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Article : La suicide machine et la fin de la civilisation

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Oui mais que mettre à la place?

Jean-Paul Baquiast

  22/05/2012

Le problème, que j’ai souvent évoqué ici, est que, autant les critiques portées par ces auteurs et d’autres contre le Système sont justes, autant règne le flou le plus complet sur les solutions que l’on pourrait recommander à la place - à supposer qu’il soit au pouvoir des volontés humaines d’intervenir dans des évolutions de cette taille.
Or sans solutions mobilisatrices, les peuples de la base suivront les déterminismes qui leurs sont imposés par les pouvoirs dominants.
Un débat sur cette question serait urgent, y compris sur ce site dont ce n’est pas prioritairement la vocation.

Tant qu'on n'a pas compris ce Qu'EST le Système...

Franck du Faubourg

  22/05/2012

... on ne saura pas trouver de solutions!
Le coeur du Système est basé sur l’architecture du système financier occidental.
L’ancètre Rotschild (Amsel, je crois) avait très bien théorisé les fondements, sous ce genre de forme:
“donnez moi le controle de la monnaie, et peu m’importe qui fait les lois” (traduction approximative)
Le Système EST le produit de la création et du controle de la monnaie.
Nous sommes dans un monde ou la monnaie est structurellement basée sur de la dette à intérets fractionnaires, et l’Histoire ( ou la prise de pouvoir progressive du monde de la finance sur la monnaie) nous a porté fatalement sur le controle absolu de l’économie, de la politique, des médias, etc .. par un Club de financiers transnationaux dont la logique est celle des intérets composés, qui finit mathématiquement “dans le mur”
Nous voici à la fin de cette logique mortelle ...
Amen(!)
Un lien de quelqu’un qui a compris:
http://www.dailymotion.com/video/xqubls_itw-jovanovic-avril-2012_news

Une société complexe mondiale

Andros

  22/05/2012

Grâce à la marche forcée de la globalisation, notamment à partir des années 1980, la planète Terre est devenue une seule société complexe, une société qui a besoin de la complexité, c’est-à-dire des structures dédiées à l’ensemble, pour fonctionner.

La plupart des zones de production sont spécialisées, que ce soit dans le cacao, les hydrocarbures ou les tablettes PC, et ne peuvent plus se passer les unes des autres. Il vaut d’ailleurs mieux parler de “zones de production” que de pays. Le “Système” est cette couche ultime de complexité qui s’est assuré sa survie en se rendant indispensable, et en spécialisant les zones de production. Notons qu’il faille toujours une clé de répartition arbitraire (la religion, les “marchés” etc.) édictée par le Système.

C’est pourquoi il ne pourra pas y avoir de “solution” au sens où on le comprend implicitement, c’est-à-dire à un époque pré-industrielle, peut-être même à une Renaissance rêvée ou bien alors un idéal de “Renaissance alternative”, comme l’hypothèse d’une voie qui n’aie pas été thermodynamique au sens où Dedefensa le définit.

Une transition vers une société moins complexe ne pourra plus exister, à l’âge où les tensions sur l’énergie et tout simplement la nourriture et l’eau potable sont si grandes. Le terme à envisager est l’effondrement (Cf « L’effondrement des sociétés complexes » de J. Tainter).

Les effondrements de sociétés complexes existant dans l’histoire sont des effondrements de société fondées sur l’agriculture (Mayas, Empire Romain d’Occident par exemple), et au terme de l’effondrement, ce sont moins de 20% de la population initiale qui ont survécu. Dans nos sociétés où  moins de 5% de la population (active ou non) est liée à l’agriculture, comment un tel effondrement ne serait-il pas véritablement apocalyptique ?

C’est pourquoije proposerai d’examiner la situation sous un autre jour. L’effondrement financier est tout simplement l’effondrement de la promesse initiale : l’investissement dans la complexité (accepter le dieu du Marché comme on acceptait l’Empereur-Dieu, abandonner la souveraineté nationale…) résultera en une vie meilleure.

Une fois la promesse initiale rendue caduque, il reste l’alternative entre la dictature du système, ou l’effondrement. C’est assez faustien, mais il s’agit moins d’un complot que de la marche naturelle des sociétés complexes.

