Au Diable l’égalité !

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Au Diable l’égalité !

Il est remarquable d’observer combien la rapidité, l’apparente incohérence, la démence des événements en cours sollicitent les plumes les plus retenues, les plus maîtresses d’elles-mêmes, – quelles que soient leurs orientations, – d’explorer des hypothèses les plus complètement inattendues pour les jugements habituels qui deviennent de plus en plus les esclaves des lieux communs logés dans les luxueux appartements avec vue sur la mer et lendemains-qui-chantent à profusion du Politiquement-Correct. Cette apparente démesure même contrôlée, constitue sans le moindre paradoxe une mesure de cette situation : nous ne sommes pas dans la mesure courante des ‘simples mortels’.

Comme exemple parmi d’autres, on prendra la conclusion d’un texte de Larry C. Johnson, collaborateur régulier du colonel Lang sur son site Sic Semper Tyrannis. Johnson est un ancien officier de la CIA, appartenant à une ‘faction’, disons des ‘esprits indépendants’ de l’Agence, plutôt partisan de Trump parce qu’il s’oppose avec fureur à la poussée déstructurante de la gauche progressiste-sociétale qui avance derrière Biden. Johnson est de ceux qui se sont jusqu’ici retenus et ont réagi avec la mesure de la raison ; mais il estime désormais que les diverses secousses qui ont marqué l’élection, et surtout la façon dont ont évolué ses résultats, doivent conduire les esprits mesurés dont il est vers les mesures les plus extrêmes, – dont celle de prendre les armes. Dans le texte cité, il donne les raisons pour lesquelles il recommande une réaction aussi extrême, et les actions qu’il recommande :

« Enfin, priez. Nous ne sommes pas dans une bataille contre de simples mortels. C’est fondamentalement une guerre contre le Mal. » (« Last, pray. We are not in a battle with mere mortals. This is at root a war against evil. »)

Ce qui nous intéresse ici, en introduction du texte de William S. Lind (« L’Égalité, le péché originel ‘originel’ », – ou bien : “l’Égalité, le véritable ‘péché originel’”), c’est, comme on le comprend aussitôt, la référence que Johnson fait au “mal” (au ‘Mal’, pour nous). Lind analyse en théologien qu’il est suivant l’esprit de la chose, les événements en cours. Sa référence philosophique, – qui le fait bien entendu traiter d’‘antisémite’ par le SPLC (Southern Poverty Law Center, relais impeccable sinon implacable des entreprises progressistes-sociétales/Woke & Cie), employant l’une des armes dialectiques favorables du Diable, – est la dénonciation d’un ‘complot gramsciste’, selon les termes de ceux qui s’estiment attaqués (progressistes-sociétales et Woke). Le pléonasme n’a ici nul besoin d’un complot puisque Gramsci est partout acclamé dans ces milieux, et qu’une telle dénonciation permet de faire passer le débat de la théologie et de la métaphysique à l’anathème déterministe-narrativiste. Par contre, la thèse de Lind a aujourd’hui tout son intérêt ; elle semble bien loin de la G4G dont cet auteur s’est fait une spécialité, sauf sa prédiction de 1997 selon laquelle « la prochaine guerre que nous ferons se déroulera très probablement sur le sol américain ».

Lorsqu’il écrivait cela, Lind pensait essentiellement à l’activisme de la religion musulmane. Aujourd’hui, il est passé un cran plus haut, comme Larry C. Johnson nous le signale pour son compte. Sa dénonciation de l’égalité concerne les fondements même de la théologie lorsqu’elle se hisse au plus haut que peut nous donner la métaphysique. Pour Lind, l’égalité est donc la ruse suprême du Diable, puisque c’est la demande expresse qu’il fait à Dieu, et que cette demande tendrait évidemment à réduire Dieu à ses créatures. C’est de cette perspective que Lind observe les actuels ‘événements’ qui déchirent les USA, et précisément les USA car c’est seulement aux USA, – et pour cause métahistorique, – que les ‘événements” de la Grande Crise de l’Effondrement du Système ont aujourd’hui leur vraie dimension :

