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Article : Pour introduire La grâce de l’Histoire

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Nation identité, changement ??

Nico

  17/10/2009

Je vous rejoint dans toute votre analyse sur les USA, la France et le mystère entourant la naissance d’un Nation. Cette part de mystère est ce qui rend la nation forte, on ne peut expliquer son attachement à cette idée de Nation, de patrie et qui fait que certains sont attachées à l’idée d’Europe, non pas bureaucratique, mais Europe ensemble culturelle, une civilisation à part et non occidentale à mon sens (qui ne peut être réduit à cela et ce même pour l’Angleterre).
Cependant j’attire votre attention sur le point suivant : vous parlez de l’ identité, légitimité, souveraineté comme base de la nation. Je vous suis totalement, avec cependant une interrogation.
La France et l’Europe en générale sont confrontés à des taux de natalité dramatiquement bas (encore qu’en France les taux sont remontés). On nous raconte à longueur d’élection que notre identité est en danger, qu’il y a trop d’étranger, que l’Europe se meurt…. et que les gens ne respecte plus l’identité et la nation.
Quel est votre avis sur ce point, y a t il en France, et plus largement en Europe (même si ce n’est pas le propos de l’article, moi ça m’intéresse ;) )  une perte d’identité due à de trop brusque changement, à des population nouvelles non intégrés, à une non acceptation et surtout à une perte au finale du vivre ensemble, et plus que cela des valeurs et identités communes ?
Je ne partage pas cette idée des déclinologue, mais si l’identité est en danger, ne peut-on pas envisager la France comme elle également Nation fragile ?

La grâce de l'Histoire

Morbihan

  17/10/2009

“La grâce de l’Histoire” va-t-elle être éditée? Eh oui, à mon grand âge, lire un livre est infiniment plus important - et plus profond - que faire défiler le même texte sur un écran.

Si oui, à quelle date?

publicité, à nouveau.

geo

  17/10/2009

Tout peut donc arriver, y compris qu’une excellente publicité se trouve conforme à la demande d’un lecteur.

Grand merci pour le caractère très explicite et articulé de la réponse, et félicitations pour la qualité de l’introduction.

L'humus de la tradition contre l'énergie de la modernité

Ni ANDO

  17/10/2009

Ne pourrait-on pas le dire avec d’autres mots ? Par exemple, que l’émergence de la Révolution (au sens d’une rupture de civilisation) c’est celle de ce que l’on nomme aujourd’hui la « modernité », modernité issue d’un monde marqué par la « tradition » ?. Ce qui déstructure le monde serait la modernité, ce qui s’opposerait à cette déstructuration serait la tradition.

Ne manquerait-il pas un ingrédients dans ceux que vous citez dans la liste de ceux qui caractérisent une nation (identité collective, légitimité, souveraineté), à savoir : le temps ? La lente sédimentation au fil des siècles de millions de vies vécues, de millions de regards sur le monde et la vie, et qui finissent par constituer au fil des générations un humus fertile, celui qui permet aux nouvelles générations de se raccrocher à quelque chose qui autrefois à fonctionné et non pas, à chaque fois, à repartir de zéro. Peut-être se trouve dans cet humus mutiséculaire cette « transcendance » que vous évoquez ? 

Enfin, si les Etats-Unis se sont fondés contre l’Histoire ils ne sauraient être une nation. Certes. Cependant, avec le temps et les crises, l’Histoire doit finir par s’imposer à la volonté initiale et idéologique de ses fondateurs. De sorte, qu’un jour, les siècles passant, ils pourront sans doute devenir une nation.

Cohérence dans la contamination..

