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Article : La crise de l’Europe, c’est bien plus que l’Europe

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Euro & infos contre "la com"

Francis Lambert

  31/05/2010

“- le marché des changes atteint 3.000 milliards d’euros par jour. Un spéculateur ou un groupe de spéculateurs qui voudrait influencer les cours aurait donc besoin au minimum de 30 milliards d’euros pour représenter 1% de ces volumes.

- la grande masse de ces mouvements provient du commerce international ou d’investissements en actifs d’une autre zone monétaire: il s’agit d’achats et de ventes de devises par des entreprises ou d’institutions qui ont à régler des factures au jour le jour en devises étrangères : il suffit de regarder le marché du pétrole qui engendre des flux massifs entre dollars et euros tous les jours pour s’en convaincre. Ces acteurs anticipent des mouvements de change (...) qui affectent le cours de la devise.

- Quant au rôle des hedge funds, il est dérisoire dans ces marchés. Avec $ 2.000 milliards de capitaux investis et 80% de leurs actifs en actions et obligations sans risque de devises.  La partie « spéculative » en devises ne doit pas représenter plus de 10% de ces actifs. Même s’ils échangeaient la totalité de ces actifs spéculatifs chaque jour, ils n’atteindraient pas 1% des mouvements.

Pourquoi l’Euro a-t-il atteint $ 1.56 au sommet l’an dernier ?
Parce que le dollar US s’effondrait et la confiance dans l’économie et la finance américaines était au plus bas. Personne n’a dit ni prétendu que ce cours était la référence.

L’Euro n’est pas d’abord un instrument spéculatif. C’est la devise de 16 économies qui ont une puissance significative et dont au moins 80% du commerce est interne a l’Eurozone ou a l’Europe.”

Extraits de Georges Ugeux, http://finance.blog.lemonde.fr  voir le 2010/05/27

NB: on est bien dans l’ère psycho-politique où la communication des “spin doctors” et autres Murdoch écrase l’information ou la remplace bêtement par la foire aux “people”.

“Les détracteurs de l’euro, voire les eurosceptiques, ne cessent d’évoquer ad nauseam un argument économique spécieux pour la justification de leur prophétie : la zone euro ne constitue pas une zone monétaire optimale, parachevée par la mobilité des facteurs de production et par la flexibilité des prix et des salaires. Faute de réunir ces conditions, l’euro est donc censé disparaître plus tôt ou plus tard. Cependant, la zone monétaire optimale, comme tout concept d’économie pure, ne constitue qu’un idéal, vers lequel il est indispensable de progresser, mais, sous cette condition, une monnaie unique peut fonctionner convenablement même dans une zone suboptimale.

Un bref rappel historique (...) Les Etats allemands, fort éparpillés au XIXe siècle, avaient déjà leur “thaler d’union” (...)  l’union monétaire des deux Allemagnes a précédé même leur unification politique sans qu’il y ait eu la moindre homogénéité (...) malgré l’hétérogénéité écrasante entre l’Italie du nord et l’Italie du sud, la lire italienne (...) au moment de la création du Fed en 1913, y avait-il une homogénéité entre l’Est développé et le “Far West” encore fort arriéré ? (...) Les provinces canadiennes, notamment Ontario et Saskatchewan, constituent-elles une zone monétaire optimale ? Et combien de “yuans” devrait-on introduire en Chine d’après l’optimalité des zones monétaires ?

Mais, au lieu de s’orienter, comme mécanisme de résolution durable de la crise de l’euro, vers le contrôle des budgets nationaux qui blesse la souveraineté des Etats, il faudrait, me semble-t-il, entrevoir un moyen bien plus efficace, à savoir l’accroissement du budget communautaire. Celui-ci devrait atteindre une masse critique d’efficacité.
Le “1 %” des PIB nationaux - budget actuel - devrait être progressivement, d’année en année, élevé de “1 ¨ %” pour atteindre un niveau à deux chiffres, à l’instar des Etats-Unis.”

Extraits de Paul Mandy, Un sursaut en plus pour l’euro ! http://www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/article/585591/un-sursaut-en-plus-pour-l-euro.html