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Article : Angoisse & indicible : parution du Tome-III/1

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En toute confiance

Olivier le verseau

  04/12/2019

Que la lumière soit !
et que tombe vite le soir pour vous lire enfin !

Angoisse & indicible

Georges Dubuis

  04/12/2019

Versus, joie et expression, le bonheur c'est de pouvoir nommer les choses, "l'amour,c'est tellement simple " disait Arletty dans LE film ,les enfants du paradis ou elle explosait de grâce…..qu'elle vivait réellement avec son officier allemand  dont j'ai lu la merveilleuse correspondence recemment. Joindre les 2 bouts entre privé & publique c'est ...... l'éternité mais il y a loin de la coupe aux lèvres pour la majorité très coupable à souhait…..demain crêve générale en France, VDR, un nouvel acronyme que j'ai inventé naturellement, vivre de rire devant si peu de rationnel qui est devenu fiction.
Bon baisers de Bulgarie où tout est encore très simple & terre à terre , pas de dette ni de loi contre certaines mémoires et que le Turc  fasse un kebab de l'OTAN embroché sur un S 400.

Tome III : mode d'emploi

jc

  09/01/2020

Chacun voyant midi à sa porte, il s'agit évidemment de mon propre mode d'emploi.

Il est clair pour moi qu'il s'agit là fondamentalement de métaphysique: celui qui tient la plume -ou plutôt maintenant le clavier- est un métaphysicien. Mais qu'est-ce qu'un métaphysicien? À mes yeux la définition que propose Thom -formulée ES p.16-coïncide exactement avec l'idée que je me fais de Philippe Grasset:

"Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être."

Aussi, quand je lis "intuition haute" -locution récurrente chez PhG- je pense au sommet de l'arbre de Porphyre dont parle Thom:

"... le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur." ;

de même pour tous les signes qui vont dans ce sens. En refeuilletant très rapidement le tome II, j'ai ainsi noté -entre autres- la citation de Daniel Vouga p.248 ("Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l'unité perdue") et celle de Julius Évola p.198 ("C'est une pensée originelle, elle ne remonte pas en arrière dans le temps, elle s'élève verticalement hors du temps en direction du noyau transcendant…"), ainsi que tous les indices qui y renvoient (inconnaissance, nostalgie, etc.).

Je ne suis pas du tout un littéraire et il faut que je me fasse violence pour lire un "pavé" comme "La Grâce". Mais la pensée d'un auteur est indissociable de la façon dont il s'exprime et je dois faire avec. Alors je vais le lire comme un thriller¹.

Qui sera le gagnant de cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice? Ayant déjà ma propre réponse, je suis seulement curieux de suivre le cheminement qui  a permisà Philippe Grasset d'arriver à la sienne.

Je vais m'appliquer à déguster lentement ce tome III.


¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Thriller_(genre)

Tome III : mode d'emploi.1

jc

  09/01/2020

Mon commentaire "Les SVNI Thom et Grasset.2" de l'article "Le sens d'un entêtement" se termine par:

"Dans le .0 j'écrivais: "Ces efforts, je ne le cache pas, je les fais en grande partie pour tenter de percevoir si les SVNI [Sujet Volant Non Identifié] Thom et Grasset volent dans la même direction. Je ne croyais pas si bien (et si vite) dire. Voilà pour moi un fil rouge qui va guider ma lecture du tome III. Je l'espère solide." .

Je confirme ici que, selon moi, les SVNI Thom et Grasset volent bien dans la même direction, leur objectif commun étant "l'être en soi" (Thom) alias "le noyau transcendant" (Grasset/Évola). Mais je ne suis pas du tout certain qu'ils soient dans le même camp dans le match matière/volonté créatrice (j'ai souvent abordé ce thème dans mes commentaires).

Thom plutôt dans le camp de la matière? Grasset plutôt dans le camp de la volonté créatrice?

Thom se présente plutôt comme un topocrate (c'est initialement un géomètre/topologue professionnel et il se dit penseur du continu) et va chercher ses intuitions en profondeur comme le montre typiquement l'extrait qui suit de l'épilogue de SSM (dont les suprahumanistes noteront au passage le caractère prophétique):

"Dans le domaine des sciences humaines, il m'est difficile de me rendre compte si ma tentative présente quelque intérêt; en écrivant ces pages, j'ai acquis une conviction: au coeur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces naturelles agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire."

À l'inverse PhG se présente comme un logocrate dont l'expression "intuition haute" revient souvent sous la plume; je le vois bien chercher son inspiration en levant les yeux au ciel, même si ces yeux sont fermés ("C'est une pensée originelle (...) elle s'élève verticalement hors du temps en direction du noyau transcendant"). Du côté de la volonté créatrice et du logos divin? (Avant hier soir une chaîne de la TNT proposait "Les dix commandements"  avec la séquence de Yahvé dictant sa loi à Moïse).

Du suspense dans le thriller¹?


¹: Remarque à propos du titre (Indicible &  angoisse), le ton de mes commentaires pouvant donner l'impression que je prends le sujet à la légère.

