Suffit-il de marcher sur l’eau ?

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Suffit-il de marcher sur l’eau ?

5 octobre 2012 – Nous prenons le train en marche… Nous l’avouons, nous n’avons accordé aucune attention aux premières péripéties de cette campagne présidentielles de la “première démocratie du monde”, ou de l’“hyperdémocratie”. Deux raisons à cela : 1). Dans l’état actuel des choses, ou plutôt de la narrative du domaine, rien d’un quelconque intérêt ne peut surgir de cette bouillie pour les chats que s’est révélée être la démocratie-Système. (Cette révélation est sans doute la seule vérité de la narrative, nous montrant effectivement ce qu’est en vérité la démocratie.) 2) L’élimination brutale et grossière de Ron Paul a absolument châtré cette campagne de toute vérité possible, qui apparaîtrait par inadvertance, – sauf, bien entendu, la confirmation de ce qu’est en vérité la démocratie, ou démocratie-Système. Soudain, voilà que nous nous apercevons de notre erreur : quelque chose de vrai a pourtant surgi. Elle concerne le président, le BHO qui marche sur l’eau… Face à Romney, à l’élégante transparence mormone, à la discrète inexistence, BHO semblait ne pas devoir faire un pli. Surprise, surprise…

Notre presse-Système s’en émeut. Tout le monde sait à peu près ce dont il s’agit, mais on peut tout de même le rappeler pour simplement bien marquer le domaine du débat. En fait de presse-Système, The Independent, qui est désormais parfaitement rentré dans le rang, fait l’affaire. Le 5 octobre 2012, Rupert Cornwell s’interroge : «What happened? How was a President of such uplifting image and such a way with words given such a drubbing by a man reckoned by even his own supporters to be a poor campaigner, especially when it came to connecting with ordinary people?»

En d’autres mots, BHO a été mauvais comme un cochon face à l’autre. Tout le monde s’en émeut. BHO a été “complaisant”, – complacency en langage-Système, ce qui signifierait plus précisément “complaisant avec lui-même”, – c’est-à-dire arrogant et satisfait de lui-même ; professoral et discrètement pompeux, c’est-à-dire méprisant pour son adversaire (ce qui se comprend, sinon se défend vu l’état de Romney, mais ne plaît guère aux commentateurs-Système et aux militants de base qui croit à la démocratie-Système)… Bref, lisons quelques paragraphes de Rupert Cornwell.

«… Barack Obama was listless and lacklustre, unwilling for whatever reason to take the battle to Mitt Romney. Maybe he considered it un-presidential. Maybe he simply wasn't in the mood.

»He made no howlers to be sure, in a contest notably short of memorable lines. But he let Mr Romney, in debating terms, get away with murder. He didn't press him on specifics. He didn't mention the famous 47 per cent of Americans who, his opponent said, consider themselves “victims”. He didn't mention Bain Capital, 14 per cent tax rates, Cayman Islands investments or the other “B-Word”, as in George W Bush. Mr Obama delivered a rambling lecture. “Let's talk about taxes because I think it's instructive…,” he droned at one point. Mr Romney was often mendacious, but pithier and more pointed. […]

»…Like any president, Mr Obama has spent his last four years giving speeches, holding rallies and generally having people jump at his every command. But the stage in Denver featured no re-assuring presidential seal, reminding Mr Romney and all America who was boss. On Wednesday evening, Mr Romney was an equal, and gave at least as good as he got. “Probably no-one's talked to [Mr Obama] like that since he won the White House,” one observer noted. […] The President “wanted to have a conversation”, said James Carville, a key operative in Bill Clinton's winning team in 1992. But it takes two people to have a conversation. Mitt Romney came in with a chainsaw.” Coming from one of the most ruthless Democratic chain-saw wielders of recent times, that was praise indeed for the Republican.

»More worryingly perhaps for his supporters, Mr Obama's limp performance fitted into a pattern. He is prisoner of his reputation as an inspirational orator. In fact, his manner is that of the professor, the careful observer, the lucid synthesizer, driven by logic rather than passion. The danger though is that detachment becomes drift.»

