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miquet

  17/07/2008

Desolé, j'ai oublié mes références dans le message précédent.

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DedefGM

  17/07/2008

INTERNATIONAL (may 8, 2007)
http://www.ajn.com.au/news/news.asp?pgID=3162

Sarkozy’s Jewish roots

France’s new president, Nicolas Sarkozy, lost 57 members of his family to the Nazis and comes from a long line of Jewish and Zionist leaders and heroes, writes RAANAN ELIAZ.

etc…

EJPRESS
Raanan Eliaz is a former Director at the Israeli National Security Council and the Hudson Institute, Washington D.C. He is currently a PhD candidate at the Catholic University of Leuven, Belgium, and a consultant on European-Israeli Affairs.

L'Iran sera bombardé par Largeur.com JEUDI 26 JUIN 2008

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DedefGM

  17/07/2008

Largeur.com JEUDI 26 JUIN 2008
  http://largeur.com/printArt.asp?artID=2633
  PAR GERARD DELALOYE

L’Iran sera bombardé
Les Israélo-américains sont décidés à frapper l’Iran. Début juin, une répétition générale a eu lieu en Méditerranée. La guerre aura-t-elle lieu avant ou après les élections étasuniennes?
En écrivant ces lignes, je participe en toute conscience à une vaste opération d’intoxication de l’opinion mondiale visant à la préparer au bombardement de l’Iran et à l’élargissement de la guerre menée par les Etats-Unis au Proche-Orient. Mais comment faire autrement?

L’information, parfois, se cache derrière la propagande. Le New York Times a dévoilé la semaine dernière une répétition générale de l’attaque contre l’Iran organisée en Méditerranée par les Israéliens en collaboration avec l’armée grecque, membre de l’OTAN. Nom de code: Glorious Spartan 08. Ils ont pris leur temps pour s’exercer.

Pendant vingt jours, du 28 mai au 18 juin, cent chasseurs F-15 et F-16 soutenus par une dizaine d’hélicoptères CH-53E Sea Stallion (étalon des mers!), un AWAC (boeing équipé pour la guerre électronique) et deux avions citernes se sont acharnés sur des cibles situées sur l’île de Crète, en simulant toutes les cas de figure possibles.

La Crète est à 1500 km des bases de Tsahal. Comme les futures cibles iraniennes. Le Pentagone a laissé filtrer son contentement: tout est prêt. A quand le feu vert?

Le jour même de la fin de l’opération, le ministre israélien de la défense, Ehud Barak, de passage à Paris, faisait la une du quotidien Le Monde en déclarant «l’Iran est un défi pour le monde». Manifestement, le chef des travaillistes ne croit pas aux négociations en cours avec Téhéran. Pas plus que le président Bush qui ne cache pas son envie de terminer son mandat sur un formidable feu d’artifice final. La réalité est en passe de rattraper la fiction du Docteur Folamour.

On sait depuis qu’Israël existe que son gouvernement ne peut rien décider sans l’aval de Washington qui porte son existence politique, économique et militaire à bout de bras. Or ce qui s’est passé à la Knesset mercredi 25 juin me paraît annoncer une option guerrière pour cette année-même.

Empêtré dans diverses procédures l’accusant d’être corrompu jusqu’à la moelle, le premier ministre Ehud Olmert a en effet sauvé son poste de justesse. Une motion de la droite, le Likoud de Benjamin Netanyahu, devait faire tomber son gouvernement «centriste» et provoquer de nouvelles élections. Lundi encore, les travaillistes d’Ehud Barak soutenaient Netanyahu. Avant de changer d’avis et d’écarter ainsi les élections anticipées. Une guerre en pleine campagne électorale? Vous n’y pensez pas!

L’affaire iranienne témoigne une fois de plus de la dégénérescence des relations internationales. Dans nos sociétés hautement médiatisées, la recherche d’un casus belli devient de plus en plus difficile et les menteries officielles ne résistent ni aux enquêtes ni aux fuites.

Après les armes de destructions massives irakiennes, voici donc la prétendue course à la bombe iranienne. Nous sommes censés avaler ces bobards, même si des gens qui en principe connaissent le dossier disent le contraire.

Qui? La CIA soi-même en décembre dernier mettait les «experts» en crise en claironnant que Téhéran avait abandonné son programme nucléaire militaire en 2003 déjà.

Qui d’autre? Le directeur général de l’AIEA, Mohamed El Baradeï qui, au lendemain des manœuvres Glorious Spatan 08 mettait en garde les grandes puissances contre une intervention militaire, menaçant de démissionner si elle était lancée: «Je ne pense pas que ce que je vois aujourd’hui en Iran soit un danger actuel, grave et pressant.»

Il paraît de prime abord inconcevable que Bush et ses amis soient capables d’augmenter le bourbier proche-oriental en faisant entrer l’Iran dans la guerre pour de basses raisons de campagne électorale étasunienne, pour remettre en selle McCain et barrer la route à Obama. Et pourtant!

Et pourtant l’option semble d’autant plus irrésistible qu’en maintenant les républicains au pouvoir, elle aurait aussi l’avantage de décupler le business des industries militaires. Et d’augmenter encore un peu plus le prix du pétrole en faisant baisser l’offre face à une demande en augmentation vertigineuse.

On oublie trop que les Bush père et fils, baignant jusqu’au cou dans le pétrole, comptent parmi les plus grands bénéficiaires de la hausse de l’or noir. N’ont-ils pas déjà déclenché deux guerres pour se remplir les poches? 

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© 1999 - 2007 Largeur.com, Largeur.com SA, mailto://


Conformismes

Article lié : Le débat sur la sécurité européenne, le “triple langage” et l’absence des USA

Ilker

  17/07/2008

Il existe en effet un conformisme dans les toutes les sphères politiques des pays occidentaux. A quoi se conforment t-ils ? Pour ma part, à une sorte d’occidentalisme (qui est de l’hégémonie) moralement “angélisé” ou “angéliquement” moralisé et qui se destine à “évangélisé” le monde - gare aux réfractaires, la parole, comme les bombes, viennent de haut.

Comme tout conformisme politique, il est dangereux, c’est par exemple lui qui a cautionné la mensongère et criminelle agression des Etats-Unis sur l’Irak. L’administration Bush affirmait, pour justifier sa politique (main mise sur le pétrole etc), que l’Irak de Saddam avait des ADM, menaçait le “monde libre”, que ce même Irak hébergeait Al-Qaida, qu’il était à classer dans l’Axe du Mal, et les politiques et les médias suivaient ou pire jouaient un rôle actif dans la politique de Bush. Le philosophe Jacques Derrida disait à ce propos lors d’une interview :

“Mais il y a évidemment – et je suppose que vous allez en parler dans votre commission d’enquête – l’énorme problème des médias, du contrôle des médias, de la puissance médiatique qui a accompagné de façon déterminante toute cette histoire, du 11 septembre à l’invasion de l’Irak, l’invasion de l’Irak étant d’ailleurs à mon avis programmée bien avant le 11 septembre.”

http://www.brusselstribunal.org/pdf/Derrida_FR.pdf

Ainsi, dans l’optique de maintenir une hégémonie, par peur de la perdre ou la volonté de la perpétuer, cause purement égoïste, on suit une politique, qui ne pouvant dire son nom, use d’un argumentaire moral et altruiste comme prétexte (Axe du Bien, protéger le “monde libre” etc), s’en tenir à ce prétexte, comme étant la réalité, c’est là que le conformisme prend forme.

On a bien vu que le combat soit disant moral était un prétexte, car le million d’Irakiens morts, et les 4 millions déplacés, après l’invasion, n’ont pas remis en cause la politique de l’administration Bush - sauf dans le sens où c’est un gouffre financier. S’il y avait vraiment une sensibilité humaniste, on aurait dit stop à ce carnage depuis longtemps.

En définitif, les arguments moraux à une politique hégémonique peuvent être infiniment grossiers, lorsque le monde politique, médiatique les suit, par conformisme voulu ou subi, ils deviennent valables aux yeux des populations ce qui est un autre conformisme par ignorance alors.

Le “Discours de la servitude volontaire” d’Étienne de La Boétie est d’un éclairage très intéressant sur ce sujet :

“Pour acquérir le bien qu’il souhaite, l’homme hardi ne redoute aucun danger, l’homme avisé n’est rebuté par aucune peine. Seuls les lâches et les engourdis ne savent ni endurer le mal, ni recouvrer le bien qu’ils se bornent à convoiter. L’énergie d’y prétendre leur est ravie par leur propre lâcheté ; il ne leur reste que le désir naturel de le posséder. Ce désir, cette volonté commune aux sages et aux imprudents, aux courageux et aux couards, leur fait souhaiter toutes les choses dont la possession les rendrait heureux et contents. il en est une seule que les hommes, je ne sais pourquoi, n’ont pas la force de désirer : c’est la liberté, bien si grand et si doux ! Dès qu’elle est perdue, tous les maux s’ensuivent, et sans elle tous les autres biens, corrompus par la servitude, perdent entièrement leur goût et leur saveur. La liberté, les hommes la dédaignent uniquement, semble-t-il, parce que s’ils la désiraient, ils l’auraient ; comme s’ils refusaient de faire cette précieuse acquisition parce qu’elle est trop aisée.

Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien ! Vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir.

Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre.”

sur la proposition russe

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miquet

  17/07/2008

Comme toujours, c’est le ton des uns et des autres qui importe. Voici une idée du ton du président géorgien, puis de celui de la presse MSM sur la proposition russe.

Le sort du nouvel ordre européen et mondial se décide en Géorgie (Saakachvili)
18:48 | 17/ 07/ 2008

BATOUMI (Géorgie occidentale), 17 juillet - RIA Novosti. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili affirme que le sort du “nouvel ordre européen” serait scellé en Géorgie, rapporte l’agence News-Georgia.

“C’est justement en Géorgie que le sort du nouvel ordre européen et mondial est actuellement réglé. La mission de la Géorgie dans cette région est celle d’un navire amiral, c’est la plus importante”, a insisté M. Saakachvili devant des journalistes, donnant son avis sur l’intérêt manifesté par les grands pays occidentaux et les organisations internationales pour le règlement des conflits dans le pays.

