A propos …

Cette rubrique originellement fixe et quelque peu impersonnelle s’est animée sous la pression des événements et des lecteurs. Des premiers, on connaît l’essentiel, qui fait que ce texte trouve une certaine vie puisqu’il est daté, et que cette date marque un prolongement et un certain renouvellement, dans tous les cas symbolique, de l’action du site dedefensa.org. Désormais, cet ‘à propos’ accueillera nos lecteurs néophytes et rafraîchira la mémoire aux autres, à partir de la date du lancement de notre nouvelle présentation et de notre action d’‘appel à donation’.

Ce texte prend donc date au 2 novembre 2005. Il entend inaugurer une nouvelle période et lui donner toute sa perspective tout en ne reniant rien, surtout rien de la précédente, — on s’en doute, pour ceux qui nous connaissent.

La pression des lecteurs, maintenant… On peut voir dans les Forum de certains textes plusieurs demandes d’information sur notre compte, — savoir qui nous sommes, qui est Philippe Grasset, etc. (Par exemple, ce message 27 octobre 2005, en commentaire [Forum] de notre dernier “Message”: « Vos Analyses sont plutôt convaincantes et vos interprétations de Defense News bien remises dans le contexte global, continuez et dites-nous une fois pour toutes qui êtes vous? ») Notre première inclination a été de réagir par cette simple question: est-ce bien nécessaire ? Façon de dire : “Lisez nos textes, il suffit, — vous avez ce que nous pouvons donner de mieux et ce pourquoi, vous et nous, nous sommes sur ce site.” Et puis non, après tout. Il y a une certaine justice, une politesse, une certaine convivialité à dire qui nous sommes. (D’autant que les demandes sont accompagnées de compliments, ou accompagnent des compliments qui nous mettent en position difficile pour n’y pas répondre affirmativement, — il y a peu de vanité là-dessous, non?)

Nous allons donc essayer de vous dire qui nous sommes. Cela n’est pas facile mais cela est assez simple.

Il apparaît évident que dedefensa.org, qui est une extension devenue très ambitieuse jusqu’à dépasser son modèle de la Lettre d’Analyse de defensa & eurostratégie (dd&e), peut se définir par une expression conventionnelle comme “une petite équipe regroupée autour de Philippe Grasset”. L’essentiel de la rédaction est le fait du même Philippe Grasset. En racontant les grandes lignes de son histoire, on raconte celle de dedefensa.org puisque son histoire se confond évidemment avec celle de dd&e-dedefensa.org, à mesure de la création de ces médiums. Dans cette affaire, bien entendu, c’est le développement intellectuel et les capacités économiques de dd&e-papier qui a donné son impulsion, son orientation et ses capacités au site dedefensa.org.

Il est alors logique de poursuivre, pour une histoire formelle de dedefensa.org, par un historique qui s’appuiera initialement sur des références à la Lettre d’Analyse dd&e et à la Lettre d’Analyse (en anglais) Context. Ensuite, quelques mots sur Philippe Grasset.

Historique, — de dd&e à dedefensa.org

Le 9 septembre 1985, nous publiions le premier numéro de la Lettre d’Analyse dedefensa, en français, en parution hebdomadaire puis bimensuelle. (*) Nous nous intéressions aux questions stratégiques, politiques, industrielles, au sens le plus large de ces divers qualificatifs. Nos axes d'intérêt étaient d’abord l'Europe et les Etats-Unis, les relations transatlantiques, l'industrie stratégique (aéronautique, électronique, armement). Apparurent ensuite, pour prendre une place grandissante, les problèmes culturels et les problèmes de communication, avec les nouveaux phénomènes politico-technologiques, — ou quand la technologie devient directement une affaire politique, voire philosophique. Notre intérêt pour ces matières n’a cessé de grandir: les communications, le “médiatisme”, jusqu’à notre identification d’un phénomène nouveau qui découle des précédents : le “virtualisme”.

…Entre temps, en janvier 1994, nous avions entamé la publication d'une autre Lettre d'Analyse, Context, en anglais celle-là, en parution bimensuelle. Context se concentre plus précisément sur l'évolution de l'industrie stratégique (l’aéronautique et l’électronique, les technologies qui leur sont liées) essentiellement dans son volet militaire, avec notamment un intérêt affirmé pour la question des exportations, et aussi un arrière-plan politique très marqué. Si elle emprunte une certaine substance, voire, dans des cas plus rares, des textes ou adaptations de textes venus de dd&e, d’une façon générale Context aborde les problèmes traités d’une façon qui lui est originale.

En 1999, ce fut la naissance du site, dedefensa.org, enfant des publications papier auxquelles il fait appel régulièrement. Le site fut d’abord une extension des publications papier, un complément mineur, une variation mezzo voce sur le thème, sans prétentions ni ambitions. Quelques années ont changé tout cela, sans préméditation, sans “stratégie”, sans “plan de carrière”. (Dans ce contexte, nous n’aimons guère ces mots et ces expressions tels qu’ils nous sont proposés, comme s’ils préjugeaient d’une maîtrise complète d’événements qui font en réalité une place importante à l’intuition, à l’improvisation.) Aujourd’hui, le site dedefensa.org a, ô combien, sa propre vie, son propre lectorat, sa propre logique et sa propre technique. Il a pris le centre de la scène, à cause de son rythme d’intervention (il y a quasiment chaque jour des publications nouvelles), à cause de son lectorat également, très varié et très nombreux.

