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Article : L'“inculpabilité” et la psychologie américaniste

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psycho collective amércaine

en marge

  06/05/2006

On aimerait lire la suite mais le défilement s’arrête à la ligne :
“maladie, etc., toutes ces choses qui participent à un moment ou l’autre au développement de l’Histoire, voire à “
C’est ici ou chez vous ?
Première partie alléchante…

Avec son corollaire

Fram

  06/05/2006

La culpabilisation de tous les autres : Rest of the world.

" l'inculpabilité" ou le "destin divin" de " L' Amérique"

jean-louis peyraut

  06/05/2006

L’ obscur journaliste J. O’Sullivan a pourtant laissé une marque indélébile dans l’ Histoire : le 31 mai 1845, il proclame à Boston sa définition de la “mission divine” de la nation américaine devant James Polk, le Président en exercice et un parterre d’industriels ( le sinistre “complexe” déjà ) :le ” manifest destiny” doit imposer la liberté et la démocratie sur tout le continent, puis porter la lumière du progrès au reste du monde et en assurer le leadership ... puiqu’elle constitue la seule nation libre su terre !...
J’ai dit, ugh ; fermez le ban , amen ...

Cette “opinion” enthousiasmante va permettre de justifier la Ruée vers l’Ouest et l’invasion du Mexique ( mettre à la Raison les papistes “graisseux” ).

Aujourd’hui, manifestement, le fascisme ... pardon , la “mission” continue !...

Protestantisme : erreur

Fram

  08/05/2006

Les protestants, dont les “Pilgrims Fathers” auto-proclamés étaient, n’ont pas écouté une phrase du Christ qu’ils prétendent servir : “on ne se donne pas sa mission à soi-même. On la reçoit d’un autre”. Cet autre, c’est l’Eglise. “Hors de l’Eglise pas de salut” a dit saint Cyprien de Chartage. D’où la condamnation de la guerre des USA par la pape. MAis ils n’écoutent pas le pape. A partir de là, chacun y va de sa petite interprétation personnelle et condmane les autres. Et voilà.

religion impériale américaniste et religion de la Shoa

Roberto Buffagni

  09/05/2006

Monsieur,
j’ apprécie beaucoup votre travail d’analyse politique et psychologique sur l’américanisme, dont je vous remercie chaleureusement. En lisant votre passionnant esquisse psychologique sur « l’inculpabilité » comme fondement de l’âme américaniste, j’ai rappelé qu’ il y a quelque semaine, j’ai écrit à un ami (la philosophe italien Costanzo Preve, dont peut être vous avez lu l’interview avec A. de Benoist) un lettre de quatre ou cinq pages à propos du rapport symbolique entre religion de la Shoa et religion impériale americaniste. Je crois qu’il y ait quelque considération qui va dans le sens du votre article.  Si vous lisez sans trop de fatigue l’italien, et si vous désirez de lire mon texte, je serai heureux de vous l’envoyer par e-mail.
Je vous rémercie encore une fois pour votre précieux effort, et je vous salue cordialement.
Roberto Buffagni

Être bon...

serge

  09/05/2006

J’avais commencé à penser un peu près la même chose lorsque, après le déclenchement de la guerre d’Irak,  GW Bush avait répété, trois fois le même mois, que l’Amérique est un être foncièrement bon.  Partant de ce postulat, on doit évidemment conclure qu’on ne peut commettre d’actes mauvais.  Il s’agit naturellement d’une perception de soi.  En toute logique, on doit d’abord observer les actes d’un être pour conclure par la suite qu’il s’agit d’un être bon ou mauvais.