Que se passe-t-il ? Tout est-il perdu ? Jamais rien n’est tout à fait perdu en Amérique, la terre des pauvres et de toutes les opportunités. Simplement, la chose est devenue difficile, et Obama, qui était avant-hier dans un fauteuil, se trouve aujourd’hui dans un siège éjectable qu’il faut manipuler avec précaution (un philosophe-Système, de CNN, nous dit tout  : «As David Gergen, CNN analyst and veteran of Republican and Democratic White Houses, put it: “We’ve got a horse race.”»)

Cela n’est pas un problème indifférent (nous voulons dire : le caractère de BHO, pas l’élection, certes). C’est un problème récurrent, qui plus est, qui existe depuis qu’Obama existe en tant que BHO, celui-qui-marche-sur-l’eau. Dès les premières péripéties de la campagne présidentielle de 2008, le caractère, surtout la psychologie très spécifique d’Obama avaient été mis en évidence. Une péripétie très précise à cet égard nous avait conduit, dans ces temps où nous envisagions la possibilité que cet homme put tenir ce qu’il semblait promettre par instant, à évoquer et à préciser pour la première fois l’hypothèse d’un “American Gorbatchev”. (Voir nos deux textes du 19 avril 2008 et du 28 avril 2008 où, effectivement pour la première fois nous citions, pour notre compte, l’expression d’“American Gorbatchev”. Le 12 mai 2008, nous publiions un texte sur Gorbatchev, explicitant ce que nous entendions par cette expression : un homme capable, par une sorte de “coup d’État” intérieur, au cœur de l’appareil du Système et de la bureaucratie, de provoquer des changements considérables et révolutionnaires.) Le 28 janvier 2009, peu après la prise de fonction du nouveau président, nous signalions un événement qui pouvait laisser envisager une évolution de cette sorte. Tout ne semblait pas encore tout à fait perdu. Nous écrivions :

«Il s’agit là encore d’une “situation” de la psychologie, pas des traits psychologiques d’un véritable caractère. Il y a également qu’Obama pourrait effectivement être un de ces caractères, ce qui correspond aux remarques souvent entendues sur son comportement psychologique, son détachement, une certaine froideur ou un certain calme distancié («He seems sometimes to be looking at the election from the outside. He sometimes seems to be standing back and marking his nation like an independent assessor….», écrivait Daniel Finkelstein dans le Times du 16 avril 2008). Cet aspect du caractère renforcerait sa “situation” ou, plutôt, expliquerait qu’il continue à montrer de la réticence à s’intégrer complètement dans les rets du système, et qu’il entend lutter pour préserver son autonomie à cet égard.

»On peut effectivement considérer de ce point de vue les circonstances de l’interview avec Hisham Melhem, sur un sujet si explosif, dans des conditions qu’Obama a lui-même suscitées et contrôlées, pour établir qu’il s’agit d’une certaine façon, d’une confirmation de la psychologie très particulière d’Obama. Les implications, si l’hypothèse se confirme, sont considérables. Elles suggèrent que le caractère d’Obama est suffisamment affirmé pour le faire intervenir dans des circonstances politiques d’une particulière importance. Elles suggèrent que, dans des circonstances politiques très inattendues, très tendues, Obama pourrait avoir des réactions très surprenantes, sortant du moule conformiste où l’appareil du système cherche et cherchera à l’enfermer. On comprend l’importance de la chose en observant que c’est la clef du débat autour de l’hypothèse plus générale d’un Obama apprécié comme un possible “American Gorbatchev”. L’on comprend également que “les circonstances politiques très inattendues, très tendues” auxquelles nous nous référons sont extrêmement possibles dans les mois qui viennent, voire tout au long de son mandat, dans l’atmosphère de crise systémique qui règne aujourd’hui à Washington.»

