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Article : Le bouleversement français jusqu’au bout ?

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Et les autres ?

GJ

  25/11/2016

Les jeux sont loin d'être faits en effet. Par contre, je vois quelques problèmes dans le raisonnement. Si j'ai bien compris, vous voyez quatre candidats "importants" se partageant 50% des voix : M. le Pen, Mélenchon, Fillon et… Bayrou. Macron hors course ? Pas de socialiste (Hollande en embuscade, Valls…) ? Et que penser de l'influence du "vote utile" ? Par peur du FN, on ne votera pas pour un candidat probablement perdant au 2ème tour face à MLP, donc pas pour Mélenchon.
Pour le reste, je suis d'accord. Le positionnement officiel très à droite de Fillon, qui repose sur le pari que la France est prête se choisir un Thatcher arrivant même pas masqué, a toutes les chances de lui coûter cher. La droite ultralibérale est tellement sûre de son coup qu'elle en oublie qu'elle n'a pas, dans le pays, un courant d'adhésion si fort que ça…

Les Quatre, la temporalité, et la perte du candidat idéal

Alexis Toulet

  25/11/2016

Le raisonnement porte plutôt sur les quatre candidats qui se partagent le vote "conforme-UE", dans le sens où il ne remet pas en cause les traités existants, donc la perte de souveraineté, donc l'obligation d'appliquer nolens volens la stratégie économique d'austérité et de libéralisation même faillie.

Ces candidats devraient être 4 : Fillon, Bayrou, Macron, le candidat PS. Et à étudier les sondages des derniers mois, ils ne rassemblent qu'environ 50% à eux tous.

Le reste est constitué des frontistes et des partisans de Mélenchon pour plus de 40% -  bref des gens qui se révoltent, les uns par la droite les autres par la gauche - tandis que quelques "petits" candidats comme Dupont-Aignan, l'écologiste et l'extrême gauche se partagent les moins de 10% restants.

La question du "vote utile" se pose en effet. Dans l'hypothèse où le mouvement en faveur de Mélenchon que j'imagine apparaîtrait longtemps à l'avance, assez pour que les sondages évoquent sérieusement la possibilité d'un second tour Le Pen - Mélenchon, alors il est raisonnable de supposer que la moitié de la population favorable à ce que les choses continuent plus ou moins en l'état, en tout cas sans faire trop de vagues, chercherait à réagir et pourrait tenter de "s'accorder" sur un candidat principal. Si ne serait-ce que la moitié d'entre eux soit 25% du total des votants se prononçaient pour lui, il deviendrait difficile d'imaginer que Mélenchon parvienne à se qualifier. Et ce candidat serait très probablement ensuite préféré à MLP au second tour.

Peut-être est-ce ce qui arrivera. Je vois toutefois deux difficultés à ce scénario :

1. D'abord la chronologie. Il faudrait que la poussée de Mélenchon dont je parle survienne non pas dans les deux dernières semaines avant l'élection - comme celle de Fillon au début du mois - mais nettement avant, afin que les électeurs pro-UE aient le temps de réagir. C'est possible, oui. Mais cela fait une condition supplémentaire. Et un grand nombre de personnes peuvent se décider dans les dernières semaines comme on vient de le voir, surtout quand elles ne sont au fond pas satisfaites d'une situation qu'elles pensent par ailleurs inévitable… avant de voir tout à coup un signe comme quoi, oui, on pourrait échapper à cette situation en fait ! Le scénario Fillon-novembre 16 en somme. Et si le suivant était un scénario Mélenchon-avril 17 ?

2. Et puis le candidat ! Il faudrait quelqu'un sur qui puissent plus ou moins s'accorder le plus gros des pro-UE à la fois de gauche (libérale) et de droite (tendance centriste). Juppé était le candidat idéal pour cela. Qui pour le remplacer ?
Peut-être y en aurait-il un, mais ce serait difficile pour chacun d'eux : Fillon trop ouvertement libéral et pro-"réformes" - trop franc du collier en fait, pas assez sournois et hollandesque - Hollande ou Valls déconsidérés, Macron ou Bayrou auraient le positionnement idéal mais… le premier est un blanc-bec qui dépend de la présence aimante de sa mère - pardon de sa femme aux réunions pour donner le meilleur de lui-même, le second a tout de même été largement absent de la vie publique depuis bien longtemps.
 

We must talk about Vladimir

Claude Huart

  25/11/2016

Il y a un point de litige entre Juppé et Fillon qui pèse un certain poids dans la balance c'est la question de l'attitude vis à vis de la Russie : alors que Juppé souhaite lui dire ses 4 vérités à Vladimir, Fillon plaide pour calmer le jeu. Au bout du compte avec Fillon, Mélenchon et MLP on a trois candidats majeurs russo-pacifistes. C'était aussi le fait de Trump. Peut-être que le spectre de la WWIII influence l'électorat plus qu'on ne le pense. Personnellement j'ai décidé de différer le creusement d'un abri antiatomique dans mon jardin depuis l'échec d'Hillary.
De ce point de vue les intentions pacifistes de Fillon s'accordent mal avec son européisme conformiste. Le pacifisme débouche de facto sur l'eurosepticisme et l'OTANophobie. Je crois que du pacifisme à l'eurosepticisme, on peut en arriver à un vote souverainiste mettant face à face JLM et MLP avec une vraie dialectique gauche-droite remettant le FN à sa vraie place d'extrême droite, et la gauche du bon côté de la lutte des classes qu'elle n'aurait jamais dû quitter.