Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
• Nous n’imaginions pas que les milliers d’ONG (oui, elles se comptent en milliers) constituaient une véritable “armée” des vertus américanistes-occidentalistes, chargé de poursuivre les entreprises colonialistes et impérialistes grâce au “choc” de ces vertus. • Mais depuis quelques temps (nous comptons un peu plus de trois années, car selon nous la crise et la guerre ukrainiennes ont irrésistiblement accéléré le processus), les ONG sont entré dans une phase crisique. • Eliza Cruz nous décrit l’historique et la situation de ce phénomène.
_________________________
L’analyste et experte Elena Cruz nous donne, sur le site ‘euro-synergies-hautefoirt.com’, une très intéressante description de la situation, de l’action, – de l’historique et du destin des ONG (Organisations Non-Gouvernementales) occidentales. L’on découvre à cette occasion, – c’est le cas pour nous : nous ignorions cet arrangement, pour le coup une véritable conspiration, de manière aussi structurée, – que les ONG constituaient et constituent encore en elles-mêmes une sorte de véritable puissance d’invasion et d’occupation, une sorte d’“armée de complément”, voire d’“armée de substitution” pour des missions de type impérialiste et colonialiste pour l’Occident, – et évidemment anti-souveraineté et globalistes. Sont principalement en cause, bien entendu, les pays anglo-saxons de l’euroatlantisme ; des organisations multinationales occidentalistes et irrésistiblement progressistes-corrompues comme l’UE, l’OTAN, voire l’ONU ; et enfin les milliardaires libérateurs à-la-Soros, – et ainsi de suite éventuellement...
Ainsi Cruz nous présente-t-elle nos armées nouvelles que nous ne vîmes pas surgir, qui étaient très actives à partir des années 1990... On notera l’emploi à ciel ouvert des termes militaires :
« [...Les organisations ONG] considérées comme l'avant-garde d'une “société civile transfrontalière”. Mais en réalité, elles faisaient partie, dès le départ, d’une nouvelle stratégie hégémonique : contrôle par la morale, influence par les “valeurs”, pilotage par une participation citoyenne apparente. Le fonctionnaire colonial classique a cédé la place au “conseiller”, le soldat à l’“observateur électoral’, l’intervention à la “campagne pour les droits de l’homme”... »
Nous l’avouons à nouveau, nous n’étions pas prêts à considérer les ONG structurées de ce point de vue si fortement militarisé et si idéologisé. Pourtant, le fait est là, sans aucun doute, comme Cruz nous décrit la chose. En même temps, elle cite ce qui justifie son travail, qui est justement l’annonce du déclin accéléré de cette armée des grandes vertus. Un article de ‘Foreign Affairs’, une des bibles des globalistes, et lecture du soir favorite de notre ancêtre Soros Senior... Précisions en triste forme de requiem :
« Le dernier article paru dans ‘Foreign Affairs’, la revue officielle de l'establishment américain en matière de politique étrangère, retient l'attention. Sous le titre “The End of the Age of NGOs” (La fin de l'ère des ONG), les politologues Sarah Bush et Jennifer Hadden constatent sobrement la fin d'une époque: l'époque où les organisations non gouvernementales jouaient un rôle central dans un ordre mondial empreint de moralité semble révolue. Le nombre d'ONG internationales stagne, leur influence s'amenuise, leur réputation est ternie. »
Le même article décrit les causes de ce déclin, selon les auteurs : le tarissement des financements et la répression croissante contre ses ONG. Elena Cruz conteste cette explication seule, en réduisant leur rôle pour ajuster ce phénomène au grand mouvement d’effondrement de la puissance et de l’influence des centres idéologiques occidentaux sous la poussée de l’affirmation des nations et groupes de nation investies par cette “armée des grandes vertus”...
« [...Mais] une analyse structurelle plus approfondie fait défaut – ou est délibérément évitée. Car la véritable raison du recul mondial du système des ONG ne réside pas dans des questions de financement, mais dans la prise de conscience par la société mondiale du rôle de ces acteurs en tant qu'outils d'une politique ne visant que le maintien de la puissance. »
Ainsi avons-nous une image de la situation en pleine évolution. A cette lumière, l’analyse que développe Cruz de la présence et de l’action de ces ONG depuis les années 1990, avec leur cortège de manipulations, de “révolution de couleur”, etc., constitue un apport très intéressant pour bien comprendre la situation actuelle et l’évolution qu’on décrit.
