La question de la consommation de l’énergie face à l’irrésistible alerte du global warming

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Pendant deux jours (les 20 et 21 novembre), la Commission européenne a animé à Bruxelles une énorme conférence globale sur la question de l’énergie. L’intitulé de l’événement ne laissait place à aucun doute : «Towards an EU external energy policy to ensure a high level of supply security».

Il n’était donc question que de l’énergie, de l’approvisionnement en énergie, par conséquent de la consommation de l’énergie à l’heure de l’expansion phénoménale de l’activité économique dans les pays “émergents”, dans le contexte de la globalisation. On pouvait s’étonner que le thème n’ait pas été complété par une interrogation sur la face sombre de cet aspect des choses : la consommation effrénée d’énergie alimentant évidemment l’émission de gaz favorisant le réchauffement climatique, et aggravant la crise climatique en plein développement.

Ce fut un événement à mesure : des personnalités à la tonne (plus de 50 intervenants, avec Barroso, Solana, des Commissaires de la Commission, des myriades de ministres, quelques grands patrons du domaine). Ce fut aussi un événement à surprise. Bien que le sujet fût ce qu’on a vu et bien qu’il manquât le complément fondamental qu’on a dit, la plupart des orateurs évoquèrent spontanément et de façon appuyée la crise climatique comme cet immense danger qui menace la planète. Barroso eut même l’esprit d’annoncer que la Commission devrait engager le fameux Nicolas Hulot, le présentateur de l’émission de télévision Hushuaïa devenu fameux pour son engagement dans la défense de l’environnement, dans la croisade pour lutter contre la crise climatique. A défaut d’être un éventuel président français, Hulot pourrait devenir un Al Gore (post-vice-présidentiel) européen.

Ainsi eut-on deux conférences en une, au travers de la plupart des interventions : d’un côté, la question de la sécurité des approvisionnements en énergie et de la consommation de l’énergie ; de l’autre, la question de la crise climatique. Le problème, peu soulevé sinon ignoré, est la contradiction entre les deux. L’approvisionnement c’est la consommation, donc l’aggravation de la crise ; et il faut lutter contre la crise par ailleurs. Bien peu se risquent à confronter ces deux termes.

En attendant, risquons une hypothèse. Cette apparition inattendue, — qui est certes une excellente chose, — de l’alerte à la crise climatique dans la sphère publique de la “communauté internationale” (sauf les USA) nous paraît être l’effet du lancement public du “rapport Stern”. (Il est à noter que la première émission télévisée filmant en direct un conseil des ministres français, — en l’occurrence un conseil restreint, — nous avait permis de voir et d’entendre le Premier ministre de Villepin et sa poignée de ministres discuter du même rapport Stern.)


Mis en ligne le 22 novembre 2006 à 13H18