La mort de Nicola Calipari, à la seconde près

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Contrairement à la présentation qui en est faite généralement, les USA sont aujourd’hui un système bureaucratique total, jusqu’à l’absurde des situations et des interprétations. L’effet est encore plus saisissant qu’avec l’URSS, car les Américains apportent aux manifestations de ce système bureaucratique leur minutie juridique et leur précision des procédures. Cela implique que tous les actes, situations, etc., tributaires du fonctionnement du système doivent être justifiés bureaucratiquement, c’est-à-dire “selon les règles” conformes au fonctionnement de cette bureaucratie.

Le cas de la mort du capitaine Calipari, du renseignement italien, et de la blessure de la journaliste italienne qu’il venait de libérer de ses ravisseurs, est particulièrement éclairant. La version US, contre nombre d’évidences qui lui furent opposées, est impeccablement vertueuse : ce fut un accident malheureux, survenu à un point de contrôle normal de l’U.S. Army pacificatrice de l’Irak, et plutôt avec la suggestion que la voiture de Calipari et de Sgrena était nettement en faute par rapport à ces procédures. Ces Européens sont incontrôlables.

Cette version devait être exposée avec la plus grande précision possible, et avec une référence impeccable aux règlements bureaucratiques en rigueur. Lors de l’enquête qui a eu lieu au sein de l’U.S. Army, et qui a évidemment abouti au triomphe de la thèse officielle et de la complète conformité du comportement des soldats, tout a été établi selon la plus grande précision. Le résultat de cette démarche bureaucratique est la satisfaction des normes bureaucratiques, l’affirmation officielle de la vertu de l’U.S. Army, le triomphe de l’Amérique démocratique et la plus complète et grossière absurdité par rapport au bon sens.

L’auteur Eli Stephens (auteur du livre Left I on the News) a mené sa propre enquête qui est une simple “leçon de mathématique”. Le résultat est étonnant. Les règles et procédures bureaucratiques, ainsi que les procédures d’engagement de l’U.S. Army sont respectées dans l’incident reconstitué par le Pentagone. Le scénario est conforme à la version initiale opposée aux Italiens. Donc, tout est parfait… Ah oui, on oubliait : reste la réalité, et elle est située quelque part entre grotesque et absurde. (Le texte de Eli Stephens, “A Math Lesson”, a été publié le 18 avril sur le site de CounterPunch.)

« It was reported a few days ago:

» “U.S. soldiers reportedly have been cleared of wrongdoing in the shooting of an Italian journalist and an intelligence agent last month in Baghdad.

» “The car was about 130 yards from a checkpoint when the soldiers flashed their lights to get it to stop. They fired warning shots when the car was within 90 yards of the checkpoint, but at 65 yards, they used deadly force. Calipari was killed and Sgrena wounded.”

» Sgrena has told CBS that the car she was in was going 30 mph. At 30 mph, a car is going 15 yards per second. So, according to the U.S. military, they fired warning shots within 2.7 seconds of flashing a warning light, and used “deadly force” 2.3 seconds after that. And actually, if the U.S. military story were true and the car were really travelling at “high speed”, let's be generous and call that only 45 mph, that's 22 yards per second, meaning 1.8 seconds between warning lights and warning shots, and 1.6 seconds between warning shots and deadly shots.

» Now, there are variables, but typical perception plus reaction times are of the order of 1.5 seconds, that is, the time it takes to perceive a problem (such as a warning signal) and move your foot to the brake. That means that, according to the military's story, shots were fired at the vehicle less than 0.3 seconds after the vehicle could possibly have begun to slow down, even if they were paying close attention and they had immediately perceived that the alleged flashing light was meant as a signal to stop.

» However that 0.3 second is actually overstated, because the gunman (or gunmen), attempting to perceive if the car was responding to their warning signal to slow down, have perception and reaction times of their own, so in fact, they were pulling the trigger before they could possibly have perceived if the car were slowing down. And likewise, if the so-called warning shots were supposed to have served any purpose whatsoever, once again the “deadly force” shots were being squeezed off well before the warning shots could possibly have had any effect.

» And on that basis, the military has ''exonerated itself'' from any wrongdoing. »


Mis en ligne le 20 avril 2005 à 19H05

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