…Mais il n’en fut rien, nous voulons dire, – quant à cet “American Gorbatchev” dont nous avons tant parlé durant toute une époque. En réalité, c’est d’un “traître” dont certains parlent aujourd’hui, notamment certains Africains-Américains parlant de leur “ex-brother” Barack. (Lire ce qu’en dit Cornel West, le 21 mai 2011. On a rarement lu une attaque d’une telle virulence, tant il est vrai que, par certains côtés qui sont certainement les plus convaincants, seuls les blacks US peuvent exactement apprécier la mal que leur a fait ce premier président africain-américain.)

A côté de nos illusions enfuies concernant l’“American Gorbatchev” qu’il ne fut jamais, ce problème du caractère, de la psychologie de BHO demeure. Même ceux de “l’autre côté”, ceux du Système, s’en avisent avec une réelle préoccupation. BHO est-il un animal à sang-froid ? Éprouve–t-il quelque sentiment que ce soit ? Par exemple, cet article de Toby Harnden, du Daily Telegraph, du 7 novembre 2009, rendait compte de la préoccupation en question.

«Barack Obama's reaction to bad news is to play it so cool that Americans yearn for a bit more drama - and some even for his predecessor… […] During the election campaign, Barack Obama's cool detachment was a winning quality, the “No Drama Obama” a welcome contrast with the “Mr Angry” John McCain, never mind the hot-headed “I'm the decider” President George W Bush. A year into his presidency, however, Mr Obama seems a curiously bloodless president. If he experiences passion, he seldom shows it. It is often anyone's guess as to whether an event or issue truly moves him.

D’autres allèrent plus loin encore dans l’explication, comme il importait parce que cette absence de signe d’émotion n’est pas en soi un signe inquiétant, et il pourrait même s’agir du contraire. Il y avait donc une appréciation incomplète du cas, pour rendre compte d’une façon satisfaisante du malaise qui touchait à cette époque (fin 2009) le public et les commentateurs, et le Système lui-même après tout. (Comme le reste, le Système entend que ceux à qui il fournit des privilèges remarquables assurent bien la mission pour laquelle on les choisit.) Drew Westen, un professeur de psychologie et de psychiatrie, de ces domaines qui semblaient à la fois bien à leur place et peu encourageants pour juger de la psychologie du président, porta une attaque vigoureuse contre Obama en proposant la question principale : cet homme croit-il à quelque chose ? Quelle conviction l’habite, s’il y a effectivement un locataire chez BHO ? (Dans Huffington.post, le 20 décembre 2009.)

«To be honest, I don't know what the president believes on anything, and I'm not alone among American voters… […] People in the center will follow if you speak to their values, address their ambivalence (because by definition, on a wide range of issues, they're torn between the right and left), and act on what you believe. FDR did it. LBJ did it. Reagan did it. Even George W. Bush did it, although I wish he hadn't.

»But you have to believe something.

»I don't honestly know what this president believes…»

Si l ‘on veut, c’est une autre facette du même problème qui est apparu lors du débat contre Romney. Au cours de ce débat, Obama ne s’est attaché à rien précisément (au sens d’un attachement du caractère saisi par une conviction, par l’essence de cette conviction). Il a parlé en président, se contentant de débiter des affirmations qui devaient être acceptées nécessairement du fait de sa fonction, faisant la leçon, introduisant des notations personnelles correspondant à son rôle, sans avoir à s’en justifier ni justifier de la moindre logique de transition. BHO est donc apparu complètement détaché, cela correspondant bien à celui qui ne s’attache à rien. D’une certaine façon, il montrait et montre le double handicapant de ce qu’il avait montré durant sa campagne de 2008… De même qu' il s’était montré à son avantage durant cette campagne, parce que semblant ne s’attacher à rien des grandes affaires du Système et ne risquant aucune compromission à cet égard, il pouvait d’autant mieux convaincre ses auditeurs qu’il allait apporter de grands changements (“Yes, we can”), jusqu’à provoquer une vive passion chez eux, cette passion due à leur attente de ce grand changement ; de même, aujourd’hui, il montre le même détachement des “grandes affaires du Système” alors qu’il en est le représentant officiel, le plus élevé, le plus chargé de légitimité d’apparence, et du coup ce qui l’élevait le discrédite…