En l’état, il se peut fort que la perte d’influence des Etats-Unis ne soit que la fin du premier acte, celui de la Promesse. L’ « American Dream » ne pouvait par définition naître qu’aux Etats-Unis.

Le temps de la « Dictature par nécessité », lui, pourrait revêtir des formes tout à fait nouvelles, à tous les points de vue, tout comme Dioclétien n’était pas Marc-Aurèle. A l’âge de l’internet dans chaque foyer et de la robotisation presque complètement achevée, ça pourrait être cauchemardesque pour les vieilles générations.

C’est pourquoi la phase actuelle ne pourrait peut-être pas être celle de l’effondrement mais celui du passage au second acte.

@Baquiast: flou car " le crustacé n'imagine pas l'oiseau", chercher des "solutions concrètes" c'est dominer "avec".

Francis Lambert

  23/05/2012

La nouvelle pensée positive.

“Après avoir été une vedette de la philosophie sociale dans les années 60, notamment en inspirant le mouvement étudiant en France et au Québec, Marcuse a été rapidement classé au rayon des penseurs obsolètes dès le début des années 80. Est-ce un signe des temps ou tout simplement l’avènement de la pensée unique que ce théoricien de l’école de Francfort avait prophétisé ? ”
()
“Nous croyons que c’est effectivement toujours la « pensée positive », dénoncée par Marcuse, qui triomphe en ce moment, mais elle doit aussi de plus en plus partager sa place avec ce que nous appellerons « la nouvelle pensée positive ». L’objectif de cet article est de proposer une relecture de l’Homme unidimensionnel, qui nous permettra de constater que ce livre est toujours d’une actualité criante. Nous verrons que ce que Marcuse décrit comme « la pensée positive » utilise les mêmes procédés pseudo-rationalistes que ceux que nous trouvons à l’oeuvre chez les défenseurs d’une « nouvelle pensée positive ».
Ces deux façons de percevoir la réalité sociale sont en opposition avec la « pensée négative » de l’auteur d’origine allemande. Par « pensée négative », le philosophe entend une pensée qui pratique une critique systématique de la société.”
()
D’autres reprochent au théoricien de ne pas proposer de solutions concrètes, mais c’est justement ce qu’il refuse de faire puisque, pour lui, chercher des « solutions concrètes »
signifie adhérer au cadre social dominant. “

http://classiques.uqac.ca/contemporains/geoffroy_martin/marcuse_et_pensee_positive/marcuse_pensee_positive.pdf

L’Homme unidimensionnel, texte complet en anglais http://www.marcuse.org/herbert/pubs/64onedim/odmcontents.html

Pièces détachées chinoises et économies...

Olivier

  23/05/2012

Un rapport du Sénat US signale que des milliers de pièces,  faites en Chine, sont dans les avions et missiles US.
Le système cherche à faire des économies et ne contrôle pas son approvisionnement, se fragilisant de ce fait.
Que pensez-vous de ce rapport?
http://armed-services.senate.gov/Publications/Counterfeit%20Electronic%20Parts.pdf

Merci

Courages ! Serrons les Rangs !

Bogiidar

  27/05/2012

Pour la Mère TERRE :
http://www.youtube.com/watch?v=LGDNUFCk8NM&feature=plcp

Et Après, Prenons le Temps de Comprendre :
http://www.youtube.com/watch?v=vioZf4TjoUI&feature=related

Mais, Nous en sommes toujours Là :
http://www.youtube.com/watch?v=VjFfnpSFsDA&feature=related

Je suis un Humain mais je préfère Formes de Vie à Humain
Donc, Je Suis Une Forme de Vie

Bogiidar

Obama, président assassin en exercice

pierre

  04/06/2012

Le rôle d’Obama dans la sélection des cibles humaines des frappes de drones

article original sur NYT: http://www.nytimes.com/2012/05/29/world/obamas-leadership-in-war-on-al-qaeda.html?_r=1&pagewanted=all