La visite en Géorgie du ministre allemand des Affaires étrangères est “la suite du processus qui a commencé par la visite de Condoleezza Rice et l’intensification de l’initiative diplomatique internationale”, selon M. Saakachvili.

“Tout cela signifie que le soutien apporté à la Géorgie de la part de l’Occident augmente notablement”, a encore indiqué le président géorgien.

Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a qualifié d’“insensée” l’initiative russe de signature, entre Tbilissi et l’Abkhazie, d’un accord sur le non-recours à la force.

“Cette initiative n’a pas de sens car même sans cela la Géorgie ne veut agresser personne”, a estimé M. Saakachvili devant des journalistes jeudi, cité par l’agence News-Georgia.

Moscou insiste sur la signature d’un tel accord. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré jeudi qu’un accord sur le non-recours à la force “est l’objectif le plus urgent”. M. Lavrov juge également inadmissible de lier cet accord au retour des réfugiés car, à son avis, d’abord “il faut calmer la situation et rétablir la confiance”.

M. Saakachvili a qualifié cette déclaration d’”éhontée”.

“La communauté mondiale n’admettra pas une solution aussi barbare”, a estimé M. Saakachvili, exprimant l’espoir que la déclaration du ministre “est une déclaration provocatrice d’un fonctionnaire et ne reflète pas la position du gouvernement russe”.

Selon les données officielles, l’invasion militaire géorgienne de l’Abkhazie en 1992-1993 a fait 10.000 morts et 300.000 réfugiés.

Moscou propose un “pacte de sécurité” paneuropéen
LE MONDE | 17.07.08 | 12h59 •  Mis à jour le 17.07.08 | 14h03

Le nouveau président russe, Dmitri Medvedev, s’efforce de promouvoir auprès des Occidentaux son idée de “pacte de sécurité” paneuropéen, lancée le 5 juin lors d’un discours à Berlin. Ce projet encore flou est accueilli avec un mélange de scepticisme et de perplexité par les chancelleries européennes, qui y décèlent le signe d’une volonté russe d’affirmer son rôle incontournable sur les questions stratégiques touchant à l’avenir du continent et à son architecture de sécurité.

Cet activisme diplomatique vise, selon certains, à tirer profit de la désunion et des faiblesses de l’Europe, ainsi que de la transition politique aux Etats-Unis. “Il y a, à Moscou, une réflexion sur la négociation d’ensemble qui pourrait être menée pour consolider des “lignes rouges” en Europe “, nous dit une source au siège de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Le Kremlin chercherait à obtenir, par le biais d’un grand marchandage, un droit de veto sur tout élargissement ultérieur de l’OTAN, un blocage du projet américain de bouclier antimissile en Europe, et des perspectives de neutralité pour l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie. “C’est la méthode du cran d’arrêt”, dit cette source à l’OSCE, observant qu’en coulisses, “la neutralité de la Moldavie est récemment devenue le coeur du débat pour les Russes “.

Ce vaste marchandage impliquerait le sort des “conflits gelés” aux pourtours de l’Europe (Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud), les crises du Moyen-Orient comme le nucléaire iranien, l’approvisionnement de l’Europe en hydrocarbures et le désarmement. “Ce serait un paquet d’une complexité inouïe”, commente-t-on à l’OSCE.

Le 7 juillet, en marge du sommet du G8 au Japon, le chef du Kremlin a mis sa proposition sur la table, lors d’entretiens bilatéraux avec Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande, Angela Merkel. Il a aussi développé son idée, à Moscou, devant des diplomates russes.

L’idée exposée le 5 juin par M. Medvedev consiste à “élaborer un traité légalement contraignant sur la sécurité européenne, auquel les organisations existant actuellement dans l’espace euro-atlantique pourraient devenir parties”. Un “pacte régional ” fixerait les conditions de l’emploi de la force “dans les relations au sein de la communauté euro-atlantique”. Ce qui, selon certains analystes, revient à un droit de regard sur les opérations de l’OTAN. Ce pacte, a ajouté M. Medvedev, “pourrait parvenir à une résolution générale des questions de sécurité et de contrôle d’armements en Europe”. Depuis 2007, en dépit de multiples tentatives américaines pour un compromis, Moscou a décidé un moratoire sur le Traité sur les armes conventionnelles en Europe, négocié au sein de l’OSCE.

Car, pour le président russe, “l’atlantisme a vécu, nous devons (donc) parler d’unité au sein de tout l’espace euro-atlantique, de Vancouver à Vladivostok”. Se référant à l’Acte final d’Helsinki de 1975, M. Medvedev semble proposer qu’une nouvelle entité soit créée à la place de l’OSCE, qui regroupe 56 Etats, précisément de Vancouver à Vladivostok.

Chose marquante, M. Medvedev a proposé que, dans la préparation de cet accord paneuropéen, les Etats agissent “à titre individuel, laissant de côté toute allégeance à des blocs ou autres groupes”, en fonction de leurs seuls “intérêts nationaux” et sans “motivations idéologiques déformantes”. Une formulation semble-t-il destinée à marginaliser le rôle de l’UE, de l’OTAN, et les valeurs que ces organisations entendent incarner.

Alors qu’un “partenariat stratégique” est en négociation entre la Russie et l’Union européenne sous présidence française, une source à l’Elysée a émis des réserves face au plan de M. Medvedev : “Nous accueillons cela dans un esprit positif, tant que ce n’est pas une duplication de l’OSCE.” Le 7 juillet, devant des journalistes, M. Sarkozy a déclaré que si Moscou propose “un arc de sécurité de Vancouver à Vladivostok, ça mérite d’être étudié”.

Aucun dirigeant occidental n’a formellement donné suite aux idées de M. Medvedev, qui, selon des diplomates, tiennent du ballon d’essai. Moscou demande en effet depuis des années une refonte des règles en vigueur au sein de l’OSCE, notamment pour ce qui concerne ses institutions chargées du suivi de l’évolution des Etats en matière de démocratisation.

L’offre de M. Medvedev se veut en tout cas plus conciliante, dans sa tonalité, que ce discours aux accents de guerre froide prononcé en février 2007 à Munich par son prédécesseur, Vladimir Poutine. Les Russes, disent des diplomates, posent des jalons, mais ne s’attendent pas à une réponse avant l’installation d’une nouvelle administration américaine.
Natalie Nougayrède

Médias

Article lié : La “grande politique” de Sarko

B

  17/07/2008

Oui mais ... après tout, les politiques, en dehors de quelques “discours à la nation”, ne sont pas ceux qui s’adressent au peuple.

Il faut certes examiner les décisions des politiques, leurs discours, et leurs ontradictions, mais également ce que disent les médias et les “intellectuels invités”. Ce sont, finalement, qui “nous” expliquent comment nous devons comprendre les choses au quotidien et plus encore, à long terme, pas les professionnels de la politique.

Il me semble que vous faites systématiquement l’impasse sur le rôle joué par ces acteurs : les médias et les médiatisés.

Les gens écoutent ou lisent davantage et plus régulièrement Zemmour, Naulleau, Apathie ou Finkielkraut que Sarkozy, Mélanchon ou Besancenot (exemples).

Pourquoi se focaliser autant sur les “élus” ou les aspirants à l’élection, et épargner ceux qui se sont approprié - de manière exclusive - le rôle d’interprètes.

Belgian 'Ethno-linguistic' Crisis Questioning EU : Linguistic Nationalism Should Be Tolerated In XXI Century ∫

Article lié :

Stassen

  17/07/2008

Belgium in crisis again as prime minister offers to quit. ( International Herald Tribune)
- July 16, 2008.
By Stephen Castle .

BRUSSELS: After an interlude of just four months, the crisis that prompted fears that Belgium would split returned with a vengeance Tuesday when the prime minister offered to quit after failing to broker a deal between the country’s two main linguistic groups.

Yves Leterme, a Flemish Christian Democrat, took office in March after the country had been without a permanent prime minister for nine months.

He tendered his resignation after failing to meet a self-imposed deadline of July 15 for agreement on a package of constitutional changes that included devolution of more economic power to the regions.

Founded in 1830, Belgium now has a population of about 10.5 million people and considers itself the capital of the European Union, but is divided between French-speakers in the south and Dutch-speakers in the north.

Few had expected Leterme to succeed in breaking the deadlock over the Constitution and, when he took office, an article in the newspaper De Morgen likened the administration to a baby born prematurely and with little prospect of survival.

Nevertheless, the bilingual, 47-year-old took many by surprise in offering his resignation to King Albert II during a four-hour meeting late Monday, pre-empting a parliamentary debate on Tuesday.

It remained unclear whether the king would accept the prime minister’s resignation, ask Leterme to extend his negotiations into the autumn, or call fresh elections.

In a statement, the royal palace said its decision had been suspended. Meanwhile, the king began consultations that included, for the first time, the most senior regional politicians from the different language communities. That raised the prospect that they, rather than national political leaders, may be asked to help find a way out of the impasse.

“The fact that the king has invited regional politicians to discuss the constitutional issue is really significant,” said Bernard Bulcke, European editor of De Standaard newspaper. “It changes the logic from that of a top-down process to a bottom-up one.”

The prime minister’s possible departure leaves a political vacuum at the time when Belgium faces a worsening economic outlook.

“I think we can talk of a crisis, that’s obvious,” said Finance Minister Didier Reynders, a possible replacement prime minister. “When the prime minister resigns, even if it is suspended, then there is a crisis,” he told the Belgian broadcaster RTBF.

Flemish politicians want greater economic power to be devolved to regional government. But that has provoked fears among Francophones in the less prosperous south that they will lose subsidies from the richer north.

After Leterme offered his resignation, his office said in a statement that he had concluded that a deal could not be reached because the views of the different communities on how to share power are irreconcilable. “This shows that the model of consensus at the federal level has reached its limits,” his office said.

The political parties were divided over whether Leterme should stay on or make way. But, with elections due next year, neither side of the linguistic divide has had an incentive to offer concessions to the other, reducing the room for maneuver by the parties.

