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Article : Les folies syriennes de Washington, D.C.

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Panique et transes...

Théo TER-ABGARIAN

  23/06/2013

En parlant de panique du bloc BAO dans la perspective d’une victoire d’el-Assad en Syrie, vous mettez le doigt sur LE problème.
Tout se passe comme si cette hypothèse n’avait jamais été envisagée et que, brutalement, elle leur est venue à l’esprit. D’où panique.  Jusqu’ici deux scénarios avaient été seuls admis : la destruction pure et simple du régime de Damas ou une guerre interminable (comme il y a des psychanalyses interminables, les deux sont rentables…). La victoire d’Assad serait de facto la fin du Moyen-Orient tel que figé en 1948 et signifierait la réactivation des affrontements idéologiques dans le secteur après une bonne décennie de primat de l’économique, malgré tout. La montée au front du Hezbollah donne le ton, car le Hezbollah est tout autre chose que les mouvements salafistes, wahabites,  etc,, en réalité sans culture politique et sans objectifs politiques. Le Hezbollah a un programme et ce programme est cohérent, il propose une solution régionale. Le Hezbollah comme l’Iran, d’ailleurs, ne mettent pas le chiisme en avant (ceci n’est qu’une caricature occidentale autant que de la propagande des pétromonarchies).
Et comme il y a panique, il n’est pas inintéressant de constater que l’impact physiopathologique de l’adrénaline sur les fonctions exécutives de nos amis les décideurs du BAO donne les effets prévus, sidération mentale et motrice. La crise de panique, par définition, ne facilite guère l’analyse correcte d’une situation. Laborit l’a décrit magistralement… Ceci dit, certains gardent la tête froide, il serait fort intéressant que vous nous donniez votre point de vue sur l’état des lieux du lobby militaro-industriel qui reste le demandeur n° 1 de guerre syrienne (pas seulement en tant que laboratoire de nouvelles techniques genre guerre d’Espagne). De même, sur un autre plan, du côté syrien, quid du général Fahd Jassem al-Freij, «sous commandant en chef des armées», un moment présenté par Damas comme l’ «organisateur de la victoire» à Qusseyr ? Quel signal donné au Hezbollah ?
Autre questionnement, le rôle de la France, il y a là une splendide continuité dans la bêtise qui, personnellement, me stupéfie. Et ce qui m’étonne encore plus c’est l’atonie de la classe politique française, là aussi il y a probablement panique, mais pas la même qu’à Washington. C’est, à mon avis, la panique qu’a vue Daladier dans cette foule venue au Bourget l’applaudir à son retour de Munich. On lit un peu partout que M. Hollande ne fait que la continuité de Sarkozy, cette espèce de retour à l’esprit de Suez-1956. Mais on oublie vite le rôle quasi délinquant de la France dans la guerre Iran-Irak (1980-1988)… un des premiers ministres de cette guerre avait été M. Fabius, il avait eu cette initiative effarante d’envoyer à Saddam Husseyn des dissidents chiites en pleine affaire de l’enlèvement de Seurat. On connaît la suite. La presse française, la classe politique française, si «républicaines», si «attachées à la démocratie» sont bien oublieuses. 

Respect

lionel périchon

  25/06/2013

Bonjour,

Ma première intervention sur ce forum ne sera que l’expression de mon profonde respect pour la qualité de vos analyses, leur profondeur. Votre travail est tout simplement formidable. Je n’ai que très peu de moyens financiers mais je vous enverrais bientôt une somme symbolique en souhaitant que vous puissiez continuer votre oeuvre pour une compréhension de la crise, notre crise, mais surtout pour faire perdurer aussi longtemps que possible autant d’intelligence. Respect Maximum!

Lionel