Le cas hongrois est effectivement un exemple particulièrement intéressant pour illustrer ce propos parce qu’on y trouve tous les éléments qui nous intéresse dans une situation qui est en cours d’évolution crisique. La nation hongroise (le “régime fasciste Orban”, disent les gens bien informés), non seulement se défend contre l’attaque d’un des maître d’œuvre les plus puissants de cette “guerre” (l’UE de van der Lahyène), mais elle riposte et, loin d’être sans succès, parvient à prendre de plus en plus une position de force. Les nombres d’ONG impliquées est absolument impressionnant, tant celles qui agissent en Hongrie (avec financement UE le plus souvent) que celles qui sont manipulées et financées directement par l’UE dans un acte d’agression continu depuis plusieurs années. Bien entendu, l’UE n’est pas seule, avec l’aide des réseaux Soros et de l’USAID normalement en fin de parcours si les décisions de Trump telles qu’on les identifie sont appliquées.
Par exemple, ces précisions de ‘rmx.news’(‘Remix’, 10 juillet 2025), site spécialisé dans les affaires européennes et de l’UE, qui identifie pas moins du décompte phénoménal de 1 479 ONG hongroises financées par l’UE, sa Commission, sa présidente de la Commission...
« L’Office hongrois pour la protection de la souveraineté a identifié 1 479 organisations hongroises participant à des projets directement financés par la Commission européenne.
» Parmi elles, l'Office surveille environ 500 organisations soupçonnées d'être financées par Bruxelles pour des activités politiques, notamment celles dirigées contre le gouvernement de Viktor Orbán, a indiqué l'organisation, selon Magyar Nemzet. »
A cela, on ajoutera donc les ONG Soros + USAID, qui sont également répertoriés par le site, toujours à partir d’une enquête du journal en ligne Magyar Nemzet.
« Plusieurs groupes hongrois liés à George Soros ou à l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) sont à l'origine d'une manifestation contre le système judiciaire hongrois prévue samedi. C'est ce qu'indique une enquête du portail d'information hongrois Magyar Nemzet.
» L'administration Trump a déjà annoncé en grande pompe un gel des financements et une réduction massive des effectifs de l'USAID. Suite à cette publicité, l'USAID a été critiquée par des gouvernements du monde entier – et notamment par le gouvernement hongrois – pour avoir tenté de promouvoir des causes libérales à l'étranger. L'USAID a été particulièrement active dans le soutien aux mouvements LGBTQ+ dans d'autres pays. »
Il y a certainement beaucoup de vrai dans tout cela mais pas assez selon nous. Notre thèse à nous, sur la perte de sens idéologique des ONG que nous applaudissons, tout en évitant de tirer de trop précises prévisions sur les conséquences, – c’est ceci, la guerre en Ukraine bien entendu... :
Lorsque nous sommes placés devant la documentation et les remarques tout à fait édifiantes et enrichissantes d’Eliza Cruz, il nous semblerait évident que c’est à cause de la guerre en Ukraine, sa durée, le choc très prolongé qu’elle a diffusé dans le monde entier avec la révélation que la dureté et la puissance de la grande guerre conventionnelle existe non seulement toujours mais plus que jamais, que l’étoile des ONG a soudainement pâli. La conséquence quasiment automatique selon nous a été une réduction des soutiens financiers, un durcissement des ripostes et des répressions, – les deux facteurs que les auteurs de’Foreign Affairs’ mettent en évidence, mais sans s’attarder aux causes profondes, – , et peut-être surtout un affaiblissement rapide de la confiance accordée à l’efficacité et à l’influence idéologique de ces “armées de grande vertu” dans un monde redevenu aussi dur et aussi cruel, – sans dissimulation ni simulacre, – que la guerre en vrai.
Malgré les efforts incroyables dans le champ de la guerre de la communication, l’Occident-supplétif n’a pas réussi à faire éclater Moscou ni se briser en mille provinces chaotiques la millénaire Russie. Au contraire, la puissance russe des armes s’est affirmée et devient aujourd’hui un argument absolument impératif, en même temps qu’elle apparaît comme un pôle de ralliement pour les identitaires, les patriotes, etc., toutes ces sortes de gueux destinés à être dévorés par les voraces ONG pullulant dans leurs environnements collatéraux. L’image qu’il serait bon, dans ce cas, de déployer serait bien de comparer ces ONG chargés du fric officiel et globaliste en autant de piranhas écumant les fleuves et les rivières charriant les débris des industries mortelles du Progrès, – invasive, toxique et puante, – et les charges diverses des égouts de notre civilisation.