Ok pour l'indicible (c'est le coeur de ce vertigineux problème).  Quant à l'angoisse Thom nous propose les maths pour s'en distancier:

"En permettant la construction de structures mentales qui simulent de plus en plus exactement les structures et les forces du monde extérieur -ainsi que la structure même de l'esprit-, l'activité mathématique se place dans le droit fil de l'évolution. C'est le jeu signifiant par excellence, par lequel l'homme se délivre des servitudes biologiques qui pèsent sur son langage et sa pensée et s'assure les meilleures chances de survie pour l'humanité." (SSM, 2ème ed. p.321)
 

Tome III : mode d'emploi.2

jc

  10/01/2020

PhG: "la Mort est chose bien vivante avec quoi l'on peut dialoguer, et donc contradiction joyeuse en soi, ou alors Vérité absolue bien au-delà de la connaissance, dans la connaissance devenue inconnaissance… "

Pour Thom la mort est typiquement une catastrophe généralisée. Concept dont on mesure l'importance qu'il lui accorde en consultant l'index de SSM. Dans mon commentaire de l'article "Un assassinat métahistorique" j'ai donné un exemple thomien:

"... quel exemple de catastrophe généralisée que la décomposition d'un grand empire comme celui d'Alexandre."

(Bien entendu l'empire d'Alexandre n'est pas mort (il est encore vivace dans nos mémoires, en particulier en Grèce et en Perse); son effondrement n'était pas la fin du monde, mais seulement la fin d'un monde, pour reprendre la fin de la dernière phrase de "Le règne de la quantité et les signes des temps";

"... et c’est ainsi que, si l’on veut aller jusqu’à la réalité de l’ordre le plus profond, on peut dire en toute rigueur que la « fin d’un monde » n’est jamais et ne peut jamais être autre chose que la fin d’une illusion.")

Thom consacre les pages 102 à 107 de SSM (2ème ed.) à la formalisation de ce concept de catastrophe généralisée qu'il classifie en catastrophe à grumeaux, à bulles, laminaire et filamenteuse, etc..

J'ai retenu qu'il s'agit, grosso modo, de la catastrophe produite par un changement de centres organisateurs ou, lorsqu'il n'est pas possible d'en changer -ce qui est précisément le cas au sommet (si unique) de l'arbre de Porphyre- un retour au seul centre organisateur possible¹. Aussi, pour la question qui nous concerne ici, je crois qu'on peut retenir la définition (restrictive) suivante: une catastrophe généralisée est un retour au centre organisateur², à la singularité organisatrice.

Pour Thom, à qui l'on doit le concept mathématique de déploiement universel d'une singularité, le retour au centre organisateur est l'opération inverse du déploiement avec le cycle qui lui est naturellement associé: naissance (départ du centre organisateur) -> jeunesse (déploiement à partir du centre organisateur) -> vieillesse (repliement vers le centre organisateur -> mort (retour au centre organisateur).

(Avant de poursuivre je rappelle que je m'adresse à des gens ayant reçu une formation scientifique pour tenter de les convaincre de lire "La Grâce de l'Histoire"...)

Par exemple le développement "de Thom" de la singularité³ organisatrice x -> x³ (le pli dans la terminologie thomienne) est la fonction x -> x³ + ax (a est appelé le paramètre du déploiement). De même celui de la singularité fronce x -> x⁴ est la fonction x -> x⁴ + ax² + bx.

La théorie thomienne du déploiement universel me passe assez largement au-dessus de la tête. Mais je crois que l'analogie grossière -le rapprochement- développement de Thom/développement de Taylor d'une fonction donne une idée assez juste de la situation.

Par l'analogie thomienne développement embryonnaire/développement de Taylor, pour moi génialissime⁴, l'inconnaissable "Dieu-tout-puissant" est associé par Thom à l'inconnaissable fonction indéfiniment différentiable "en puissance" (fonction non précisée à un nombre de variables non précisé) destinée à être déployée, c'est-à-dire développée "en acte" en série de Taylor par rapport à certaines variables "actualisées" (choisies parmi toutes les variables "en puissance"), en un point "actualisé"(choisi dans le continuum des points "en puissance").

Dans cet ordre d'idées on a l'analogie suivante, censée aider à éclairer la citation de Guénon. Considérons la fonction 1/1-z et développons-la en série de Taylor en un point z0 différent de 1 (lorsque z0=0 ce développement est très simple: 1 + z + z² + ... + z^n + ... .  Oubliant que les développements en deux points centres organisateurs quelconques proviennent tous deux de la fonction 1/(1-z) il me semble alors a priori difficile de prouver (je n'ai pas essayé) qu'ils coïncident sur leur domaine de convergence commun, amenant ainsi à les considérer comme distincts, c'est-à-dire, en termes thomiens, à considérer qu'on a affaire à une catastrophe généralisée (au sens général et non au sens jusqu'à présent restreint) alors que cette distinction, cette catastrophe, n'est qu'une illusion…


¹: Cf. l'échappée de Thom en métaphysique extrême (ES p.216 -et non 16-) en commentaire.2 de l'article "Le sens d'un entêtement".

²: Dans les bras du Père, chante-t-on aux enterrements dans le rite catholique. (Pour moi ce serait plutôt dans les bras de la Mère, car l'indicible-tout-en-puissance est yin, donc féminin.)

³: Cette fonction est singulière à l'origine car la dérivée première (3x²) s'y annule.

⁴: Cf. le commentaire.2 de l'article "Le sens d'un entêtement".
 

Tome III : mode d'emploi.3

jc

  10/01/2020

L'analogie entre la citation de Pseudo-Denys l'Aéropagite et l'escapade en métaphysique de Thom¹, en lien avec l'analogie thomienne, selon moi génialissime, entre développement embryonnaire et développement de Taylor, pose la question du rapport entre mathématique et métaphysique, question dont la réponse allait de soi à l'époque de Platon, mais question qui est devenue incongrue à partir de la coupure galiléenne.