Dans le WSWS: http://www.wsws.org/fr/articles/2012/jui2012/obam-j02.shtml

Par Bill Van Auken
2 juin 2012
« Nous ne sommes pas gouvernés par des meurtriers, mais seulement – par leurs amis, » écrivait Rudyard Kipling il y a cent ans. Le fait que l’aphorisme mordant du poète est devenu totalement désuet a été clairement démontré par un article paru dans le New York Times qui détaille le programme d’assassinat géré à partir de la Maison Blanche d’Obama.
Le long article, paru le 29 mai dans le New York Times, constate que le président Barack Obama passe une grande partie de son temps à comploter personnellement des assassinats et à sélectionner des victimes. Ce processus a été organisé en une routine hebdomadaire lors de laquelle Obama dirige les soi-disant réunions du « Mardi terroriste » qui rassemblent des responsables de l’armée et des services du renseignement. Chaque semaine, ils se réunissent dans la Situation Room de la Maison Blanche pour examiner les photos signalétiques de ceux qui figurent sur la « liste des personnes à tuer », dont certaines sont mineures, comme c’est le cas d’ « une jeune fille qui avait l’air d’avoir moins de 17 ans. »
En fin de compte, Obama choisit la plus part des victimes. Il « approuve par sa signature chaque frappe au Yémen et en Somalie et aussi des frappes plus complexes et plus périlleuses au Pakistan – environ un tiers du nombre total, » selon le Times.
Et donc, lorsque l’on voit ou entend des reportages dans les médias sur des « activistes présumés » qui sont tués par un drone – ou les récits suivants moins fréquents révélant que ces « activistes » étaient en fait des hommes, des femmes et des enfants non armés – l’on peut supposer que c’est Obama en personne qui a ordonné les meurtres.
L’article n’est pas un compte rendu. Il semble avoir été commandé par le gouvernement même dans le cadre de sa campagne de réélection pour tenter de présenter Obama comme un commandant en chef inébranlable dans la « guerre contre le terrorisme », vantant le succès supposé de son programme d’assassinat et dépassant les Républicain par la droite.
Les auteurs soulignent que l’article est fondé sur des interviews avec « trois dizaines de ses actuels et anciens conseillers, [ceux d’Obama]» qui étaient clairement autorisés et encouragés à parler de l’implication du président dans des meurtres d’Etat.
Néanmoins, le portrait d’Obama et de l’appareil d’assassinat d’Etat qu’il dirige donnent des sueurs froides. L’article témoigne de l’état dégénéré de la « démocratie » américaine et de la profonde démoralisation politique de sa couche dirigeante. Bien que dans le ton il ait absorbé une bonne partie du cynisme politique du gouvernement, la révélation de la criminalité de l’Etat aura finalement des conséquences énormes.
Parmi les épisodes spécifiques cités par le Times, il y a la première frappe ordonnée par Obama au Yémen le 17 décembre 2009. Un missile de croisière avait frappé un village en tuant des dizaines de personnes, dont 14 femmes et 21 enfants ; ceci avait alimenté la haine contre les Etats-Unis et qui dure encore à ce jour. Le Times se réfère à ce massacre téléguidé en parlant de « frappe bâclée ».
Un autre épisode est ce que le Times décrit comme le cas « problématique » de Baitullah Mehsud, le dirigeant des Taliban pakistanais, qui fut ciblé en août 2009 parce que le « Pakistan le voulait mort » et que les Etats-Unis comptaient sur la complicité du gouvernement pakistanais pour organiser ses frappes de drone. Mehsud ne représentait aucune « menace imminente pour les Etats-Unis », le soi-disant critère pour sélectionner les victimes sur la « liste des personnes à tuer. » Le gouvernement a truqué ce critère en prétendant qu’il posait un danger au personnel américain au Pakistan. En réalité, la grande majorité de ceux qui sont ciblés pour être assassinés sont retenus pour avoir commis le « crime » de s’opposer à l’occupation américaine ou à une intervention dans leur pays natal.
L’autre aspect problématique de la cible est que Mehsud se trouvait avec sa famille lorsque la frappe fut ordonnée. Obama a ignoré les préoccupations concernant le meurtre d’innocents, en disant à la CIA de « tirer », persuadé qu’il n’y aurait aucune protestation de la part des responsables pakistanais. Furent tués dans l’attaque, Mehsud, son épouse, son beau-père, sa belle-mère, un oncle et huit autres personnes.