Ce site et son développement constituent une des rares “divines surprises” de la carrière de cet ensemble d’initiatives. Qu’il utilise les technologies et les conceptions de développement et de communication d’un système que nous combattons sans relâche est une des “ironies sublimes” qui complètent un menu de roi.

Que dire sur nos conceptions, sur notre façon d’aborder notre travail?
Notre statut est celui de l'analyse et du journalisme indépendant, et le directeur de ces publications, et gérant de la société éditrice (Euredit SPRL), Philippe Grasset, est lui-même analyste, journaliste indépendant, chroniqueur, écrivain. Cela n'empêche en aucun cas les publications d'avoir des appréciations politiques marquées.

Nous avons mesuré l'importance de l'apparition d'Internet et la révolution ainsi introduite dans la communication de l'information. Notre métier en a été transformé. Nous avons peu à peu assimilé ce nouvel outil. A mesure de cette évolution, il nous apparaissait de plus en plus clairement que la logique de notre activité et des moyens disponibles nous conduirait à explorer la mise en place d'un site Internet. C'est la raison d'être de ce site. Il s’accompagne nécessairement d’une “philosophie d’emploi” de l’information.

Nous ne nous contentons pas de rapporter les faits sans autre forme de procès. Nous les rapportons et nous les commentons. S'il le faut, et il le faut souvent, nous prenons position. Nous jugeons avoir toute liberté pour intervenir dans ce sens, mais nous faisons en sorte que notre interprétation et nos prises de position, ne déforment en aucune façon les faits tels que nous les percevons. (Mais, souvent, notre perception elle-même est révolutionnaire et déstabilisatrice. Cela est bel et bon.)

Nos lecteurs pourraient être parfois étonnés (mais ils s’habituent vite): le choix que nous faisons des faits et des événements que nous présentons et commentons n'a rien des choix courants qu'on lit dans la presse générale, et dans les presses dites spécialisés. Il nous apparaît comme évident que le premier défi, aujourd'hui, n'est pas l'objectivité, mais le choix des informations selon leur importance et selon leurs conséquences, — et c'est bien pourquoi notre intervention pour interpréter est si importante. Nous n’avons jamais vraiment cru à l’objectivité du journaliste et nous y croyons moins que jamais. En présence des machineries des puissances d’argent qui manipulent nécessairement, voire inconsciemment, l’information, face à l’intention affichée des autorités qui se posent comme autant de références de manier le mensonge sans restriction ni vergogne, nous devons affirmer notre volonté de tendre vers quelque chose qu’on pourrait nommer une ‘objectivité subjective’; tenter d’atteindre la vérité, ou la description de la réalité, en prenant parti contre ces puissances et ces autorités, et en prenant un partie qui compense les constantes dégradations de la réalité et du bon sens par ces puissances “occupantes de notre liberté intérieure”.

(*) de defensa (exactement de defensa & eurostratégie, dd&e en abrégé) paraît 20 fois par an, les 10 et 25 de chaque mois, sauf le 25 décembre et du 10 juillet au 10 septembre.

Et maintenant, quelques mots (très peu) de biographie de PhG…

Une biographie expresse de Philippe Grasset complète cette présentation du site dedefensa.org.

  • PhG a 64 ans. Il est de nationalité française, “pied noir” né à Alger et “rentré” (est-ce le bon mot?) en France au début de 1962.
  • Ses études ne dépassèrent pas le baccalauréat philosophie. Trois ans dans la publicité à Paris puis, fin 1967, expatriation en Belgique (à Liège), un premier mariage (deux enfants en 1970-71) et débuts dans le journalisme.
  • De 1967 à 1985, journaliste au quotidien national francophone La Meuse-La Lanterne (La Meuse, édition liégeoise ; La Lanterne, édition capitale); travail essentiellement dans les chroniques de politique extérieure et de sécurité, épisodiquement mais avec attention et grand intérêt comme critique littéraire.
  • Première tentative dans l’univers de la “lettre d’information” en 1978-1980 (Definter pour Défense Internationale). Diverses collaborations extérieures, tant de politique extérieure que sur des sujets militaires, ou sur des sujets littéraires.
  • Journaliste indépendant en 1985, lancement de de defensa (Lettre d’Analyse) le 9 septembre 1985, formation de la société éditrice Euredit SPRL (complètement indépendante alors comme elle l’est aujourd’hui) en 1987. Lancement de Context en 1994, du site dedefensa.org en 1999.
  • Installation temporaire à Bruxelles (1985-1990), divorce, second mariage, retour dans la région de Liège, à Romsée, située à l’orée des ardennes, en 1990.
  • Quatre livres édités (Trois essais : La drôle de détente en 1978, Le monde malade de l’Amérique en 1999, Chronique de l’ébranlement en 2003 ; un roman historique : Le regard de Iéjov en 1989). Selon les estimations générales, autour d’une vingtaine de livres non édités dont un certain nombre perdus sans doute à jamais.