Forum

Article : L’invasion de l’Ukraine est un fait historique, point final

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Armes thermobariques

Jean-paul Baquiast

  22/05/2016

Ces armes sont connues depuis longtemps . Cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Arme_thermobarique

Twist and Shout : far outside the overtone window

perceval78

  22/05/2016

Nos sénateurs auditionnaient au début du mois le général de l'OTAN Petr Pavel. On notera le bon sens (cf 2min36s) d'André Trillard sénateur de Loire Atlantique : comment la Russie peut elle avoir des budgets militaires gigantesques alors qu'on dit que son PIB equivaut à celui de l'Italie ?

Les Russes qui sont partout  écoutaient également et ont déformé de facon très discourtoise les propos (~15min) du général tchèque.
L'hybrid warfare c'est ça il faut que les français en soient conscient.

Personne ne s'est posé la question au passage de savoir si la traductrice travaillait pour les russes (qui sont partout)  car quand même traduire TWIST par Torturé ...
le TWIST est une torsion : exemple de torsion à 360°.

Au delà de 360 en rentre dans la physique quantique, ainsi notre Ambassadeur lui aussi auditionné au sénat
qui pense qu' Hillary à 90% de chances d'être élue tout en reconnaissant que tout le monde s'est planté sur Trump.
Rappel : en août 2015 les experts situaient Trump à 2% Hillary à 85% .

Ce faisant il fait des parallèles intéressants:

Sur la question des sanctions vis-à-vis de la Russie et de nos banques, c'est toujours le même schéma qui se répète, l'accès à la place financière de New York est indispensable à la survie d'une grande banque


on apprend au passage que Le problème des Démocrates, c'est l' homme blanc, ça explique peut être la haine anti-russe ?

Au dela de la physique quantique on est dans le mensonge pur et dur : far outside the overton window , monde angoissant ou l'on peut voir un Anglais imaginer l'inimaginable ... ou mème faire référence à De Gaulle

For De Gaulle, democracy and national sovereignty were indivisible
 

Ne nous fâchons pas

Alex Kara

  22/05/2016

Je vais répondre en deux fois, l'un porte sur le fait qu'il y ait eu invasion, l'autre sur les stratégies d'armement rapportées à la stratégie globale.

On est d'accord que les médias hystériques qui crient à l'invasion à coup de photos de 2008 sont grotesques.

Mais il y a vraiment eu une invasion de l'Ukraine par la Russie : en Crimée. Il y a bien eu des "hommes en verts très courtois"  ( https://en.wikipedia.org/wiki/Little_green_men_%28Ukrainian_crisis%29 ) avec des équipements spécifiquement russes qui ont pris le contrôle de la presqu'île en 2014.

C'est un fait que la Russie est dans l'impossibilité d'admettre, à moins de créer un casus belli. Mais ça ne signifie pas que cette invasion n'a pas eu lieu, et tout le monde l'aura compris.

Le "voentorg" (la livraison de matériel russe à la Novorussie) est tout aussi constaté et admis. On ne va pas dire que les parachutages du SOE en France étaient une "invasion" mais comme on dit dans le film "Ne nous fâchons pas", y a quand même de la relance dans la g'lée de coing.

Ne tombons donc pas dans le manichéisme par opposition systématique. Les médias et l'information sont des éléments essentiels de tout conflit et encore plus dans le cas des guerres hybrides, donc il faut aborder ces questions prudemments.

Gagner avec un armement douteux

Alex Kara

  22/05/2016

Pour les aspects dits de quincaillerie, le Bradley est tellement ridicule qu'il a fait en 1998 l'objet d'une comédie très bien faite, Pentagon Wars ( https://www.youtube.com/watch?v=iDYpRhoZqBY )

On savait dès la Première Guerre du Golfe que ce système était très mauvais, c'était il y a un quart de siècle. Pour plus de détails, il y a une série de vidéos assez rigolotes fait par “Blacktail Defense” https://www.youtube.com/playlist?list=PLDDB13487B03615F5

Mais la question cruciale est la suivante : et alors ?

Je ne veux pas ici me placer en opposition stupide, en exercice de style “avocat-du-diable”, je voudrais au contraire prendre une situation du passé pour montrer les limites d'une vision par l'effondrement.

Plaçons-nous d'abord en 1933 aux Etats-Unis. Dedefensa a plusieurs fois rappelé que nous étions alors dans une situation de réelle dissolution économique dans les campagnes moribondes, et une dissolution politique dans tout le pays. Pour faire très court afin de marquer le coup : douze ans plus tard, les Etats-Unis étaient maître du monde.

Exemple 1 : les blindés

En 1939 l'appareil militaire étatsunien n'est pas celui d'une superpuissance, il est à peine suffisant pour protéger le territoire. L'expérience étatsunienne en matière de chars est balbutiante, on est en train de réinventer le B1-bis avec les chars Lee/Grant. C'est grâce à la technologie de la coque moulée des aciéries Schneider (de France) que l'on va vraiment passer un cap. On produira en masse le char Sherman, qualitativement inférieur, dont l'armement principal est notre vénérable “75” de 1897
Nota : alors oui il y a eu une version britannique, le Firefly, avec lequel on pouvait effectivement se rapprocher de ce que les Allemands pouvaient parfois avoir en façe… En Normandie, les Sherman devaient faire façe à aux blindés bricolés par le génial Alfred Becker (https://en.wikipedia.org/wiki/Alfred_Becker) par exemple utilisant des châssis de chars légers obsolètes type H-38 avec des pièces de fortune montées dessus.

