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Article : Le Rafale au Brésil, une déclaration de guerre

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Innocence ?

Magnus Pym

  08/09/2009

« En toute innocence » de la part de la France ? Il est permis d’émettre quelques réserves. Ce serait bien dans la méthode sarkozienne de taquiner délibérément les mollets du chef de meute que l’on sait affaibli. Le combat pour la préséance internationale…

Hypothèses

Jonathan Plupersohn

  08/09/2009

1. Et si la marche vers la destruction des nations et l’asservissement à un ordre mondial apatride, busqué (de Busque, 81300 Tarn)  griffu et suifeux n’était pas qu’une figure de style d’une réthorique aliénée ni le récit d’un malade enlevé par les aliens mais une triste réalité ?
2. Et si l’armée défendait l’indépendance nationale et que la vitalité de cette dernière était proportionnelle à l’efficacité de la première ?
3. Et si depuis que la fabrication de la quincaillerie nécessaire à la guerre (plus jamais ça !) a été confiée aux Thénardier-au-nez-d’aubergine, on n’avait plus vu voler que de vieilles lampes à souder ou souffler d’inoffensives rafales de vent d’ouest dans le ciel de notre ex-pays ?
4. Et si vendre ou même donner un suppositoire bio design (dont on promet la mise au point depuis trente ans chez ceux qui le payent de leur sang et de leurs larmes) vendre ou donner cet honteux symbole de l’abandon de la fierté nationale à un peuple luttant pour la sienne n’était qu’une insulte ?
5. Et si Lula n’était pas si con que ça ? Et si Lula s’apercevait que le Rafale ne vaut pas un coup de mezcal, qu’il dénonçait l’arnaque et achetait des Sukhoïs après quinze jours d’essai de la camelote interlope ?
6. Et si cette leçon valait bien une enclume volante ?

Une BRIC dans la mare

steph steph

  08/09/2009

Si l’on peut se permettre un cocorico sur la vente de la “quincaillerie”  volante -selon vos termes- il est intéressant d’analyser les dessous de tables de ce contrat.

Au sujet de la quincaillerie, ces 36 appareils constituent un premier batch, il est extensible à 84 appareils. L’urgence est, pour les brésiliens, de remplacer leur vieux F5.
Ensuite, ces appareils, très médiatisés (parce que Dassault n’est jamais parvenu à les vendre et que le rafale à mauvaise presse en France) ne constituent que la part mineure des accords
( 50 ventilos , 4 sous-marins + assistance pour le design d’un SNA - Hors chaufferie nucléaire, et avant cela, porte-aviosn sao-polo (ex-Foch) et Mirages 2000).
Et on passe sous silence un détail du contrat : 10 ou 12 KC-390 d’embraer… Cette firme, qui a cartonné dans les avions régionaux et les appareils d’entrainement, vise ni plus ni moins que le marché de renouvellement du C130 américain.
Or, dans l’attente de l’A400M -dont les retards n’en finissent plus- la France envisage l’achat… de C130 (on parle de 12 unités) pour conserver un semblant de capacités alors que les Transall sont au bout du rouleau (et même plus).

Cet arrière-plan du contrat prend une dimension tout à fait savoureuse quand on sait que :
- la France n’a pas l’argent pour les payer
- Un nouveau modèle dans la flotte complique les choses (logistique, formation, etc..) alors que le but du programme A400M vise justement à converger vers un appareil unique
- C’est un appareil en cours de développement à la recherche de crédibilité.
- L’entretien des tucano (d’embraer) a laissé de mauvais souvenir à l’armée de l’air.

On peut soupçonner les stratèges d’embraer de vouloir enfoncer une épine dans le pied de Lookhkeed-Martin (dont le C 130 XL en projet voit son fuselage allongé mais pas élargi) et s’acheter une respectabilité en associant Dassault à la conception de leur avion (Le Falcon 7X est un exemple unique de la qualité et du savoir faire de l’avionneur français, il faut vraiment le souligner).

