dedefensa.org et “Sorcha Féal”...

Bloc-Notes

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 1006

dedefensa.org et “Sorcha Féal”...

Un lecteur (monsieur Jean-Jacques Hector) nous pose, sous le titre «Eclaircissement» une question, – justifiée, à notre sens, dans son désir d’information, – dans le Forum (le 12 octobre 2013) du texte du 11 octobre 2013. Voici la teneur du message :

«“Admiral Giardina and General Carey, this report says, were ousted by Obama due to their being the officers responsible for leaking the information about this impending nuclear attack on Charleston to Generals Gurganus and Sturdevant, who in turn began leaking this information to various global intelligence sources, including Infowars.com and France’s highly respected dedefensa.org.”

»Ceci est extrait du site de Sorcha Féal [Faal en fait, mais rien de grave]. Est-il vrai que vous avez été informé ?»

Le texte en question, du site WhatDoesItMean, est du 12 octobre 2013. Notre réponse est complètement et sans réserve négative, et également sans indignation ni préoccupation particulières, sans élaboration ni interprétation d’aucune sorte, – bref, comme un simple fait. Pour autant, le cas n’est pas indifférent et mérite un développement.

Le texte porte sur l’événement extraordinaire du limogeage de deux chefs militaires faisant partie de la chaîne de commandement du Strategic Command, l’amiral Giardina, adjoint au chef du Strategic Command, et le général Carey de l’USAF, commandant la 20th Air Force qui a la charge des missiles balistiques intercontinentaux terrestres (ICBM), l’une des trois composantes de la force nucléaire stratégique des USA. Les motifs de leur limogeage sont qualifiés de “pathétique” dans le texte de WhatDoestItMean, et il faut reconnaître qu’ils peuvent effectivement le paraître, ou bien ils excipent d’un comportement à la fois ridicule et extraordinairement dangereux de ces chefs en charge de forces si puissantes. Par ailleurs, effectivement, le site Infowars.com a publié un nombre impressionnant d’informations et d’interprétations sur une affaire mystérieuse de transfert d’armes nucléaires, de déclarations étonnantes dans ce domaine (celle du sénateur Graham), enfin jusqu’au limogeage des deux chefs. (Voir notamment le 11 octobre 2013 et le 12 octobre 2013, avec divers articles précédents sur le sujet.) Par contre, certes, dedefensa.org n’a rien publié sur ce cas, qui n’est certainement pas inintéressant, – n’ayant comme explication à cet égard, sinon une excuse, d’avoir une charge importante de travail et de devoir choisir les sujets principaux à suivre. D’une façon plus générale, nous n’avons abordé le thème d’une situation exceptionnelle spécifique aux USA (l’hypotèse de la “loi martiale” en l’occurrence) qu’une seule fois d’une façon précise dans la séquence actuelle (voir le 11 octobre 2013, dont le lien assure la citation de dedefensa.org par Sorcha Féal). Ce thème est abordé d’une façon très ouverte en ce moment aux USA, et très dernièrement encore, comme le précise d’ailleurs le texte de WhatDoesItMean, par l’ancien député et ancien candidat à la présidence Ron Paul (voir infowars.com le 12 octobre 2013). Bref, si la référence que fait WhatDoesItMean d'Infowars.com comme hypothétique récipiendaire d’informations exclusives des militaires s’explique évidemment, elle s’explique moins dans notre cas ; mais puisque nous sommes “higly-respected”...

Pour en juger un peu plus à propos, aussi bien de notre position et de ce que nous pensons de l’activité de WhatDoesItMean qui joue évidemment son rôle dans la citation de dedefensa.org dont il est question, on se reportera à nos textes du 27 février 2013 ou du 11 mai 2013. Mais c’est certainement dans celui du 15 juillet 2013 qu’on trouve l’interprétation la plus explicite. Ce texte, concernant Poutine et Snowden, constitue à notre estime le cas le plus sérieux sans aucun doute puisqu’il y a eu des recoupements précis et complètement indépendants de sources telle que Glenn Greenwald qui ont suivi. A cette occasion, dans le cadre de l’affaire traité (Snowden-Greenwald à la lumière de déclarations de Poutine), nous avons développé une appréciation hypothétique ...

