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Article : Les désarrois de l’intelligence, ou 9/11 pris à revers

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Petit complément...

Pierre M. Boriliens

  10/12/2007

Brillante analyse et sans doute très proche de la réalité ! Cependant, au risque de tomber un peu dans le même travers, vous oubliez une facette déterminante de ces événements : les liens avec l’économie. Car nous sommes aussi et peut-être surtout en présence d’un système, - nommons-le « capitalisme », peu importent ici les nuances -, dont la logique est d’abord sa propre survie qui passe par une croissance perpétuelle, de par sa nature-même. Et les acteurs de ce système font quasi-mécaniquement tout leur possible pour alimenter cette dynamique, puisque leur propre survie en tant qu’acteurs (position sociale, pouvoir…) en dépend directement.
A l’appui, on peut remarquer les liens très directs et très étroits des Bush et de leurs proches, comme Cheney (Halliburton) ou Rice (Chevron) et sans doute bien d’autres, avec l’industrie pétrolière, l’une des bases vitales de l’industrie tout court (transport, agro-alimentaire, chimie, etc.). Il n’est donc pas étonnant d’une part que leur « politique » soit d’abord orientée par l’intérêt de ces groupes (garantir la sécurité et la pérennité de l’approvisionnement en matière première, le pétrole, au moindre coût pour les groupes eux-mêmes) et d’autre part qu’ils utilisent pour parvenir à leur fins les méthodes qu’ils utilisaient déjà lorsqu’ils étaient à leur tête. Celles de la publicité dont l’objet a toujours été la création, la diffusion et l’entretien d’une vision d’un monde idéal résumée par l’expression « american way of life ». C’est bien entendu sur ce terrain que l’on va construire « la menace » que l’on s’emploiera à « conjurer » (en envahissant l’Iran, peu importe la réalité de son programme nucléaire).

Petit texte qui montre qu’il n’y a en fait rien de neuf à l’Ouest :
« Si nous comprenons les mécanismes et les mobiles propres au fonctionnement de l’esprit de groupe, il devient possible de contrôler et d’embrigader les masses selon notre volonté et sans qu’elles en prennent conscience. La manipulation consciente et intelligente des habitudes et des opinions organisées des masses est un élément important dans une société démocratique. Ce mécanisme invisible de la société constitue un gouvernement invisible qui est le véritable pouvoir dirigeant de notre pays. Ce sont les minorités intelligentes qui se doivent de faire un usage systématique et continu de la propagande. »
Edward Bernays, Propaganda, New York (1928)