Le KC-390 ou C-390 (selon les versions)  passé quasiment sous silence (ou évoqué comme on évoque la météo…) alors qu’il constitue un point central de l’affaire pour les brésiliens dans leur face-à-face avec la puissance américaine : chasser sur les terres de loockheed…
On peut noter que seule la France avait les moyens de se “voir faire jouer cette carte” bien malgré elle ou en pleine connaissance de cause, c’est difficile à évaluer.

Ensuite, la France et le Brésil partagent une vision “commune” et la psychologie de cette relation a pris une tournure définitive un soir de juillet 1998.
Que vient faire le football dans un contrat d’armement ?
Puisque nous parlons de psychologie, c’est exactement dans cette ligne que vient s’inscrire cet évènement vieux de onze ans. On y parle de respect entre deux peuples, une forme d’amitié scellé sur un terrain de foot, sur le respect.
La France accèdait à la cour des grands du foot avec cette victoire, le Brésil accède à la cour des grands dans le monde grâce à l’appui de la France. Quelle autre nation pouvait fournir au Brésil un tremplin équivalent ?

Le PA Foch, les mirages, les caracals, les sous-marins, le SNA et maintenant le Rafale… A bien y regarder, c’est une suite logique. Le Rafale arrivant finalement en conclusion d’une longue liste d’achat. A noter que parmi les concurrents en lice, seul le Rafale est qualifié pour se poser sur le Foch (en version M, bien sur). Or les A4 brésiliens sont aussi hors d’âge… Les F18 sont trop gros pour les catapultes du Foch.

Le Brésil aspire a jouer le même rôle que la Chine, sur le continent sud-américain. Et pour marquer les esprits, outre l’achat de quincaillerie made in france, il faut se placer contre les USA, comme si finalement être contre vous faisait passer dans cette catégorie supérieur en boxe, celle des lourds…
Le brésil vient de lancer une BRIC dans la mare américaine, celle du C130, véritable vache à lait de l’industriel US, qui est désormais pris en tenaille par le bas avec le C390 et par le haut par l’A400M. Cela ne vous rappelle rien ?
C’est exactement la même stratégie poursuivi par Airbus pour évincer le 767 dans le marché des longs courriers à large fuselage avec la famille A330. Embraer a bien appris sa leçon.-

Bravo virtuel autant que la décision

Francis Lambert

  08/09/2009

“Il y eut les Pays-Bas, la Corée du Sud, Singapour puis le Maroc depuis 2002 : quatre échecs successifs pour la diplomatie et l’industrie aéronautique françaises face aux Etats-Unis dans l’histoire contrariée de l’avion de combat de Dassault Aviation, dont le programme a été lancé en 1988.

... Lula da Silva a donné son feu vert à des négociations en vue de l’acquisition de 36 Rafale

(autre dépèche AFP “Les deux pays espèrent conclure dans un délai d’environ neuf mois les négociations commerciales” ... rappel : les USA ont gagné récemment, à nouveau, au Maroc voisin et francophile, à la dernière minute ! Et voilà déjà que le coq rechante bien avant l’aube ! )

... permettront au Brésil d’assembler 30 Rafale, les six autres étant construits dans l’usine Dassault

... “Le Rafale, ce n’est pas le perdreau de l’année. On est déjà en train de concevoir l’avion du futur, donc je crois qu’il n’y a pas énormément de risques technologiques”, explique-t-il. “A supposer que le Brésil veuille construire son Rafale (...), d’abord ça ne se fera pas tout de suite et le jour où ça se fera, il me semble qu’on sera déjà passé à l’avion d’après”.

... “Je pense qu’on était un tout petit peu arrogants dans le contrat avec le Maroc (NB : 2 milliards) en considérant que c’était acquis. Là, on a sans doute tiré les leçons”, a-t-il dit mardi à Reuters. (NB “sans doute” en français signifie “avec doute”)

... Paris fonde désormais de sérieux espoirs dans les Emirats arabes unis, qui souhaitent remplacer 60 Mirage français par des Rafale.” (NB : “désormais” n’a pas une connotation négative ? J’aurais écrit “fonde encore”)

Il n’y a pas de trêve pour les marchands d’arme !
Extraits de http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=2af2935810ccb5a17e7d2fb04ae495b1