L’immanence est plus “tendance” que la transcendance

…Du coup, par l’occasion de cette première sortie électorale ratée, Barack Obama a mis sur la table les grands enjeux de la campagne électorale américaniste qui est par ailleurs sans le moindre intérêt. Nous voulons dire que cette absence d’intérêt concerne les affaires politiques et même métahistoriques, qui ne changeront aucunement du fait de la campagne, quel que soit le président qui en sortira, parce que le Système est fermement en contrôle des affaires politiques officielles et permises pendant la campagne. Les grands enjeux de cette campagne électorale sont d’un autre ordre, de l’ordre du symbolique et de l’ordre de la communication devenue productrice de narrative sans nombre et sans fin. Il s’agit de voir, d’abord et pour ouvrir le débat, que le président Obama n’est rien de moins qu’un président métaphysique.

Si Barack Hussein Obama (mettons-lui son deuxième prénom, pour animer le propos) marche sur l’eau, ce que nous devons croire absolument, il le doit à Lui-même et nullement au Très-Haut, – confirmant en cela les grands thèmes de nos conceptions sécularistes, de l’individualisme au sapiens centre du monde, à la modernité triomphante. Ainsi le croient nombre de ses admirateurs, de Daniel Cohn-Bendit à Laurence Ferrari pour pendre des invités du Grand Journal qui purent récemment exprimer leur admiration pour Lui, et tous membres éminents du parti des salonards. Le président est un Président Éminemment Immanent (BHO–PEI ?), mais il est aussi métaphysique, et il est donc métaphysique grâce à son immanence. BHO est le premier président africain-américain, et il représente par conséquent l’accomplissement d’une dimension majeure de la narrative à prétention métaphysique mise en scène et mise en images par le Système. Cette métaphysique mise en place dans un Système nécessairement bâti sur la négation de la métaphysique, puisque Système issu du “déchaînement de la Matière”, est de cet ordre qui élève nos “valeurs” au plus haut de la foi libérale et humaniste.

On a vu à plus d’une reprise que l’événement central de cette métaphysique (métaphysique-simulacre en vérité) est l’Holocauste, mais non l’Holocauste dans son horreur historique, tel qu’il fut, mais de façon fort différente, plutôt Holocauste dans sa représentation symbolique et, justement, métaphysique. (Voir le 1er octobre 2012, pour le plus récent de nos textes à ce propos.) Dans cette narrative, BHO, comme premier président africain-américain, non des USA mais plutôt de l’American Dream, a une place essentielle, comme pas loin d’être membre à part entière d’une Sainte Trinité postmoderniste. (Inutile de s’attarder aux réalités, au reste, aux enseignements de l’histoire récente, par exemple de réduire l’exceptionnalité de l’événement BHO par le rappel qu’après tout, en 1962, contre de Gaulle dans la querelle de l’élection du président au suffrage universel direct, et donc comme son successeur intérimaire si de Gaulle avait perdu son référendum et avait démissionné, nous avions Gaston Monnerville, président du Sénat ; Monnerville, petit-fils d’esclave de la Martinique, et donc pas moins black métissé que BHO, alors que BHO n’était pas encore né, ni les USA émancipés.)