Dans l'époque contemporaine je connais la célèbre formule canonique du mythe de Claude Lévi-Strauss que certains ont essayé de relier à la théorie des catastrophes².  La géométrisation de la psychanalyse par Lacan avec la place importante donnée à la théorie des entrelacs et aux surfaces unilatères est, selon moi, à considérer. Je suis incompétent pour me prononcer sur les rapports entre métaphysique et mathématiques chez Alexandre Grothendieck à travers -par exemple- son "La clef des songes: ou dialogue avec le bon Dieu"). Du côté des métaphysiciens Guénon était très au courant de la mathématique du temps de Leibniz, qu'il a abordée selon moi avec succès³, en penseur du continu, à la Thom. Mais, de ce que j'ai lu de lui, il me semble qu'il était très loin d'avoir une vue d'ensemble des mathématiques de son temps (en particulier de la géométrie). Pour le platonicien Alain Badiou "l'ontologie, c'est les mathématiques", ce qui serait à verser chez lui au crédit d'un rapport "profond" entre mathématiques et métaphysique s'il n'avait pas été fasciné par la théorie des ensembles et ses grands cardinaux, sans s'intéresser -à ma connaissance- à l'oeuvre du géomètre platonicien Thom.

Thom, quant à lui, parsème ses articles d'un: "Il faut être philosophe en sciences et scientifique en philosophie" et écrit:

"(...) Les Philosophes ont abandonné aux savants la Phusis et se sont repliés dans la forteresse de la subjectivité. Il leur faut réapprendre la leçon des Présocratiques, rouvrir les yeux grands sur le monde, et ne pas se laisser impressionner par l'expertise souvent dérisoire d'insignifiance de l'expérimentateur. Inversement la science doit réapprendre à penser."

(Il martèle d'autre part que le problème de la démarcation science/non science est dorénavant dépassé.)

Les positions de Thom en faveur d'un impérialisme mathématique⁴ ont irrité. Et s'il avait néanmoins raison?


¹: Cf. le commentaire.2 de l'article "Le sens d'un entêtement"

²: Jean Petitot, Lucien Scubla

³: Cf. "Les principes du calcul infinitésimal"
 
⁴: Cf. sa carte du sens  http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41

Tome III : mode d'emploi.4

jc

  11/01/2020

L'alpha et l'oméga¹.

Thom: "Toute forme ne peut ainsi être conçue que comme une figure due à un arrêt momentané (autour d'un obstacle) d'un flux partant d'un point-amont α et s'écoulant vers un point-but ω. Qu'on doive identifier α et ω, c'est là un point que je laisse à mes auditeurs de décider… (1993, Pouvoirs de la Forme)

Pour moi la citation de Pseudo-Denys l'Aéropagite et l'échappée en métaphysique extrême de Thom renvoient à un α qui est Dieu
"en puissance", inconnaissable (qualifié généralement de Dieu tout puissant), Dieu yin, féminin; dans la terminologie thomienne c'est le centre organisateur caché, la singularité organisatrice inconnaissable. Toujours dans la terminologie thomienne ω est le déploiement universel de cette singularité, obtenu à la fin des temps (ou à la fin du cycle) qu'il semble naturel, pour cette raison de qualifier de Dieu "en acte" (de Dieu tout actant?), Dieu yang, masculin. (Qu'on doive identifier α et ω c'est là à chacun d'éventuellement décider.)

Ces considérations stratosphériques suggèrent le POS (Plan d'Organisation Sociale) suivant (monarchie populaire), une condition nécessaire à sa pérennité  étant la validité du principe suprahumain selon lequel la voix du peuple est la voix de Dieu³. La citation thomienne suivante tombe, à mon avis, à point nommé:

"En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la TC [théorie des Catastrophes] permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais
tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en « couches » d'être exigera :
i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles
des sciences de la signification ;
ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée."

La société (la France pour fixer les idées) étant stratifiée en communes, cantons, départements et provinces, chaque strate plébiscite sa reine α et son roi ω pour un temps limité (sept ans?), sur le critère de capacité à gérer sa strate "en bonne mère de strate" ou "en bon père de strate" (α4 et ω4 étant destinés à prendre en charge 65 millions d'habitants). Il me semble logique que les reines et rois d'une strate donnée soient plébiscités par les seuls reines et rois de la strate directement inférieure.

Il s'agit selon moi d'une monarchie matriarcale où α domine ω, suivant l'hypothèse -ou le constat pour les suprahumanistes cyclistes- que nous arrivons à la fin d'un quatrième et dernier âge masculin yang-yang (âge de fer) et que nous nous préparons à débuter un nouveau cycle commençant par un premier âge féminin yin-yin (âge d'or). (On aura noté dans notre société occidentale le recul de la domination masculine sans partage depuis -disons- le début du XXème siècle, pour approcher actuellement une sorte d'égalité, prise par certains et certaines comme une fin en soi, et par d'autres comme le signe d'un proche renversement du rapport de domination.)

Reste alors à savoir qui fait quoi, pourquoi, comment avec ce POS… (mais un drapeau bleu-blanc-rouge, bleu pour les femmes, rouge pour les hommes, agrémenté d'une représentation de fleur de lys -naturelle- me semble devoir s'imposer).

Thom: " "La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité".

PhG: "La sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée".


¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Alpha_et_om%C3%A9ga

²: Machiavel: « Ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux.»

³: https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_Sans-G%C3%AAne

 

Tome III : mode d'emploi.4.1

jc

  11/01/2020

Dans le prolongement du basculement domination masculine/domination féminine s'effectuant relativement lentement pour les individus (un ou quelques siècles) -mais très rapidement à l'échelle de temps d'un Manvantara-, on remarque le même phénomène pour ce qui est peut-être un inéluctable basculement -inéluctable car entraîné par la "roue cosmique"- d'un pouvoir aristocratique (de plus masculin) à un pouvoir démocratique (peut-être féminin), le basculement direct étant trop brutal.

