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Article : La grande et la petite Histoire, laquelle est laquelle?

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Au sujet de Martinès de Pasqually

Bertrand Arnould

  26/01/2010

Quoique, étant d’accord avec vous sur le mécanisme de déstructuration/destruction/égarement a l’encontre de notre civilisation/culture/quête spirituelle , promu par ces initiés de l’obscurité, a ce propos lire ou relire “Cagliostro"et “Ange Pitou” d’Alexandre Dumas, qui savait des choses, sur les initiateurs des deux révolutions de la fin du XVIIIème siècle.
J’ai, par des sources familiales, par alliance, des informations sur la situation financière de martinès de Pasqually a Saint- Domingue en 1773, il était “fauché“l’héritage ne rentrait pas et il comptait sur ses deux beaux-frères “puissaments riches” selon son expression, pour le soutenir.
Or quelqu’un de si haut placé dans cette hiérarchie, qui considère les moyens financiers comme un moyen, justement, et non comme un but, ne saurait manquer d’argent ni d’ailleurs se retirer du “champ de bataille” pour aller chercher un hypothétique héritage dans une île lointaine alors que l’oeuvre de ses vingts dernières années, l’établissement de son ordre n’est pas achevé. 
De la même façon, De Maistre, ambassadeur a ses frais, du roi de Savoie, a Moscou et qui devais choisir entre écrire et se chauffer, ne semblait pas bénéficier des moyens nécessaires a ces activités que vous décrivez, hors ces gens là “font et défont” l’argent, pour nous réduire en esclavage, ils ne courent pas après.
J’aimerais contester quelques autres points, mais je tape avec un seul doigt, je trouve d’ailleurs que j’ai du mérite de me lancer comme cela dans une contestation de certains éléments d’un aussi long écrit, je me contenterai de contester la notion de bonheur comme but de notre passage sur cette terre, c’est un concept athée, c’est même la seule chose que l’athéisme nous propose il faudrait juste que l’on commence par nous expliquer ce que cela veut dire et là, cela va être rigolo. Je suis d’ailleurs étonné, car je pense que vous êtes un homme de foi.
Amicalement

Le bonheur un concept athée??? Rien de moins sûr

Roger Leduc

  26/01/2010

Réponse à M. Arnould : AU SUJET DE MARTINÈS DE PASQUALLY

Bien malin qui peut parler avec certitudes d’une époque, qu’on peut à peine imaginer. Que Joseph de Maistre, noble aristocrate, ait eu à choisir entre écrire et se chauffer, peut sembler incroyable à un sans-culotte contemporain, comme moi. Pourtant à cette époque le monde était petit, et le vase (des connaissances) clos.

Pour ce qui est du bonheur et de l’athéisme, je dois vous avouer que je ne savais pas que ce bien-être, cette félicité, était un concept athée. Je ne crois pas qu’un concept puisse appartenir à qui que ce soit. L’athéisme et le bonheur sont d’ailleurs antinomiques. La vie sans transcendance, sans futur, sans direction, sans un Dieu <

>, n’au aucun sens et conduit au suicide. C’est d’ailleurs le chemin pris par le modernisme. Et là, nous sommes vraiment, mais vraiment loin du bonheur!
En toutes amitiés,
RL

Lumières nouvelles !

José DE CARVALHO

  27/01/2010

Bonjour,

je ne connais rien de ce Philippe de Maistre, si ce n’est qu’il semble beaucoup cité par ce site, et à ce qu’il me semble de manière flatteuse.
Aussi, je vous remercie de nous montrer la face cachée du personnage ainsi que le fond de sa pensée.
Par contre, votre renvoit au cerveau gauche-droit pour expliquer l’évolution de la pensée et de la dérive de nos sociétés (si je vous comprends bien), me gêne dans le sens où elle me parait un peu trop “matérialiste”, voire un peu simpliste. Peut-être est-elle réelle mais elle n’est sûrement pas première. en tant que catholique, je dirais que la cause première est d’ordre spirituelle.
J’attends la suite de votre contribution avec impatience !

José De Carvalho

sur Joseph de Maistre

geo

  28/01/2010

À l’adresse de José DE CARVALHO ceux qui veulent en savoir plus (bonne idée) sur Joseph de Maistre, le texte intégral des « considérations sur la France » se trouve par ce lien: http://abu.cnam.fr/cgi-bin/go?consider1

c’est dans ce texte que se trouve si fortement affirmé le caractère providentiel de l’Histoire en général et de la révolution française en particulier, que le site De Defensa semble reprendre à son compte sans la référence religieuse explicite chez Maistre. 

Sur le caractère franchement intempestif, ou réactionnaire comme on voudra le dire, du personnage, cet extrait célèbre des « Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole », qui fera comprendre la détermination du polémiste. (On pense à Léon Bloy, autre catholique en diable.)

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On a fait grand bruit en Europe de la torture employée dans les tribunaux de l’Inquisition, et de la peine du feu infligée pour les crimes contre la religion; la voix sonore des écrivains français s’est exercée sans fin sur un sujet qui prête si fort au pathos philosophique; mais toutes ces déclamations disparaissent en un clin d’oeil devant la froide logique. Les inquisiteurs ordonnaient la torture en vertu des lois espagnoles, et parce qu’elle était ordonnée par tous les tribunaux espagnols. Les lois grecques et romaines l’avaient adoptée; Athènes, qui s’entendait un peu en liberté, y soumettait même l’homme libre. Toutes les nations modernes avaient employé ce moyen terrible de découvrir la vérité; et ce n’est point ici le lieu d’examiner si tous ceux qui en parlent savent bien précisément de quoi il s’agit, et s’il n’y avait pas, dans les temps anciens, d’aussi bonnes raisons de l’employer, qu’il peut y en avoir pour la supprimer de nos jours. Quoiqu’il en soit, dès que la torture n’appartient pas plus au tribunal de l’Inquisition qu’à tous les autres, personne n’a le droit de la lui reprocher. Que le burin protestant de Bernard Picart se fatigue tant qu’il voudra à nous tracer des tableaux hideux de tortures réelles ou imaginaires, infligées par les juges de l’Inquisition, tout cela ne signifie rien, ou ne s’adresse qu’au roi d’Espagne.

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L’abbé de Vayrac est, je crois, le premier Français qui ait parlé raison sur l’Inquisition, dans son voyage d’Espagne et d’Italie (1); mais déjà, en 1731, il désespérait de pouvoir se faire entendre au milieu des clameurs du préjugé: « J’avoue, dit-il, que si ceux qui se déchaînent contre le tribunal de l’Inquisition avaient égard à ceux qui le composent, ils en parleraient tout autrement… Mais ce qu’il y a de plus déplorable, c’est que la prévention a tellement prévalu que je désespère, en quelque manière, de pouvoir faire convenir mes compatriotes que la circonspection, la sagesse, la justice, l’intégrité, sont les vertus qui caractérisent les inquisiteurs… Il faut être bien méchant, ou une bien mauvaise tête pour être repris par ce tribunal. »
Tout homme sage pourrait deviner de lui-même ce qu’on vient de lire, s’il veut réfléchir un instant sur la qualité des juges. En premier lieu, il n’y a rien de si juste, de si docte, de si incorruptible que les grands tribunaux espagnols, et si, à ce caractère général, on ajoute encore celui du sacerdoce catholique, on se convaincra, avant toute expérience, qu’il ne peut y avoir dans l’univers rien de plus calme, de plus circonspect, de plus humain par nature que le tribunal de l’Inquisition. »

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http://abu.cnam.fr/cgi-bin/go?inquisit2