Exocet

  17/10/2009

L'inflation psychique

Roger Leduc

  18/10/2009

L’idée d’une nation antihistorique pour les USA et historique pour la France, transcendante et sacrée pour l’une et rien pour l’autre, me semble un peu réducteur. Il faut donner du temps au temps, l’histoire des États-Unis est encore jeune.
Au départ, l’idée d’une terre promise, exempte du népotisme et de l’asservissement des monarchies et des riches, est venue d’Europe, à la Renaissance. Très rapidement, ces idées d’une vraie démocratie furent subordonnées aux impératifs financiers. La colonisation transporta, partout à travers le monde, le pire de ce qu’avait produit l’Europe, et non le meilleur des cerveaux éclairés de la Renaissance.
Il en fut de même aux États-Unis. Certains dirigeants, qui souhaitaient ce Nouveau Monde, qualitatif, furent confrontés à la haute finance, déjà installée aux USA avec ses ramifications européennes. Le combat qualitatif fut très tôt perdu, et les financiers américains, après la Deuxième Guerre mondiale, et devant une Europe à genoux, organisèrent le monde.
L’histoire de l’argent et du capitalisme (très bien décrite et documentée par Jacques Attali, Les Juifs le monde et l’argent) montre le monopole, circonstanciel, qui a permis à ces élites financières juives de prendre le contrôle des échanges commerciaux et des banques jusqu’au XIXe siècle.
Ces mêmes élites, chassées en Occident et en Orient à de multiples reprises, à cause de cette volonté de s’asservir le monde, furent dispersées. Cela permit la diaspora et un réseautage d’entraide dans cette la communauté financière. Ce sont ces hommes d’argent, les premiers banquiers, qui prêtèrent pour les infrastructures de presque tous les grands pays d’Europe…, et des États-Unis. Ce sont encore eux qui financèrent les guerres, souvent en prêtant aux deux partis et en ravitaillant les deux camps. Sans eux l’Angleterre n’aurait pas eu les moyens de vaincre Bonaparte.
Réalisant leur puissance, des quatre coins du monde ces élites se réunirent et instaurèrent le sionisme, avec une volonté, religieuse (quantitative et non qualitative), de contrôler le monde.
La victoire récente de la finance sur le monde politique, c’était le grand rêve de Milton Friedman, membre de la confraternité sioniste qui travaille dans l’ombre. Le but de cet économiste, libérer le marché, peu importe le prix à payer, et instaurer un nouvel ordre mondial, sous la gouverne des financiers. Sa stratégie du choc, disséminée à travers la planète par ses élèves, les Chicago boy, consistait à créer l’esclavage par la dette, des hommes et des gouvernements (à lire de Naomi Klein La stratégie du choc). Ce rêve passait par un fascisme soft : le contrôle de l’information, le maintient des hommes dans la servitude ses sens et la dette. Après avoir expérimenté la tactique avec les pays du sud, ce fut le tour des pays riches de l’Occident de passer à la moulinette.
Bien sûr, le grand capitalisme mondial n’est plus entre les seules mains des élites financières juives, mais le réseautage financier est toujours bien présent et à l’œuvre, dans l’ombre. Wall Street, la Maison Blanche et la City en comptent un grand nombre d’adeptes en faveur des politiques israéliennes. Six membres rapprochés de l’équipe d’Obama, quand ils ne s’occupent pas directement des finances du pays, voient à la bonne marche des politiques étrangères et de la défense. Kissinger, prix Nobel de la paix et assassin de milliers d’hommes et de femmes dans les pays du sud, bien que plus au pouvoir, reste un acteur important dans toutes les politiques des États-Unis.
Le contrôle est parfait, tous ceux qui participent à ce système, virtualiste, obéissent aux nouveaux maîtres du monde. Plus de 60% des grands journaux américains, des chaînes télé, appartiennent à des Juifs, qui ne condamnent jamais les exactions commises par les maîtred du grand Israël. Les autres, ceux qui osent prendre la parole pour dénoncer l’inconcevable, subissent les vindictes de ceux qui ont le monopole de l’information. On les oblige au silence! Hollywood, fief sioniste s’il en est un, se charge, à travers le monde, de manipuler l’image que l’on souhaite imprimer dans les cerveaux. Une étude au deuxième niveau nous montre cet adolescent, schizophrénique, qui n’arrive pas à s’emparer de la réalité.
L’évolution psychologique des hommes et des sociétés suit le même parcours que celui d’un enfant. Tous les enfants traversent une période où ils se croient le centre du monde. Quand l’évolution se fait normalement, la fin de l’adolescence marque une entrée dans la réalité. Le cerveau impérial doit diminuer à mesure que les hommes et les sociétés évoluent. Peu d’hommes de pouvoir et d’argent arrivent à faire ce cheminement.
Tous les sionistes sont Juifs, mais heureusement tous les Juifs ne sont pas sionistes. Si les États-Unis vivent une telle inflation psychologique, un tel virtualisme déconnecté de la réalité, c’est qu’ils ne sont pas maîtres d’eux-mêmes. Le corps, telle une marionnette est dirigé par une entité étrangère à lui-même. La tête est schizophrénique et grandement influencée par un pouvoir occulte, démoniaque.
Quand le monstre s’effondrera, car l’involution psychique amène toujours l’effondrement, et que l’humanité découvrira le nombre et le rôle des Juifs sionistes dans la construction monstrueuse de l’empire fasciste/monétaire, les Hébreux qui ne sont pas sionistes devront prendre parti contre cette saleté qu’une partie des leurs leur font subir. Ce sera l’heure des jugements. Les États-Unis pourront alors reprendre leur histoire.

