Complications de l’Orient compliqué

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Complications de l’Orient compliqué

Elijah J. Magnier poursuit son analyse de la situation en Syrie et autour de la Syrie après l’annonce du retrait US de ce pays. Cet observateur avisé, qui n’a pas besoin du simulacre des références-faussaires de la presseSystème pour faire entendre sa voix, nous donne une analyse nécessairement engagée, qui nous répercute le point de vue des milieux syriens, libanais, etc., eux-mêmes engagés dans une lutte visant à tenter de faire reculer la politiqueSystème dont les USA, avec les acolytes israélien et saoudien, sont les porteurs d’eau les plus zélés. De ce point de vue, la décision de Trump, qui semble bien devoir se concrétiser, constitue un événement dont les effets sont à la fois bénéfiques et déstabilisants, – ou plutôt pourrait-on dire “bénéfiques mais déstabilisants”...

Magnier tente de rendre compte de la situation en Syrie dans la perspective du retrait US et nous fait prendre conscience de son extrême complexité. Les USA sont (étaient ?) installés en Syrie depuis quelques années, illégalement et “officieusement” quoique cela soit connu de toutes les parties, essentiellement pour y entretenir le désordre, avec comme “but stratégique” éventuel mais de plus en plus improbable et insaisissable la chute d’Assad. Cette appréciation n’est pas une parabole née d’une plume assez peu bienveillante puisqu’il y a quelques mois une source officieuse, – un fonctionnaire du département d’État de passage à l’OTAN, – décrivait la mission des forces US exactement dans ces termes : « Nous entretenons le désordre jusqu’à ce que se présente une situation opportune pour nos objectifs. »

Le paradoxe est que le départ des forces US va créer un désordre supplémentaire, – Magnier décrivant la situation en disant son espoir que ce désordre ne sera que transitoire. En effet, dans la Syrie totalement déstructurée, une sorte de “restructuration de désordre” s’était effectuée, avec chaque partie occupant ses positions, agissant pour atteindre ses buts, etc. Le désengagement US va nécessairement ôter un “élément de structure”, créer un “vide” dans cette “restructuration de désordre”, que les divers acteurs travaillent déjà à tenter de combler, chacun selon ses intérêts.

Le premier des enjeux est le sort des Kurdes, qui constitue notamment un argument de poids pour la logique affectiviste, largement déployée par la presseSystème et les élites qui vont avec, par exemple du côté français où les Kurdes ont toujours eu bonne presse. Cette “bonne presse” rencontrait cet affectivisme qui tient lieu de logique politique et stratégique, qui ressemble parfois à l’esprit de la midinette mais s’exprimant d’une voix de Stentor (vient du grec sténein, pour « gémir profondément et bruyamment »), plein d’affection pour ceux que les salons ont institués “minoritaires opprimés”. (Par exemple, Bernard Kouchner, avec sa voix d’or et de Stentor, est l’exemple-type de cette sorte d’état d’esprit et de culture vocale.)

Le soutien aux Kurdes s’accordaient assez bien avec le proaméricanisme effréné des affectivistes. Il se sortira de l’actuel prolongement peu favorable à l’“honneur” américaniste. Il suffit, comme fait Kouchner, de dénoncer dans le lâchage US des Kurdes une action caractéristique, non pas des USA “selon notre cœur”, mais du détestable personnage qu’est Donald Trump et qui d’ailleurs subit une attaque généralisée de tous les américanistes convenables des USA pour avoir pris cette décision. (L’affectivisme est aussi une “affaire qui marche” à “D.C.-la-folle”.)

Dans un texte précédent du 22 décembre, Magnier, qui produit beaucoup de commentaires dans cette période cruciale, s’attachait essentiellement au sort des Kurdes (dont il parle encore dans son texte ci-dessous). Il écrivait en conclusion ceci, qu’il confirmait hier, qui semblerait indiquer que les Kurdes se tournent vers un accord avec le gouvernement syrien et Assad, pour obtenir la protection de l’armée syrienne. (Cette nouvelle situation, que les Kurdes ont déjà expérimentée dans leur histoire agitée et douloureuse au cœur du conflit infra-syrien, risque de poser des problèmes à la sensibilité affectiviste, puisque Assad est rangé dans l’autre colonne face aux “minoritaires opprimés”, la colonne des “salopards” au sens sartrien de l’invective. Si cela se produit effectivement, ils résoudront le dilemme par le silence, qui est l’argument péremptoires des élitesSystème dans cette sorte de situation.)