D’ailleurs Cruz nous le dit dans son titre complet (amputé par nos soins, pour une question contestable d’élégance) : « La crise du système des ONG dans l'ordre mondial post-occidental » Vous ne pouvez pas ne pas remarquer que “la crise des ONG” se fait dans “l’ordre mondial post-occidental” au moment où l’ordre mondial devient postoccidental, qu’il est effectivement tombé dans une crise profonde, elle également, – aussi “invasive, toxique et puante” que du purin ou les restes des simili-égouts venus des bidonvilles de San Francisco comme de ceux de Rio-de-Janeiro.
_________________________
L'époque où les organisations non gouvernementales telles que « Omas gegen Rechts » (Les grands-mères contre l'extrême droite) jouaient un rôle central dans un ordre mondial imprégné de valeurs morales semble révolue.
Le dernier article paru dans Foreign Affairs, la revue officielle de l'establishment américain en matière de politique étrangère, retient l'attention. Sous le titre « The End of the Age of NGOs » (La fin de l'ère des ONG), les politologues Sarah Bush et Jennifer Hadden constatent sobrement la fin d'une époque: l'époque où les organisations non gouvernementales jouaient un rôle central dans un ordre mondial empreint de moralité semble révolue. Le nombre d'ONG internationales stagne, leur influence s'amenuise, leur réputation est ternie.
Mais alors que les auteurs expliquent ce phénomène principalement par la baisse des financements et la répression croissante, une analyse structurelle plus approfondie fait défaut – ou est délibérément évitée. Car la véritable raison du recul mondial du système des ONG ne réside pas dans des questions de financement, mais dans la prise de conscience par la société mondiale du rôle de ces acteurs en tant qu'outils d'une politique ne visant que le maintien de la puissance.
Dans les années 1990, marquées par l'euphorie, les ONG étaient considérées comme l'avant-garde d'une « société civile transfrontalière ». Mais en réalité, elles faisaient partie, dès le départ, d'une nouvelle stratégie hégémonique: contrôle par la morale, influence par les « valeurs », pilotage par une participation citoyenne apparente. Le fonctionnaire colonial classique a cédé la place au « conseiller », le soldat à l'« observateur électoral », l'intervention à la « campagne pour les droits de l'homme ».
Ces organisations n'agissaient pas dans le vide. Elles s'inscrivaient dans un système finement orchestré qui visait la projection informelle du pouvoir, soutenu par les gouvernements occidentaux, les fondations, les think tanks et les structures supranationales. Elles se présentaient comme indépendantes, mais elles suivaient – consciemment ou structurellement – un programme géopolitique : stabilisation des gouvernements pro-occidentaux, déstabilisation des régimes indésirables, manipulation des discours sociaux sous la bannière des valeurs universelles.
La couleur changeait au gré des circonstances: tantôt c'était les « droits de l'homme », tantôt la « bonne gouvernance », tantôt la « promotion de la démocratie ». L'objectif restait toujours le même: gagner en influence sans assumer une responsabilité formelle, sans intervenir directement, sans agresser ouvertement. Les ONG étaient le camouflage parfait à une époque où les guerres ne devaient plus être déclarées, mais « justifiées ».
Ce que Foreign Affairs décrit comme une « restriction de la société civile » est en réalité l'expression d'une impulsion mondiale vers la souveraineté. Plus de 130 États ont pris des mesures, ces dernières années, pour contrôler ou exclure les ONG financées par des fonds étrangers, afin de se défendre contre les opérations d'influence hybrides.
Car on sait depuis longtemps que là où les ONG occidentales sont particulièrement actives, il n'est pas rare que les ordres politiques changent, que ce soit par des recommandations électorales, des campagnes d'opinion, des interventions juridiques ou la mobilisation des milieux urbains prompts à la contestation. Le fait que cela ne soit pas l'expression d'une « société civile » organique, mais souvent le résultat d'un transfert de pouvoir orchestré, est devenu évident en Ukraine, en Géorgie ou en Libye, par exemple.