L'Amérique: refuges des hérétiques et des pirates ou l'anti-nation

PEB

  19/10/2009

J’ai lu dans un numéro du Times de septembre 1997, que les Britanniques étaient fondamentalement des pirates, j’ajouterais, de pirates et d’hérétiques. L’Angleterre devint pirate après avoir sombré dans le schisme et l’hérésie, c’est-à-dire en tournant le dos au coeur battant du Continent qu’était Rome et en perdant de vue les instruments du Salut, par lesquels descend la transcendence éternelle. Sainte Jeanne d’Arc croyait en la transcendende sacramentelle du Roi et de la Nation.

Or, si on regarde bien, les Pères pélerins furent de ces hérétiques extrêmes qui rejetaient les légitimités des nations. Ces hérétiques que l’on retrouve autour des J. Swift et autres Defoe, fondèrent avec des brigands de tous poils, la piraterie prédatrice du XVIIIème siècle.

Les USA et les Frères de la Côte sont donc consubstantiels dans leur rejet de l’Ancien Monde (“Vieille Europe” est, encore aujourd’hui, une injure suprême à l’Ouest, un compliment à l’Est), dans la prédation des richesses du Monde, dans l’égalitarisme indifférenciateur (soi-disant démocratique) et dans le libéralisme puritain exacerbé.

Le libéralisme et le contrat social sont des hérésies calvinistes. (Ironie de l’Histoire: Calvin était Français, orginaire de Noyon!) Leurs présupposés tiennent à la raison équilibré des hommes. Or, l’orthodoxie romaine affirme, elle, la blessure de notre humanité meurtrie par le péché mais sauvée par la Grâce. Selon l’orthodoxie, seule l’obéissance au loi sous la gouverne de prince justes et instruits par le Magistère peut permettre le salut de tous. Les nations sont des communautés dont le mystère tient aux souverains et prélats qui y ont fondé et leur trône et leurs Eglises. Le Roi, serviteur de tous, doit révéler le règne du Christ sur ses sujets. Les prélats montrent le chemin du Ciel pour y parvenir.

La Nation est donc une communauté de destin unie par un idéal qui la dépasse et héritière d’une histoire millénaire (voir la fascination de ces grands républicains de Français pour la monarchie théocratique absolue de l’ancienne Egypte). Elle est, non pas un contrat, mais une Alliance. Reçue d’En-Haut, elle se donne et se comunique ici-bas entre ses sujets et néanmoins citoyens. Chacun y apporte sa pierre et son génie resplendit de la lumière de ses saints, de ses héros et de ses Grands Hommes auxquels elle est éternellement reconnaissante. Elle est Patrie, pays du père, et Nation, lieu de naissance. Elle est donc fraternelle par essence.

