BHO et la NSA : le New York Times persiste et signe

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BHO et la NSA : le New York Times persiste et signe

L’une des réactions les plus significatives au discours d’Obama concernant la NSA (voir le 18 janvier 2014) est celle du New York Times. On l’attendait d’autant plus que le NYT avait pris une position retentissante en faveur de Snowden au début de l’année (voir le 18 janvier 2014), et c’était là l’occasion de juger s’il s’agissait d’un feu de paille ou de quelque chose de plus profond affectant la crise de la NSA dans son entièreté. On devrait pencher pour le deuxième terme de l’alternative.

Le NYT convoque à nouveau son Editorial Board pour un édito inhabituellement long et circonstancié (le 18 janvier 2014). Malgré le ton qu’on imagine avant même de lire mesuré, un rien pompeux, attentif à maintenir au moins l’apparence de l’objectivité du “journal de référence du monde entier”, le verdict est néanmoins clair : le NYT persiste et signe. L’édito n’oublie pas les affirmations initiales de BHO, en juin 2013 ( «President Obama defended the data sweep and said the American people should feel comfortable with its collection») et les juge erronées («Mr. Obama gave a speech that was in large part an admission that he had been wrong»), – nous dirions “mensongères” mais nous sommes pas le NYT. Il relève que le président reconnaît que les libertés civiles, qui sont ici absolument en cause, dépendent strictement de la contrainte des lois et non de l’amabilité des bonnes intentions («“Our system of government is built on the premise that our liberty cannot depend on the good intentions of those in power,” Mr. Obama said in a speech at the Justice Department. “It depends on the law to constrain those in power”») .... Et il déduit du discours ce constat qui vaut conclusion du cas à ce point : «But even as Mr. Obama spoke eloquently of the need to balance the nation’s security with personal privacy and civil liberties, many of his reforms were frustratingly short on specifics and vague on implementation.»

On le dit et le redit ici : cette prise de position de NYT, qui vaut confirmation, est une indication extrêmement puissante que la crise Snowden/NSA est devenue une crise interne du Système qui déchire l’establishment washingtonien. Rien que pour cela, le discours d’Obama est d’une grande importance. C’est bien une nouvelle indication que la crise dans sa nouvelle phase (voir le 19 décembre 2013) est désormais, nationale aux USA, substantielle au Système, – bref, une “crise haute”, sinon la crise haute du Système.


Mis en ligne le 20 janvier 2014 à 04H55

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