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Article : Le poutinisme en question

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Avoir l'oreiller attentif

jc

  25/09/2019

C'est une coquille dans le texte de PhG ("où il n’est pas inutile d’avoir l’oreiller attentive" ) qui m'a amené à formuler cette expression.

Pour moi "avoir l'oreiller attentif" c'est écouter ses rêves, c'est-à-dire sa voix intérieure. Le Système refuse systématiquement (c'est le cas de le dire) toute la Tradition Immémoriale, tout ésotérisme, toute métaphysique. Je suis de plus en plus convaincu que c'est ce qui le perdra.

PhG souligne l'indépendance d'esprit de Jacques Sapir par rapport au PC. Des quelques articles de lui que j'ai parcourus je n'ai pas senti en lui la moindre trace d'ésotérisme; selon moi c'est un "antiSystème" c'est-à-dire un antiSystème qui se bat contre le Système avec les mêmes armes intellectuelles que le Système (positivisme, empirisme, etc.), un antiSystème emprisonné par les guillemets du Système.

PhG a brisé ses propres guillemets et, symboliquement, "cette évasion eut lieu en 1985, précisément en mars 1985, exactement le 9 mars 1985"¹.

Repérer les véritables antiSystème n'est pas chose aisée comme on le voit dans le milieu philosophique.

Je m'efforce sur ce site de convaincre qu'il ne faut pas oublier ceux des matheux qui ont "l'oreiller attentif":

Thom: "Une grande partie de mes affirmations relèvent de la pure spéculation: on pourra sans doute les traiter de rêveries ... J'accepte le qualificatif; la rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance? Au moment où tant de savants calculent de par le monde, n'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent," (Dernières phrases de SSM)

"Au moment où tant de savants calculent de part le monde": Le règne de la quantité.
"N'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent?": Les signes des temps [immémoriaux].


¹:  https://www.dedefensa.org/article/le-desenchantement-de-dieu

La coquille attentive

Philippe Grasset

  26/09/2019

Certes, nos lecteurs auront rectifié d'eux-mêmes, comme l'on dit, en voulant bien accepter les excuses qui conviennent…

Néanmoins, pour ne briser ni le fil ni le charme du raisonnement de JC qui fait un si gros travail sur ce Forum, je me permets de laisser en place la coquille sur “l'oreiller attenti(f)” dans le texte, sans la réparer.

... Cela, en le remerciant pour ses commentaires, réflexions et interprétations.

PhG

Crise de jeunesse ?

Ni Ando

  29/09/2019

Il n'existe pas de contestation politique et sociale sérieuse actuellement en Russie. Non pas qu'elle ne serait pas justifiée, mais les protestataires de 2019 restent marginaux rapportés à la taille du pays et à celle de sa population.  Vladimir Poutine bénéficie encore d'un confortable taux de popularité de 50%. Le pays bouge. L'élite politique se renouvelle et se rajeunit. Partout, on modernise. Bien informés, ayant accés à n'importe quelle source d'information, instruits par une  histoire politique dure et ancienne, il semble que les Russes ont acquis un sens et une prudence politique qui ne les feront pas facilement basculer sans raison légitime dans une opposition à l'executif en place. Le redressement russe est une réalité incontestable. A ce titre, Vladimir Poutine restera dans l'histoire russe et européenne comme une référence. Globalement, le pays est plus riche qu'il ne l'a jamais été, mais cet enrichissement, qui devrait durer longtemps encore, ne profite pas à mesure à l'ensemble de la population.  Pourtant, contrairement à la plupart des économies europeennes, l'économie russe a certainement les moyens de répondre à la demande de revalorisation des salaires. C'est donc plutôt une crise de jeunesse du redressement débuté en 2000 qu'une crise du pays.

L'idée de Sapir semble la bonne. Poutine, fatigué, a officieusement fait savoir lors de la dernière présidentielle qu'il ne serait plus candidat à la suivante.  Une sorte d'inter-règne se met en place dans les esprits. Certaines décisions ne sont pas prises. Par ailleurs, les qualités de chef d'Etat de Vladimir Poutine n'ont pas forcément leur pendant dans ses compétences économiques. En particulier, il n'a pas su imposer à sa banque centrale la baisse des taux qui aurait été nécessaire pour relancer l'investissement et donc la croissance. Politiquement, il va bien falloir que Russie Unie fasse de la place à la nouvelle classe urbaine relativement aisée et bien instruite qui a émergé de ce redressement. De culture européenne, il n'est pas certain que la Russie puisse encore longtemps se passer, non pas d'une opposition statutairement représentée qui existe déja, mais d'une alternance qui fonctionne. Les Russes décideront.