Obamoi comme chez soi

Brèves de crise

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Obamoi comme chez soi

De-ci de-là sur ce site dedefensa.org, l’on a dit quelques mots un peu confondus et interloqués sur l’intervention de Sa Majesté, Saint-Obama, prenant en charge la candidature-Macron, comme Jesus sa croix, pour la porter où elle doit être exactement. Comme on l’a déjà dit, aucun soupir, aucune remarque du type-“ingérence-inasmissible”, dans le monde de l’esprit qui triomphe à Paris.

Mais il faut aller plus loin car les temps sont magiques, et c’est ce que certains ne se privent pas de faire. Puisque Saint-Obama est naturellement de ces privilégiés qui-marchent-sur-l’eau, un job transatlantique ne doit pas lui faire peur. Ainsi Libé, le Grand-Libé, ne s’en est pas privé : il étudie avec minutie dans quelle mesure, sous quelles conditions, dans quelle joyeuse occurrence, Saint-Obama pourrait devenir ministre, voire le premier d’entre eux, du gouvernement de l’inévitable président Macron. Cela se passe le 5 mai 2017, dans les augustes colonnes du quotidien.

En fait, l’auteur(e) de l’article fait un beau travail de pédagogie : elle se réfère à des “tweets” présentés comme ceci : « Ce scénario, imaginé avec humour par certains commentateurs... », manifestement comme l’on faut des “tweets”, par pure dérision, etc. ; et cela donne une analyse sérieuse pour nous dire que non, vraiment, ce sera très difficile, comme si l’auteur(e) s’adressait à ses centaines de milliers de lecteurs absolument en larmes d’espérance en leur disant : “eh oui, je sais que vous attendiez tous cette Bonne Nouvelle, mais non, il semble que cela ne sera pas possible malgré (confirmation) qu’il marche sur l’eau”... Et où l’on apprend, amande affreusement amère sur le gâteau, que si nous en étions restés à l’Ancien Régime, celui des “40 rois qui ont fait la France”, il n’y aurait eu aucun problème. (Diantre, nous sommes-nous trompés de direction pour parvenir à la station-terminus “Postmodernité” ?).

Quel étrange climat, manifestement du à la crise climatique, due elle-même aux activités humaines sans aucun doute, dues elles-mêmes aux émanations massives du fait des sapiens de gaz hilarant reconverti en hallucinogène.

« “Je veux que vous sachiez que je soutiens Emmanuel Macro”: Barack Obama a apporté officiellement son soutien au candidat d’En marche dans une vidéo publiée hier sur le compte Twitter de l’ancien ministre de l’Economie. Pour l’ex-président américain, la victoire d’Emmanuel Macron (avec qui la ‘bromance’ a commencé en avril par un coup de téléphone) est “d’une importance capitale pour l’avenir de la France et les valeurs que nous chérissons”. Et si, dans le cas d’une victoire d’Emmanuel Macron, le prédécesseur de Donald Trump était nommé au Quai d’Orsay, voire à Matignon ? Ce scénario, imaginé avec humour par certains commentateurs, semble hautement improbable, mais pas totalement impossible. Explications.

» Le site Vie-publique.fr détaille les conditions pour être ministre (ne pas être en même temps ministre ou député ; ne pas être membre du Conseil constitutionnel ou du CSA ; ne pas continuer à exercer une activité professionnelle…), mais ne précise pas si la nationalité française est nécessaire. “A priori, les textes sont muets, sauf si le ministre était auparavant parlementaire”, explique à Libération Olivier Dord, professeur agrégé de droit public. Pour être éligible, et être élu député ou sénateur, il faut en effet être de nationalité française. Même s’il n’est pas nécessaire d’avoir été député ou sénateur pour devenir ensuite membre du gouvernement, ça a souvent été le cas des ministres de la Ve République. “Si le ministre était avant parlementaire, la question est donc résolue, tranche Olivier Dord. Pour une personne qui devient ministre sans avoir été parlementaire, la Constitution ne dit, à ma connaissance, rien de précis.”

» La jurisprudence laisse cependant penser que la nationalité française est nécessaire, la fonction de membre du gouvernement relevant de la souveraineté. Une décision du Conseil constitutionnel datée du 5 mai 1998 statue en effet que “des fonctions inséparables de l’exercice de la souveraineté nationale […] ne sauraient être confiées à des personnes de nationalité étrangère”. Sont évoquées notamment les “fonctions juridictionnelles [magistrat, greffier, procureur…], les juridictions, tant judiciaires qu’administratives, statuant ‘au nom du peuple français’”. C’est aussi le cas dans la fonction publique, où les emplois dits “de souveraineté” (relevant d’un secteur régalien comme la justice, la défense, les affaires étrangères…) ne sont ouverts qu’aux citoyens français. 

« “A priori un Allemand, un Italien ou un Américain ne peut pas devenir ministre de la République s’il n’a pas au moins la double nationalité”, conclut Olivier Dord, une exigence qui n’existait pas sous la monarchie : Jacques Necker fut ministre des Finances de Louis XVI alors qu’il était citoyen de la République de Genève. Seule solution pour Obama : se faire naturaliser... »

 

Mis en ligne le 7 mai 2017 à 17H44