As the son of a Flemish woman and Walloon man, raised in an agricultural region near the Belgian border with France, Leterme was, theoretically, ideally placed to straddle the linguistic divide. He emerged the clear victor in elections held last June.

But having made his name in Flemish politics, where few votes are won by reaching out to Francophones, he is distrusted in the south of the country.

Though he mellowed in recent months, Leterme found it difficult to shake off his hard-line reputation. In 2006, he told La Libre Belgique, a Francophone newspaper that “French-speakers are not intellectually equipped to learn Dutch.”

Last year, he caused outrage when he was filmed singing La Marseillaise, the French national anthem, instead of Belgium’s La Brabançonne, confusing the two in what was interpreted as an ironic dig at Francophones.

He also mistakenly referred to Belgium’s national day as marking the proclamation of the Constitution instead of commemorating the inauguration of Leopold I, the first Belgian king, on July 21, 1831.

As prime minister, Leterme did record some minor achievements, managing to reach agreement on the budget and social and economic plans. Back to Top

La démission du premier ministre, Yves Leterme, ravive la crise belge .(Le Monde) - 16 July 2008.

BELGIQUE LE LEADER FLAMAND PRIS À SON PROPRE PIÈGE

Yves Leterme, le premier ministre belge, a ouvert une nouvelle crise politique, dans son pays, en présentant, dans la soirée du lundi 14 juillet, sa démission au roi Albert II. A l’issue de négociations destinées à trouver un accord sur le nouveau visage institutionnel du royaume, le leader du parti chrétien-démocrate CD & V a estimé que ” les visions opposées des communautés concernant le nécessaire et nouvel équilibre à créer sont aujourd’hui inconciliables “.

Le Palais royal a fait savoir que le chef de l’Etat ” réserve sa réponse ” à la démission de M. Leterme. Le roi va sans doute organiser des consultations pour imaginer les moyens d’éviter une crise de régime.

L’échéance du 15 juillet avait été présentée depuis plusieurs mois comme un moment-clé pour le fragile gouvernement de coalition. Le CD & V et ses alliés indépendantistes de la Nouvelle Alliance flamande (NVA) exigeaient pour cette date un grand accord institutionnel. Ils espéraient organiser un nouveau transfert de compétences vers les régions et scinder l’arrondissement électoral et judiciaire bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde, afin d’assurer l’homogénéité linguistique de la Flandre. C’est ce plan, qu’il avait accepté, qui aura finalement eu raison de M. Leterme.

” CHAOS “

Constatant le blocage organisé par les trois partis francophones de sa majorité - appuyés par les écologistes, dans l’opposition -, le premier ministre a imaginé différents scénarios. Le dernier en date prévoyait l’organisation d’une conférence institutionnelle au cours de laquelle les responsables des régions auraient négocié en première ligne l’avenir du fédéralisme. Ce plan, déjà échafaudé par Guy Verhofstadt, le prédécesseur de M. Leterme, semblait acceptable pour le gouvernement régional flamand. Lundi soir, il n’a pas reçu l’aval des cadres du CD & V et de la NVA. Celle-ci avait annoncé de longue date que, faute d’accord global pour le 15 juillet, elle remettrait en question son timide soutien au gouvernement fédéral.

Comme l’avaient prédit divers observateurs, M. Leterme est victime du ” pacte du diable ” qu’il avait signé avec une formation qui prône ouvertement la fin de la Belgique. Cette manoeuvre inédite lui avait permis d’assurer son triomphe électoral, et celui de son parti, en juin 2007. Depuis, il a accumulé les difficultés, tant pour former une majorité que pour concilier les points de vue des Flamands et des francophones.

Sa démission est la troisième depuis qu’il a décidé de briguer le poste de premier ministre fédéral. Elle scelle sans doute définitivement son avenir, même si certains pensent que ce geste était peut-être destiné à faire pression sur ses partenaires francophones, mais surtout sur son parti, qui l’a désavoué.

Sous le choc, la presse et le monde politique appelaient, mardi matin, à une reprise rapide des contacts pour éviter ce que le quotidien De Morgen (gauche flamande) appelait, le même jour, le ” chaos ” créé par M. Leterme, ” apprenti sorcier, victime des forces qu’il a lui-même mobilisées “. Personne ne semble songer à de nouvelles élections, dont l’organisation serait rendue très difficile par l’absence de solution pour le dossier de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Une tentative de relance de la majorité sortante, sous la conduite d’un libéral, pourrait, faute de mieux, être l’ultime issue pour un Etat au bord d’une crise majeure.

Jean-Pierre Stroobants

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Belgium returns to disarray as Leterme quits.( The Financial Times) - July 16 2008.

By Tony Barber in Brussels .

Belgium’s political and -linguistic conflicts yesterday returned with a vengeance when Yves Leterme tendered his resignation as prime minister in a dispute over regional autonomy.

Mr Leterme’s decision, taken less than four months after he was sworn in, amounted to a confession that the rifts in his five-party coalition were too profound to permit a solution to a crisis that has dragged on since the last national elections in June 2007.

Belgian political commentators expressed dismay at the outbreak of fresh political turmoil at a time when the country faces severe economic challenges, with latest figures showing annual inflation at a 23-year high in May of 5.2 per cent.

Some business people warn that foreign investment might suffer with the revival of political uncertainty in Belgium, seen as one of the European Union’s most open economies.

Luc Delfosse, assistant editor of Le Soir, the nation’s leading French-language newspaper, described Belgium as “a country on the edge of the abyss”.

The heart of the problem is the widening gulf between Belgium’s Dutch-speakers, accounting for almost 60 per cent of the 10.5m population and living mainly in the north, and its French-speakers, who live mainly in the south.

The Dutch-speaking region of Flanders is one of the most prosperous in Europe and as its wealth has grown over 50 years, so have Flemish national pride and a sense of detachment from Belgium.

Conversely, the French-speaking region of Wallonia, although well-off, is in relative econ-omic decline. It has retained much more enthusiasm for the idea of a united Belgium, formed as an independent state in 1831.

Mr Leterme, a Flemish Christian Democrat, was installed as premier in March after an unprecedented nine months of negotiations between Dutch- and French-speaking politicians to fix the objectives of a new government.

The deadlock prompted some Europeans to ask if Belgium was doomed to go the way of the former Czechoslovakia and split in a “velvet divorce”. But many Belgians were more sanguine and pointed out that would be difficult because Brussels, the French-speaking federal capital, is located in the middle of Flanders.

Mr Leterme had set himself a deadline of Tuesday for reaching a deal on more autonomy for Belgium’s regions. But the resistance of fellow Christian Democrats and their Flemish nationalist allies, as well as the opposition of French-speakers, made his task impossible.

“It appears that the conflicting visions of the communities over how to give a new equilibrium to our state have become incompatible,” Mr Leterme said.

His resignation will not be definitive unless King Albert II accepts it, and the king is thought likely to start consultations with a wide range of Belgian politicians before deciding his next step.

Political commentators said the upheaval increased the possibility of Belgium having to hold new national elections in June 2009, simultaneously with elections for the European parliament.

Yves Leterme, prime minister Son of a Walloon father, Leterme, 47, is a Flemish Christian Democrat who won a big victory in 2007 elections. Premier since March, he is derisive of the ability of Francophones to speak Dutch. He jokes that Belgians have little in common beyond their king, football team and some types of beer

Olivier Maingain Leader of the Democratic Front of Francophones (FDF), a militant party that seeks to protect and expand the linguistic rights of French-speakers in and around Brussels. Mr Maingain, 49, wants to unite Brussels with Wallonia, something utterly unacceptable to Flemish politicians

Joëlle Milquet Leader of the CDH, a Francophone Christian Democratic party that supports Belgium’s unity. One of five deputy premiers in Yves Leterme’s government, Ms Milquet’s strong defence of French-speakers’ rights has earned her the sobriquet ’ Madame Non ’ (Mrs No)

Filip Dewinter A powerful figure in Vlaams Belang, an anti-immigrant Flemish separatist party that has flourished since Mr Dewinter’s rise to stardom in the 1980s. Mr Dewinter, 47, wants to restrict the linguistic rights of French-speakers in the districts of Flanders that separate Brussels from Wallonia
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Belgique, l’échec annoncé au roi.( Libération) - 16 July 2008
Jean Quatremer .

La Belgique s’enfonce chaque jour davantage dans la crise ouverte par les élections législatives du 10 juin 2007. Le Premier ministre belge, le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, qui fut le grand vainqueur de ces élections, s’était fixé pour objectif de trouver un accord entre les communautés flamande et francophone avant le 15 juillet 2008 afin de faire évoluer la Belgique fédérale vers une confédération. Il n’y est pas parvenu et a donc remis sa démission au roi, dans la soirée du 14 juillet. Tout un symbole pour celui qui, l’année dernière, avait confondu l’hymne national belge, la Brabançonne, avec la Marseillaise… L’échec de Leterme, qui n’a réussi à former son gouvernement que le 20 mars dernier, ouvre désormais la question de la survie du pays, le fossé entre la majorité flamande (60 % des habitants) et la minorité francophone s’étant transformé en gouffre pendant l’année écoulée.

Extrémistes. Le problème de la Belgique peut se résumer simplement : alors que la Flandre veut davantage d’autonomie, voire, à terme, son indépendance, la Wallonie et Bruxelles, les deux régions francophones qui sont aussi beaucoup plus pauvres que le nord du pays, restent viscéralement attachées à un Etat central fort. Tous les partis de gouvernement flamands (presque tout est scindé en Belgique entre néerlandophones et francophones, y compris les tribunaux) ont désormais repris à leur compte la plupart des revendications “flamingantes”. Des revendications au départ portées par deux partis extrémistes, la Volksuni, qui a disparu au début du XXIe siècle en essaimant dans tous les partis flamands, et l’extrême droite du Vlaams Belang (environ un quart des voix flamandes). Ainsi, les démocrates-chrétiens du CD&V, le parti d’Yves Leterme, n’ont obtenu la majorité qu’en s’alliant avec les indépendantistes de la NV-A issue de la Volskuni : ce sont donc ces derniers qui dictent leurs conditions. La situation est la même chez les libéraux et les socialistes où la surenchère nationaliste est devenu incessante. Autrement dit, la capacité des partis flamands à faire des compromis avec la minorité francophone est singulièrement réduite. Et ce d’autant plus que des élections régionales auront lieu en juin 2009.