Voici les paragraphes de conclusion du texte du 22 décembre : « Il est clair qu’Erdogan, tout en rassemblant ses propres forces et celles de ses alliés syriens (brigade Sultan Murad de l’opération Bouclier de l’Euphrate, Noureddine Zinki, Jaish al-Islam, etc.) conserve sa liberté d’action. Si les USA ne se retirent pas, la Turquie avancera jusqu’à Manbij. Sinon, le président turc semble être d’accord avec la décision russe, ne voulant pas délier le lien solide et la relation stratégique qu’il a établis avec l’Iran et la Russie l’an dernier. Le président turc a convenu avec la Russie d’attendre quelques mois avant de s’en prendre aux Kurdes. Il ne voit pas d’objection au déploiement de l’armée syrienne à Hassaké, du moment que les Kurdes sont désarmés. 

» Depuis quelque temps, les Kurdes à Hassaké protègent les forces américaines, qui comptent à peine 4 000 à 5 000 hommes dans une région faisant environ 5 000 km2, des attaques de Daech, des tribus arabes et des alliés de l’État syrien. Ces mêmes Kurdes semblent maintenant prêts à laisser le contingent local de l’armée syrienne prendre les rênes à Hassaké et à faire de leurs militants des “loyaux sujets” de Damas. Ils pourraient finalement avoir compris la leçon, à savoir que l’administration américaine n’est pas un partenaire stratégique fiable et digne de confiance. Les Kurdes étaient prêts jusqu’ici à se fier à tout pays étranger, y compris Israël, disposé à leur donner l’indépendance plutôt qu’à demeurer fidèles à la Syrie, le pays qui les accueille depuis des décennies. Les Kurdes n’ont d’autre amis que les montagnes et n’ont aucune loyauté envers la Syrie. 

» Cela dit, l’armée syrienne va de toute évidence collaborer avec les Kurdes à la destruction de Daech, soit le reste des combattants que les forces américaines ont disséminés le long de la rive orientale de l’Euphrate, soit entre deux feux des deux côtés du fleuve. Il est indubitable que le Pentagone a délibérément poussé Daech le long du fleuve pour qu’il se trouve en face de l’armée syrienne et de ses alliés. Le but était de créer une “zone tampon” entre les forces américaines et l’armée syrienne. De plus, la présence de Daech le long de la rive orientale de l’Euphrate est elle-même une invitation à une insurrection contre toute tentative syrienne d’ouvrir la voie commerciale terrestre entre la Syrie et l’Irak qui passe par Albu Kamal.

» Aujourd’hui, les Kurdes sont plus faibles que jamais et pourraient bien avoir perdu la position privilégiée qu’ils occupaient sous la protection des USA. Si le retrait des USA se fait, ils vont soit tomber aux mains de la Turquie (leur défaite dans l’enclave d’Afrin est encore fraîche dans leur mémoire), soit accepter les conditions proposées par Damas. L’administration américaine confirme ainsi une fois de plus à ses partenaires sa règle d’or : face aux intérêts des USA, tous les partenariats et toutes les alliances sont superflus. »

Un autre facteur, extérieur au théâtre, pourrait se concrétiser et ajouter encore à la situation de désordre qui suivrait le désengagement US. L’idée selon laquelle les troupes US seraient “remplacées” par un contingent de mercenaires privés US a été illustrée d’une façon spectaculaire par une page d’annonce publicitaire, sinistre et spectaculaire ou bien spectaculaire parce que sinistre, toute noire avec ces seuls mots, en blanc : « We Are Coming », et comme signature Blackwater. (La pager a paru dans le magazine Recoil [“Recul”], caractérisant une arme à feu], spécialisé dans les questions d'armes, de mercenaires, etc.) Il s’agit de la fameuse société de services de sécurité fondée par Erik Prince, revendue par lui en 2010 et rebaptisée Akademi ; – et “fameuse” pour ses divers scandales, exactions, assassinats de civils, tortures, corruption, etc. RT-USA développe la nouvelle, nous rappelant que Prince est un “très”-proche de Trump, ce qui pourrait faire avancer les choses, d’autant que le départ de Mattis soulage le paysage d’un adversaire acharné de l’emploi de contractants privés.

« “Avec Mattis parti, il est concevable que Trump réévalue [cette possibilité], a déclaré à RT Michael Maloof, ancien analyste de la sécurité au Pentagone. Maloof a expliqué que la privatisation des guerres américaines restait une question très discutable, et que le ratio “trois contractants militaires privés pour un soldat américain” actuellement établi en Syrie et en Afghanistan “n’a pas donné de résultats très convaincants”. “Erik Prince est très proche de Trump”, a souligné l'analyste, “mais pour être convainquant il devrait proposer une force puissante qui coûterait très cher, et Erik Prince devrait être payé par le gouvernement américain.” »

... Par conséquent, certains pourraient penser que l’accusation extrêmement exotique et spéculative lancée au nom de quelques-uns des amis des USA et de lui-même par le Général Wesley Clark lundi sur CNN (“Et certains de nos amis et alliés au Moyen-Orient se demandent : ‘Erdogan a-t-il fait chanter le président ? Y a-t-il eu un pot de vin ou quelque chose du genre ? Que s’est-il passé ? Pourquoi ce type[le POTUS Trump]aurait-il pris de lui-même une décision pareille ? Alors que toutes les recommandations allaient dans le sens contraire’...”), – on pourrait penser que cette accusation serait reprise avec dividendes et intérêts à propos d’Erik Prince vis-à-vis de Trump si une décision d’emploi de contractants privés était prise... Si “l’Orient est compliqué”, les USA de Trump ne le sont pas moins.

