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Article : Impasse des technologies

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Comment quantifier "l'efficacité" d'une arme

Richard RUTILY

  06/10/2010

L’article admet une efficacité double d’un nouveau système d’arme par rapport à l’ancien et il est sous entendu que de toute façon cela ne peut pas être 10 fois alors que le prix lui est bien multiplié par 10. Je suis d’accord qu’il y a un rendement décroissant des systèmes d’arme au fur et à mesure que leur complexité croit mais ce point de vue n’est pas partagé par Alvin Toffler pour qui:
“Ainsi, pour détruire un pont, il fallait en moyenne 4 500 sorties de B-17 et 9 000 bombes durant la Seconde Guerre mondiale, 90 sorties et 190 bombes durant la guerre du Viêt Nam, alors qu’une seule sortie de F-117 armé d’une munition guidée par laser suffisait pendant la guerre du Golfe”
Ainsi qu’on peut le voir dans Wikipedia à propos de l’article Théorie des vagues de développement:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_vagues_de_d%C3%A9veloppement

Combien coute la destruction d'un pont

mangiofagioli

  08/10/2010

Je ne pense pas qu’il s’agisse tant d’une barrière technologique que d’une barrière de la complexité.
Il y a de plus en plus de fonctions, d’équipements dans ce genre de quincaillerie.
Or, la gestion de l’interdépendance, du point de vue technique, entre tout ces éléments conduit à gérer un nombre exponentiel de liens, de relations.
le nombre de liens varie bien plus vite que le nombre d’éléments et de fonctions, et comme il y a de plus en plus d’éléments et de fonctions ...
Pour les gros projets, afin de maitriser cette quantité d’échange entre humains que necessite la gestion des ces interdépendances, il a fallut formaliser cette gestion et donc a l’augmentation de la complexité technique s’est ajouté l’augmentation de la complexité de la gestion des projets.
Sont ainsi apparu de nouveaux métiers et de nouvelles méthodes et procédures aux seins des entreprises, comme la rédaction de spécifications, de dossier justificatifs en tout genre, la qualité, la sureté de fonctionnement, le soutien logistique ... et autant de réunions et de fameuses présentations powerpoint.
En voila un beau de système anthropotechnique a analyser et notament sa dérive vers un rendement de plus en plus faible.
Je me demande quel serai le surcout par rapport aux années 40 de concevoir un Sabre, de nos jours, avec nos méthodes modernes.
Je pense d’autant moins qu’il y a une barrière technologique actuellement qu’il reste beaucoup de progrès technique a intégrer dans nos grosses machines modernes.
Pour des programmes très long comme le JSF, certaines technologies choisies au début du projet sont bien agées 20 ans aprés.
Et pour finir, je pense que les russes ne sont peut-être pas les mieux placés pour juger de ces dérives, quand on pense à l’efficacité de leurs équipements par rapport à leurs budgets.
(le budget militaire russe est inférieur au budget français)
Parallélement a cette inflexion du rendement dans le monde occidental, il y a une diffusion de plus en plus large de la connaissance dans le reste du monde et, en corolaire,
une diffusion des moyens pour obtenir des éléments techniques modernes.
Comme tout est une histoire de motivation, que valent nos “psychologies épuisées” face au sentiment d’humiliation rémanent dans le ROW, ils s’approprient la technologie beaucoup plus vite que nous n’avançons dans l’intégration des dernières d’entre elles.
Il y a une loi qui tend à limiter naturellement les écarts entre ces systèmes au cours du temps et il risque bien d’y avoir d’autres surprises comme celle qu’a eu Israël en 2005.
Alors oui, il faut une sortie de F117 pour détruire un pont, mais quel investissement il aura fallut pour détruire quelques ponts par an, aucun rapport en tout cas avec l’investissement suffisant pour semer le trouble chez les destructeurs de ponts ...

Les rendements décroissant de la complexité

Richard RUTILY

  08/10/2010

Mon intervention précédente, qui avait trait à Alvin Toffler et son F117, avait seulement pour but de mettre en garde contre une analyse trop immédiate de ce genre de sujet. Mais oui, il y a bien un rendement décroissant lié à la complexité. Je voudrais prendre en exemple les transports: l’intérêt de la rapidité des transports c’est de “gagner” du temps.
Par rapport à la marche à pied, avec un Vélo vous gagnez les deux tiers du temps… et pour gagner le dernier tiers il vous faut aller à la vitesse de la lumière! c’est à dire construire un objet d’une complexité déraisonnable.
Alors cette décroissance des rendements est sans doute une caractéristique intrinsèque de la complexité. Mais cela n’empèche pas l’émergence et l’utilisation d’objets complexes qui sont produit chaque fois que les gains supplémentaires sont considérés comme “rentables”.
Que sans s’en rendre compte on ait dépassé le point optimal dans ce cas comme dans d’autre ne m’étonnerait pas. En plus le point optimal dépend beaucoup de l’emploi que l’on veut faire de l’objet et de qui veut faire cet emploi.
Par exemple pour une personne salariée sans qualification, donc mal payée, on peut montrer que la plupart des progrès sont sans gains.