L’intégration ou la valise. Le principal point d’achoppement reste la scission de l’arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) qui permet à environ 150 000 francophones vivant en Flandre de voter pour les partis francophones de la capitale et d’être jugés en français. “BHV” est ainsi une importante exception à la “frontière linguistique” fixée au début des années 60 entre le nord et le sud. En cas de scission du pays, cela permettrait aux Francophones de refuser que cette “frontière” se transforme automatiquement en frontière d’Etat. Ceux-ci ne sont prêts à envisager la fin de BHV qu’à une condition : l’élargissement de la Région de Bruxelles, enclavée en région flamande, aux six communes de la périphérie qui sont majoritairement francophones même si elles sont situées en Flandre. Cela, afin de créer un lien territorial entre Bruxelles et la Wallonie, au sud. Or, les Flamands refusent de céder le moindre pouce de leur territoire. La seule chose qu’ils sont prêts à concéder est un improbable “couloir” forestier entre Bruxelles et la Wallonie de quelques kilomètres de long et de quelques dizaines de mètres de large… Autant dire que la situation est totalement bloquée, la scission de BHV étant un préalable non négociable pour la Flandre à tout accord de gouvernement avec les Francophones.

Le ton est donc monté au cours de l’année, les communes flamandes de la périphérie bruxelloise multipliant les mesures discriminatoires à l’égard des habitants francophones : désormais, ils ont le choix entre l’intégration ou la valise. Bureau de dénonciation des commerçants osant parler ou afficher en français à Overijse, connaissance du néerlandais exigée pour toucher le revenu minimum d’insertion à Geraardsberge, acquisition de terrains communaux ou de logements sociaux conditionnés à la connaissance de la langue à Londerzeel, Zemst, Zaventem, Vilvorde, etc. Ou encore refus de nommer trois bourgmestres de la périphérie bruxelloise parce qu’ils ont osé envoyer aux électeurs francophones des convocations en français pour les municipales de 2006.

Tout indique que les Flamands sont prêts à passer en force. Karel de Gucht, le ministre des affaires étrangères (un libéral de l’Open-VLD) l’a dit crûment au début du mois : “Les francophones ne l’ont toujours pas compris : à la fin, ce sera toujours la loi du nombre qui l’emportera.” Autrement dit, ils n’ont pas d’autre choix que de plier. Un haut responsable flamand estimait récemment, en privé, “que l’on a sous-estimé du côté francophone la volonté flamande de tenir bon sur la réforme de l’État”. Se faisant menaçant, ce hiérarque du gouvernement prévient : “S’ils ne négocient pas avec nous, la prochaine fois ce sera avec les nationalistes de la liste Dedecker et le Vlaams Belang.”

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“Au bord du gouffre”.( Libération ) - 16 July 2008.
J.Q. (à Bruxelles) .

Des élections anticipées mettraient en péril l’unité du royaume, si le gouvernement actuel n’était pas maintenu.

Le Palais consulte pour essayer de trouver une issue à la crise. Le roi Albert II, qui a reçu la démission du gouvernement Leterme lundi soir, a fait savoir dans la nuit qu’il ne l’avait pas encore acceptée. Le souverain, âgé de 74 ans, va essayer de convaincre le démocrate-chrétien flamand (CD&V) Yves Leterme de poursuivre sa mission ou, en cas d’échec, de nommer une personnalité susceptible de former un nouveau gouvernement. A défaut, des élections anticipées en septembre deviendraient inéluctables, ce qui risquerait de profiter aux nationalistes flamands de la NV-A (actuellement associés au CD&V de Leterme), à la liste Dedecker et à l’extrême droite du Vlaams Belang, toujours en embuscade.

Côté francophone, on espère que Leterme reviendra sur sa décision. “L’heure est venue de faire redémarrer le gouvernement et de reprendre le chemin de la discussion communautaire”, a expliqué le président des libéraux du MR - premier parti francophone -, le ministre des finances Didier Reynders. Les socialistes francophones sont sur la même longueur d’ondes.

Si les discussions prennent du temps, il ne faut pas en déduire que les francophones ne veulent pas d’une réforme de l’Etat, a affirmé Elio di Rupo, le président du PS : “Reconnaissons que cette crise n’a rien à voir avec l’attitude des partis francophones.” Ce n’est évidemment pas l’analyse que l’on fait en Flandre. Comme l’écrit le journal flamand Nieuwsblad, Leterme a “buté sur le non obstiné des francophones”. Pour ce quotidien, la Belgique se trouve dans “une crise existentielle” : “Les hommes politiques flamands et francophones vivent dans deux mondes séparés.”

Pour le grand quotidien conservateur De Standaard, il est prouvé que la Belgique fédérale dans sa forme actuelle “n’est pas en état de se réformer”. Beaucoup en Flandre estiment que les francophones doivent désormais prendre les rênes du gouvernement, ce qui n’est pas arrivé en Belgique depuis 1978. Le nom le plus souvent avancé est celui de Didier Reynders. Le but de la manœuvre est transparent : obliger les francophones à accepter une réforme de l’Etat qu’ils ont refusée jusqu’à présent. En tous cas, tout le monde est d’accord avec le constat du journal Le Soir : “Le pays est au bord du gouffre”.

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“Ce n’est pas qu’une querelle de village”.( Libération) - 16 July 2008.

Recueilli par JEAN QUATREMER (à Bruxelles) .

Selon le politologue Vincent de Coorebyter, le casse-tête belge est lié à la mondialisation :

Directeur du Centre de recherche et d’information sociopolitique, Vincent de Coorebyter estime que l’avenir de la Belgique est désormais en jeu alors que la Flandre ne cache pas ses velléités autonomistes, voire indépendantistes et que les francophones restent attachés à un Etat fédéral fort.

Un compromis est-il encore possible ?

La majorité des Flamands n’est pas pour l’indépendance. Du côté des partis politiques, il n’y a qu’un parti ouvertement indépendantiste, le Vlaams Belang, les autres ont l’indépendance comme objectif à terme comme la NV-A ou la liste Dedecker. Dans l’opinion publique, cette option ne dépasse pas 10 %. Du côté francophone, la nostalgie de l’ancienne Belgique ou la volonté de garder l’Etat fédéral tel qu’il est est aussi minoritaire. Une majorité de partis et de l’opinion publique francophones est favorable à plus d’autonomie pour les régions. Ce dont se méfient les francophones, c’est que ce surcroît d’autonomie serve de levier à une compétition entre régions et s’accompagne mécaniquement d’une diminution de leurs moyens financiers. Il faut aussi noter que, depuis un an, l’aspiration à l’indépendance des francophones a aussi gagné beaucoup de terrain. Ils commencent à avoir peur d’une Belgique dominée par les Flamands et ils refusent de vivre sous la menace perpétuelle de coup de force de leurs voisins du Nord. Mais il reste une zone de compromis possible entre les demandes flamandes et ce que les francophones peuvent accepter, notamment en matière de transfert de compétences vers les régions. On ne peut pas encore dire que le dialogue est devenu impossible.

Un haut responsable flamand déclarait en privé qu’il rêvait d’une Belgique qui, d’ici à 2020, ne s’occuperait plus que de la politique étrangère, de la défense et de quelques aspects de la sécurité sociale… Qu’en pensez-vous ?

Si une majorité du monde politique flamand veut aller dans cette direction, il va y avoir un gros problème avec les francophones, et l’existence même de la Belgique est fortement menacée à court ou moyen terme. C’est sans doute ce que pense Yves Leterme : dans un entretien à votre journal, en août 2006, il a dit clairement qu’il n’avait pas d’attachement personnel à la Belgique. Mais cette position n’est pas encore majoritaire en Flandre.

Quel est l’intérêt aujourd’hui pour les francophones de se battre pour le maintien de la Belgique ?

Si on met de côté l’attachement à une histoire commune, il y a plusieurs raisons qui militent pour le maintien de la Belgique. A court terme, la Belgique est le socle d’une solidarité interpersonnelle et interrégionale dont les francophones ont besoin. Ensuite, que fait-on des 120 000 ou 150 000 francophones de la périphérie de Bruxelles ? Enfin, que devient Bruxelles, ville francophone ? Si elle n’était pas au centre du jeu, car enclavée en Flandre, des décisions radicales auraient déjà pu être prises.

Ces tentations de repli linguistique, culturel et ethnique ne sont-elles pas étonnantes alors que l’Europe se construit ?

Peut-être s’agit-il moins de l’Europe que de la globalisation. On observe effectivement une crainte de voir ses racines disparaître. On aurait tort d’analyser ce qui se passe en Belgique comme une simple querelle de village parce que cela se passe dans un petit pays. Les Français de France aussi s’inquiètent de la marginalisation de leur langue en Europe et dans le monde, une crainte que l’on retrouve en Flandre. Les questions posées par la construction communautaire ou la mondialisation touchent tout le monde.

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Malade .( Libération ) - 16 July 2008.
fabrice rousselot .

Qu’est-ce qui ronge la Belgique ? Quel mal étrange rend ce pays ingouvernable et ingouverné ? Depuis juin 2007, date des dernières législatives, rien n’a bougé, tout a empiré même. C’est la troisième fois qu’Yves Leterme - par ailleurs passablement critiqué - remet sa démission au roi. Si la situation n’était pas ce qu’elle est, on pourrait croire à une mauvaise blague. Mais le constat est celui d’une nation malade, incapable de s’inventer un avenir commun. Cette fois, le Premier ministre chrétien démocrate est lâché par son propre parti et ses alliés contre nature, les nationalistes flamands de la NVA. Mais le prétexte politique importe peu. La réalité d’aujourd’hui est la même que celle d’il y a plusieurs mois. Flamands et Wallons ne parviennent pas à s’entendre sur un nouveau mode de cohabitation.

