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Article : Les GJ et l’État

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Les GJ et Macron

jc

  22/12/2018

PhG: "(...) elle [la bataille] est entre les GJ et Macron."
     : "Ce sont d’ailleurs bien elles (les “grandes féodalités”) qui, via leurs médias et autres relais divers, tirent à boulets rouges sur les Gilets-Jaunes."

Pour moi Macron n'est pas Jupiter. Ce n'est pas non plus un roi disposant d'un pouvoir régalien -regalis, royal-. Ce n'est qu'un régisseur -rex, regis- pour le compte du Système, c-à-d de la finance européenne et internationale (auxquelles la démocratie n'a aucun accès).

Pour moi Macron est un "quantitatif", il sait compter (et, au fond, il ne sait peut-être faire que ça, car c'est quelqu'un qui ne sait pas ce qu'est l'empathie*). Il sait en particulier tirer les conséquences des sondages: sondages qui prédisent que si les GJ créent un nouveau parti, ce sont tous les principaux partis sauf LaRem qui en pâtiront. C'est très vraisemblablement en partie pour cette raison que les "médias aux ordres des grandes féodalités" insistent si lourdement** pour que le mouvement se structure verticalement (alors que pour moi il est fondamentalement yin, donc horizontal, et qu'il est fondamental qu'il le reste).


*: Pour Thom l'intelligence c'est l'empathie, c'est-à-dire la faculté de se mettre dans la peau des choses ou d'autrui. Avec cette définition Macron et son entourage montrent tous les jours leur inintelligence du mouvement des GJ, leur manque d'empathie, leur impuissance à "sentir" la situation.

**: Ils sont vraiment très lourds!

Olifant et cris d'orfraie !

patrice sanchez

  23/12/2018

Langue de hautbois comme de coutume…
Quant au pipeau républicano-démocratique dont le sieur Guaino se targue et nous abreuve depuis tant de temps, il devrait plutôt se mettre au cor de chasse pour annoncer la prochaine vacance du pouvoir au train où vont les événements !

Logos vs topos

jc

  23/12/2018

PhG: "(...) on sait bien que le même homme du 18-juin ne concevait pas d’autre moyen de conquérir et d’affirmer sa légitimité que de consulter le “pouvoir à la base” pour lui demander son aval, et même lui demander son aide dans les moments de grande détresse. Après tout, c’est bien de Gaulle qui s’est battu comme un beau diable pour obtenir le référendum père de tous les référendums, – l’élection du président de la République au suffrage universel, – institué par référendum en octobre 1962."

Rencontre du topos -la base horizontale- et du logos -le sommet vertical-. Je crois que le coeur -ou le noeud- du problème est là: la rencontre du yin et du yang. Ce ne peut être une seule juxtaposition, un seul côte à côte. Pour moi il faut un plus, une synergie, un liant, qui fait que le ying, le yang et le liant ne font qu'un: trinitarité. Pour les chinois il me semble -je n'y connais rien- que ce "un" est le Qi, mixte de matière et d'énergie qui se différencie en yin et yang. En langage thomien le "embryologiquement" renvoie pavloviennement en Ciel-yang-ectoderme-objet et Terre-yin-endoderme-sujet, le liant étant l'analogue du mésoderme. Terre véritable sujet qui mène la danse? Ou assujettie au Ciel-objet, objectif à atteindre, cause finale? Topocratie versus Logocratie? La Chair qui se fait Verbe ou le Verbe qui se fait Chair? René Thom le visionnaire-topocrate face à Philippe Grasset (et Charles de Gaulle?) le dictionnaire-logocrate. Fascinantes questions appelant à une prudente inconnaissance-attitude*?

A ma connaissance Thom cite deux fois "Et le Verbe s'est fait Chair". Les deux fois dans SSM. La première fois en épigraphe du chapitre 9 "Modèles locaux en embryologie", la deuxième au début du dernier chapitre (2ème ed.) "De l'animal à l'homme: pensée et langage".

Il me semble -opinion toute personnelle- que Thom est "au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre [son] âme**" plutôt un topocrate, un homme de terrain au bon sens paysan, un "yin". Autrement dit, en termes politiques très actuels, je pense -comme le philosophe Jean Largeault***- que Thom est plutôt matérialiste. Pour moi c'est -pour l'instant en puissance- un parfait "maître à penser" pour le mouvement qui s'amorce par les GJ.



*: Thom: "Le problème de l'opposition "réalisme-idéalisme" ne se pose pas pour nous; car on se place à un niveau (celui de l'image du réel homomorphe dans l'esprit) où cette distinction s'abolit."

**: SSM, 2ème ed. épilogue p.328

***: JL: "Thom qui, à la rigueur, aurait de la sympathie pour un matérialisme (...)" (Préface de AL, p.27).
      Pour Thom c'est le continu géométrie -la matière idéalisée?- qui est l'être premier.