Forum

Article : De la vertu paradoxale de l’impuissance

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

sur la fatalité du théâtre

geo

  15/12/2009

André Gorz, peu avant sa mort, donnait son
interprétation du caractère incontrôlable de
la situation, même sur le seul plan économique.

Gorz était pétri d’éléments venus de Marx, de Sartre,
d’Ivan illich, de l’écologie, de Dieu sait quoi encore.
Un trait saillant de sa pensée, anciennement
exprimé, est de voir le capitalisme comme un
“fanatisme des moyens”. Une convergence avec
De Defensa: La période actuelle est saisie comme
crise de civilisation.

(......)

« La question de la sortie du capitalisme n’a jamais
été plus actuelle. Elle se pose en des termes et avec
une urgence d’une radicale nouveauté. Par son
développement même, le capitalisme a atteint une
limite tant interne qu’externe qu’il est incapable de
dépasser et qui en fait un système qui survit par des
subterfuges à la crise de ses catégories fondamen-
tales : le travail, la valeur, le capital. »

(........)

  « On a beau accuser la spéculation, les paradis fis-
caux l’opacité et le manque de contrôle de l’indus-
trie financière - en particulier des hedge funds -,
la menace de dépression, voire d’effondrement qui
pesé sur l’économie mondiale, n’est pas due au
manque de contrôle ; elle est due à l’incapacité du
capitalisme de se reproduire. »

(.......)

  « La décroissance est donc un impératif de survie.
Mais elle suppose une autre économie, un autre
style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports
sociaux. En leur absence, l’effondrement ne pourrait
être évité qu’à force de restrictions, rationnements,
allocations autoritaires de ressources caractéristiques
d’une économie de guerre. La sortie du capitalisme
aura donc lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée
ou barbare. »

(.......)

écologica , Galilée 2008.

(Un contexte dans lequel le théâtre impuissant de
Sarkozy, Brown , Obama ou d’autres doit être vu
comme inévitable, et devant inévitablement subir
les contraintes que vous décrivez.)

THERE IS NO ALTERNATIVE FOR NOW!

Roger Leduc

  16/12/2009

Très belle analyse,
(“There Is No Alternative”) Malheureusement, nous en sommes là! Il ne faut plus rien attendre des maîtres-nageurs, mais apprendre par soi-même. Ce système ne sera pas remplacé par quelque chose de mieux, avant longtemps. Et longtemps ce sera pire! La régression est toujours l’entre-deux. Quand l’évolution cesse, pour l’individu ou la société, c’est qu’un facteur passé fut mal digéré. Un facteur non conforme à la réalité. Il faut repartir de là; comme en psychanalyse.

Ce retour à la presque barbarie du XVe siècle, avec des moyens modernes, durera longtemps. Le temps pour les hommes d’apprendre à nager par eux-mêmes; le temps que la classe moyenne, un peu plus favorisée, fasse front commun, avec un éclairage nouveau de la réalité (intérieure et extérieure). Il ne peut y avoir de meilleures sociétés sans de meilleurs hommes. Les connaissances et les moyens psychologiques sont maintenant là, alors qu’ils ne l’étaient pas au XVe siècle. Le qualitatif a préséance sur le quantitatif. C’est un passage obligé!

l'hypothèse guerrière ?

sylvain michelet

  17/12/2009

Bonjour,
Cet article livre une brillante synthèse de votre pensée, et comme toujours nous ne pouvons qu’y souscrire, terrassés par l’intelligence de votre propos et son brillant appui sur un large spectre d’informations. Merci.
Cependant, vous semblez enclin à éliminer l’hypothèse d’une guerre comme solution à cette divergence que vous observez entre politiciens et financiers :  est-ce par refus de paraître livrer une analyse “marxiste” plutôt que “maistrienne” ? (Les deux s’opposent-elles, d’ailleurs ?)
La guerre de 4è génération est-elle pourtant la seule imaginable ? Au nom de quoi ? De la bombe atomique ? L’usage massifs des gaz en 14-18 ne joua-t-il pas le même rôle dans les années 30 ? On sait pourtant ce qui suivit.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi, à votre avis, la guerre ne pourrait être la solution de sauvegarde du système aujourd’hui - comme elle le fut hier et d’autres fois encore ?
N’est-elle pas - comme on pourrait le dire des conflits en Irak ou en Afghanistan -, un “excellent” moyen pour que la divergence d’intérêts, qui aujourd’hui divise les divers centres de pouvoir, se dissolve dans un nouvelle convergence - politiciens et médias se chargeant de l’opinion (le software du système) et les financiers, industriels du CMI et autres représentants de la science apportant leur appui technique ?
Bref, dans cette “montée aux extrêmes” dont vous observez si souvent les prémisses, pourquoi la guerre serait-elle exclue ? Ne serait-elle pas, pour nos élites corrompues, le meilleur moyen de se “racheter” une légitimité ?