Quand les riches Flamands, qui ont eu si longtemps le sentiment d’être discriminés, réclament toujours un peu plus d’autonomie, les Wallons se recroquevillent sur l’Etat central et les transferts d’argent du Nord, qui font vivre une partie de leur économie. Et les deux prennent en otage le BHV, le seul district bilingue du pays. Il serait grand temps que les politiques mettent un peu d’eau dans leur houblon et parviennent à un accord. Le roi, on le sait, veut éviter à tout prix de convoquer des élections anticipées en septembre, car, dans ce contexte agité, tout le monde craint de voir les extrémistes remporter la mise. Dans leur immense majorité pourtant, les Belges n’en peuvent plus du drame incessant qui leur sert de quotidien et ne veulent qu’une chose : une solution raisonnable.

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La démission du premier ministre Leterme replonge Flamands et Wallons dans l’inconnu.( Le Figaro) - 16 July 2008.
De notre correspondant à Bruxelles PIERRE AVRIL

BELGIQUE Le roi n’a pas encore dit s’il acceptait le retrait du chef du gouvernement, mais ses options semblent bien maigres.

UN PAYS au bord du gouffre : c’est l’image donnée hier par la Belgique, après l’annonce nocturne de la démission d’Yves Leterme. En vertu d’un principe constitutionnel quelque peu dérisoire, le sort du gouvernement était hier entre les mains du roi Albert II, qui ne dispose d’aucune recette miracle. C’est au souverain qu’il revient, légalement, d’accepter ou de refuser le sacrifice consenti par son premier ministre. Ce dernier s’est déclaré incapable de réunir les frères ennemis wallons et flamands autour d’un projet de loi censé donner plus d’autonomie à la Flandre.

Le choix du roi - qui préfère se donner du temps - est cornélien : faut-il demander au chef du gouvernement, malgré son cuisant revers (le troisième depuis les élections de juin 2007), de continuer sa mission avec le même attelage qu’aujourd’hui ou lui nommer un successeur ? Didier Reynders, le ministre des Finances, un libéral francophone, est sur les rangs. Hier, un scénario semblait privilégié : la formation d’un nouveau gouvernement de transition, censé tenir jusqu’en juin 2009, date probable d’élections législatives anticipées.

« Rancoeurs accumulées »

Les partis néerlandophones ont renvoyé la responsabilité de ce nouvel échec aux francophones. Ils leur reprochent leur timidité à négocier un accord qui donnerait plus de pouvoirs aux régions, au détriment de l’État fédéral. La feuille de route réformatrice, bornée par la date butoir du 15 juillet, avait été dictée par les Flamands, seule condition selon eux pour continuer à participer au gouvernement Leterme.

En face, les partis « sudistes » refusent d’accorder des pans de souveraineté supplémentaire à la Flandre. Ils préféreraient geler les négociations communautaires et concentrer l’action du gouvernement dans les domaines économiques, comme la lutte contre l’inflation. « C’est au tour des francophones de montrer qu’ils veulent prendre leurs responsabilités » , a prévenu Servais Verherstraeten, le chef du groupe chrétien-démocrate flamand (CD & V) à la Chambre, la formation politique d’Yves Leterme. Le projet que ce dernier s’apprêtait à soumettre à ses partenaires flamands était bien trop maigre pour eux : il s’agissait d’une vague invitation à poursuivre la négociation communautaire, moyennant un changement de méthode obscur pour l’homme de la rue.

En revanche, pour la première fois, en rédigeant cette proposition, le premier ministre prenait ses distances avec sa famille d’origine. Ses alliés nationalistes du NVA ont menacé de le quitter. « Leterme a été abattu par les exigences de ses amis politiques », résumait hier le quotidien Le Soir .

L’héritage à assumer sera lourd. Plus d’un an après les élections, « on en revient au point de départ » , observe le politologue Vincent de Coorebyter. Même si les récentes négociations ont permis de rapprocher les points de vue, « les rancoeurs se sont accumulées » , dit-il. Et depuis bien longtemps, les citoyens belges ont renoncé à attendre l’homme providentiel.

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Les deux ressorts de la crise belge .( Le Figaro ) - 16 July 2008.
de Pierre Avril.

L’ANALYSE DE PIERRE AVRIL *

La Belgique est-elle encore gouvernable ? La question est désormais posée après la démission d’Yves Leterme, la troisième depuis les débuts du chef du gouvernement à la tête de la coalition sortie des urnes le 10 juin 2007. Les débuts chaotiques de la majorité avaient pu, dans un premier temps, être mis sur le compte de cet homme inexpérimenté, prisonnier de sa famille politique flamande, et dénué de sens diplomatique. Si les lacunes du premier ministre n’ont pas disparu, elles ne peuvent plus justifier l’état de déréliction dans lequel est plongé le pays. Quelle que soit l’initiative que prendra le roi Albert II, souverain dépassé par la crise, aucun lapin blanc ne sortira de son palais de Laeken.

Les deux ressorts, culturel et économique, sur lesquels repose la crise belge, restent imprévisibles. Les partis flamands revendiquent, sinon l’indépendance, au moins une liberté d’autonomie accrue pour leur région : le droit de gérer, au profit de leur communauté, les recettes de la sécurité sociale, de calculer et d’appliquer à leur guise leurs taux d’imposition.

Depuis les années 1970, plusieurs de leurs revendications ont été satisfaites : la Flandre dispose de son propre enseignement, gère sa politique de transports et d’énergie, et bientôt son Code de la route. Cela ne suffit plus à satisfaire les appétits boulimiques d’une région prospère, numériquement majoritaire, et qui se demande pourquoi les recettes du budget fédéral devraient être consacrées à « l’assistanat » d’une Wallonie jugée paresseuse, dispendieuse et corrompue.

Dans les premières décennies de la régionalisation, les partis francophones avaient prêté leur concours au dépouillement en douceur de l’État belge, persuadés que l’opération leur serait profitable. Depuis un an, ils ont compris qu’à force de tendre la main c’est bientôt leur bras entier qui serait avalé et avec lui cette idée romantique de la Belgique unitaire à laquelle ils restent plus attachés que leurs compatriotes du Nord. Que restera-t-il du royaume si la Flandre, un jour, devait gérer intégralement sa politique fiscale et sociale ?

Ces différends économiques s’entremêlent avec des rivalités culturelles autrement plus profondes. Le double statut de la Radio-Télévision belge est à cet égard emblématique. Au siège de la chaîne, un couloir sépare la RTBF (francophone) de la VRT (néerlandophone), en réalité deux univers. Même si la communication s’opère, la langue a tracé dans les esprits une frontière invisible. Plus qu’ils ne se haïssent, les citoyens flamands et wallons s’ignorent.

Pour l’instant, la haine est cultivée seulement par certains hommes politiques. Le sentiment a germé au sein d’un arrondissement électoral, dénommé BHV (Bruxelles-Hal-Vilvorde) ceinturant la capitale mais situé en territoire flamand. En 1962, la loi avait tracé une frontière linguistique que les Flamands jugent immuable et assimilent à une frontière d’État. Au nord de cette ligne, seule la langue de Vondel devrait avoir droit de cité. Mais à force d’émigrer vers la périphérie bruxelloise, où les loyers sont moins chers, des francophones ont conquis certains droits, comme celui d’être jugés dans la langue de Molière ou de voter pour des candidats non flamands. Cette « invasion » (sic) a pris des proportions intolérables pour les Flamands, qui depuis un an ont sorti l’artillerie lourde : dans certaines communes, les plaines de jeux ou les logements sociaux ont été réservés aux seuls enfants et locataires flamands. Des bourgmestres assument pleinement ces discriminations. Lorsque cette vision ethnique de la société se sera insinuée dans la tête des électeurs, la Belgique aura vécu. Nous n’en sommes plus très loin.

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Bélgica se prepara para ser un Estado confederal .( El país) - 16 July 2008.
RICARDO M. DE RITUERTO

El rey estudia si acepta la dimisión del primer ministro

Los belgas saltaron ayer de la cama y se encontraron al borde del abismo tras la dimisión mientras dormían del primer ministro, Yves Leterme, por las “irreconciliables” diferencias entre los políticos flamencos y valones (francófonos) sobre la descentralización del Estado que lideran los flamencos.

Leterme, democristiano flamenco, se rindió diciendo que la crisis prueba que es “esencial” la reforma del Estado. Sus correligionarios hablan de que la solución es el confederalismo: flamencos y valones viviendo bajo el mismo techo de Bélgica, con un mínimo de atribuciones del Gobierno central. El viceprimer ministro, Didier Reynders, liberal francófono, les secunda y asegura que “confederalismo es sólo cuestión de intensidad; hay que dar más competencias a las regiones”. Según él, Bélgica no se partirá.

Mientras el rey Alberto II decide si acepta o no la renuncia de Leterme, la clase política busca una solución de emergencia para evitar elecciones, ganar tiempo e intentar que el Gobierno siga funcionando, al menos, hasta las elecciones regionales y europeas de junio de 2009.

Que la de ayer fuera la tercera vez que Leterme arroja la toalla (antes lo hizo en agosto y diciembre de 2007) después de haber ganado arrolladoramente en las parlamentarias de junio del año pasado prueba que las reformas que se impuso son menos factibles de lo que esperaba y, también, que él no es el hombre para el desafío.

Leterme capitalizó su radicalización antivalona y se jactó de que con “cinco minutos de valor” se deshacía el nudo gordiano de la circunscripción de Bruselas-Hal-Vilvoorde, la única del país donde neerlandófonos y francófonos pueden votar a listas en cualquiera de las dos lenguas. Los flamencos quieren acabar con esa “anormalidad” y los valones exigen a cambio concesiones para unir Bruselas a Valonia, dádivas que de hacerse realidad, alejarán a un tiempo imposible la soñada escisión de Flandes. Flandes sin Bruselas pierde mucha potencia.

Un sondeo realizado en Flandes indica que el 63% de los flamencos desea conservar Bélgica, frente al 30% separatista. Les une, hasta llegar al 88%, la idea de que los francófonos deben ceder a la hora de pensar en el futuro. En ello insistió ayer Servais Verherstraeten, jefe del grupo parlamentario del partido de Leterme (CDV), en una Cámara que esperaba la declaración del primer ministro sobre la situación política y que se encontró con su dimisión.