... Ainsi voit-on que la pauvre Syrie n’est pas au bout de ses peines. Magnier nous peint et nous dépeint le paysage, maniant avec brio les lieux, les acteurs, les figurants, et les diverses variantes du script. Son texte du 25 décembre 2018 a comme titre, que nous racourcissons pour des raisons techniques : « Trump ouvre derrière lui une trappe pour la Russie, la Turquie et l’Iran en Syrie ».

dedefensa.org

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Trump laisse un piège derrière lui

L’ordre exécutif prévoyant le retrait de la Syrie a été signé aux USA, ce qui indique que le président Trump est résolu à rappeler les quelques milliers de militaires américains se trouvant en Syrie. Il est bien connu que les troupes régulières sont beaucoup plus vulnérables pendant les opérations de retrait qu’au combat ou lorsqu’elles prennent position. Par conséquent, le retrait annoncé qui, semble-il, ira de l’avant malgré le scepticisme généralisé en Syrie et en Irak, va probablement prendre moins de temps que les cent jours prévus. Le commandement militaire des USA garde les dates secrètes pour éviter les pertes. Bien que le départ des USA soit fort bien accueilli par toutes les parties en Syrie et autour (exception faite des Kurdes), Trump laisse intentionnellement derrière lui une situation très chaotique au Levant, en installant un piège dangereux pour la Russie au premier chef, mais aussi pour l’Iran et la Turquie.  

À en juger par ce que les présidents Trump et Erdogan se sont dit pendant leurs dernières conversations téléphoniques, il y a lieu de croire que l’administration américaine a décidé de laisser la Syrie aux mains de la Turquie. C’est loin d’être innocent. En effet, le Pentagone a délibérément poussé plusieurs milliers de combattants de Daech dans le secteur qu’il contrôle sur la rive orientale de l’Euphrate, face à l’armée syrienne et ses alliés sur le front de Deir Ezzor. Cela signifie qu’en cas de retrait en coordination avec la Turquie, les troupes d’Ankara pourront se déployer dans la province kurdo-arabe d’Hassaké, à partir peut-être de Manbij ou Tal Abiad, sans rencontrer de résistance de la part de Daech tout simplement parce Daech n’a aucune présence dans le secteur. Les deux villes sont à des centaines de kilomètres de la zone contrôlée par Daech le long de l’Euphrate à Deir Ezzor. 

En cas d’une attaque soudaine de la Turquie, les forces kurdes des Unités de protection du peuple YPG (le PKK syrien) devront se précipiter devant les troupes turques en progression pour tenter de les ralentir en attendant l’aide du gouvernement syrien et pour permettre aux civils de quitter la zone vers des secteurs contrôlés par Damas ou de fuir en direction du Kurdistan irakien. Pareil mouvement aurait des conséquences sur la relation turco-russo-syrienne. Moscou a déjà avertila Turquie à propos de cette possible avancée au nord-est de la Syrie. Toute avancée, y compris par les mandataires djihadistes de la Turquie en Syrie qui sont massés à la frontière des provinces contrôlées par les Kurdes, va entraîner un chamboulement dans les relations entre Moscou et Ankara et entre Moscou et Damas. Pareil réalignement ne peut être évité que si le président Erdogan résiste à toute tentative d’invasion et adhère à l’optique de la Russie, qui préfère que le départ des USA soit suivi de discussions à propos de l’avenir de la région.  

D’après des sources bien informées en Syrie, la Turquie songeait déjà à annexer le nord de la Syrie plutôt qu’à l’occuper. Toute occupation du territoire syrien entraînera des complications sur le plan international en l’absence de reconnaissance par les autres pays. Cependant, la situation de la portion Nord de Chypre a appris à la Turquie qu’une annexion peut continuer pendant des décennies, parsemée de quelques réactions sporadiques de la communauté internationale. L’annexion de la Crimée par la Russie pourrait avoir créé un précédent. 

Si Erdogan ne se synchronise pas avec la Russie et l’Iran, le front d’Idlib s’ouvrira. Les prétextes ne manquent pas, puisque les djihadistes n’arrêtent pas de violer le cessez-le-feu convenu à Astana. Une invasion turque amènera l’armée syrienne à attaquer Idlib et sa région rurale sous contrôle djihadiste, ainsi que Daech sur l’Euphrate afin d’obtenir une victoire rapide. 