«Ici intervient un facteur exotique qui doit être mentionné. On connaît notre fréquentation épisodique et fort suspecte du site WhatDoesItMeans, d’un ou d’une nommé(e) Sorcha Faal (mais aussi, d’une nommée Sister Clara). Nous avons donné à l’une (voir le 27 février 2012) ou l’autre (voir le 11 mai 2012) occasion notre analyse de ce que nous jugions de ce site. A boire (énormément) et à manger (juste de quoi parfois picorer).

»D’autre part, si l’on accepte l’interprétation de certains, en assez grand nombre, selon lesquels WhatDoesItMeans est un site de désinformation manipulée plus ou moins indirectement par le FSB russe, nous pourrions accepter l’hypothèse de la nationalité mais nous renverserions complètement la fonction. La définition de “désinformation” est un “mélange d'informations réelles et fausses, destiné à tromper”. Il ne s’agirait alors pas, principalement dans le chef de ce site, d’une désinformation négative (la matière de WhatDoesItMeans est souvent trop grossière, vraiment, pour faire passer cette démarche) mais plutôt de quelque chose qu’on pourrait nommer “désinformation positive”, avec une définition telle que “mélange d’informations réelles et fausses, destiné à informer secrètement”, valant pour certains textes ; c’est-à-dire une vérité perdu dans un océan de mensonges, qu’on peut ainsi faire passer pour informer qui de droit ou qui de nécessité sans trop alerter à ce sujet... Dans ce cas, le caractère grossier et lunatique de WhatDoesItMeans devient une condition de la formule, comme une couverture pour ces “vérités” à faire passer.»

Dans notre texte référencé du 11 octobre 2013 concernant la crise washingtonienne, nous développions le thème de la loi martiale parce que ce thème est présent à Washington d’une façon récurrente, à l’image de la crise elle-même. La mention des effets sur les interprétations complotistes avait évidemment sa place :

«Ces mots de “loi martiale” ont un effet de communication dont on imagine aisément la puissance. Pour les divers commentateurs et sites “complotistes”, il s’agit d’un stimulus considérable pour élaborer des théories où il est difficile de débrouiller le complètement-hypothétique du partiellement-factuel. Notre site-test pour suivre ces méandres complotistes, avec les réserves ambiguës que nous faisons à chaque occasion de citation (voir le 15 juillet 2013), est celui de “Sorcha Faal”, qui a frappé les 4 octobre 2013 et 9 octobre 2013 successivement sur le thème, et ces deux fois en sollicitant, voire en envisageant au milieu des affirmations très audacieuses des faits avérés qui sont loin de l’abracadabrantesque qu’on trouve dans d’autres occasions.»

Il apparaît évident que les mésaventures survenues aux chefs limogés du StratCom, ainsi que, d’une façon générales aux forces nucléaires stratégiques US, ont leur place pour alourdir un climat déjà extrêmement lourd et pour alimenter toutes les hypothèses et interprétations. Il y a la version “officielle”, si l’on veut (voir AP le 11 octobre 2013 : «US Nuclear Force Faces a Cascade of Missteps»), et les diverses interprétations, de Infowars.com à Sorcha Féal. Là-dessus, et en dehors d’éléments précis (puisque les deux généraux cités ne nous ont pas informés...), nous en restons à notre position de principe précisément sur le contenu de telles analyses, déjà exprimée le 27 février 2012, de l’“inconnaissance” («C’est certainement à ce propos qu’il nous faut sortir notre arme principale : l’inconnaissance. Inutile de chercher à savoir quelque chose d’assuré, sur la source, ses conditions d’évolution, son crédit réel, ses manipulations, etc...»). Cela n’empêche nullement, et même au contraire encourage à mentionner le principal qui est d’observer, pour le cas de la situation washingtonienne qui est le sujet général de notre intérêt et de notre attention, que cette affaire des généraux de StatCom et des hypothèses soulevées à leur propos constituent un élément de plus contribuant au climat général de tension qui ne cesse de s’alourdir dans diverses directions, dans le sens de l'élargissement, au moins dans le domaine de la communication, du théâtre général de la crise du shutdown, renforçant ainsi sa situation de séquence de ce que nous avons considéré depuis longtemps comme la crise générale du système de l'américanisme. Les événements du week-end ont encore renforcé ce climat à Washington, avec l’échec constaté la nuit dernière des dernières tentatives en date d’arriver à un compromis. (Voir McClatchy.News le 13 octobre 2013 et le Guardian du 13 octobre 2013.)

