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Article : RapSit-USA2025 : Audaces américaines

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Vers un pape archéoadventiste ?

jc

  26/04/2025

Ce sont Fabrice Hadjadj, cité par PhG et l'audio-vision d'une entrevue avec Jean-Pierre Petit qui m'ont donné l'idée*.

F.H : « ...[L]e futur est relatif à ce qui va » (rien ne peut venir de ce qui est devenu Rien, c’est-à-dire notre passé et notre présent tels que nous les avons écrabouillés) ;  « l’avenir [est relatif] à ce qui vient » (tout peut venir de “ce qui vient”, nécessairement d’en-dehors de nous-dans-le-Système). C’est la drôle de « surprise de l’avenir par rapport au futur ».

JPP : https://www.youtube.com/watch?v=fzbJYapfoWw  (à partir de 1h26'55)

Thom favorable à cette idée d'archéoadventisme ?

"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi ("απλως"). Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal α (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer.

  Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."

Qu'est-ce que le progrès ?

(*) que certains traditionalistes verront peut-être comme étant satanique…