de Gaza, chaque homme, femme et enfant, l'attaque contre l'Iran, ce soit les dossiers Epstein qui pourraient couler la présidence de Trump. 

» Diesen : Encore une fois, je pense que tu as raison. Je pense que c'est probablement le génocide qui a retourné la plupart des gens contre Israël. Et cela, j'imagine, ne fait qu'en rajouter. Et c'est important pour ceux qui voient cela comme le dernier clou dans le cercueil de leur rêve de voir Trump comme ce candidat America first assainir le marigot de Washington.

» Blumenthal : Oui. Pour résumer ce que j'essaie de dire parce que la politique américaine peut-être difficile à comprendre de l'extérieur. Aux États-Unis, notre religion officieuse, c'est l'anticommunisme. Toute critique du système économique capitaliste est officiellement découragée et on vous présente comme anti-américain. Ainsi, les jeunes Américains ont grandi sans avoir les moyens ni le langage pour critiquer un système qui les a trahis, et l'activisme anti-guerre, la solidarité avec la Palestine sont présentés comme une forme de bigoterie, comme de la haine des juifs, comme une déloyauté envers notre armée. C'est ainsi depuis la guerre contre le terrorisme. Il est donc très difficile pour beaucoup de gens de trouver surtout s'ils n'ont pas fait d'études supérieures ou n'ont pas fréquenté le monde académique, un langage pour critiquer ce système qui les a trahis.

» Epstein les a en quelque sorte aidé à trouver leur langage. Ce scandale sert de fourre-tout pour toutes ces autres trahisons et pour la haine générale envers la surclasse, l'élite des 0,1%. C'était la cible de tant d'autres mouvements de protestation anti-establishment depuis ‘Occupy Wall Street’ en 2010. »

Le dialogue continue et le nœud complètement monstrueux de l’ hyperaccélérationnisme se resserre de plus en plus, laissant loin derrière lui la simple question de la seule affaire Epstein. Les deux interlocuteurs discutent des liens ou non d’Epstein avec le Mossad, et même des liens de tous les dirigeants US, des milliardaires juifs ou non  avec le Mossad. Le dialogue devient vertigineux, avec une crise énorme en formation. « Pour la première fois, remarque Blumenthal, les Israéliens eux-mêmes sont affolés par la forme que cette crise prend pour eux aux États-Unis. » Et l’on pourrait même ajouter que cet affolement saisit le Mossad lui-même qui dispose pourtant de tous les leviers, les moyens de chantage, le financement pour faire peser cette énorme corruption aux USA...

« Diesen : Ma dernière question concerne simplement ce que cela signifie pour la future relation avec Israël. Car pendant longtemps aux États-Unis, il semble que le patriotisme a été très étroitement lié au soutien à Israël dans la mesure où oui, c'est surtout chez les conservateurs où il est impossible de dire quoi que ce soit de critique à l'égard d'Israël. Donc il me semble que c'est quelque chose de complètement nouveau. 

» Blumenthal : On voit des personnes, surtout les médias alternatifs comme Candice Owens, Tucker Carlson, tous très vocaux sur la question de savoir pourquoi nous subordonnons nos intérêts à ceux d'Israël. Encore une fois, c'est toute l'idée de America first. Si les États-Unis devaient se retirer des guerres au Moyen-Orient, ils devraient placer l'Amérique avant Israël. 

» Diesen : Mais voyez-vous cela ? Car pour l'instant, je ne le constate que dans la sphère médiatique. Pensez-vous que cela puisse avoir une influence sur la politique réelle ?

» Blumenthal : Et bien, voyons voir. Il y a un sondage interactif, un sondage interactif polymarket. qui vient de sortir le 21juillet et qui montre que l'approbation de Trump parmi les Américains âgés de 18 à 29 ans est passée de 55% début février, ce qui est très élevé pour un président américain, surtout un républicain. Et puis le 55% début février est passé à 28% en juillet, une chute de 27 points pour Donald Trump en seulement quelques mois. Et je pense que cela a beaucoup à voir avec Gaza, avec la Palestine, avec le fait de voir jour après jour des images de bébés déchiqueté et d'associer Trump à cela.

» Il se passe quelque chose et c'est plus grand. Il s'agit de la Palestine mais c'est plus vaste que la Palestine. Une réaction est en train de se produire. Une réaction a lieu à New York sous la forme de la campagne municipale de Zoran Mamdani. C'est un député et un influenceur de 34 ans  qui semble prêt à devenir le prochain maire. C'est quelqu'un qui soutient le boycott d'Israël et qui a déclaré qu'il arrêterait Netanyahou[conformément au mandat de la Cour Internationale] s'il mettait le pied à New York City. Ce qui provoque cette immense crise.

» À droite, on constate un total manque d'enthousiasme parmi les influenceurs America first envers Israël. Et Epstein pour eux est le symbole de tout ce qui ne va pas avec Israël. Ce genre de corruption, une élite corrompue qui contrôle le gouvernement des États-Unis par le chantage, il est peut-être un peu trop sophistiqué pour eux de faire de l'AIPAC ce symbole. Donc Epstein est un symbole commode et cela va perdurer pendant une génération. Israël est en train de perdre tout le monde. »

L’ hyperaccélérationnisme, état de fait

Nous nous sommes contentés de nous reporter sur les relations des USA avec Israël parce que le dialogue Diesen-Blumenthal y invitait. Les mêmes symptômes apparaissent avec l’Ukraine, là aussi selon une dynamique hyperaccélérationniste. Le phénomène est partout, établissant une situation de tension extraordinaire, faisant de chaque crise une sorte de mini-GrandeCrise en elle-même, le tout s’agglomérant sous cette forme qui réclame de l’encore plus vite, de l’encore plus fort, de l’encore plus loin, et la GrandeCrise elle-même encore plus renforcée.

Ce ‘Glossaire.dde’ fixe un instant d’une dynamique extraordinairement insaisissable. On ne s’arrêtera pas à cet instant pour tout expliquer de la situation, mais on comprendra que ce flux formidable de l’ hyperaccélérationnisme nous emporte dans des événement que souhaitent tant de philosophes de tout bord pour atteindre aux buts qu’ils ont dessinés pour notre avenir, mais qui les a d’ores et déjà largement dépassés. Nous sommes très loin au-delà, et il est hors de toute espérance sensée de croire que nous savons vers où nous allons. Ce sont les dieux eux-mêmes qui ont pris en mains l’hyperaccélérationnisme. Ils savent y faire, eux, sans doctrine philosophique ni idéologie.