La grande révolution du peuple de France a été presque aussitôt lissée -amortie- par une contre-révolution bourgeoise (Napoléon premier empereur bourgeois ...); et nous serions peut-être, deux siècles plus tard, en train d'entrer dans la deuxième phase, à savoir celle de la révolution populaire contre la contre-révolution bourgeoise.

Pour Thom ce phénomène de lissage est général¹ -hors substrat-, et s'applique donc à toutes sortes de substrats (biologique, socio-historique, etc.) illustrant peut-être ici ma citation thomienne favorite:

"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés."


¹: Cf. "Esquisse d'une Sémiophysique" p.99 .

Tome III : mode d'emploi.5

jc

  12/01/2020

[ Recentrage sur le sujet (le mode d'emploi du tome III). ]

C = Correct (c-à-d conforme à la doxa mainstream contemporaine), I = Incorrect, T = Très,
P = Politiquement, S = Scientifiquement, H = Historiquement.

Il y a les orthodoxes, les PC, les SC, les HC: l'immense majorité. Il y a hétérodoxes, les opposants, les dissidents, les PI, les SI et les HI: nettement moins nombreux (mais en actuelle augmentation). Et il y a les SVNI. René Thom (STI) et Philippe Grasset (HTI) en font partie¹,

Comme le dit René Thom: "Il faudrait évoquer le rôle du langage dans l'édification des grandes philosophies. (...) Si l'on veut comprendre l'auteur, il faut jouer le jeu et rentrer dans son monde. Sans doute y a-t-il beaucoup de cas où le jeu n'en vaut pas la chandelle." (AL, p.503) ; citation qui renvoie au sujet, à savoir un mode d'emploi pour tenter de rentrer dans leur monde.

Dans les deux cas précités on est, j'en suis convaincu, en métaphysique extrême: pour rentrer dans leur monde, regarder le bout de ses chaussures ne suffit pas (SC, HC), il faut viser très haut (infiniment haut) comme PhG ou très profond (infiniment profond) comme RT. La citation thomienne suivante, qui concerne le fait scientifique -et qui peut aisément être transposée au fait historique- donne une idée du fossé abyssal entre SC et STI d'une part et HC et HTI d'autre part:

"Lorsqu'on a compris – à la suite de T. S. Kuhn – le caractère « automatique » du progrès scientifique, on se rend compte que les seuls progrès qui vaillent sont ceux qui modifient notre vision du monde – et cela par l'élaboration de nouvelles formes d'intelligibilité. Et pour cela il faut revenir à une conception plus philosophique (voire mathématique) des formes premières d'intelligibilité. Nos expérimentateurs, sempiternels laudateurs du « hard fact », se sont-ils jamais demandé ce qu'est un fait ?
Faut-il croire – ce qu'insinue l'étymologie – que derrière tout fait, il y a quelqu'un ou quelque chose qui fait ? Et que ce quelqu'un n'est pas réduit à l'expérimentateur lui-même, mais qu'il y a un « sujet » résistant sur lequel le fait nous apprend quelque chose ? Telles sont les questions que notre philosophe devra constamment reposer, insufflant ainsi quelque inquiétude devant le discours volontiers triomphaliste de la communauté scientifique. Bien sûr la Science n'a nul besoin de ce discours pour continuer. Mais il restera peut-être quelques esprits éclairés pour l'entendre, et en tirer profit." (1988)

L'approche de l'histoire par PhG est poétique (la nostalgie, l'âme poétique, reviennent en boucle dans "La Grâce"); si on veut le comprendre alors il faut jouer le jeu et rentrer dans son monde poétique et nostalgique. Ce qui suit est censé illustrer la façon dont il faut voir ce qui sépare son monde HTI du monde HC.

Le "tchac" historique de la guillotine de 1793  renvoie au "tchac" de la coupure galiléenne, coupure qui prononce le divorce entre la phusis antique et la physique moderne, et qui instaure le SC. Avant la coupure les planètes étaient poétiquement poussées par les anges, maintenant elles se meuvent selon les lois de la mécanique newtonnienne²: l'interprétation de leurmouvement a changé³ à cet instant, l'herméneutique antique cédant sa place à la démiurgie moderne².

De même qu'Aristote et Newton ne pensaient pas le mouvement d'une pierre de la même façon, de même PhG et les modernes pensent l'architecture (très!) différemment. Là aussi il y a une discontinuité abyssale pour PhG -un "tchac"- entre une cathédrale et une tour de Doubaï, alors qu'il n'y en a aucune pour un SC³.

Je n'ai pas encore lu le tome III.1 (je ne l'ai même pas encore acheté, étant actuellement hors de ma zone Amazon). Car je ne veux pas seulement le lire, c'est-à-dire le feuilleter. Je veux le déguster, car pour moi le jeu en vaut vraiment la chandelle, puisqu'il s'agit d'un tout nouveau regard sur l'histoire, un regard grâcieux.

Pour cela je veux tenter de pénétrer plus profond dans le monde de son auteur. Or ce monde, j'ai l'impression de réellement venir d'y rentrer en découvrant dans cet article la citation de Pseudo-Denys l'Aéropagite. (Article qui se termine par: "Je crois et je pense que nous reviendrons sur le sujet du Tome-III/1, suite & conséquences…".)
 

¹: Selon moi, Jean-Pierre Petit est à rajouter ici comme STI.