Le libéralisme et le contrat social, c’est une union plus ou moins libre à géométrie variable. Pour faire tenir l’ensemble, il ne reste que le répression technologique des corps (circoncis systématiquement !), des coeurs, des esprits et des âmes. Il y faut bien une quincaillerie digne de Sade et une communication holywoodienne, parodie de la communion authentique.

On retrouve aussi cette contradiction dans le sens de la laïcité: d’un côté, des congrégations peureuses, de l’autre un Etat jaloux de sa souveraineté.

Et le Québec dans tout ce bazar?

Vincent

  20/10/2009

Bonjour. Excellente analyse sur le concept de Nation et de sa construction dans l’Histoire. J’aimerai que Ph. Grasset porte sa reflexion sur l’exemple franco-américain atypique qu’est le Québec; sa valeur de profonde anti-thèse par rapport au concept US de la page blanche et des black pilgrims, de sa construction profondément “nationale et linguistique”, et non ethnique car il me semble que cette identité s’est construite (unique dans l’Histoire de l’Amérique post colombienne) AVEC et non CONTRE (avec qq nuances certes) les autochtones.
Question donc : Quel destin peut et doit exiger la Nation québécoise dans les grand “chambardements” US à venir? Ne risque-t-elle pas d’être noyé par des flux énormes d’immigrants us en recherche de pays refuge, et d’Etat “structurant”. Le Canada ne risque-il pas d’être emporté également (les états anglos) par le Tsunami du sud? Serait-ce finalement la chance unique qu’attend le Québec depuis 40ans? Il y a-t-il suffisamment de cynérgies et de volontés nationales, et donc de consensus pour prendre les décisions opportunes courageuses qui pourraient s’imposer?

Merci d’apporter une réponse sur le sujet

La "Grâce", vite, de grâce !

Anna Faure et Antonio Maze

  20/10/2009

Vrai, ça nous tente cette histoire de souscription feuilleton.
Nous adorons le style surrané de M. Grasset, qui presse à longueur d’année du pétillant Péguy nouveau, et presque gratuit avec ça !

“La Grâce de l’Histoire”, cela sera encore plus prenant que les “Litanies de la Sainte Barbe” de Reboux-Müller (“Extraites de la deuxième subdivision de la trente-septième série préparatoire du cinquième des Cahiers de la Neuvaine, [...] le bon à tirer de ce cahier a été donné par moi pour que les abonnés pussent joindre ce cahier aux cahiers que je leur vends depuis treize ans, avec désintéressement et rudesse, et pour un bénéfice exigu. On souscrit dans tous les bureaux de poste. Un abonnement donne droit au salut militaire. Deux abonnements donnent droit au salut éternel.”)

Ce qui est chouette, c’est la partie en lecture libre.
Comme le reste de la production, ce n’est pas le fond qui compte mais le style, et là, une trentaine de lignes (et une nouvelle d’Allais) par jour suffisent à notre bonheur.

Abonnement Pro: mauvaise voie ?

Laurent Demaret

  24/10/2009

Bonjour,

  Je me permets de répondre à qui suggérait un abonnement à destination des “Pros” de l’info pour dire que je suis contre. Il me semble à moi que la nature du site en changerait profondément en ce sens que le conformisme qui anime les pros en question se retrouverait obligatoirement ici: plus un mot ne serait écrit sans réfléchir à son impact sur ces lecteurs “à part” qui fuient comme la peste toute idée qui remette en cause leur construction virtualiste de l’existence.
Dans le but d’avoir des lecteurs qui influencent l’opinion on aboutirait vite à la bouillie sans âme que l’on trouve à longueur de pages web ou papier à destination de la dite opinion.