dedefensa.org et son absence d’argument

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Nous avons l’habitude, lorsque les choses ne vont pas très bien (nous voulons dire, pour la marche de notre entreprise “mensualisée” de donation) d’élaborer un texte pour convaincre nos lecteurs ou simplement leur rappeler notre existence et les nécessités d’icelle. En général, nous tentons d’agrémenter cette plaidoirie de nouvelles d’Internet, montrant la logique et la nécessité que les lecteurs s’associent comme ils le peuvent, – et oserions-nous ajouter : “comme ils le devraient”  – à la marche de ce puissant instrument de lutte contre un Système qui menace notre existence. Cette fois, ce n’est pas le cas, – dito, pas de “nouvelles d’Internet”… Peut-être, sûrement y en a-t-il qui feraient l’affaire, mais, franchement, nous n’avons pas le temps de les rechercher spécifiquement. Les évènements, et notre travail constant d’en informer nos lecteurs à notre façon, ne nous en laissent pas le loisir ; il est vrai que ces “évènements” sont pressants, gravissimes, nécessitant constamment une interprétation.

… Au fait, ce dernier point, que nous n’ayons pas de temps pour chercher des “nouvelles d’Internet” parce que nous sommes accaparés par notre travail, – au fait, cela est peut-être notre meilleur argument ? Notre meilleur argument est-il de ne pas avoir d’argument parce que l’évidence en fait office ?... Pour le reste, la comptabilité la plus triviale dit tout, en consultant la barre de comptage de notre dotation mensuelle, et le peu d’effet qu’a eu son affichage depuis le 19 mars. (Ce qui nous permet d’autant plus remercier ceux qui y ont été sensibles.)

Pour le reste, nous ferons œuvre de paresseux dans l’art de la promotion de soi-même, puisqu’occupés à nous attacher à l’information de cette période si exceptionnelle. Nous nous contenterons de reprendre une partie d’un de nos textes d’il y a quelques mois, où nous exprimions, c’est vrai, un certain désenchantement. C’était l’esprit du moment, comme c’est l’esprit du moment actuel. Nos lecteurs peuvent, une fois de plus, par leurs réactions, nous infliger un démenti cinglant et faire de ce moment un instant fugitif. Nous en serions très humblement et fort satisfaits…

Il s’agit du texte du 22 décembre 2012

«…Disons alors que nous peinons parfois, nous autres à “dedefensa.org”, à ressentir la conscience de cet enjeu considérable exposé plus haut, pour ce qui concerne Internet et par conséquent “dedefensa.org”, dans le chef de nombre de nos lecteurs. (Pas tous nos lecteurs, sacrebleu ; comme toujours, mettant à part ceux-là même dont nous savons qu’ils ont cette conscience puisqu’ils la manifestent, par ce qu’ils peuvent faire dans ce sens…) Peut-être nous trompons-nous, car nous n’avons pas le pouvoir de sonder les âmes, mais il nous semble tout de même mesurer une certaine indifférence pour la solidarité et le soutien qui nous sont diablement nécessaires, – une nécessité pour nous comme celle que l’on a de respirer, – et cette solidarité et ce soutien passant notamment, et parce qu’il en est question (voir notre “Appel du 19 courant…” en tête de la page d’accueil, et son évolution par rapport à nos besoins), par le moyen le moins glorieux et le plus inévitable des donations. Certes, nous ne sommes pas un Ron Paul, et il semble bien que l’“activiste” d’Internet francophone ne soit pas celui qu’on rencontre couramment aux USA… (Cela n’est pas le moindre des paradoxes pour nous, Européens, qui connaissons paraît-il bien mieux l’essentiel des conditions de la crise que les citoyens des Etats-Unis, et qui n’hésitons pas à leur faire la leçon.) Tant pis pour nous tous, au point que nous nous demandons si, dans certains cas, les lois du Congrès sont nécessaires pour exercer la pire des censures, effectivement celle de l’indifférence.

»Il nous semble que par “indifférence”, il faut comprendre, outre ce que le terme lui-même nous dit, le fait que l’accoutumance de la fréquentation d’un site semble créer le constat inconscient que les choses sont ainsi sans autre nécessité, que puisque ce site est là et ouvert à tous tel qu’il est, c’est qu’il fonctionne sans intervention effective nécessaire. Il nous semble que l’on devrait pouvoir aborder cette question, lorsqu’on accepte de l’envisager, voire de se la poser, selon l’hypothèse somme toute terrifiante de l’équivalence entre cette indifférence et la censure. Il nous semble que ce n’est pas un exercice inutile, effectivement, d’aborder cette question pour soi-même, sinon de se la poser, selon cette course de réflexion. Il nous semble que l’on pourrait en venir à la conclusion qu’il n’y a rien de plus subversif, de plus dissolvant, à la fois pour l’objet de cette indifférence et pour soi-même, qu’une telle indifférence dont l’effet ultime est effectivement d’équivaloir à une censure à laquelle s’ajouterait le jugement inconscient et certainement involontaire que celui qui en est l’objet (le site, en l’occurrence) ne mérite aucun effort autre que celui de le lire, – et encore, pas toujours avec l’attention qu’il faut.

»Il nous semble également (nous avions oublié cela) que nous sommes, une fois de plus, gênés d’avoir à lancer cet appel parce que nous n’y voyons ni un automatisme qui nous indiffère ni une démarche naturelle, mais un acte contraint qui nous pèse et ne nous grandit pas à nos propres yeux… Tiens ! Si, au moins, nous lancions cet appel dans le désert, sans la moindre réponse, alors nous aurions pour nous la gloire et la force psychologique du solitaire, et d’ailleurs il y a longtemps que nous aurions abandonné cette obligation de demander cette sorte de soutien, qui nous coûte beaucoup en contraintes psychologiques, pour d'autres voies. Mais on nous aide tout de même un peu, – et à ceux-là, plus que jamais, nous ne cesserons jamais de leur dire notre reconnaissance ; et cela fait que c’est, pour le temps présent et sans garantie pour au-delà, juste assez pour nous interdire de nous décider pour d’autres voies, et certainement pas assez pour le faire avec une assurance minimale ; et tandis qu’on nous aide un peu, on nous lit beaucoup, et c’est à l’“indifférence” de ces “beaucoup-là” que nous nous adressons. […]

»Encore une chose : lorsque nous en appelons à votre soutien et à votre solidarité, c’est que nous en avons besoin pour l’argent qui nous permet de continuer à faire fonctionner ce site, mais aussi pour bien d’autres causes qui sont bien plus hautes et bien plus nobles. A vous, à ceux qui sont “indifférents”, de comprendre ce que nous voulons dire par là… L’indifférence censure, mais elle tue également, au sens symbolique de l’expression, et certainement au sens psychologique. Pour l’instant, nous ne sommes pas prêts à mourir, – et entendez cette conclusion comme il vous plaira, mais, pour nous, elle a un sens.»


Mis en ligne le 21 mars 2012 à 09H35

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