Souffrances de Mélenchon face à la meute

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Souffrances de Mélenchon face à la meute

Mélenchon souffre. Il est poursuivi par la meute imbécile des journalistes qui veulent à tout prix qu’il se désiste pour Macron car… dire "je n’invite pas à voter le Pen mais je ne dirai pas non plus pour qui je vote" ne suffit pas pour cette engeance de crétins surpayés pour mentir. Ça ne suffit pas surtout à ceux qui les commandent, aux rédacteurs en chef tous politiquement corrects. – Chère collaboratrice, faites-lui dire ouvertement qu’il vote pour Macron et non pas qu’il se contente de condamner la Pen, que l’abstention est un choix de quelqu’un d’indécis, de lâche, que sais-je, trouvez les mots qui l’ébranleront, lui feront perdre contenance devant téléspectateurs! Vous êtes payées pour ça non? Il faut qu’il cède, c’est la Loi de l’élection! Au premier tour on choisit, au deuxième on élimine, il le sait ce bougre, il a pas été vingt ans sénateur socialiste pour penser autrement! Comprenez bien ma chère, pour que l’ectoplasme hollandais, pardon je plaisantais, pour que le brillant banquier Macron, gagne l’élection il faut qu’il le choisisse car ensuite il aura une écrasante majorité aux législatives. La Méluche doit voter Macron comme il a voté Hollande en 2012, c’est la Loi! Et il la connaît! Forcez-le, traquez-le il finira par céder ou se déconsidérer aux yeux de tous nos citoyens-votants !

Mélenchon souffre un peu plus. Il voit bien le piège, il sait ce que ça lui a coûté de faire voter Hollande. Un Sarko aurait fait moins de mal, voilà la vérité! Il l’a d’ailleurs dit lui-même que Hollande c’était pire que Sarko! Mais un Méluche, homme droit, honnête, grandement orienté laïque, marxiste, favorable à l’épanouissement de l’individu et à sa liberté d’avorter par aspiration du fœtus et de mourir par intraveineuse, répugne à l’abstention, ne se résout pas à cet acte "non citoyen", encore moins au vote blanc, acte du pire des contestataires qui ose envoyer à la face de la société bienveillante et intelligente qui nous distingue de l’animal : "Aucun de vos pitres, vos politiques, vos prévaricateurs, vos menteurs, vos lâches, ne me convient", je les emmerde tous autant qu’ils sont et donc vote pour le vide. Un Méluche contestant, ça peut s’admettre mais un Méluche vide, c’est contraire à sa philosophie athée!... Et Méluche de marner dans sa solitude de Leader Maximo. Tellement maximo qu’il a fini par comprendre qu’un Hollande a fait plus de mal que Sarko. Alors, se demande-t-il au secret de son cœur: une Marine ferait-elle plus de mal qu’un Micron? Cette animale politique, cette "chienne" oserais-je dire, selon la parole forte du poète grec qui lui vouait un culte, cette femme virile à mâchoire carnassière et puissante est-il possible qu’elle ne soit que son apparence charnelle? Qu’elle ne soit que son aspect GUD, ses bastonnades avec Longuet ou Madelin au temps de la belle époque étudiante? Qu’elle soit restée celle qui vitupère le gaucho et, montrant ses dents, ricane? Son habit (de chair) la fait-il moine? Sous cette bure rigoureuse n’a-t-elle pas un cœur? Etre née à Montretout dans l’ouest parisien, patrie des bourges, des Versaillais et autres égorgeurs, est-ce rédhibitoire? L’être humain ne change-t-il pas? Ne peut-il un jour connaître la grâce? Monter au Carmel au lieu d’aller à la soupe? Avoir un père "fasciste" implique-t-il que ses enfants le soient? Les tares s’héritent-elles, n’est-ce pas du racisme que de le prétendre? N’y a-t-il pas, par le mystère de la naissance, un renouvellement de l’humain. Voyez Augustin, ce libertin effréné devenu saint et écrivant la Cité de Dieu.