L'Inculpabilité

Jean-Paul de Beauchêne

  09/06/2006

Il y a quelques années un certain Robert K Dole (différent de Robert J Dole, homme politique connu) dissident émigré au Canada par refus de la guerre du Vietnam, a écrit “Le Cauchemar Américain”. Entre autres il décrivait l’interprétation américaine (il aurait pu dire américaniste) du puritanisme (ou calvinisme) et notamment de la thèse calviniste de la prédestination. En effet la réponse de Calvin aux interrogations de Luther sur le salut est la prédestination : Dieu, qui sait tout, sait si chaque homme sera sauvé ou damné, donc les jeux sont faits. Mais l’angoisse du salut prend alors la forme de l’angoisse de savoir si l’on est prédestiné à être sauvé ou à être damné. Une lecture adaptée des Psaumes (Psaume 1, « Heureux l’homme … se plait dans la voie de Yahvé, … tout ce qu’il fait réussit … ») et autres bonnes lectures vétérotestamentaires a donné aux Américanistes la réponse : c’est le succès dans les œuvres matérielles qui indique que leur auteur est sauvé. Le « Winner » est sauvé, et le « loser » est damné. C’est ainsi que le winner peut écraser le loser sans faute morale, car il est déjà damné. Par ailleurs les « Pilgrim Fathers », Puritains chassés d’Angleterre par les persécutions des Anglicans, ont conscience d’être ce « petit reste d’Israël », incarnant la justice au milieu de l’impudique Babylone. L’Amérique, ayant de surcroît le succès dans ses œuvres, est donc sauvée en tant que peuple, et donc non seulement peut, mais encore doit sauver les autres peuples en les intégrant dans la Démocratie, autre nom de l’Américanisme. C’est un devoir sacré auquel on ne peut déroger qu’en se mettant en dissidence de l’Amérique.
Je conseille la lecture de ce petit pamphlet (une petite centaine de pages) qui n’est pas parole d’évangile mais donne des clés intéressantes d’interprétation du délire américaniste, qui dure, comme un autre commentateur l’a souligné, depuis la fondation même des Etats-Unis. Cela explique pourquoi une défaite majeure comme celle du Vietnam, impossible à nier comme l’est encore celle d’Irak, a paralysé pendant des décennies le discours américaniste : la vérité intrinsèque du système s’effondre si il faillit, comme la vérité intrinsèque du Communisme s’effondrait si un pays passé » du cercle extérieur au cercle intérieur, l’Afghanistan, en ressortait. La supériorité de l’Américanisme sur le Communisme est d’avoir pu digérer la négation due à la défaite du Vietnam.
Voici qui nous promet encore de beaux jours, à nous autres Européens fascinés (sauf quelques dissidents comme vous et moi) par un pays dont l’idéologie américaniste nous nie en tant qu’hommes dignes de ce nom.
Quant au parallèle entamé plus haut entre Américanisme et Communisme, c’est un bon sujet qui mériterait d’être dûment approfondi.
Bien cordialement
Jean-Paul de Beauchêne

Virtualisme et Inculpabilité

Richard RUTILY

  22/01/2011

Je reprends le titre d’un paragraphe d’un article de Dedefensa : “Le refus ca-té-go-ri-que de la réalité” pour tenter une explication très partielle et un peu concrète de la genèse de l’Inculpabilité.

Plaçons-nous dans le monde du travail pour examiner les effets de l’informatisation bureautique. Il y a dans ces postes informatiques l’équivalent de deux ou trois travailleurs “pétro-virtuels” qui sont une aide effective mais plutôt pour bien présenter un dossier que pour en étayer le fond.

En d’autre termes ces pétro-travailleurs ne savent travailler que sur le monde des données enregistrées, c’est-à-dire un monde virtuel, et non pas sur le monde réel. S’ajoute à ces caractéristiques une évolution vers le court termisme qui s’auto-entretient : le chef demande un résultat en un jour au lieu de trois, c’est les circonstances, c’est exceptionnel etc. … Mais il obtient son résultat, alors la prochaine fois il le demandera en une demi journée.

Comment a-t-on fait pour donner des résultats en un délai réduit? On a fait travailler les pétro-travailleurs virtuels. C’est que si un dossier est très bien présenté on lui accorde d’emblé un préjugé de sérieux indépendamment du fond. On ne peut pas faire de tels efforts pour simplement raconter des balivernes.

Il y a donc danger si le monde virtuel sur lequel il est plus facile de travailler n’est pas représentatif du monde réel. Comme l’a dit Van-Vog qui est un de mes auteurs préféré, il ne faut pas confondre la carte et le territoire (Les non A). Raccrocher le virtuel au réel est parfois coûteux, c’est par exemple le but du laser Mégajoule, et c’est un effort dont on se dispense volontiers.