Un exemple particulièrement explosif d'instrumentalisation politique des ONG s'est récemment produit au cœur même de l'Europe, avec des répercussions directes sur la souveraineté industrielle de l'Allemagne. Des articles de presse, comme celui paru dans Welt am Sonntag, ont révélé que des programmes européens tels que LIFE avaient servi à financer de manière ciblée des ONG qui ont ensuite lancé des campagnes juridiques contre des constructeurs automobiles allemands. ClientEarth a ainsi reçu des fonds européens pour intenter des poursuites contre des entreprises telles que VW et BMW à cause de prétendues violations des normes d'émissions.
Ces ONG agissent de manière formellement indépendante, mais fonctionnent en réalité comme des régulateurs extérieurs qui sapent économiquement et politiquement des industries clés, non pas par le biais d'un débat démocratique, mais par des offensives judiciaires et stratégiques. Le scandale ne réside pas seulement dans le contenu des plaintes, mais dans le système lui-même: des fonds publics sont versés à des acteurs qui, sous couvert de moralité, interfèrent dans la politique structurelle d'États souverains.
Ces événements confirment une tendance de plus en plus évidente: les ONG n'agissent pas en marge, mais au cœur même du pouvoir qui se projette à l'avant-scène. Elles sont soutenues par des structures supranationales qui se soustraient à leurs responsabilités, tout en exerçant une pression sur les gouvernements, les entreprises et les sociétés sans être légitimées démocratiquement. Ce qui est qualifié de « société civile » est en réalité souvent l'avant-garde opérationnelle d'un contrôle post-démocratique.
Les dommages sont réels: non seulement sur le plan économique – par exemple en raison des délocalisations de la production, de l'insécurité des sites et des entorses infligées à la réputation de leurs cibles –, mais aussi sur le plan institutionnel. Car lorsque des structures qui ne peuvent être contrôlées démocratiquement s'immiscent dans les décisions industrielles centrales par le biais des tribunaux, des médias et des politiques de financement, la souveraineté politique est systématiquement sapée. L'industrie automobile allemande est ici symbolique pour une nation industrielle en phase de transition malheureuse entre une autodétermination féconde et une dépendance contrôlable et contrôlée, orchestrée par le levier que sont les campagnes moralisatrices des ONG.
Bush et Hadden attribuent notamment la crise du système des ONG à la baisse des subventions qu'elles percevaient dans le monde occidental. En effet, de nombreux pays, dont l'Allemagne, ont réduit ou réaffecté leurs budgets destinés au financement des ONG internationales. Mais ce n'est pas la cause, mais une conséquence de la diminution de leur utilité stratégique: le modèle des ONG a atteint les limites de sa légitimité.
La croyance en une « société civile » neutre, bonne et non partisane est ébranlée là où la réalité nous suggère d'autres conclusions: les acteurs des ONG ne vivent pas en marge du pouvoir, mais en son centre fonctionnel. Ils font partie, souvent inconsciemment, d'une forme de contrôle qui n'a plus besoin de chars d'assaut, mais fait usage de récits, de réseaux et de pression normative.
L'ordre mondial est en pleine mutation. Le régime suggère des interprétations, car il est dominé par l'Occident, et présentait les ONG comme l'épine dorsale morale. Ce régime perd de son rayonnement. Il est remplacé par une réalité multipolaire dans laquelle émergent des modèles de modernité alternatifs – pragmatiques, souverains, spécifiques à chaque culture.
Dans ce nouveau monde, les ONG ne sont pas discréditées en soi, mais elles doivent faire face à leur propre rôle et à leur propre histoire: qui les finance? Qui servent-elles? Quels intérêts représentent-elles – et quelle langue parlent-elles? Ces questions ne peuvent plus être ignorées.
Ce à quoi nous assistons actuellement n'est pas la fin de tout engagement dans le chef de la société civile, mais la fin de son instrumentalisation idéologique. Le retrait des ONG est le prix à payer pour des décennies de politique où la morale est devenue un camouflage et l'indignation un levier de réorganisation géopolitique.
Quiconque souhaite aujourd'hui accomplir un véritable travail civique doit se libérer de ces structures et assumer le risque d'une véritable autonomie. Dans un monde qui recherche à nouveau la vérité plutôt que des « valeurs », il s'agit d'une rupture nécessaire, mais attendue depuis longtemps.