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Article : Le nouveau mythe de l’homme machine

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La guerre du discret et du continu

jc

  22/07/2018

"Les Lumières c'est désormais l'industrie" disait un certain Gouhier à Stendhal horrifié (citation qui revient de temps à autres sous le clavier de PhG).

Au XIXème siècle l'industrie renvoyait à la puissance "hard" du feu: les forges, les canons, la thermodynamique. De nos jours on peut dire, je crois, que "Les Lumières c'est désormais la technologie", la technologie renvoyant cette fois à la puissance "soft" de l'ordinateur. Et c'est pour moi une évidence que le transhumanisme tel qu'il se développe n'existerait pas sans la puissance des ordinateurs modernes.

La technologie de l'ordinateur c'est, pour l'instant(?)*, du discret à l'état pur: 0 et 1. Toutes les données, aussi big soient-elles, qui entrent et sortent de l'ordinateur ne sont que des juxtapositions de 0 et de 1. Un informaticien, dans l'exercice de ses fonctions, est nécessairement un penseur du discret, un réductionniste. Les 0 et les 1 de l'informatique sont seulement juxtaposés, contigus. Mais contiguïté n'est pas continuité; raison pour laquelle, selon moi, l'intelligence artificielle est drastiquement limitée.

A l'opposé du réductionnisme on trouve le structuralisme. Structuralisme qui, fondamentalement, renvoie à la géométrie, au continu.

Thom: "La physique moderne a sacrifié la stabilité structurelle à la calculabilité; je veux croire qu'elle n'aura pas à regretter les conséquences de ce choix."

Les calculateurs actuels* sont technologiquement tenus de faire ce sacrifice. (Rapport avec les déboires du JSF?)

Etat actuel des lieux: d'un côté l'armée des scientifiques-Système, penseurs du discret, avec le fric et l'hubris qui va avec; de l'autre quelques très rares penseurs du continu - et de l'immuable Tradition- (Aristote, Guénon, Thom, ???), et une poignée de philosophes.

*:  quid des ordinateurs quantiques(?)