²: Thom: "Si l'on veut indiquer l'endroit crucial par lequel la Science moderne se sépare d'Aristote, on le trouvera dans l'exemple de "la pierre lancée vers le haut qui retombe". Dans la Physique aristotélicienne, il s'agit de deux mouvements continus consécutifs, mais distincts; (...) il y a discontinuité au point le plus haut (...). Pour nous, à la suite de Galilée, (...) il y a "prolongement analytique" du mouvement montant dans le mouvement descendant." (ES, conclusion)

³: Cf. "Dialogues.1,Question de sens" par PhG et "Dialogues.2.Croissance" par JPB (sur Dedefensa)

Tome III : mode d'emploi.4.2

jc

  13/01/2020


(Hier soir, sur BFMTV il y avait  Michel Onfray face à un procureur et deux procureuses. Face à faces tendu. À un moment MO a lâché qu'il était girondin.)

Je verrais bien le basculement spéculé en 4.0 et 4.1 (masculin -> féminin; aristocratie -> démocratie) se synchroniser avec le basculement jacobin -> girondin.

Je viens de e-feuilleter sur le site "Les Crises" un article¹ où il est indiqué que Boris Johnson a été élu par la classe moyenne des villes moyennes, la classe girondine britannique en quelque sorte. Cela m'a rappelé que lors des récentes élections européennes LR avait tenté une stratégie "territoriale". La défaite pour les européennes, mais peut-être succès pour les municipales… et pour la suite ?

Je vois la politique multipolaire actuelle s'orienter vers une opposition bipolaire toute guénonienne: les "Paradis terrestres girondins" et les "Jérusalem céleste jacobins", les orgueilleux gratte-ciel de nos métropoles face à nos campagnes désertes ? Un signe des temps?

(Thom cite (très) souvent Héraclite: "Le Maître dont l'oracle est à Delphes ne dit ni ne cache; il signifie", ce qu il décrypte en "La Nature nous envoie des signes qu'il nous appartient d'interpréter". Ce qui précède laisse penser qu'il est peut-être plus facile de décrypter l'évolution sociale que l'évolution biologique -le sujet principal de SSM-.)

Dis-moi qui tu lis je te dirai qui tu es. Si l'on veut comprendre le tome III de "La Grâce" il faut rentrer dans le monde de son auteur et il faut donc, j'en suis maintenant profondément convaincu, impérativement lire Guénon² (en particulier "La Crise du monde moderne" et "Le règne de la quantité...").

Relire ici les chapitres XXI et XXIII de "Le règne de la quantité ..." ?


¹: https://www.les-crises.fr/gloire-au-bon-roi-boris-par-maurice-glasman/

²: J'ai découvert le nom de Guénon en découvrant ce site il y a trois ou quatre ans. Ayant reçu un formatage initial scientiste, mon premier contact a ressemblé à celui de quelqu'un qui tombe à l'eau sans savoir nager. Ma formation thomienne ultérieure, autodidacte- m'a aidé...

Tome III : mode d'emploi.4.3

jc

  13/01/2020

"Révolutions, catastrophes sociales ?" est le titre d'un article qui figure dans "Apologie du logos" (pp. 434 à 451), article dans lequel Thom argumente pour "établir qu'aucune société stable ne peut exister sans une certaine forme de pouvoir sémiologique".

Selon lui la première bataille à mener est donc la bataille des symboles.


Symboles "girondins".

1. Rabelais, Abbaye de Thélème (Bien manger, bien boire, bien vivre). Personnalités actuelle emblématique: Gérard Depardieu (?) et une femme (?).
Le coq et la poule au sommet du tas de fumier au centre du village gaulois. Astérix et du Bellay et son petit Liré. Personnalités actuelles emblématiques (?? et ??).
 
2. Escalier à double hélice "à la Chambord" au centre de l'esplanade de la Grande Bibliothèque: la Nature dominant la Culture.

3. Drapeau matriotique bleu-blanc-rouge, bleu (près de la hampe, symbole de stabilité) pour les femmes, blanc orné d'un dessin de fleur de lys naturelle, rouge pour les hommes. Drapeau de Paris: blanc avec un roseau (allusion à Pascal), "Une âme inflexible dans un corps flexible" (en latin?).

4. Paris ville horizontale¹ (on entre dans une ère féminine): éradication des symboles "trop masculins" (raser la tour Montparnasse, déplacer la Tour Eiffel vers le Sud dans l'axe Défense-Concorde, mise en valeur de symboles architecturaux féminins (Notre Dame, sans flèche phallique sur le dos, bien sûr!).

5. Devises: Unité-harmonie-Diversité ; Vox populi, vox Dei. Hymne plus "féminin" à trouver ("La girondine" évidemment).

6. Place Charles de Gaulle-Étoile renommée Place Janus (ou, mieux, son équivalent grec); façade Nord masculine, façade Sud féminine. Deuxième flamme à "La mère inconnue". Avenue de la Grande Armée -> avenue Hermès, avenue des champs Élysées -> avenue Aphrodite, actuelle avenue des Champs Élysées  du Trocadéro aux Invalides (sa place naturelle); place de la Nation -> place de la Matrie, parvis de Notre Dame -> parvis de Nos Dames.

7. "Emmanuel", le bourdon de Notre Dame².

8. "La Grâce de l'Histoire", évidemment!


¹: Cf. "La Grâce", tome II, pp.408 et 409.

