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Article : Fascination for the Devil

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L'ombre du Z

Serge Laurent

  05/10/2021

C'est vrai que le wokenisme sombrera vite dans le ridicule. Mais l'antiracisme restera, et le féminisme aussi. Par contre, je ne suis pas certain que le retour des Maurras, Bainville et de Mestre soient fait pour durer.  Maurras faisait un pietre catholique. Mais avec le couple Éric Zemmour/ Stéphane Bern on a une fine équipe pour sauver la France, le roi, et la foi catholique. Ces pitres ont tout pour nous convaincre de ramener Charles X ou de recoller Louis XVI, et notamment, Bolloré. Les monarchistes zombies sont en marche. 

Crise et catastrophe

jc

  07/10/2021

Je commençais à rédiger un commentaire en partant de l'idée de fascination (une douzaine d'apparition du terme dans l'article) en partant de l'idée de la bêtise des wokenistes comme une paralysie de jugement analogue à celle de l'oiseau fasciné par le serpent quand, cherchant sur la toile des raisons expliquant ce comportement de l'oiseau, je suis (re)tombé sur un article de Thom de 1976 intitulé "Crise et catastrophe" qui fournit un cadre explicatif général des crises qui naissent, se développent, s'éteignent actuellement un peu partout dans le monde. Extraits:

"Des états à morphologie locale fluctuante, que j'ai qualifiés de "catastrophes virtuelles", se présentent aussi dans les sociétés avant les grands changements sociaux. La formation de groupuscules contestataires instables, sitôt dissous, sitôt reformés, est un symptôme d'instabilité profonde auquel tout homme politique doit prendre garde.";

"On posera en principe que la crise comporte toujours un élément subjectif, elle ne peut apparaître que chez un être pourvu de conscience.";

"... définition: est en crise tout sujet dont l'état, manifesté par un affaiblissement apparemment sans cause de ses mécanismes de régulation, est perçu par le sujet lui-même comme une menace à sa propre existence.";

"Finalement la crise chez l'être vivant doit toujours être rapportée à une défaillance dans ses mécanismes de régulation.";

"Ainsi la crise apparaît comme le facteur essentiel du progrès biologique et peut-être, en fait, de tout progrès." (dernière phrase de l'article).

https://www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1976_num_25_1_1379



 

Crise et catastrophe.1

jc

  08/10/2021

Dans l'article éponyme Thom qualifie une crise de catastrophe virtuelle qui se manifeste pour prévenir de la possibilité de catastrophe réelle de plus en plus imminente à mesure que les crises se multiplient. Il note que la crise peut se résorber sans laisser aucune trace, qu'elle n'est pas inéluctablement suivie d'une catastrophe. Il me semble que les bandes sonores (une bande, puis deux, etc. ,puis cinq) placées sur les routes, qui sont des signes qui signalent un danger incitant à ralentir, illustrent bien d'une part la différence entre crise et catastrophe et d'autre part le fait que la crise n'est pas nécessairement annonciatrice d'une catastrophe réelle (efficacité des panneaux routiers). Apprendre à reconnaître les signes de crise est codifié dans le code de la route et cet apprentissage est jugé par la société indispensable pour obtenir le permis de conduire. Thom mentionne Lénine qui disait du véritable homme d'état qu'il devait "entendre pousser l'herbe": je ne suis pas convaincu que E. Macron soit un véritable homme d'état.

À mon avis Guénon insiste plus sur cet aspect de la crise dans "Le règne de la quantité..." que dans "La crise du monde moderne", les crises étant dans "Le règne…" les signes des temps. "Le catastrophique monde moderne" plutôt que "La crise du monde moderne"?

Il m'apparaît de plus en plus nettement que Thom considère que l'être vivant a la capacité d'éviter les catastrophes maléfiques parce qu'il a la capacité de les anticiper. Cette capacité conduit à une théorie de l'évolution des espèces qui diffère de l'approche darwinienne où, essentiellement, seuls sont sélectionnés ceux qui survivent aux catastrophes :

"Un darwinien orthodoxe dira que seuls survivent les systèmes pour lesquels cette adaptation [par apprentissage] est suffisamment réalisée… Mais chez les animaux supérieurs nous savons parfaitement qu'il y a apprentissage par l'affectivité: les choix malheureux conduisent à la douleur, les choix heureux au bien-être. À la sélection par la mort a succédé la sélection par l'affectivité." (AL p.159)

Mais il existe des catastrophes bénéfiques. C'est pourquoi, à la suite de PhG, je me réjouis des crises qui affectent le Système. Car c'est ainsi que j'applique à la sociologie la dernière phrase de "Crise et catastrophe":  "Ainsi la crise apparaît comme le facteur essentiel du progès biologique et peut-être, en fait, de tout progrès."

 

Crise et catastrophe.2

jc

  08/10/2021

Tentative d'explication du wokenisme dans le cadre thomien précédemment esquissé.

Thom explique dans son article la fascination de l'oiseau par le serpent "par le fait que le serpent évoque la forme archétype du ver, donc de la proie. Mais la taille du serpent en fait un prédateur, d'où la paralysie du jugement de l'oiseau". Qu'est-ce qui pourrait expliquer chez les woke/woken une paralysie de jugement?

J'avance l'idée d'une catastrophe de conflit* dans laquelle le bloc BAO va éventuellement passer de dominant-prédateur à dominé-proie, catastrophe précédée de crises -catastrophes virtuelles selon Thom- qu'on peut interpréter comme des ébauches de solutions pour atténuer ou prévenir cette catastrophe, les woke/woken choisissant la créolisation et la repentance pour atténuer une catastrophe pour eux consciemment (woke) ou inconsciemment (woken) inéluctable (typiquement Mélenchon) d'autres croyant à la possibilité d'éteindre ces crises en évitant la catastrophe de l'effondrement de la civilisation judéo-chrétienne et gréco-romaine (typiquement Zemmour).

*: D'une façon générale Thom distingue les catastrophes de bifurcation (catastrophes locales, "bêtes") et les catastrophes de conflit (catastrophes globales, "intelligentes"). Cf. AL p.160.