Crise climatique : What about the whole picture ?

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Crise climatique : What about the whole picture ?

(Références : Forum du 6 juillet 2011, «Please, pay attention to the ohter side» et «Where’s the évidence ?», les deux interventions de Geraldo Lino.)

Dear Geraldo,

I agree with you about the scientific case about the global warming (I was a geologist and was never convinced by the computer simulations, and this whole stuff – I mean atmospheric physic and thermodynamic is anyway quite too complicate for me !!). And as for the paleodatas...

But if I paid attention “to the other side” (of the climatic question) for a long time enough (to conclude it is not conclusive), I also paid attention to the whole picture, to the general situation, to the general effects of the activity of the human beings on the whole planet... And here we can only conclude at the destruction of the environment, at the destabilisation of the ecosystems, or at least at major changes in the global environment.... And that is the point for me!

Please let me switch to french (my english is too rusty) to illustrate what I mean by destruction of the environment (I’ve all the references somewhere, but you probably already know about that more than I do: It’s nothing that can’t be found in the general scientific litterature):

• La pollution chimique, qui semble être généralisée et ubiquiste (eg. les perturbateurs endocriniens trouvés au sommet de la chaîne alimentaire jusqu’en Antarctique (dans la graisse des ours polaires, dans le lait maternel des femmes Inuits) ; les micropolluants généralisés dans les eaux (+ études REACH), etc. etc.

• La pollution radioactive (Fukushima, avec la nappe phréatique probablement atteinte, et par du plutonium ; Tchernobyl ; les sites militaires de l’ex-URSS, dont les ports de la Mer Blanche ; les munitions à l’uranium appauvri utilisé en Irak et en ex-Yougoslavie ; les déchets hautement radioactifs, qui sont encore tous stockés en surface, dans des sites temporaires, avec aucun site de stockage définitif encore opérationnel).

• La perte de diversité des plantes cultivées, qui rend notre “système” agricole aussi fragile et peu résilient que le système financier (monoculture), donc aussi prompt à “s’effondrer”.

• La perte des sols fertiles (30 à 60%, voir étude GRIP) et la déforestation en milieu tropical et intertropical.

• La surpêche à peu près généralisée dans la plupart des océans du monde, avec notamment la quasi disparition de la morue en Atlantique Nord, qui, pour ce que l’on en sait, ne retrouvera peut-être jamais sa population d’antan (niche écologique sur les lieux de reproduction occupée par un nouvel arrivant (crabes), plus la mélancolie génésique : en dessous d’un certain niveau, la population ne recroît plus, ce qui semble être le cas) ; quasi disparition des poissons du sommet de la chaîne alimentaire en Mer du Japon, remplacés depuis lors par des… méduses.

• La surconsommation des ressources en eau potable (stress hydrique de plus en plus généralisé) ; problématique même chez moi en Suisse, où nous avons pourtant la chance d’être le “château d’eau” de l’Europe, i.e. de bénéficier d’une bonne pluviométrie ; les nappes phréatiques n’ont pas encore récupéré de la sécheresse de 2003, et la situation est toujours tendue.

En ce qui concerne plus généralement la circulation atmosphérique générale, on sait que l’activité humaine a des effets mesurables :

• On sait qu’on peut provoquer des changements de pluviométrie et donc de circulation atmosphérique à l’échelle régionale (eg. désertification de la région de la Mer d’Aral ; les zones à déforestation tropicale).

(Le Dust Bowl des années trente n’est-il pas aussi quelque peu lié à l’introduction généralisée des outils mécanisés (tracteurs) dans le Midwest ?)

L’activité humaine a un effet mesurable sur la température atmosphérique à l’échelle régionale même s’il s’agit ici d’aérosols qui ont pour effet de diminuer la température (eg. l’augmentation de température mesurée aux Etats-Unis pendant la période d’arrêt des vols aérien aux Etats-Unis juste après les événements du 9/11 ; plus l’effet “week-end”).

• La mort des coraux dans le bassin des Antilles est due à la pollution issue des feux de plastique utilisés par les paysans de la zone du sahel africain pour fertiliser leur sol (brûlis) et transportée par l’atmosphère.

Enfin, on sait que l’être humain intervient sur certains grands cycles naturels avec des ampleurs très importantes :

• L’être humain est devenu un “facteur d’érosion” aussi important que l’érosion superficielle naturelle : nous déplaçons une quantité de matériel meubles ou rocheux à peu près aussi importante que ce qui est érodé naturellement (et tel qu’estimé par la charge en sédiment à l’embouchure des fleuves).

• Il ne fait pas de doute aussi qu’en un siècle et demi, nous aurons transféré dans l’atmosphère, la moitié du CO2 contenu dans les hydrocarbures fossiles (accumulés sur des dizaines et des centaines de millions d’années) – nous arrivons à la consommation de la moitié du pétrole et du gaz ; en ce qui concerne le charbon, je ne sais pas. A vérifier.

Il ne s’agit pas de faire du catastrophisme, mais de constater que notre régime techno-économique général bouleverse tous les écosystèmes, d’une manière généralisée et avec des effets que nous ne maîtrisons pas (ne pensons ici qu’au nucléaire). Ces constats, et le lien direct avec nos activités, m’ont convaincu que nous avons bien assez de problèmes environnementaux (urgents) à régler ! J’ai laissé la question climatique (lien CO2-température atmosphérique) de côté…

(Je ne nie pas que la question du réchauffement ne soit pas un problème scientifique digne d’être mené correctement. Mais dans le débat de civilisation actuel, se limiter à la question climatique (lien CO2-réchauffement), c’est restreindre voire détourner ! La question plus générale, qui est celle des activités humaines sur l’environnement (et sur l’homme lui-même !).

Christian Steiner