²: Cf. mes commentaires-petits-délires des articles de ce site écrits à propos de l'incendie de Notre Dame, en particulier celui que je reproduis ici:

"Emmanuel contre Emmanuel (jc, 20/04/2019):

Je suis profondément convaincu que pour Emmanuel Macron, "notre" président légal, la reconstruction de NDP ne peut pas être autre qu'un problème "Système" qui se traite "Système" comme la reconstruction du terminal E d'ADP.

Je suis également profondément convaincu que pour le peuple français, notre souverain légitime selon notre constitution, la reconstruction de NDP, pardon, de Notre-Dame de Paris, c'est tout autre chose.

Notre Dame de Paris c'est le kilomètre zéro de la France, c'est son coeur, pour tous les français, qu'ils soient croyants ou seulement nostalgigues des cartes Michelin.

Notre-Dame c'est son ground zéro à lui, peuple français, et le 15/04 c'est son 9/11. La reconstruction/restauration c'est son affaire, à lui et rien qu'à lui.

Le bourdon de Notre-Dame se surnomme Emmanuel. Je suis profondément convaincu que tous les français "feront peuple" en se mettant à l'unisson de cet Emmanuel-là, leur Emmanuel à eux. Alors ce sera Emmanuel contre Emmanuel.

Hier soir sur la 2, j'ai entendu que les forestiers de France étaient prêts à donner le bois de chêne (1500 -ou 5000?- chênes c'est peanuts, ai-je entendu) pour refaire la charpente (et j'ai entendu un patron de scierie dire que ça ne représenterait pour lui pas plus d'un ou de mois de boulot¹). J'ai également entendu qu'Emmanuel Macron voulait court-circuiter la chaîne "Bâtiments de France".

Le 15/04 est l'occasion rêvée -miraculeuse?- pour changer les choses. Les forêts françaises non domaniales qui n'ont pas encore été rachetées par les banques et les assurances sont -c'est comme ça dans mon coin- la propriété de l'ancienne aristocratie (ante 14/07). Que ces conservateurs du patrimoine forestier de France -ce qu'ils sont avec amour, comme je le constate dans mon coin- donne² le bois pour la reconstruction de Notre-Dame est un geste symboliquement fort.

J'ai également entendu hier soir qu'Emmanuel Macron voulait court-circuiter la chaîne "Bâtiments de France". Là encore, le peuple de France a l'occasion de montrer qu'il est capable de trouver l'architecte en chef qui dirigera la reconstruction/restauration: en laissant "les gars du bâtiment" l'élire. (Je suis intimement convaincu que ces gars-là éliront l'homme ou la femme qu'il faut, ne serait-ce que parce qu'ils auront à coeur de ne pas passer pour des cons devant les français -et les étrangers qui regarderont sûrement cette étrange façon de procéder-).

Toujours hier soir il y avait une émission sur la guerre de 39/45 où il était rappelé qu'en 1944 un sous-marin Allemand était mis à l'eau tous les trois jours: quand la patrie est en danger…

Je suis intimement convaincu que si le peuple de France prend lui-même cette reconstruction en main le délai de cinq ans promis par "notre" président sera pulvérisé. Car de plus en plus de français réalisent, chacun à sa façon sent que ce Système est mortifère, que notre patrie est réellement en danger.


¹: J'ai appris que le chêne de charpente n'avait pas besoin d'être séché avant d'être posé.

²: On objectera que ces gens donnent ce qui ne leur appartient pas. Dans une VIème république ce "détail" peut être résolu en quelques lignes sur l'acte de propriété: "Telle personne appartient à telle forêt" au lieu de "Telle forêt appartient à telle personne" sans que cela ne change rien dans la pratique quotidienne (mais sans doute beaucoup dans les mentalités).
 

Tome III : mode d'emploi.4.5

jc

  13/01/2020

Dans l'hypothèse d'une évolution "girondine" de la société (française pour fixer les idées), la monarchie populaire aboutit au plébiscite d'un roi et d'une reine qui ont été considérés par le peuple comme les plus aptes à mener la maison France en bons père et mère de famille (nombreuse, 65 millions d'individus). Je pense que la bonne entente du couple royal sans relation de domination de l'un ou de l'autre est liée au fait qu'ils sont bien appariés au sens que, pour les "couples cosmiques" essentiels, l'un le considérera yin/yang et l'autre yang/yin. Comment voir, par exemple le couple foi/connaissance étudié par Alexandre Grothendieck?

J'ai recommencé à essayer de lire "La clef des songes : dialogue avec le bon Dieu" de AG. J'avais rapidement feuilleté l'an passé les cent premières pages mais j'avais oublié l'extrême soin avec lequel il rangeait ses pensées en mariant les concepts. Il oppose ainsi ,dans "Récoltes et semailles", la foi yang au doute yin puis, dans "La clef…" (p.20), il propose un nouveau "couple cosmique" plus subtil, le couple foi/connaissance, où "la foi yang féconde la connaissance yin entachée de doute".

En général la fécondité d'un couple cosmique est vue par AG comme analogue à ce qui se passe en biologie où on sait que l'infécondité peut apparaître même pour des couples hétérosexuels séparément féconds (mais deux couples homosexuels (yang/yang ou yin/yin) ne peuvent être féconds). En ce qui concerne le couple foi/connaissance, le véritable couple est pour moi le couple foi intérieure/foi extérieure, c'est-à-dire foi immanente/foi transcendante. Il suit qu'il m'apparaît tout-à-fait plausible que certains considéreront la foi intérieure comme yang (le cas de AG, je crois), alors que ce sera le contraire pour d'autres. Ainsi, pour moi, la foi yang est extérieure pour PhG et intérieure pour RT (et AG?) (et donc la foi intérieure de PhG et la foi extérieure de RT (et AG?) sont yin). Si ce qui précède est correct alors on ne peut qu'en conclure que le choix "yin ou yang" est indépendant du sexe biologique¹. Je suis intéressé par le résultat d'études statistiques à ce sujet.