Sumido en el silencio el dimisionario, Verherstraeten tomó la palabra: “El modelo federal está acabado. Preferimos el confederalismo”. Es un término ambiguo que en su boca debe traducirse por más autonomía para las regiones (Flandes, Valonia y Bruselas) y menos poder para el Estado central, que ha llegado al actual complejo ordenamiento federal tras sucesivas reformas desde 1970.

La propuesta del CDV no asusta a Reynders, líder del Movimiento Reformador, el más votado en Valonia. “Sólo es cuestión de intensidad”, dice. “Hay que dar más competencias. La gente piensa en Flandes, pero son también para Valonia y para la región de Bruselas”.

Como la mayoría de políticos, que temen un voto de castigo, Reynders se opone a las elecciones anticipadas. Defiende la continuidad de Leterme y la ejecución de reformas económicas (atención al poder adquisitivo, subida de las pensiones, rebaja de impuestos…) ya pactadas. Para otro momento quedará el abordaje de la descentralización, que él no ve como la muerte de Bélgica: “El país está en trance de evolución. Se ha pasado de una estructura unitaria a una federal. Siempre hay tensiones y es natural. No hay que tener miedo a hablar”.
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Navelstaren in België.( NRC Handelsblad).         
-15 juli 2008

,,Als iedereen vasthoudt aan zijn grote gelijk en selectief doof blijft, kan deze dolle rit alleen maar eindigen in een totaalverlies.” Dat schreef Thomas Leysen, voorzitter van het Verbond van Belgische Ondernemingen, zaterdag in De Standaard in een profetisch, diep pessimistisch opinieartikel.
De Belgische premier Yves Leterme gooide er gisteravond het bijltje bij neer.Hij slaagde er niet in een akkoord over een staatshervorming op tijd te presenteren, zijn derde debacle sinds zijn aantreden dertien maanden geleden. De Vlaamse stembuswinnaar heeft afgedaan, als politicus en als drager van een programma, gericht op verdere autonomie.

Over het uiteenvallen van België wordt al zo veel door buitenstaanders gespeculeerd dat het nauwelijks meer attentiewaarde heeft. Maar nu ziet het er ook volgens insiders niet best uit. Leysen constateerde een moedwillige „verrottingsstrategie” bij alle politieke partijen. Hij voorziet nieuwe radicaliserende verkiezingen, gevolgd door een splitsing. Burgers en bedrijven betalen er een zeer zware tol voor, denkt hij. Behalve politiek wordt het land ook economisch ontwricht. Leysen denkt dat het geen „fluwelen scheiding” wordt en vreest de gevolgen.
Op deze analyse valt weinig af te dingen. De inflatie stijgt, net als de energieprijzen, er is een bankencrisis, een klimaatverandering, de conjunctuur dreigt om te slaan,  de Europese eenwording stagneert – en België is al ruim een jaar vooral met zichzelf bezig, met de verhouding tussen twee niet al te grote regio’s. Cultureel verschillen die, economisch zijn ze verbonden. Ze delen de Europese hoofdstad en een formidabele staatsschuld. Interessante kwesties, zeker. Maar in Europees verband niet echt urgent. Het is vooral dankzij de euro en de Europese Unie dat België stabiel genoeg is om zich dit spektakel te kunnen veroorloven.

De wens om de Belgische staat uit te kleden is het sterkst bij de Vlaamse partijen. Dáár ligt dan ook de grootste verantwoordelijkheid: wie breekt betaalt. Neemt Vlaanderen de Belgische boedel op zich? En laat het de hoofdstad Brussel schieten, de meest internationale stad in de Lage Landen?
We zouden er graag meer over horen. Maar het politieke discours beperkt zich tot symbolische, zo niet anekdotische kwesties. Het bestrijden van de ‘verfransing’ van Vlaamse randgemeenten door Franstaligen kiesrechten in Brussel te willen ontnemen. De pesterij van Franstalige burgemeesters die Vlaamse uitingen bij een fietsmanifestatie wensen te verbieden.  Het ruikt naar onverantwoordelijke dorpspolitiek, zorgt voor emotie en jaagt verder navelstaren aan.

Bezien vanuit het noorden is België een interessant, welvarend, divers en kosmopolitisch land. Als cultureel-economische tweelingstaat heeft het meer dimensies en opties dan het homogenere Nederland. België heeft meer aanzien en zeggingskracht dan als een soort Vlaams-Waalse duwbakcombinatie. Maar dat is een mening van de tribune. De ‘Belgen’ zullen het zelf met elkaar moeten uitmaken.

Oui bwana, bien bwana

Article lié : Aux USA, l’économie a chassé l’Irak

Francis

  17/07/2008

“son avantage naturel dans les domaines économique et social”

... alors là je suis “soufflé” mais merci, ça fait réfléchir. Tout ce préambule me semble une bonne analyse, reste à regarder dans le miroir avec le même regard !

Establishment et conformisme : ces Grandes Sociétés qui vont “en faillite” , ce n’est pas la faillite de l’Establishment qui en tire profit. C’est rincer la Grande Nation, lui créer des dettes immenses et rentables pour l’Establishment financier.

Le conformisme est d’abord dans l’aveuglement répété qui est la nature des Grandes Nations.

Cette manie d’accuser les autres de ses propres tares est une collaboration millénaire.

L’Establishment gagnera comme toujours grâce à la servilité des Grandes Nations et de leurs idéologues. On dirait les fous du roi tant cette farce fait la trame des siècles.

Ils sont alliés pour la fin de l’histoire jusqu’à boire la cigüe gentiment comme Socrate.

“Mesurer l’évidence d’une idée au déplaisir qu’elle cause”

(et pardonner ma prétention)

Sisyphe mais enchaîné au tonneau des Danaîdes.

Article lié : Le JSF, ou la métaphysique du monopole

Francis

  17/07/2008

“Tout se passe donc comme nous le prévoyions… et comme nous l’avions prédit dans ces colonnes.

Que faire maintenant, sinon boucler notre ceinture de sécurité... et se préparer à profiter du spectacle ?

Comme si les prétentions et les vanités de l’industrie financière n’étaient pas assez comiques… nous allons désormais assister à une farce hilarante. Ceux-là même qui ont mis en place une entreprise soutenue par le gouvernement pour augmenter le marché du prêt… et ont gonflé la bulle immobilière la plus grosse que le monde ait jamais connue… viennent à la rescousse alors que la bulle éclate.

* Comment vont-ils secourir l’industrie du prêt américaine, exactement ? Henry Paulson affirme qu’ils prêteront plus d’argent à Fannie et Freddie. Et il veut que les autorités achètent elles aussi la valeur. Cela devrait suffire. Fannie et Freddie, dans leurs beaux jours, avaient la main sur 80% de tous les nouveaux prêts hypothécaires des Etats-Unis.

A présent, ils ont un livre de comptes dont le passif dépasse les 5 000 milliards de dollars—une somme équivalant à la moitié de tous les prêts hypothécaires en cours du pays… et un tiers du PIB US total.

* En d’autres termes, Fannie et Freddie sont probablement les deux sociétés les plus importantes de l’économie de consommation.

A présent, près de trois décennies après la révolution Reagan, elles vont être nationalisées. On n’arrête pas le progrès.”

http://www.la-chronique-agora.com/articles/20080716-1050.html

Les dettes gonflées à l’absurde sont LA manipulation financière la plus utilisée par les Grandes Nations (les faux nez des Grands Capitaux).

Le JSF, la dette Nationale française, comme toutes les autres faillites Nationales sont des manipulations de Grandes Nations finançant à long terme le Grand Capital par des décennies de charges d’intérêts (représentant jusqu’à 4 fois le capital sur 25 ans !). Il est vrai que dans le cas du Dollar le monde est surtaxé ... la France aussi.

Le grand tort de l’UE est d’être moins manipulable par ces Grands Faux Nez : l’action de la marionette des capitaux, Sarkozy, vis à vis de la BCE est significative.

Le scandale des Grandes Nations est à la mesure de l’atavisme et de l’ignorance de leurs peuples (soigneusement divisés par les nationalismes, les racismes, les mensonges historiques, et les jeux du cirque médiatique).

L’idée d’un “peuple élu”, supérieur ontologiquement aux Ricains ou autre “barbare” par Dieu sait quel “génie historique” est la définition de l’arrogance française ... un virtualisme qui bloque son adaptation et mène inévitablement à une “Grande Retraite de la Grande Armée” : c’est à dire la déroute conceptuelle infiniment reprogrammée comme un calendrier de remboursement.

La gloire des Grandes Nations.

Une source bien informée sur lepossible conflit Israel-Iran

Article lié :

ajureguiberry

  16/07/2008

Ce que nous vous avions caché (info # 011107/8) [Breaking]

Par Jean Tsadik et l’équipe © Metula News Agency

Metula, vendredi 11 juillet 2008, à 17h locales, 16h à Paris.

Nous pouvons désormais révéler aux lecteurs de la Ména ce que nous leur laissions entendre dans nos récentes analyses sur l’Iran : si les avions de l’Etat hébreu attaquent les installations nucléaires et les bases de missiles en Perse, cela ne se fera pas à partir du territoire israélien mais depuis des aéroports situés dans le voisinage immédiat de la République Islamique.

C’est une information diffusée par la radio nationale, ce matin, qui nous permet de briser le silence. Dès lors que la censure autorise la propagation de ces faits par d’autres, il n’existe plus aucune raison de conserver le mystère. Ce, d’autant plus que nous sommes, plus que probablement, parmi les mieux à même de distiller des analyses valides sur un sujet que nous cernons parfaitement.