« Selon la tradition de l’Église, la raison de la guerre au Paradis était la demande d’égalité avec Dieu formulée par Satan.  Cette tradition est soutenue par l'une des tentations offerte au Christ par Satan, où il offre au Christ tous les royaumes du monde s’il se prosterne et l’adore.  Comme les marxistes culturels d’aujourd’hui, Satan demande l’égalité mais cherche en vérité à devenir et être le grand dominateur.
» La vision chrétienne traditionnelle rejette l’égalité, définie aujourd’hui comme l’interchangeabilité.  C.S. Lewis décrit et défend ce point de vue plus ancien dans son dernier livre, The Discarded Image.  C’est une défense de la conception pré-copernicienne du Cosmos, où la terre était au centre et tout le reste tournait autour d’elle.  Lewis savait que ce n’était pas physiquement vrai, mais il parlait d’autre chose que de science.  Le Moyen-Âge croyait non seulement que le soleil tournait autour de la terre, mais aussi que chaque personne et chaque chose avait une place et une fonction assignées, uniques à elle-même.  Il ou elle avait à l'intérieur de soi une force douce, que Lewis appelait “inclination bienveillante”, qui, si sa volonté le permettait, conduirait l’être à ce lieu et à cette fonction.  Pour que les formes soient en harmonie, chacun et chaque chose devaient être à la place qui lui était assignée, et faisant ce que Dieu voulait qu'il soit fait. »

Cette référence à C.S. Lewis, grand ami de Tolkien, rejoint en le haussant d’une manière inattendue un débat qui est d’habitude réglé, du côté des Modernes, par le ricanement habituel et fort bien connu des Sachants-Tout pour les Deplorables-en-tout de la très-chère et actuellement très-discrète Hillary. Tout cela est déplorable, et peu à l’avantage des Sachants, outre leur actuelle performance dans le grand match de quart de finale contre l’équipe Covid19. Ce débat concerne la fameuse question de “la Terre est plate” et “la Terre est le centre du Monde”.

L’idée développée par C.S. Lewis à propos de la « conception pré-copernicienne du Cosmos », qui n’a rien à voir avec la physique et tout avec la mythologie, la théologie et la métaphysique, se retrouve sous une autre forme dans une approche critique qui est faite de la comparaison entre la peinture confucéenne et la peinture dans notre civilisation. Lorsqu’un peintre chinois prend pour but de faire un ‘portrait’, il peint un paysage, souvent foisonnant, et place quelque part au milieu de ce paysage un être humain dont on distingue les traits, mais dont la référence picturale et géométrique reste absolument le monde, le Cosmos qui l’accueille. La conception occidentale, elle, construit la Joconde, et l’on connaît évidemment ses caractéristiques géométriques et réfentielles. Il n’est pas question de juger des arts, des conceptions artistiques, etc., mais bien des conceptions du monde telles que les esquissent les artistes selon leurs cultures. Il apparaît évident que le peintre chinois n’indique pas une route qui aboutira à l’individualisme actuel, et il réalise, au niveau pictural, la même parabole allégorique que celle de proposer de conserver la « conception pré-copernicienne du Cosmos » pour déterminer la place de l’être, et pour dénoncer l’égalité comme le fait Lind, comme arme secrète et cachée, et furieuse, du Diable, – ou du Mal, si l’on suit Larry Johnson.