(Peut-on donner un critère de fécondité pour les couples cosmiques? Je propose le critère analogique suivant: un couple est fécond si ses deux composants peuvent être placés (analogiquement) des deux côtés d'une surface bilatère retournable par invagination (le cas de la sphère, entre autres). Jean-Pierre Petit est pour moi l'un des spécialistes mondiaux -et l'un des pionniers- du sujet.)

Remarque: j'en profite pour sexuer (ou genrer) le temps et le Temps (cf. l'article "Le Temps et la rébellion du temps"). Pour moi, sans hésitation, le Temps est yin et le temps est yang. De même la fonction est pour moi yin et le fonctionnement est yang (cf. mon commentaire de cet article).


¹: Dans un couple biologique ce n'est pas nécessairement l'homme qui porte la culotte…




 

Tome III : mode d'emploi.6

jc

  14/01/2020

[ Recentrage du .4.4 sur le sujet (le mode d'emploi du tome III). ]

Humilité  et orgueil.

Humilité -> transcendance, Dieu hors et au-dessus de nous; orgueil -> immanence, Dieu en nous. PhG humble, Thom¹ et Grothendieck¹ orgueilleux. PhG angoissé -voire terrorisé- par l'orgueil de son ambition? ("Ainsi ce livre, cette œuvre me terrorise littéralement, jamais je n’ai été aussi tenu par l’angoisse…")

Pour moi, dans les trois cas, l'intéressé tente de dialoguer avec Dieu. Pour Thom Dieu est GG, le Grand Géomètre¹. Je subodore que pour Grothendieck c'est GA, le Grand Arithméticien² quand il est matheux, mais que c'est le Grand Amoureux quand il est métaphysicien. Quid de PhG? Dieu en GP, Grand Poète? (dialogue d'âmes poétiques?)

Apocalypse.

Dans l'imagerie populaire l'apocalypse est un effroi devant une catastrophe qui vient d'avoir lieu. À la suite de Guénon il faut en fait la voir comme une angoisse paroxystique devant une catastrophe dont on pressent qu'elle va avoir imminemment lieu. Cette angoisse est, j'en suis convaincu, précisément un signe des temps au sens où l'entend René Guénon.

(Cycle d'un moteur diésel: 1.Admission (union d'air et de gazole). 2. Compression du mélange (angoisse croissante des molécules prises au piège). Explosion. 3. Détente (bon grain, énergie utilisable). 4. Échappement (ivraie, gaz brûlés). )

Étymologiquement une apocalypse est un dévoilement. Ce dévoilement PhG nous l'annonce (pour le tome III.3?) ("et je ne peux douter un seul instant que ma mission est d’éclairer la nuit d’une éblouissante lumière…). Suspense donc. Je lirai "La Grâce" et  donc en particulier le tome III comme un thriller, comme une histoire guénonienne du règne de la quantité et des signes tragicomiques des temps modernes où PhG aurait ajouté quelques chapitres  à "La fin d'un monde" (chap XL). Tout en examinant peut-être au préalable d'autres signes des temps.


¹: AG métaphysicien a écrit "la clef des songes : dialogue avec le bon Dieu.
Thom métaphysicien: "Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du créateur." (ES, p.216);
Thom géomètre: "Selon beaucoup de philosophies, Dieu est géomètres; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu."
 
²: Je "sens" Grothendieck dans la lignée de Pythagore et de Galois.

³: Charlot dans "Les temps modernes" et "Le dictateur" pour le côté bouffe.

Tome III : mode d'emploi.6.1

jc

  14/01/2020

Je reviens sur l'orgueil (abordé en .6).

Sur la quatrième de couverture du tome II de "La Grâce" figure une petite photo de l'auteur que je perçois à la fois inquiet -masquant peut-être une angoisse- et songeur (semblant regarder un peu dans le vague derrière ses lunettes). Et j'ai dit que son attitude pouvait provenir d'un refus d'être taxé d'orgueilleux (le terme est inadéquat mais je n'en ai pas d'autre qui me vienne à l'esprit pour signifier "non humble").

En .5 j'ai étendu l'acronyme Dedefensa PC (Politiquement Correct) à la science (SC) et à l'histoire (HC). Je l'étends ici à la spiritualité: SC, tant pis pour le doublon. Pour moi, je le dis nettement, PhG n'est pas un orgueilleux, c'est seulement un STI, un spirituellement très incorrect (sous-entendu -bien entendu- du point de vue du Système). De même que Thom et Grothendieck, Thom étant même doublement STI car également scientifiquement très incorrect².

(Cela pose la question de savoir ce qu'est un SC vu du Système. PhG donne dans "La crise de la raison (humaine)¹" une réponse qui me convient parfaitement. C'est celle donnée par "Robert Cooper, haut fonctionnaire du Secrétariat Général de l’UE, ancien conseiller de Solana devenu conseiller de Lady Ashton par la grâce d’un organigramme pour l’instant bloqué, ancien inspirateur de Tony Blair et théoricien du néo-colonialisme": le silence pour toute réponse. Point Barre.)

Pour le Système l'ésotérisme, le rêve, la poésie, c'est STI, pour lui les causes finales sont doublement STI, etc. . Ainsi je sens rôder l'impérialisme du SC lorsque le mathématicien Marc Chaperon écrit (inconsciemment, j'en suis absolument convaincu):

"Thom termine d'ailleurs son ouvrage [SSM] par cette phrase, typique de son mélange de modestie et d'orgueil : « Au moment où tant de savants calculent de par le monde, n'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent." .