Tout massacre et toute attaque possible de Daech dans les provinces contrôlées par les Kurdes donnera une légitimité morale rétroactive à l’occupation américaine du territoire syrien ces dernières années. Les experts et les responsables de l’administration américaine diront au monde comment la présence illégale des USA en Syrie a permis de combattre le terrorisme (Daech). 

Les négociations se poursuivent à Damas, où les Kurdes et les représentants du gouvernement s’entendent mieux sur la façon de combattre ensemble Daech une fois que les USA retireront toutes leurs forces, ce qui devrait se faire en moins d’un mois. 

Une coordination est nécessaire pour créer un passage sûr de façon à prendre Daech en tenaille sur plusieurs fronts le long de l’Euphrate avant que le groupe armé ne s’étende dans la vaste région d’Hassaké. Cette bataille décisive pour éliminer la présence de Daech nécessitera le soutien de l’armée de l’air russe, des forces spéciales syriennes, des forces terrestres alliées de l’Iran et du Hezbollah, ce que n’ont pas eu le temps de faire les USA pendant les dernières années de leur occupation de ce même secteur. 

Les YPG devront coopérer avec la Russie après avoir combattu sous le commandement des USA pendant de nombreuses années. Simultanément, d’autres forces syriennes et alliées convergeront vers Idlib afin d’empêcher les djihadistes de tirer avantage de l’opération visant à exterminer Daech pour lancer une attaque. 

Pour la Turquie, toute initiative unilatérale de pénétration en Syrie sans coordination avec la Russie n’est pas vraiment à son avantage. Le retrait des USA ne permettra pas à la Turquie d’atteindre Daech ou les riches gisements pétrolifères et gaziers de Deir Ezzor, dont ceux d’al-Omar et de Conoco. Ces gisements seront visés et pris par les forces du gouvernement syrien et ses alliés seulement une fois que les USA auront retiré leurs forces. En février dernier, Damas a ordonné à ses troupes de traverser l’Euphrate dans l’espoir d’attaquer Daech et de prendre le contrôle des champs pétrolifères et gaziers. Elles ont alors subi une attaque de la coalition des USA, ce qui a coûté la vie à des centaines de Syriens et de Russes, des contractants du groupe Wagner.

La capacité au combat des Turcs n’a pas été vraiment impressionnante lorsqu’ils ont été confrontés à Daech dans différentes régions, dont Jarablous, Al Rai et Dabiq en 2016. Les forces d’Ankara ont pu contrôler ces villes seulement après avoir conclu un accord avec Daech, qui avait réussi à absorber la première vague d’attaque et à infliger des pertes sévères aux forces turques durant les premières semaines. Daech ne s’est retiré qu’une fois la bataille perdue et après avoir subi une attaque de revers.

Il est probable que ni l’armée turque et ses alliés, pas plus que les YPG kurdes, sont capables de défaire Daech à eux seuls. L’armée syrienne, par contre, avec l’aide de ses alliés et des Russes, a expulsé  Daech de nombreuses positions sur le territoire syrien dont Palmyre, Suweida et les campagnes environnantes, en menant à la fois une guerre urbaine et une guerre de terrain.

Une chose certaine est que les Kurdes ont tout à perdre de la décision de Trump de retirer ses troupes qui est destinée, comme il l’indique un peu plus chaque jour, à mettre fin à son occupation du Nord-Est de la Syrie en faveur de la Turquie. Les Kurdes ont grandement profité de la présence des USA, en croyant qu’elle ne cesserait pas. Aujourd’hui, à moins de céder à des tendances suicidaires, ils n’ont guère de choix comme leur décision à propos d’Afrin le laisse penser.

Le retrait rapide des USA devrait créer et pourrait même viser à créer, une confusion initiale dans le triangle Turquie-Syrie-Irak au cours des premiers mois. Daech, la Turquie et Al-Qaeda pourraient en tirer parti, dans l’espoir de retourner la situation à leur avantage. Il n’empêche que ce retrait sera sans doute une bénédiction à long terme pour le gouvernement syrien, dont les représentants ne s’attendaient aucunement à pareil résultat. L’administration américaine est une source continuelle de chaos au Levant, surtout pour l’Axe de la résistance. Elle protège Al-Qaeda (à Idlib) et Daech (dans le secteur d’où Trump a l’intention de se retirer) en Syrie, et en Irak. Le départ des troupes américaines est le signe que les USA commencent à accepter le fait que son hégémonie unilatérale a pris fin. La Russie fait des progrès tandis que les USA reculent au Moyen-Orient. 

Elijah J. Magnier

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