La souffrance méluchienne grimpe encore d’un cran. Il voit bien que son programme est plus près de celui de Marine que de Macron mais, hélas pour lui, comme il a passé sa vie à diaboliser l’"extrême droite", il ne peut dire sur BFMTV à Ruth, vous savez, celle descendant d’un peuple non élu, l’handicapée de la shoah, la sainte de l’inquisition médiatique, la femelle dominant la meute des loups médiacrates: "Vous savez madame Le Grief, Marine le Pen est femme et je suis féministe, elle est pour l’avortement, moi également, contre les "travailleurs détachés", j’en suis aussi, pour un "protectionnisme intelligent", ce qui est mon cas, alors vous comprenez que je ne peux la jeter avec l’eau du bain capitaliste, tandis que le Macron, cet impudent trentenaire, ce drogué du Cac 40, cet amoureux de sa mère, cet admirateur de Kuh- Merkel, n’est pour moi qu’un état voyou à lui tout seul! Et Ruth, brusquement touchée par la grâce que sa célèbre ancêtre connut il y trois mille ans devant la faucille d’or dans le champ des étoiles, de répondre: "En effet monsieur Méluchon votre droiture vous honore. Celui qui est capable de reconnaître les bons côtés de son adversaire est ce qu’on appelle un honnête homme. Vous êtes cet homme. L’homme qui nous manquait depuis que nous avions des hollande, montebourg, hamon, sapin, et aliot marris. Voilà enfin une colonne vertébrale, une érection qui éliminera tout plug anal s’installant à la sauvette dans notre beau pays de France!

Et Méluche sent venir l’hématidrose. Il comprend qu’il s’est fait avoir. Son pari pascalien c’était d’arriver au 2e tour tout seul. Ainsi il aurait pu affronter l’ennemi quel qu’il fût, sans alliance embarrassante, affronter n’importe lequel des challenger, en ayant "sa conscience pour lui". C’eût été un mano à mano. Hélas, il lui manqua 600 000 voix! Voix qui aurait pu venir des marinistes s’il n’avait pas trop tapé sur leur patronne, des hamoniens si au lieu de faire un pacte de non agression à la Molotov il avait fait un pacte d’intelligence avec les déçus du PS et avait ridiculisé son "revenu universel", cette mise en esclavage déguisée. Les 6% de l’Hamon n’auraient dû être que 3% si la campagne mélenchonique eût été autrement conçue. Les salles pleines, les meetings tonitruants, l’adulation du "peuple de gauche" sur le vieux port de Marseille, l’âme des noyés de la Méditerranée n’ont pas suffit. Il aurait fallu plus que des bobos écolos, des syndicalistes antis El Khomri et des fonctionnaires remontés contre Fillon. Il aurait fallu un directeur de campagne plus rusé l’invitant à mieux considérer ce peuple de l’Est qui marne depuis vingt ans dans le mondialisme destructeur, etc…

Les clous de la crucifixion brûlent maintenant sa chair. Comme un gosse sur le banc de l’école, il doit accepter de se faire sermonner par de petites idiotes maquillées arborant des sourires de prostituées, pardon je voulais dire des sourires enjôleurs, que le cameraman, autre prostitué, pardon, je voulais dire professionnel, cadre avec gourmandise lorsque miss Pythie BFM, le cul à demi posé sur son trépied, ouvre la bouche pour répandre son salmigondis de mots prémâchés appris par cœur. Du haut de leur suffisante idiotie, elle et ses sœurs méduses, de leur arrogance de femelles faites bouledogues de salon, elles somment le petit garçon de soixante cinq ans de se justifier de son manquement au politiquement correct, à la doxa, à tata Tina. Alors, évidemment, Méluche ne peut plus dire ce qu’il pense car ses 450000 soutiens et ses 7 millions d’électeurs ne comprendraient plus très bien qu’un type qui pendant trente ans diabolisa le Pen lui dise : "Lis son programme, lis celui du macruchon, citoyen-électeur, et décide".

C’est quoi d’ailleurs un électeur? Un être rationnel? Un qui vote selon ses intérêts bien compris? Ou plutôt celui qui a besoin d’une "campagne" pour savoir pour qui il doit voter ? Parmi les 7 millions de JLM 2017 combien ont voté par une ADHESION pleine et entière à son programme? Combien parce que les autres programmes étaient ou vides ou déjà connus? Combien parce qu’un voisin, un collègue de travail, lui a dit: "Tu sais, Mélenchon c’est la valeur qui monte, c’est le PHI dont on a besoin"? Pour le savoir, pour savoir pour quoi et pour qui vote le citoyen-électeur, il suffirait d’interdire toute campagne électorale, on aurait des surprises. Le "bon peuple", le peuple qui décide de son destin par son bulletin, le peuple qui, enfin majeur, est désormais convaincu que le pouvoir n’est pas au bout du fusil mais au bout d’un papier dans une boite tous les 5 ans, ce peuple qui est-il? A-t-il existé et a-t-il eu du succès dans ses votes? A-t-il jamais existé sinon dans nos phantasmes de "démocrates" conditionnés dès le collège, instruits au lycée et promus élites à Science Po ou à l’Ena ?

Marc Gébelin

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