Ainsi donc, BHO, homme volontairement sans conviction, ou qui s’est volontairement privé de toute conviction pour être mieux au cœur du Système, figure-t-il comme artefact métaphysique dans le temple du parti des salonards. Son caractère si complètement détaché, si autonome, fait partie de son parti-pris d’immanence figuré par sa nonchalance, comme nous recommandent les modernistes et les matérialistes, pour opposer leur veto à ceux qui seraient tentés de se référer à quelque chose qui ressemblerait à la transcendance. BHO s’est donc présenté dans cette campagne électorale, nécessairement comme le président-idole, le président qui fait partie de la Sainte Trinité. Il n’a pas besoin d’argumenter ni de parler des grandes crises de ce monde qui constituent l’ordinaire de nos affaires, sinon d’une façon professorale pour nous enseigner le fondement de la pensée-Système dont il est le dépositaire. (L’apprenti-Prophète de 2008 a cédé la place au jeune-Patriarche déjà installé dans l’Olympe.) Le sourire éclatant, l’allure immensément cool, il ne porte aucun des fardeaux sous lequel on s’attendrait à le voir plier ou à l’écouter s’en expliquer avec véhémence, – lui, l’homme qui a couvert Wall Street des faux talbins des Quantitative Easing de “Ben l’hélicoptère”, qui a mis en place la campagne globalisée d’assassinats par drone et ainsi de suite, et l’on en passe tant... Il n’a qu’à paraître et nous entretenir du tout-venant, de son anniversaire de mariage avec Michelle, comme il fit à Denver, en ouverture de son débat contre le transparent Romney. Ainsi est-il parfaitement le président-Système et la fureur du Système, après sa contre-performance de Denver, est à la mesure de sa position dans le Système. BHO peut et doit jouer au président-Système, mais ne pas trop s’y croire, et tenir ce qu’il est forcé de promettre au Système ; il a intérêt à très vite comprendre qu’une telle position au cœur du Système, cela se mérite.

Cela écrit conformément à la liturgie du Système, et attentif également aux couacs qui s’y peuvent glisser, loin de nous l’idée de dénier son intelligence à Obama. Bien au contraire, nous lui en accordons beaucoup, et certainement dans une mesure d’une vaste supériorité sur son adversaire Romney. (Nous ignorons, quant à nous, s’il faut se réjouir particulièrement qu’un président US soit africain-américain ; mais au vu de ce que l’homme blanc a à lui opposer et à nous proposer comme alternative, le Mitt Romney, cela laisse à penser, et l’on en mesure encore mieux l’intelligence de BHO. Mais arrêtons là car l’on sait bien que ce n’est pas ce qui est en jeu, cette affaire de couleurs et de pseudo-débat sur la situation du racisme, comme une poussière avec laquelle notre intelligentsia peut jouer en bonne intelligence, puisqu’il est question du Système et que le Système c'est l'essentiel devant lequel tout le reste s'efface.)

Alors, justement, le sentiment est-il aussi celui d’une certaine tristesse devant ce qui finit par s’imposer comme un singulier gâchis. Cette vaste intelligence qu’on ne peut que lui reconnaître n’a servi à BHO qu’à se corrompre lui-même, constamment, à cet égard parfaitement au service du Système. De ce point de vue, Obama a été complètement faussaire avec lui-même, il s’est subverti lui-même, il a été un complot contre lui-même avant de devenir le figurant hypothétique de nombre d’autres complots imaginés à l’occasion de ses diverses turpitudes de président. Il s’est trompé lui-même au pire de tous les propos, nous dirions, et cette fois sans galvauder le terme, il s’est trompé lui-même du point de vue métaphysique. Sa vaste intelligence ne lui a servi qu’à se rapprocher encore plus du Mal, à réduire à presque rien cette affreuse “proximité du Mal” qui caractérise le Système. Barack Obama, s’il n’est un homme tragique, est certainement une tragédie par le fait de lui-même, de son action faussaire pour lui-même, c’est-à-dire contre lui-même.

Ainsi verrions-nous son drame par le fait que rarement homme si intelligent ne mit autant d’intelligence à parfaitement se fondre dans son rôle d’utilité du Système, s’en tenant, si l’on veut, pour satisfaire l’incertaine chronique d’une époque d’infortune, à la tonalité de sa peau, mais dans une mesure qui indispose les hommes blancs et met les blacks les plus dignes d’une conscience de black dans une très grande colère (voir Cornel West contre le traître, ex-brother Barack). A défaut de donner notre pronostic sur la prochaine élection présidentielle des USA, nous nous permettrons de désigner Barack Hussein Obama comme un docteur Faust qui a pris le déguisement d’un Prométhée postmoderne. Ainsi pourrons-nous continuer à croire, au moins pendant quelques mois, que l’immanence nous suffit à faire bon marché de nos soupçons et que Barack Obama marche bien sur l’eau, – cela, avant de découvrir que c’est à marée extrêmement basse.


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