Donc c'était vraiment pas terrible mais ça marchait suffisamment bien pour le contexte. Le contexte était que la quasi-totalité des raffineries allemandes avaient été détruites un mois avant le Débarquement par bombardements stratégiques.

Exemple 2 : les moteurs d'avion

En 1940, les chasseurs étatsuniens sont “second-rate” par rapport à ce qui se fait alors en Europe (il y a eu un article anglais de l'époque montrant le peu de considération qu'ils recevaient, relégués à la formation des pilotes ou aux colonies)

Les Etats-Unis ont bénéficié du transfert de technologie franco-anglais décidé en 1939 (dans lequel un certain Jean Monnet était déjà impliqué), et ainsi par exemple obtenir un bon moteur à refroidissement liquide qui permettra le P-51 Mustang (dont le design est avant tout anglais). Mais c'était une autre époque technologique, et les temps de développement n'étaient pas ceux du F-35.

Oui mais voilà, c'était un avion avec des moteurs radiaux un peu obsolètes, le B-29, qui fut utilisé pour le premier bombardement ATOMIQUE. Du coup ça remet des choses en place quand aux axes de développement militaire.


Il faut toujours rappeler que la technologie de la guerre n'est qu'un élément de la guerre qui n'est elle-même qu'un élément d'une politique générale.

L'armée états-unienne a un fonctionnement qui est le sien compte-tenu de toutes les variables, y compris sociétales et humaines. C'est une machine à sous pour le Complexe Militaro-Industriel, ce qui rend obligatoire la production d'engins formidablement complexes (pour le prix, la marge, les améliorations futures) sans aucune comparaison. Le dernier point, le “sans comparaison”, est important, car si le CMI des Etats-Unis produisait un bon véhicule comme le BMP-3, ben du coup on pourrait comparer son prix avec son équivalent russe. Alors qu'il n'existe rien comme le Bradley, et ainsi le citoyen lambda ne peut pas comparer.

Certes, les armes états-uniennes sont mauvaises et ont coûté de nombreuses vies américaines, mais vu que le personnel est d'une qualité disons disparate et qu'il est jetable (c'est le scandale de ce qu'il advient des vétérans aux Etats-Unis après leur service), il paraît qu'ils peuvent vivre avec.

Ce n'est pas le M-16 qui a causé la défaite au Viet-Nam, et puisque Nike est aujourd'hui le premier employeur privé dans ce pays, on peut même se demander si cette défaite était si terrible que cela. Elle le fut psychologiqement sans aucun doute, mais géostratégiquement ? Et économiquement ?

La présence de Nike au Viet-Nam est le genre de choses qui caractériserait une victoire. Maintenant on va passer à un exemple quasiment inverse (ça va faire mal).

Perdre avec les meilleures armes

Alex Kara

  22/05/2016

Il y a des gens qui au creux du lit disent que ce que je vais écrire fait partie de ce masochisme-autoflagellation qui est paraît-il un mal français. C'est qu'ils nous interdisent le droit de voir ce qui n'a pas marché, histoire qu'on ne comprenne plus rien, voire que l'on pense que tout va mieux.

La France, mère des arts, des armes et des lois a aujourd'hui de belles et bonnes armes. Notre Leclerc est supérieur au vilain M-1 Abrams ( https://www.youtube.com/watch?v=3N-YAoOuZD0 ), quand à notre Rafale il n'y a même pas concurrence de ce côté-ci de l'Ukraine. Même les Russes ont naguère désiré nos beaux navires de projection Mistral.

Fort bien, on a fait du bon boulot. Mais nos armes ont-elles défendu notre pays ?

Nos missiles Milan équipent des va-nu-pieds dont on ne sait plus s'ils sont des barbares ou des héros de la lutte anti-Bachar. Quoi qu'il en soit, ces gens-là, quand ils viennent (ou reviennent) chez nous, ça nous préoccupe ; ça veut peut-être dire quelque chose.

Bon les Mistral, tout est dit, et pour le reste… on voit pas la différence !

Par contre, notre président actuel s'est nourri longtemps du lait de la mamelle de la French American Foundation, comme une bonne partie des gouvernements passés et présents ainsi que la structure du pouvoir en France (médias, entreprises, administrations, armée…). (nota : pour son prédécesseur, les Etats-Unis c'est des histoires de famille, donc la faute personnelle est moindre, il est tombé dedans quand il était petit).

Du coup on a les meilleures armes mais la pire direction du pays depuis la guerre, comme si l'on se trouvait sous le coup d'une défaite.

En guise de conclusion : l'année dernière, lorsque la guerre du Yémen commençait, je me souviens avoir vu une photographie montrant ce qu'on doit désigner comme “une population en armes”. Un de ces volontaires, la trentaine, partait au combat avec sur son épaule un Gewehr 71 (pour 1871 !) un peu trafiqué (la crosse, sans doute aussi le canon).

Je n'échangerai pas sa place avec la mienne (si tant est qu'il soit toujours vivant), mais est-il moins maître chez lui que je ne le suis chez moi ?