Le système de la communication militaire US est “indéfendable”

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Cette affirmation est d’un expert en la matière, en fait elle est de l’homme qui, à l’intérieur du système de l’américanisme en tant que branche principale du Système, est chargé de défendre le système de la communication de l’appareil militariste US. Il s’agit du général Keith Alexander, directeur de la National Security Agency (NSA) et chef du nouveau commandement US de cyberguerre, le U.S. Cyber Command.

C’est Danger Room qui a recueilli les déclarations d’Alexander, qui sont reproduites sur le site, le 12 janvier 2012.

«Gen. Keith Alexander, head of both the secretive National Security Agency and the military’s new U.S. Cyber Command, has tens of thousands of hackers, cryptologists, and system administrators serving under him. But at the moment, their ability to protect the Defense Department’s information infrastructure — let alone the broader civilian internet — is limited. The Pentagon’s patchwork quilt of 15,000 different networks is too haphazard to safeguard. […] “15,000 enclaves: You can’t see ‘em all. You cannot defend them all,” Alexander told an FBI-sponsored gathering of law enforcement and cybersecurity professionals at New York’s Fordham University. “You’ve got to have an infrastructure that is defensible.”

»Cybersecurity has become a top priority in the Pentagon — one of the few areas of the Defense Department set to increase during a time of budget cutbacks. For Alexander, one of the top cybersecurity priorities is to drastically consolidate the number of military networks, data centers, and help desks into a more manageable number — 3,000, instead of 15,000. Meanwhile, he wants the Defense Department to move towards cloud computing, which he contends is both cheaper and easier to protect. “We know where we are today is not defensible,” he said. “We are pushing very hard for both the Defense Department and the intelligence community to move down this road. The National Security Agency’s going there first. We’re doing this first to show – if it’s good for us, it’ll be good for others.”»

La suite du texte détaille divers plans du général Alexander pour passer d’une situation où le système de la communication US est indéfendable à une situation où il le serait. Il s’agit de réduire le nombre de réseaux spécifiques au système militariste du système de l’américanisme qu’il faut protéger, et la façon d’y arriver, et l’espérance de la NSA d’obtenir un résultat acceptable pour 2016. (On voit que la réduction de 15.000 à 3.000 réseaux serait une mesure acceptable pour ce délai, selon Alexander.) L’alarme est donc sonnée, le plan est en train d’être tracé.

Il reste qu’on peut entretenir des doutes considérables sur sa réussite. Alexander précise qu’il a déjà commencé sa réforme à la NSA, en passant de 900 à 450 réseaux, avec le but d’arriver à 20 ; la reforme est donc en cours et elle donne des résultats, proclame Alexander, qui prêche en l’occurrence pour sa paroisse (la NSA), en ayant dans ce cas pour but de démontrer la vertu de sa gestion et celle de l’agence qu’il dirige. Rien que ces seules circonstances pour la NSA nous feraient émettre un doute sur la situation en cours d’amélioration telle qu’Alexander la présente ; par conséquent, nous nous permettrons de douter de son succès, et, par conséquent, du succès des projets de faire passer le nombre de réseaux des différents services du système militariste de 15.000 à 3.000 en quatre ans.

La bureaucratie est un monstre complexe, et l’utilisation extensive et selon un rythme exponentiel du système de la communication, essentiellement depuis les années 1990, ne le rend pas moins complexe ; on comprend que c’est exactement le contraire, d’une façon monstrueuse et sur un rythme démentiel. Au départ, lorsque ce qu’on a coutume de nommer “la révolution de la communication” a commencé, il était évident qu’on se trouvait devant une formule mariant idéalement l’autonomie de chacun et la centralisation du tout. Les deux situations étaient nécessaires, pour permettre une exploitation maximale de la communication en élargissant les capacités d’initiative des forces et de toutes les ressources tout en conservant un contrôle sur l’ensemble. Bien entendu, comme toujours avec la bureaucratie, plus ce type d’évolution se développe, plus les besoins augmentent, les services se multipliant et réclamant chacun leur autonomie, d’autant plus aisément qu’en théorie la centralisation est assurée. Renverser un tel mouvement semble une gageure insurmontable, de la sorte d’une ambition de rendre soudain le programme JSF rentable, dans les temps et capable de remplir les missions pour lesquelles il a été développé.

Selon notre appréciation plutôt intuitive des choses, il suffit d’attendre le prochain ratage ou la prochaine erreur de la NSA pour voir remettre en cause la réforme du général Alexander, ou bien découvrir sa fausseté, et voir dans tous les cas le réflexe de sécurité nationale conduire à réclamer l’ouverture de nouveaux réseaux, notamment des réseaux de protection et de sécurisation, renversant le sens de la reforme vers la prolifération. Il en sera de même pour tous les cas, tous les services, et ainsi de suite. Au reste, cette hypothèse n’en est pas une puisqu’un exemple fameux existe déjà et montre ce processus. Des sources de l’USAF ont déjà précisé qu’à la suite de la capture du RQ-170 par les Iraniens, à partir de ce qui serait, selon les dernières informations, un site de cyberguerre russo-iranien installé en Syrie, de nouveaux réseaux communication et de cyberguerre ont été créés au sein du commandement général de l’USAF et, en dessous, au sein de commandements locaux de cyberguerre de l’USAF. Chaque événement de cette sorte, – et il y en a constamment, des vrais et des supposés, et il y en aura de plus en plus, – amène et amènera la création de nouveaux réseaux. Le programme de réforme du général d’Alexander se heurte à la tendance habituelle de la bureaucratie du Pentagone, qui pourrait être nommé “tonneau des Danaïdes”. Il est de fait indiscutable et irréformable qu’une situation du type “tonneau des Danaïdes” est évidemment “indéfendable”. Il est de fait indiscutable et irréformable que la continuelle montée en surpuissance du Système alimente à mesure sa continuelle chute dans l’autodestruction.


Mis en ligne le 16 janvier 2012 à 07H26

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