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Article : La Syrie, al Qaïda et le malaise de la droite interventionniste US

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Une situation globalement incompréhensible par ceux qui devraient la comprendre

Jean-Paul Baquiast

  21/07/2012

En reprenant ma réaction au précédent article, et en m’appuyant sur celui-ci, qui la renforce, je crois vraiment qu’aucune intelligence humaine, face à une crise qui s’élargit en permanence, n’est 1. capable de comprendre ce qui se passe et 2. capable de réagir intelligemment en conséquence. Nous sommes en face de phénomènes anthropotechniques dépassant les capacités de l’homo sapiens, même lorsqu’il se réunit en think tank poly-informé.
C’était sans doute ce qui s’était passé, par exemple avant que n’éclate la guerre de 14. Mais alors les sciences dites stratégiques étaient inexistantes.

Notable quoique sans surprise.

GEO

  24/07/2012

http://www.atlantico.fr/decryptage/moyen-orient-ouverture-chasse-chiites-est-ouverte-ardavan-amir-aslani-429006.html

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N’oublions pas en effet que ce qui a commencé en Syrie comme une révolte populaire, toute confession confondue, s’est rapidement transformé en guerre civile opposant d’un côté la population sunnite majoritaire dirigée par les frères musulmans et des Salafistes et de l’autre la minorité alaouite chiite. Aujourd’hui, les minorités religieuses ont peur en Syrie. Ils anticipent l’arrivé au pouvoir d’un régime aussi brutal que celui d’Assad mais plus intolérante religieusement et porté sur la vengeance.
Les Chrétiens qui représentent 12 % de la population craignent connaitre le même sort qui leur a été réservé en Irak, c’est-à-dire, assassinats et exils forcés. C’est ainsi que plus de 50% des Chrétiens d’Irak ont émigré vers l’étranger. Il en est de même des minorités kurdes et turkmènes qui s’inquiètent du sort qui leur sera réservé en tant qu’alliés du pouvoir actuel. En effet, La Syrie a longtemps été un havre de paix pour les mouvements kurdes en lutte contre le gouvernement turc.
En ce qui concerne les alaouites, ils envisagent le pire, c’est-à-dire un nettoyage ethnique inéluctable si le régime d’Assad devait tomber, d’où la férocité des combats sachant ce qui les attend s’ils devaient perdre. Par centaines, ils commencent à quitter les différentes villes syriennes pour se rendre à Lattaquié, leur fief historique dans les montagnes côtières. Là où pendant des siècles ils s’étaient réfugiés contre la menace d’exaction du pouvoir sunnite alors en place depuis longtemps. Ironie de l’histoire, alors que leur statut en tant que communauté à part entière a été reconnu après la Première Guerre mondiale par les Français, qui ont reçu le mandat sur la Syrie et qui ont consacré une partie du pays : « territoire des Alaouites », la France aujourd’hui figure parmi les voix les plus agressives contre le régime qui personnifie cette communauté. C’est ainsi que peut-être la cartographie de la prochaine Syrie, à l’instar de l’Irak est en train de se dessiner avec une division du pays entre les différentes communautés.
Pour se convaincre de cette dichotomie guerrière qui sépare les deux communautés chiites et sunnites, il suffit de se référer aux soutiens des uns et des autres. Le camp sunnite est soutenu par les deux tirelires wahhabites que sont l’Arabie Saoudite et la gazo-monarchie du Qatar et le camp chiite par l’Iran où les chiites représentent 75% de la population. Cette guerre sunnite/chiite continue donc à sévir partout au Moyen-Orient, en Syrie, en Irak, au Liban sans oublier le conflit au Bahreïn.
En effet, la saison de la chasse aux chiites est ouverte…

Ardavan Amir-Aslani