Obama traite des victimes civiles en refusant de les compter. « M. Obama, » rapporte le Times, « a adopté une méthode contestée pour compter les victimes civiles, qui n’a guère menacé de le coincer. » Cette méthode définit simplement comme combattant, sauf preuve du contraire, tout homme en âge d’aller à l’armée et qui est tué dans une zone de frappe,.
Le Times décrit Obama comme un « réaliste qui, contrairement à certains de ses fervents partisans, n’est jamais grisé par sa propre rhétorique. Au lieu de cela, il se sert de son esprit d’avocat pour dégager la plus grande marge de manoeuvre pour combattre le terrorisme tel qu’il l’entend. »
Cela nous conduit à ce que le Times qualifie de « test décisif » des « principes » d’Obama, le cas d’Anwar al-Awlaki, l’imam né au Nouveau-Mexique et citoyen américain qui fut ciblé et tué en septembre dernier par un missile de drone au Yémen.
La proposition d’assassiner Awlaki avait soulevé une « question urgente » chez Obama, remarque le Times. « Pouvait-il ordonner, en secret et sans procès, le meurtre ciblé d’un citoyen américain dans un pays contre lequel les Etats-Unis n’étaient pas en guerre ? »
Les conseillers juridiques du Département d’Etat de la Justice avaient préparé un mémo pour le président justifiant une telle attaque au motif que, comme le rapporte le Times, « …alors que le Cinquième amendement garantit une procédure légale régulière, des délibérations internes au sein de l’organe exécutif pourraient suffire à la justifier. » Le comité de la « liste des personnes à tuer » d’Obama est inscrit comme le quatrième organe du gouvernement américain. Il est tout à fait conforme au « principe du Führer » de l’Allemagne nazie, où les décisions du dirigeant constituaient la loi suprême.
La réponse d’Obama? « Cette fois-ci c’est facile » aurait dit l’ancien professeur en droit constitutionnel, alors que des collaborateurs ont dit au Times qu’il n’avait pas eu d’états d’âme à tuer l’imam.
Il existe certainement une composante psychologique personnelle dans l’évolution d’Obama. S’il dirige personnellement les meurtres d’Etat, c’est en partie parce qu’il aime le faire. Le Times remarque : « A la question de savoir ce qui l’avait le plus surpris chez M. Obama, M. [Thomas] Donilon, conseiller américain à la sécurité nationale, a immédiatement répondu : ‘C’est un président qui se sent tout à fait à l’aise pour recourir à la force au nom des Etats-Unis’. »
Le secret des « principes » d’Obama c’est qu’il n’en a pas. Un caméléon politique exempt d’idées indépendantes, de convictions démocratiques ou de scrupule moraux, la personnalité d’Obama est celle d’un fonctionnaire bureaucrate d’Etat. Il s’identifie à l’armée et à l’appareil de renseignement qu’il « commande » officiellement, toujours sous l’œil vigilant de son conseiller anti-terrorisme, l’ancien responsable de la CIA, John Brennan.
Plus important encore que ce que ce programme d’assassinat révèle sur la personne d’Obama, c’est ce qu’il étale au grand jour sur l’establishment politique au pouvoir en général. Il témoigne du rejet total de principes constitutionnels essentiels au plus haut niveau et d’un réel effondrement politique et moral de l’ensemble du gouvernement américain.
Si l’assassinat d’un citoyen américain est « facile », de quels crimes ce président et son gouvernement sont-ils encore capables ? Certes, l’institutionnalisation de listes de personnes à tuer, des comités de ciblage et les justifications fascisantes de meurtre d’Etat ont des implications profondes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Les méprisables libéraux du Parti démocrate ainsi que leurs partisans au sein de la multitude d’organisations de « protestation » de la pseudo-gauche soutiendront, avec peut-être quelques déchirements, la réélection de ce président en se fondant sur l’argument politiquement frauduleux et intellectuellement méprisable qu’Obama représente un « moindre mal. » Il n’y a rien de surprenant à ceci. Ils s’accommoderont de tout.
Mais il y a des millions de personnes aux Etats-Unis qui sont révoltées par la nouvelle que l’homme qui occupe la Maison Blanche est personnellement impliqué dans la sélection de victimes pour un programme inconstitutionnel et foncièrement criminel de meurtres extra-judiciaires. Il ne faudra plus attendre longtemps pour que cette opposition – profondément enracinée dans les traditions démocratiques qui sont encore vénérées par la classe ouvrière américaine – émerge au grand jour.
(Article original paru le 1er juin 2012)