A cet égard général de la crise washingtonienne, l’appréciation la plus intéressante parce que la plus générale et la plus avancée d’un point de vue politique et par rapport à l’empire du Système en général, représenté par le système de l’américanisme, vient de Chine sous la forme d’un article de commentaire général exprimant une voix de communication qu’on peut juger officielle. Il s’agit d’une prise de position d’autant plus remarquable qu’elle vient justement de Chine, bien connue pour son extrême prudence malgré des intérêts et un point de vue général antagonistes de ceux des USA. Il s’agit d’un commentaire de l’agence officielle Xinhua (repris par AFP le 13 octobre 2013), qui juge que l’actuelle crise washingtonienne est une occasion pas loin d’être impérative pour envisager d’orienter le monde vers une “désaméricanisation” pour faire cesser la dépendance de son sort de cette “nation hypocrite”. Il ne fait aucun doute que ce commentaire exprime également, d’une façon très critique et implicitement très précise la position chinoise, liée à celle des USA par une montagne de bons du trésor dans les mains de la Chine ; il est également remarquable, pour autant, que le commentaire n’évite nullement une dimension politique dans son analyse, mettant en cause la politique extérieure belliciste et “aventuriste” des USA, contribuant à la ruine de sa situation financière budgétaire. C’est surtout, à notre estime et à notre connaissance, le premier signe sérieux des répercussions extrêmement sérieuses, très possibles et peut-être même désormais probables, du point de vue des conséquences internationales de la crise washingtonienne dans le domaine des politiques élaborées et contrôlées, et non plus seulement dans celui d'éventuels enchaînements crisiques hors de contrôle. Encore, cette réaction envisage le meilleur des cas qui est celui d’une conclusion à l’amiable (mais nécessairement temporaire) de la séquence crisique actuelle. On le sait, cette hypothèse du “meilleur des cas” n’est nullement la plus assurée. (Le commentaire de Xinhua ne prenait évidemment pas en compte, si l’on tient compte du décalage horaire, les dernières nouvelles de Washington sur le blocage renouvelé après la tentative de déblocage avortée du week-end.)

«While US politicians grapple with how to reopen their shuttered government and avoid a potentially disastrous default on their debt, the world should consider ‘de-Americanising’, a commentary on China's official news agency said Sunday. “As US politicians of both political parties (fail to find a) viable deal to bring normality to the body politic they brag about, it is perhaps a good time for the befuddled world to start considering building a de-Americanised world,” the commentary on state news agency Xinhua said.

»In a lengthy polemic against American hegemony since World War two, it added: “Such alarming days when the destinies of others are in the hands of a hypocritical nation have to be terminated.” “A new world order should be put in place, according to which all nations, big or small, poor or rich, can have their key interests respected and protected on an equal footing”...» [...]

»Beijing has in recent days issued warnings as well as appeals for a deal, all the while emphasising the inseparable economic ties that bind the world's two biggest economies. “The cyclical stagnation in Washington for a viable bipartisan solution over a federal budget and an approval for raising debt ceiling has again left many nations' tremendous dollar assets in jeopardy and the international community highly agonised,” said the commentary.

»China is the biggest foreign holder of US Treasury bonds, worth a total of $1.28 trillion according to US government data. “Instead of honouring its duties as a responsible leading power, a self-serving Washington has abused its superpower status and introduced even more chaos into the world by shifting financial risks overseas,” but equally stoked “regional tensions amid territorial disputes, and fighting unwarranted wars under the cover of outright lies” the commentary said, referring to Iraq.»

 

Mis en ligne le 14 octobre 2013 à 05H51

Donations

Nous avons récolté 1620 € sur 3000 €

faites un don