Cela signifie que le beau dossier qu’on a sorti en peu de temps n’est que le reflet d’un monde virtuel qui est partis à la dérive parce qu’on n’a pas fait l’effort de le recaler de temps en temps.

Mais ceux qui travaillent sur ce monde virtuel sont convaincu que l’on peut confondre la carte et le territoire et ils pensent donc de bonne foi tout ce qu’ils racontent. Mon exemple est terre à terre et d’une faible complexité mais je pense qu’il peut se généraliser à des situations de très haut niveau où il faut traiter des volumes considérables de données ce qui est proprement inhumain.

Ceux qui voudraient des explications complémentaires sur les pétro-travailleurs virtuels peuvent se reporter à mon site :
http://transition.wifeo.com/petrole-et-economie.php

Graham Green, dedefensa, JFK, l'Indicible et nous...

Christian

  29/05/2016

Une petite minute de détente…

A l'occasion de la lecture du livre de James W. Douglass sur Kennedy (JFK et l'Indicible), dont j'ai puisé ici sur dedefensa.org à la fois la référence et l'envie de le lire (par exemple dans cet article daté de 20013*), je fais une petite recherche Internet sur le "roman" de Graham Green, Un américain bien tranquille. Et en bas de l'article que Wikipédia y consacre, j'aperçois une note renvoyant à "L'inculpabilité" comme fondement de la psychologie américaine. Curieux de voir qui d'autre que dedefensa et Ph.G pouvait bien développer le sujet, je clique et arrive… sur l'article de dedefensa de 2006!

Dedef' en référence sur Wikipédia (et au sujet de Graham Green). Ce ne doit pas être pour déplair au capitaine!
Saluons la chose ;-)

Au-delà de cette petite anecdote, signalons l'intérêt de la lecture de JFK & l'Indicible, pour nous autres aujourd'hui encore, et plus que jamais… puisque tiens, le F&C que je découvre à l'instant en écrivant ce poste traite précisément de son actualité brulante: Une guerre nucléaire? Unthinkable! Quoique…
(Kennedy s'était heurté de front à cette "rhétorique de la guerre froide", qui était bien plus qu'une rhétorique, qui était un dogme quasi absolu, et qui ouvrait, dans la tête de ses généraux, à l'emploi réel de la bombe nucléaire.
JFK s'est donc heurté de front aux pressions très insistantes de ses généraux pour utiliser les bombardements atomiques (à Berlin en 1961, à uba en 1962, au Laos et au Vietnam en 62-63 etc.). Ce qui vaudra in fine, entre autres initiatives**, les ennuis que l'on sait…

* Il me semblait avoir lu quelque chose sur Merton dans un article plus récent, puisque j'ai commandé ce livre il y a trois-quatre semaine, mais je n'ai pas retrouvé la référence…
**Une des autres initiatives importantes pour nous aujourd'hui, qui a fortement déplu au complexe et aux intérêts financiers de l'Indicible, fut la signature avec Khrouchtchev du Traité d'interdiction partiel des essais nucléaire en août 1963 et ratifié à peine un mois et demi avant son assassinat. Pour rappel, le Traité d'interdiction complet des essais nucléaires, "ouvert à la signature depuis 1996" comme écrit Wikipédia, n'est toujours pas ratifié par le quorum minimal et n'est à ce jour toujours pas entré en vigueur...

Cela seul suffit à dire combien l'Indicible nous concerne encore…

(Un autre traité majeur fut signé et ratifié dans ces mêmes années 1959-1961: le Traité sur l'Antarctique. Depuis, c'est comme si les progrès sur la voie de la paix et du non-bellicisme avaient été au point mort…
Comme si, c'est l'impression que j'ai à la moitié de la lecture de ce livre, ces courtes années entre 1959 et 1963 (mettons 1968 pour y inclure le TNP) avaient été une brève fenêtre ouverte pour tenter de sortir de cette "ruée soudaine, déséquilibrée et irrationnelle vers la maîtrise de la technologie" (Douglass, p.73) qui nous a rendu esclaves des armes, de la guerre (froide ou contre la terreur: idem) et du technologisme destructeur de la vie (destructueur des possibilités même de l'existence)...

(signé: Un enfant de la guerre froide, né en octobre 1967…)