Rappelez-vous, cela ne date que de cinq jours : la Metula News Agency, dans son article L’indécision au pouvoir à Jérusalem, était déjà le seul organe de presse sur la planète terre à annoncer que le raid d’entraînement, lancé par une centaine d’appareils contre une petite île inhabitée de la Méditerranée, n’était en aucun cas le précurseur du mode opératoire que Tsahal prépare pour une intervention en Iran. Voici ce que nous exprimions dans ledit article au sujet de l’hypothèse selon laquelle Israël s’apprêtait à envoyer une armada aérienne effectuer des norias entre la Terre Sainte et celle des Ayatollahs : 

“C’est un peu gros à avaler, même pour les stratèges iraniens sans doute aux abois : la campagne, si elle est déclenchée, durera plusieurs semaines, puisqu’elle ne pourra s’achever que par la destruction de l’infrastructure nucléaire de l’adversaire. Or, s’il fallait effectuer des norias de bombardement entre Israël et l’Iran, l’opération serait simplement irréalisable ; les hommes et le matériel seraient soumis à un stress intense et superflu, les radars islamiques les verraient arriver des heures à l’avance. Il faudrait dix fois plus d’avions ravitailleurs que n’en possède la Khel Avir, et ceux-ci devraient sillonner sans cesse, à basse vitesse, des cieux hostiles. Il faudrait survoler, avec des appareils croulant sous le poids de leurs bombes, ou, de retour de mission, touchés par la DCA ennemie, des milliers de kilomètres au-dessus de la Jordanie ou de la Turquie, qui ne pourraient se permettre de nous le permettre. Il faudrait renoncer à emporter des armes au profit de carburant, inutile et pénalisant en phase de combat”.

La seule chose qui nous étonne dans la non réactivité des experts stratégique employés par les autres media, en Israël et ailleurs, c’est qu’ils aient tous pu croire que l’Etat hébreu s’entraînait à la réalisation d’une mission impossible à réaliser, inapte, de surplus, à neutraliser les objectifs poursuivis en Iran, et qui aurait constitué une opération à la fois suicidaire et inutile.

Après avoir suscité l’effet désiré, vraisemblablement le show de mercredi dernier, durant lequel les Gardiens de la Révolution ont lancé quelques Shihab-3 en tentant maladroitement de les faire passer pour des fusées d’un nouveau type, capable d’atteindre Israël [1], la radio a donc dévoilé le pot aux roses : les avions israéliens s’exercent, massivement, à attaquer l’Iran depuis des bases américaines situées en Irak.

Maintenant, tout rentre dans l’ordre. C’est l’info que nous détenions mais que nous préférions ne pas divulguer : à partir de certains de ces aéroports U.S, les premières installations nucléaires ennemies ne sont qu’à cinq minutes de vol des ailes des F-15 et F-16 du Khel’Avir (l’armée de l’air israélienne). Les autres ne sont pas terriblement plus éloignées et rendent une intervention militaire absolument plausible et réalisable.

Plus question de procéder massivement à des ravitaillements en vol sur des territoires hostiles, à des vitesses d’escargots, de l’ordre de 300 kilomètres à l’heure, ni à d’autres manœuvres contre-nature.

Nous avons également appris que les bases où nos pilotes s’entraînent sont hyper protégées par les soldats alliés et que leur accès est interdit à toutes les personnes qui ne sont pas directement concernées par la préparation de l’opération contre l’Iran.

En fait, cela fait déjà un certain temps que les pilotes de l’IAF (Israel Air Force, l’armée de l’air israélienne) et leurs homologues américains s’entraînent, ensemble et séparément, en Irak et que la Ména était au courant.

De plus, la présence de nos soldats dans la région kurde de l’ancien empire de Saddam Hussein est encore antérieure aux exercices en cours. Pour ceux qui l’ignorent, l’amitié et l’entraide sécuritaire entre les Kurdes et les Israéliens datent des premières années de l’existence de l’Etat hébreu, et elles n’ont jamais été interrompues. La raison pour laquelle aucune publicité n’est faite autour de cette coopération profonde réside en ce qu’il convient de ne pas indisposer les deux grandes communautés musulmanes de Mésopotamie. Nous, de dire simplement, et sans épiloguer, que Tsahal dispose d’une très large liberté de manœuvre dans le Kurdistan irakien, qui se situe, lui aussi, à quelques battements d’ailes des objectifs qui nous intéressent au sein de la République Islamique.

Et l’information n’est pas encore complète, puisqu’il faut lui ajouter l’accord cordial que des émirats baignant dans le Golfe Persique réservent aux militaires venant de Jérusalem. Certains de ces Etats n’ont d’ailleurs pas hésité à déclarer publiquement qu’ils accueilleraient volontiers nos pilotes et leurs appareils dans le cadre d’une opération visant la bombe atomique de Téhéran.

Dans le même temps, d’autres grands pays arabes à majorité sunnite multiplient, ces jours, les messages en direction de notre capitale, pour assurer qu’ils “ne s’opposeraient pas à une action de Tsahal contre les cibles à caractère stratégique d’Ahmadinejad”.

Il est vrai que les Etats arabes se sentent directement menacés par l’effort des ayatollahs chiites afin de se doter de l’arme absolue.

On peut maintenant brosser le tableau véritable des bases d’attaques et d’appui dont disposerait l’IAF en cas d’une opération contre l’Iran. On peut dire qu’elle jouirait de toutes les facilités et coopérations nécessaires à l’exécution de ses objectifs. Il faut encore ajouter que, face à ce déploiement de bonnes volontés, la position de la République Islamique est extrêmement précaire, les pilotes israéliens et alliés n’attendant que le feu vert de leurs politiques pour frapper.

Cet article m’offre également l’opportunité d’affirmer que les experts ayant annoncé, la semaine dernière, que les Etats-Unis, en particulier la Secrétaire d’Etat Rice, étaient opposés à une intervention israélienne font fausse route.

L’étendue des préparatifs en cours, en Irak, sur les bords du Golfe et au sein des flottes qui croisent sur ses vagues, traduisent une préparation à la guerre, non des atermoiements et encore moins des dissensions.

De plus, les observateurs ont noté avec intérêt la déclaration de la Secrétaire d’Etat qui a suivi la “démonstration de force” iranienne de mercredi : Condoleezza Rice a, en cette occasion, en toute connaissance des types de matériels éculés que les Gardiens de la Révolution ont étalés à la face du monde, “menacé l’Iran de ce que les Etats-Unis ne resteront pas inactifs devant les menaces iraniennes contre Israël, alors que l’Iran poursuit ses essais de missiles de moyenne et longue portée”.

Quant au ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, il a répété jeudi qu’ “Israël était prête à attaquer le programme nucléaire iranien” – ce qui transparaît déjà à la lecture de cet article - “et que, par le passé, Israël n’avait pas hésité lorsque ses intérêts vitaux étaient en jeu.

A la place de la théocratie perse, je considérerais les propos d’Ehoud Barak avec le plus grand sérieux, car il n’est pas du tout dans la coutume des ministres d’Israël de formuler des menaces aussi précises à l’encontre d’un pays ennemi. Téhéran ne dispose plus que de quelques courtes semaines pour accepter de mettre un terme à son programme d’enrichissement d’uranium ; sinon, il en sera de toutes façons privé et devra, de plus, essuyer des dégâts en tous points considérables.

Note :

[1] Nous invitons nos lecteurs à consulter la photographie du lancement des missiles iraniens que nous avons publiée hier, en même temps que les autres media, sur le site Web de notre agence.

Jouissance Sans Fin

Article lié : Le JSF, ou la métaphysique du monopole

Stephane

  16/07/2008

Il y a longtemps que DeDefensa nous parle du JSF.

Je me souviens d’une reponse de DeDefensa a une critique de ma part, il y a de cela peut etre deux ans maintenant, m’etonnant de l’interet accorde au JSF au regard du mepris pour l’attaque du 11 Septembre 2001. DeDefensa qui avait alors annonce que l’on reparlerait beaucoup du JSF et qu’il serait un evenement d’une importance infiniment plus grande que celle de l’attaque du 11 Septembre 2001.

L’on voit ainsi ce JSF devenir bien autre chose qu’un ennuyeux programme d’armement. Il est plutot le petit jesus dans son berceau sur lequel sont penches les rois mages suiveurs de l’etoile aveuglante du virtualisme atlantiste. Miracles, incantations et pouvoirs surnaturels…

Effectivement, la ou l’attaque du 11 Septembre n’etait qu’un petit coup de starter, le JSF lui, est bien la machine infernale qui mangera sont createur malade.

les États-Unis ont basculé du libéralisme dans la social-démocratie ... puis comme la Chine ∫

Article lié :

Francis

  16/07/2008

Le seul résultat concret, c’est que les autorités financières américaines ont transformé leur soutien implicite aux GSE en soutien explicite. Pour celles-ci, les implications sont minimes. Pour Oncle Sam, cela change tout : hier soir, les États-Unis ont basculé du libéralisme dans la social-démocratie. Ce n’est pas la première fois : ça s’était déjà passé en 1933, avec le New Deal. Ça, c’est très important, sur un plan symbolique d’abord et puis, quant aux modalités que ça prendra. A propos de ces dernières, on ne sait évidemment encore rien : tout ce qu’on sait, c’est qu’il faudra pour que ça marche, que ce soit neuf : vraiment neuf, parce que la planète Terre n’est plus ce qu’elle était en 1933 ! Une social-démocratie avec à sa tête, Obama, ce serait intéressant. Avec McCain, ce serait encore beaucoup plus intéressant bien sûr !

Le plus fascinant sans doute, c’est que c’est le petit tango que la Chine et les États-Unis dansent ensemble depuis quelques années qui nous a conduits là. J’ai la chance que les prévisions que je fais depuis quatre ans sur l’évolution de la crise financière se vérifient jour après jour. Cela me rend audacieux. Alors voici :

dans cinq ans, les systèmes politique et économique de la Chine et des États-Unis seront quasi-identiques : un capitalisme d’Etat comprenant comme une enclave en son sein un capitalisme de marché sous très haute surveillance. J’y reviendrai bien sûr.

L’Amérique a changé... même si elle ne le sait pas encore, par Paul Jorion

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2142

Politique française.

Article lié : La “grande politique” de Sarko

Ilker

  16/07/2008

Les “coups politiques” de Sarkozy peuvent en effet correspondre à une “identité” politique française, est-ce que cela constituera finalement une politique générale et cohérente là est la question ? De plus concernant le rôle de la France dans le monde, cette première a le don, ces derniers temps et avec une politique incohérente justement, de s’aliéner les pays (Chine, Turquie etc) qui lui sont (étaient) proches.