L’exploration de telles conceptions, à la lumière pressante de la Grande Crise, est aujourd’hui un exercice qui n’est plus seulement accueillies par les glissades sardoniques-sarcastiques des Grands-Sachants qui n’ont comme argument pour leur discours, que la poursuite sans fin des mêmes erreurs et s’interrogent pour savoir si cela suffira pour aller jusqu’au terminus. Dans son dernier livre (‘Des vérités devenues folles’, éditions Salvator, 2019) Remi Brague écrit, après avoir plaidé coupable d’avoir émis, « par ailleurs, la thèse assez provocatrice que ce dont nous avions besoin était un nouveau Moyen Âge » :

« ... Je prétends que la vision moderne qui est la nôtre s’avère viciée, de sorte que tout ce qui pourrait s’y rapporter serait désespérément déformé. Je voudrais plutôt renverser la perspective et plaider pour une sorte de retour à une sorte de Moyen Âge. J’ai pris la précaution de dire à deux reprises ‘une sorte de’, afin d’éviter les malentendus et les caricatures…  [...]
» Ce n’est pas une question de goût ou de choix, mais une nécessité, pour peu que l’humanité éclairée veuille résister à la tentation du suicide et survivre à long terme... »

Peut-être certains jugeront-ils que nous sommes loin de Biden et de Trump ; pas sûr, ça... Dans tous les cas, nous sommes proches de Lind et de son texte, publié le 10 novembre 2020 sur le site TraditionalRight.com, et de cette citation du Psaume 42, qui pourrait peut-être trouver, à la fois d’une façon extrêmement bouffe et d’une façon tout à fait tragique, sa place au milieu de l’étrange désordre, dans cette étrange époque, esclaves étranges de notre intelligence si étrange : « Comme le cerf soupire après les sources d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! »

C'est dire où nous en sommes, Pape François, pour évoquer ce truc, là, toujours incognito, nom d'emprunt, fraude électorale, aucune légitimité démocratique, – ‘Dieu‘, comme on dit et comme Il dit, copyight Psaume 42, dont nul ne sait si Jack Dorsey, The Tweeter's Angel, le laissera passer...

dedefensa.org

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L’Égalité, le péché originel ‘originel’

S'il semble que les exigences d’“égalité” soient au cœur de la plupart des problèmes auxquels notre pays est confronté, eh bien, c'est le cas.  L'égalité est la demande idéale de ceux dont le but est notre destruction parce qu'elle ne peut être satisfaite, quels que soient les efforts que nous déployons.  S'il y a une chose à laquelle les gens ne répondent pas, c'est bien l'égalité.  Nous sommes tellement différents que seule une tyrannie de fer, comme celle de Staline, peut créer une piètre et cruelle apparence d'égalité.  Dans l'Union Soviétique de Staline, certains camarades étaient encore plus égaux que d'autres.  Staline n'a pas connu la faim tandis que des millions d'Ukrainiens étaient affamés.

Les chrétiens ne peuvent être surpris du fait que ceux qui nous font la guerre la font souvent au nom de “l’égalité”, puisque l’exigence d’égalité était le péché originel.  Les versets 7 à 9 de l'Apocalypse 12 décrivent ce péché :

« Et il y eut la guerre au Paradis: Michel et ses anges combattirent le dragon ; et le dragon combattit avec ses anges.
» Et ils ne l’emportèrent pas ; et la place pour eux leur fut interdite ans le Paradis.
» Et le grand dragon fut chassé, et aussi ce vieux serpent appelé le diable et Satan qui séduisit toute la terre : lui, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

Selon la tradition de l'Église, la raison de la guerre au Paradis était la demande d’égalité avec Dieu formulée par Satan.  Cette tradition est soutenue par l'une des tentations offerte au Christ par Satan, où il offre au Christ tous les royaumes du monde s’il se prosterne et l’adore.  Comme les marxistes culturels d’aujourd’hui, Satan demande l’égalité mais cherche en vérité à devenir et être le grand dominateur.

