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• L’attaque de plateformes logistiques de l'OTAN en Pologne et en Roumanie par des drones russes capturés permettrait à l'Ukraine de déclencher une guerre russo-otanienne. • Si les rumeurs sont fondées...
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On suivra les rumeurs d’une attaque ukrainienne sous ‘false-flag’, – vieille habitude, – à partir d’un éditorial d’un journal hongrois. Souvent, – vieille habitude là aussi, – les Russes exposent cette sorte de projet dès que les rumeurs apparaissent pour tenter de les désamorcer, ou de les décourager s’il n’y a rien d’autre que rumeurs. C’est dire s’il faut prendre ces rumeurs avec des pincettes et ne pas les ignorer pour autant.
C’est la règle de la guerre de l’information, qui forme l’essentiel d’un conflit aujourd’hui, qui est pavée de bonnes intentions chargées de mensonges et de mensonges par-dessus les mensonges. Dans une atmosphère saturée par un fantastique système de la communication charriant des informations par milliers sinon par millions, cette situation demande deux attitudes extrêmement minutieuses et radicalement opposées :
• Ne pas négliger l’hypothèse ainsi développée, surtout dans une atmosphère si propice à ce genre d’opérations. C’est le cas ici, après les aventures de divers drones russes échoués ici et là, dont certains (ceux de Pologne) sont constellés de soupçons évidents de ‘false-flag’ (spécialité ukrainienne), et d’autres évidemment soupçonnés d’être russes.
• Ne pas négliger l’hypothèse que toutes ces rumeurs sont absolument sujettes à caution, elles-mêmes étant des sortes de ‘false-flag’ de type secondaire si l’on veut, – bien souvent involontaires ou incontrôlables. Dans l’intervalle (entre quoi et quoi ? Mystère et risque de ‘false-flag’), on attend que les choses se passent dans un bruit de tonnerre ou qu’elles passent en silence jusque dans l’oubli.
• C’est-à-dire, pour résumer : prudence, prudence dans les deux cas... C’est ce que conseille Andrew Korybko, dans son texte de ce 27 septembre 2025.
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Vendredi, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a, sur sa chaîne Telegram, attiré l'attention sur les informations des médias hongrois concernant un projet de provocation ukrainienne par drone sous faux drapeau contre l'OTAN. Elle a ajouté un hyperlien vers l'un des médias concernés, Pesti Srácok, un peu plus de deux heures après la publication de leur éditorial. L'éditorial se terminait par la citation de publications Telegram non spécifiées concernant le projet ukrainien de bombarder des plateformes logistiques en Pologne et en Roumanie avec des drones russes capturés, puis d'accuser Moscou.
Par conséquent, il n'existe aucune information fiable à ce sujet, seulement des informations sur les réseaux sociaux reprises par le ministère russe des Affaires étrangères et amplifiées par sa porte-parole. Néanmoins, cela ne signifie pas qu'un tel scénario ne soit pas crédible, surtout compte tenu du contexte général. Trump vient de donner le feu vert à l'OTAN pour abattre des avions russes violant l'espace aérien du bloc, ce qui pourrait sans doute encourager certains membres à tenter cette opération sous de faux prétextes, risquant ainsi une escalade majeure des tensions entre l'OTAN et la Russie, exactement comme le souhaite l'Ukraine.
De même, si les plus farouchement antirusses le long de la frontière orientale de l'alliance finissent par hésiter, craignant que Trump ne les laisse tomber, l'Ukraine pourrait les inciter à lancer des opérations offensives contre la Russie, déguisées en “représailles réciproques”, par le biais de ce complot sous faux drapeau. L'essentiel est similaire à ce que le Service russe de renseignement extérieur a mis en garde à deux reprises cet été concernant des complots conjoints anglo-ukrainiens visant à organiser des provocations sous faux drapeau en mer Baltique.
Selon leurs sources, il s'agirait de torpilles soviétiques/russes transférées par l'Ukraine frappant un navire américain sur place, ou du moins explosant à proximité, et/ou de récupérer des mines soviétiques/russes transférées par l'Ukraine, deux options qui pourraient suffire à inciter Trump à s'engager dans une mission insidieuse. Ils pourraient également justifier faussement des actions offensives par des « représailles réciproques », même en mer dans ces scénarios. Le dernier en date, évoqué par Zakharova, pourrait inclure des drones, des frappes aériennes et/ou une zone d'exclusion aérienne.
La Russie continue de gagner progressivement du terrain dans la zone d'opérations spéciales et, bien qu'aucune percée n'ait encore été réalisée, la dynamique militaro-stratégique joue clairement en sa faveur et contre celle de l'Ukraine. À terme, cette tendance conduira inévitablement à la prise de contrôle de l'ensemble du territoire contesté par la Russie, lui permettant ainsi de mettre fin au conflit à des conditions plus favorables d'ici là. L'Ukraine souhaite éviter ce scénario et s'efforce donc désespérément de mettre en place une intervention directe de l'OTAN qui changerait la donne.
Ce n'est que par un développement aussi spectaculaire que la dynamique susmentionnée pourrait être modifiée et, à tout le moins, geler le conflit, ce que l'Ukraine et l'Occident ont exigé de la Russie, en vain, car cela laisserait sans effet nombre de ses objectifs, d'où les motivations de l'Ukraine pour des opérations sous faux drapeau. Après avoir capturé des drones russes bombardant des plateformes logistiques de l'OTAN en Pologne et en Roumanie, suite à un « incident de Gleiwitz » moderne, comme Zakharova l'a décrit, les plans ukrainiens annoncés pourraient facilement y parvenir.
Par conséquent, bien qu'il n'existe aucune preuve à l'appui de l'affirmation selon laquelle l'Ukraine prépare une provocation de drones sous fausse bannière contre l'OTAN, on ne peut l'exclure. La publication de Zakharova visait à révéler ce complot et ainsi dissuader l'Ukraine, mais si cela devait se produire, Trump ne devrait pas se laisser manipuler par Zelenski et provoquer un désastre aux proportions monumentales en impliquant les États-Unis dans les fausses « représailles réciproques » de l'OTAN ou en s'engageant à défendre le bloc avant que la Russie ne lui inflige une leçon douloureuse et inoubliable.