Le caillot de sang d'Hillary Clinton

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Le caillot de sang d'Hillary Clinton

Les journaux que nous pouvons consulter, aux Etats-Unis comme ailleurs, attachent une importance extrême au rapport de 58 pages que le FBI a publié vendredi 2 septembre à propos de l'enquête effectuée sur la messagerie privée utilisée par la candidate démocrate à la présidentielle, Hillary Clinton, lorsqu'elle était secrétaire d'Etat, de 2009 à 2013. C'est moins le fait lui-même, dont le FBI avait souligné la gravité mais sans vouloir engager de poursuites, qui est souligné, mais le fait que le rapport mentionne des trous de mémoire dont souffre ou souffrait Hillary Clinton, liés à une commotion cérébrale survenue en décembre 2012, et qui avait provoqué dans son cerveau « un caillot sanguin ».

Beaucoup pensent que la gravité du trouble pathologique dont souffrait – et souffre encore vraisemblablement – la candidate démocrate à la Maison Blanche devrait suffire, non seulement à la rendre incapable d'exercer les fonctions présidentielles, mais même de poursuivre sa campagne. Les supputations se multiplient concernant les chances d'élections des autres candidats à la présidentielle du 8 novembre, notamment Donald Trump et même la candidate écologiste Jill Stein. Quant à Bernie Sanders, du fait de son lâche ralliement à Hillary Clinton il y a quelques semaines, nul n'envisage qu'il puisse revenir en scène.

Les supputations se multiplient aussi concernant les conséquences nationales et internationales de l'élection, de plus en plus probable, de Donald Trump à la Maison Blanche. Nous avons déjà plusieurs fois abordé ces questions, il est inutile d'y revenir ici. Nous voudrions pour notre part reprendre ici une question que nous avions précédemment posée, à la suite de certains sites américains non alignés. Comment l'establishment américain, ou si l'on préfère l'Etat profond militaro-politico-économique américain, qui ne pouvait ignorer l'état de santé d'Hillary Clinton et les faiblesses découlant de celui-ci, avait pu jusqu'au dernier moment soutenir sa candidature? Des milliards de dollars y ont été dépensés, alimentant un soutien sans faille des médias.

Sans céder au conspirationnisme, on peut supposer que l'establishment, en adoptant ce choix apparemment suicidaire, avait un autre but en tête. Il ne s'agissait pas seulement pour lui de combattre la candidature du Donald, présenté comme un faux-nez de Poutine, mais de préparer un changement politique profond, mettant en danger la démocratie américaine elle-même. En cas d'empêchement pour raisons de santé de la présidente Clinton, l'establishment pensait peut-être organiser une prise de pouvoir par des militaires ou des personnels politiques autoritaires, sinon dictatoriaux, soutenus par lui. En ce cas, les Etats-Unis auraient pu devenir une sorte de dictature, analogue à celle dont l'Etat profond américain a favorisé la mise en place récente dans de nombreux pays d'Amérique Latine, dont le Brésil.

Malheureusement pour ce calcul, la maladie d'Hillary Clinton s'est révélée trop tôt pour lui laisser le temps d'accéder à la Maison Blanche. L'establishment, dont sans doute le FBI lui-même, a préféré désavouer sa candidate alors qu'il était encore temps, ceci afin de lui trouver d'urgence un remplaçant plus fiable.

On imagine qu'en Russie comme en Chine, l'évolution de cette situation est suivie avec une grande attention. Les risques de politiques bellicistes à leur encontre, que tout le monde prévoyait en cas d'élection d'Hillary Clinton, ne disparaitraient pas pour autant, avec l'accès à la Maison Blanche d'un partisan de la guerre encore plus résolu. Au contraire, ils deviendraient maximum, avec une possibilité de recours aux armes nucléaires.

Jean-Paul Baquiast