Classes en révolution

Article lié :

mortimer

  16/07/2008

C’est du WSWS pur jus: Une connotation de “grand soir” vient un tantinet plomber l’analyse mais ça reste une bonne entrée en matière, je pense. Marx nous voilà!

Une étude à échelle mondiale révèle la colère grandissante face aux inégalités sociales
Par Bill Van Auken
30 mai 2008

L’accumulation sans précédent des richesses par une petite minorité financière dans un contexte de baisse des revenus réels pour la grande majorité de la population mondiale engendre une augmentation du mécontentement et de la colère.

C’est l’enseignement à tirer d’un sondage conduit en Europe, en Asie et aux Etats-Unis par l’institut Harris et commandité par le Financial Times de Londres.

Dans un commentaire, publié lundi dernier, des résultats du sondage, le Financial Times écrivait : « Les inégalités de revenus se sont révélées comme des questions politiques hautement polémiques dans de nombreux pays au moment où la dernière vague de mondialisation a engendré une « superclasse » de riches. »

Le sondage FT/ Harris a montré que, de par l’Europe, une écrasante majorité de personnes pensent que le gouffre social existant entre l’élite financière et le reste de la population est devenu beaucoup trop important. Par exemple, en Espagne 76 pour cent des sondés déclarent que les inégalités sociales sont devenues trop importantes, tandis qu’en Allemagne, ce chiffre s’élève à 87 pour cent.

En ce qui concerne la Chine, qui est devenue le centre industriel à bas salaire du monde, assujettissant des millions de travailleurs à l’exploitation tout en produisant une nouvelle classe de milliardaires et de multi millionnaires, 80 pour cent des sondés déclarent que les inégalités sont trop grandes.

Aux Etats-Unis, le pays le plus socialement inégalitaire des pays capitalistes avancés, 78 pour cent des sondés pensent que le fossé s’est trop creusé.

Une importante majorité des habitants dans les huit pays où le sondage a été conduit, déclarent croire que le gouffre social ne fera que s’amplifier dans les cinq années à venir, tandis qu’une majorité également importante soutient l’idée d’augmenter les impôts pour les riches tout en les diminuant pour les pauvres.

Dans une situation où l’aggravation de la crise secoue les Etats-Unis et le système financier mondial, de larges bouleversements économiques ont rendu l’amassement de fortunes indécentes par une minuscule élite financière encore plus insupportable pour un nombre très important de personnes confrontées à une baisse de leur niveau de vie, à la perte de leur emploi et dans de larges régions du globe à une montée de la famine.

Selon la FAO (Food and Agricultural Organization, organisation pour l’alimentation et l’agriculture), les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 45 pour cent dans le monde au cours des neuf derniers mois et le prix des produits de base a augmenté encore plus – le blé a augmenté de 130 pour cent et le riz a augmenté de 74 pour cent au cours des douze derniers mois. Deux milliards et demi de personnes – soit 40 pour cent de la population mondiale – vivent avec moins de 2 dollars par jour et sont confrontés, de par l’augmentation faramineuse du prix des denrées alimentaires, au spectre imminent de la famine.

Dans un communiqué publié la semaine dernière, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a présenté « le problème de la spéculation financière » comme étant la cause majeure de cette catastrophe imminente. Et il affirmait que « les fonds d’investissement spéculent sur les marchés à venir et contribuent à l’augmentation du prix des marchandises, y compris des denrées alimentaires. »

La décision du Financial Times, journal qui fait autorité à la Cité de Londres, de commanditer ce sondage traduit bien la montée du malaise au sein des cercles dirigeants de la planète qui craignent que la menace d’une intensification sans précédent de la polarisation sociale, associée à une crise économique, puissent déclencher une résurgence aiguë de la lutte des classes.

Ainsi, à Bruxelles, au cours de la semaine dernière, lors de la rencontre des 27 ministres des Finances de l’Union européenne, la montée en flèche des salaires des cadres supérieurs des sociétés a été présentée comme « un scandale » et comme un « fléau social. »

Jean Claude Juncker, actuel Président de l’Eurogroupe a fait le commentaire suivant : « Les abus des capitaines d’industrie auxquels nous avons assisté dans plusieurs pays de la zone euro sont proprement scandaleux et nous ne cessons de nous demander comment on peut agir dans le domaine de l’éthique professionnelle et dans le domaine des taxations afin de combattre ces excès. »

Récemment, un scandale public a éclaté quand un PDG néerlandais a encaissé 124 millions de dollars de primes et de stock options. Si l’on se base sur les critères américains, cette enveloppe n’a rien d’extraordinaire, mais les primes moyennes, aux Pays-Bas, représentent à peine le quart de ce qu’elles sont aux Etats-Unis.

Juncker, qui est à la fois premier ministre et le ministre des Finances du Luxembourg, a affirmé que la Commission européenne allait exiger des pays membres qu’ils fassent un rapport sur ce « qu’ils comptent mettre en place pour lutter contre ce fléau social. » Plusieurs gouvernements européens ont ébauché une législation qui taxerait lourdement les primes exorbitantes pour les cadres.

Junker a mis en évidence la crainte réelle de la bourgeoisie européenne quand il a prévenu que les travailleurs de base « ne comprendront pas si nous leur demandons de modérer leurs revendications salariales sans dire en même temps que nous n’acceptons plus une situation où certains directeurs perçoivent des salaires de PDG – tout en bénéficiant de parachutes dorés – qui n’ont rien à voir avec leur réelle performance. »

Autrement dit, une situation où les richesses s’accumulent ostensiblement en haut de l’échelle sociale, alors que l’on demande aux plus défavorisés de se serrer la ceinture, peut mettre le feu aux poudres et déclencher une révolte sociale.

Dans le même ordre d’idée, la semaine dernière, le Financial Times a publié un article de mise en garde de David Rothkopf, auteur de Superclass : The Global Power Elite and the World They are Marking (La superclasse: la puissante élite mondiale et le monde qu’elle façonne) et ancien sous-secrétaire adjoint au Commerce international au sein de l’administration Clinton.

Rothkopf écrit : « La crise du crédit amplifie la réaction brutale naissante contre les abus des grandes entreprises. Les élites se font des milliards sur les marchés, que ceux-ci soient à la hausse ou à la baisse, avec le soutien du gouvernement alors que monsieur Tout-le-monde perd sa maison et se retrouve à la rue. Il y a 30 ans, les dirigeants des multinationales gagnaient 35 fois plus qu’un employé moyen, maintenant ils gagnent plus de 350 fois plus. La crise a mis en évidence les iniquités indécentes dans ce domaine. – les 1100 personnes les plus riches du monde ont presque deux fois plus de biens que l’ensemble des 2,5 milliards de personnes les plus pauvres. »

Rothkopf conclut son article par une mise en garde : l’oligarchie financière doit sauver sa peau en réfrénant ses excès. « En reconnaissant qu’il y a un intérêt général auquel elle doit répondre, la superclasse financière peut échapper au sort des élites du passé, » écrit-il. « Pour réussir à le faire, elle doit éviter de donner ses explications arrogantes, du type “c’est le marché qui décide” pour expliquer les inégalités qu’elle a contribué à favoriser. »

Cet avertissement sur le danger de connaître le « sort des élites du passé » est indubitablement très sérieux surtout dans les pages du principal journal financier britannique. A qui donc pense l’auteur de cet article : A l’aristocratie française ? A la dynastie russe des Romanov ? Visiblement, on prend très au sérieux, au sein des classes dirigeantes, la menace que le ressentiment massif suscité par les inégalités est en train de créer les conditions pour des soulèvements sociaux, voire même la révolution.

Le conseil de Rothkopf adressé aux élites dirigeantes de répondre à « l’intérêt général » et d’être moins arrogantes ne parviendra pas à résoudre le problème qui est fondamentalement enraciné, non pas dans l’avidité et l’arrogance évidentes de ceux qui tirent profit de différentes formes de spéculation financière qui menacent de provoquer une famine dans de nombreuses régions du monde, mais bien plutôt dans le fonctionnement même du capitalisme.

C’est Karl Marx qui, il y a plus de 140 ans, a développé la théorie de « l’accroissement de la pauvreté » afin d’expliquer cette caractéristique inhérente à la production capitaliste.

Karl Marx a écrit : « Accumulation de richesses à un pôle, c’est égale accumulation de pauvreté, de souffrance, d’ignorance, d’abrutissement, de dégradation morale, d’esclavage au pôle opposé, du côté de la classe qui produit le capital même. » [1]

Aucun élément de l’analyse marxiste du capitalisme n’a été sujet à des critiques plus fournies et plus soutenues de la part des défenseurs de l’économie de marché que cette théorie. Ils argumentent que l’expansion du capitalisme et l’accumulation des richesses conduisent inexorablement à l’augmentation du niveau de vie de la masse des travailleurs.

La fausseté de cet argument et l’exactitude de l’analyse de Karl Marx sont une nouvelle fois confirmées, non seulement dans le discours froid des statistiques, mais également dans les luttes toujours plus explosives des masses confrontées à l’impossibilité d’obtenir les moyens de survie basiques qui leur sont refusés du fait d’un système de production basé sur le profit individuel.

[1] Karl Marx, Capital 1, chapitre 25, section 4.

(Article original anglais paru le 20 mai 2008)

Source: http://www.wsws.org/francais

Sarkozy n’a pas vu l’armée Française sur les Champs Elysées

Article lié : Les avis contrastés du Che

Frans Leens

  15/07/2008

Euronews montrait ce matin comment le président de la République française a passé en revue l’Armée française le 14 juillet lors de la descente des Champs Elysées. Les troupes étaient alignées sur sa droite. A bien regarder Sarkozy saluait la foule à gauche et à droite par dessus les troupes qui le saluaient.
Le chef des armées n’a pas daigné s’abaisser à rendre son salut à son armée. Quelle indignité, quel manque de respect. Son geste montre que ses paroles de la veille ne sont que bavardage.