La vision chrétienne traditionnelle rejette l'égalité, définie aujourd'hui comme l'interchangeabilité.  C.S. Lewis décrit et défend ce point de vue plus ancien dans son dernier livre, The Discarded Image.  C'est une défense de la conception pré-copernicienne du Cosmos, où la terre était au centre et tout le reste tournait autour d'elle.  Lewis savait que ce n'était pas physiquement vrai, mais il parlait d’autre chose que de science.  Le Moyen-Âge croyait non seulement que le soleil tournait autour de la terre, mais aussi que chaque personne et chaque chose avait une place et une fonction assignées, uniques à elle-même.  Il ou elle avait à l'intérieur de soi une force douce, que Lewis appelait “inclination bienveillante”, qui, si sa volonté le permettait, conduirait l’être à ce lieu et à cette fonction.  Pour que les formes soient en harmonie, chacun et chaque chose devaient être à la place qui lui était assignée, et faisant ce que Dieu voulait qu'il soit fait.

Rien n'est plus éloigné de l’égalité. Nous sommes les bénéficiaires égaux de l'amour de Dieu et de son espérance en notre salut, mais pas autrement. Nul être n'aura, dans le temps ou l'espace, le rôle et le but qui lui sont assignés dans l'univers.

Depuis ces écrits de Lewis, notre compréhension du Cosmos a évolué et changé.  Nous avons maintenant des raisons de penser qu'il existe de nombreuses planètes semblables à la Terre, peut-être des milliards.  Nous ne le savons pas encore, mais au moins certains de ces mondes ont probablement une vie intelligente, modelée comme nous le sommes sur Dieu, notre et leur Créateur (l'ancien nom de “Big Bang” est “la Création”).

La relation entre la science et la théologie chrétienne est également en train de changer.  Les mathématiques et la science ont, ces dernières années, identifié de multiples dimensions que nous ne percevons pas et ont suggéré qu’il pourrait y avoir de nombreux univers parallèles, qui n’ont peut-être pas les mêmes lois de la physique que notre univers.  Les astrophysiciens ont découvert que la majeure partie de la matière de l’univers ne peut être détectée par les cinq sens ; aujourd'hui appelée “matière noire”, les siècles précédents la connaissaient sous le nom de phlogiston.  Ensemble, ces découvertes peuvent (j'insiste sur le mot “peuvent”) nous donner un aperçu du monde dans lequel nous pénétrons par la voie de notre mort.  Comme l’a écrit feu Jeffery Hart, lorsque les scientifiques atteindront enfin le sommet de leur mont Parnasse, ils y trouveront peut-être les théologiens qui s’y trouvaient déjà et les attendaient.

Lewis nous donne plus à réfléchir à ce sujet dans ses trois romans de science/théologie, Out of the Silent Planet, Perelandra et That Hideous Strength.  Situés dans notre système solaire, les trois livres présentent d'autres planètes habitées par une vie intelligente, mais la terre est le seul endroit où cette créature, l’homme, est apparue dans sa cgute.  Cette chute, le deuxième “péché originel” si l’on veut, s’est produite parce que Satan a été exilé sur terre après sa rébellion.  Si la terre n’avait pas accueilli Satan, personne n'aurait tenté Eve.

Si nous étendons la thèse de Lewis à l'ensemble de notre univers, il n'y a toujours qu'un seul Dieu et un seul Satan, donc une seule planète sur laquelle Satan a été exilé, une planète où la Création modelée sur l’injonction divine a été trahie, et une planète où la deuxième créature de la Trinité s’est incarnée et est morte pour racheter les péchés de ses créatures déchues.  En ce sens, le modèle pré-copernicien de l’univers est peut-être encore valable ; à cause de ces événements, la terre peut être le centre spirituel de l'univers même si elle ne l'est pas physiquement.  La défense par Lewis de la vision médiévale du monde est donc justifiée et l'image écartée [par la modernité] acquiert à nouveau tout son sens.

Et il est alors de fait que le mal et le péché sont venus dans le monde à cause d'une demande d'égalité. Nul ne s’étonnera que Satan l’exige à nouveau.

William S. Lind

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