Où est l'orgueil là-dedans? Rêver, ce qu'ont fait Thom et Grothendieck, les humains (et les animaux…) l'ont fait depuis que l'espèce humaine est apparue sur terre. Pour Thom, c'est d'ailleurs une condition nécessaire à la survie de l'espèce (mais pas à la survie individuelle, où le struggle-for-life-sauve-qui-peut suffit): "Si on veut théoriser la Biologie, il faut faire du rêve une fonction biologique."

Rêver, tous les animaux le font. Le problème est d'interpréter ces rêves. Et ça, j'en témoigne, ce n'est certainement pas donné à tout le monde: il suffit d'ailleurs de parcourir le sommaire et de feuilleter les premières pages³ (dans lesquelles, soit dit en passant, je n'ai vu nulle trace d'orgueil) de "La clef des songes: dialogue avec le bon Dieu" par le STI Alexandre Grothendieck.

Pour finir il est clair pour moi que Thom est parfaitement conscient de la dissymétrie de son dialogue avec GG (le Grand Géomètre), écrivant ainsi (AL, p.561): "Car le monde des Idées excède infiniment nos possibilités opératoires". (Je rappelle à ce sujet que Thom dit avoir vu en 4D dès l'âge de 11 ans, mais être impuissant à interpréter les catastrophes de dimension supérieure à 4, telles que l'importante catastrophe "double fronce" de dimension 7.)


¹: https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-humaine-1

²: Thom s'affiche lamarckien, refuse les principes de non-contradiction et d'identité (pas mal pour un matheux!), accepte les causes finales, etc. (Dans une société struggle-for-life-chacun-pour-soi où l'argent est l'unique cause finale, il ne faut pas s'étonner que tout l'argent-simulacre du monde finisse dans seulement quelques poches.)

³: Dans lesquelles, soit dit en passant, je n'ai décelé nulle trace d'orgueil, mais bien au contraire, de l'humilité.

Tome III : mode d'emploi.4.4

jc

  16/01/2020

[J'avais oublié de proposer le .4.4 à l'édition.]

Je verrais bien reconsidérer (sinon renommer) l' "Arc de triomphe (napoléonien)" en "Arc du triomphe de l'Amour" (je n'ose pas oser "Place hermaphrodite") pour renommer la place de l'Étoile). Face nord masculine, dédiée à Hermès, face sud féminine, dédiée à Aphrodite.

Au centre sous la voûte, un tétraèdre régulier¹ en verre. Au centre du tétraèdre une surface de Boy², également en verre.
Inscriptions. Côté masculin: Homme et Femme enlacés. Côté féminin: Femme et Homme enlacées. Flamme³ au point cuspidal²
(réanimation par le roi et la reine de France le jour de la fête matriotique).

Dans de nombreuses traditions l'eau est opposée au feu. Je vois donc en regard, place de la Concorde, un bassin avec des roseaux (nouveau symbole de Paris oblige) avec en son centre un icosaèdre¹ régulier, également en verre, que les Anciens Grecs associaient à l'eau, entouré de statues de très jeunes enfants "érotiques", issus des amours d'Hermès et Aphrodite.


¹: Solide de Platon auto-dual  https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Solide_de_Platon

²: https://www.jp-petit.org/nouv_f/lacan_jpp.pdf

³: Dans la tradition grecque le feu est associé au tétraèdre régulier.

Tome III : mode d'emploi.7

jc

  28/01/2020

J'ai enfin en main un exemplaire papier du tome III-1, et je commence à le potasser¹, toujours avec mes lunettes thomiennes bien sûr. Une bonne partie est consacrée à développer (tourbillonner autour du pot ...) la conclusion du tome II: âme poétique, nostalgie, parabole de Rodin. Il y est toujours question de matière et de Matière, de temps et de Temps, et on y voit plus nettement (moins obscurément…) apparaître les différences entre ces notions. Pour la Matière j'en tire la conclusion provisoire que c'est celle des matérialistes modernes: Matière morte, inerte, que PhG associe au Mal. Quant à la matière il semble qu'elle désigne pour lui la substance, au sens de Guénon et d'Aristote. Pour moi cette matière-là est vivante², c'est la vie "en puissance", l'oeuf cosmique totipotent.

Le mélange constant fait par PhG entre temps et Temps et entre matière et Matière me donne parfois le tournis. Pour le temps j'essaye de me raccrocher à l'aïon, le chronos, et le kairos, les trois temps des Anciens Grecs. Sans guère hésiter j'associe le temps de l'éternité à l'aïon, et le temps-courant (avec flèche du temps) au chronos. Je suis tenté d'associer le Big Now des modernes et des atomistes au kairos (Wikipédia: "Le kairos est le temps du moment opportun. Il qualifie un moment.") car les renvois Trump -> opportunisme et Trump -> Big Now sont pour moi pavloviens.

Thom: "... dès qu'un mot est utilisé fréquemment avec une signification différente de sa signification initiale, il en résulte une tension sur certaines parois de la figure de régulation du concept, tension qui pourrait fort bien la briser; le concept alors se défend en suscitant la naissance d'un mot nouveau. la formation de néologismes est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien: la fonction crée l'organe." (MMM, "Topologie et signification", conclusion)

Faute de mots nouveaux, j'essaye de différencier la typographie, les "bons" concepts étant majusculés en écriture ronde, les "mauvais" en écriture script, les mots-racine (matière, temps) étant minusculés.

Thom: "On observera que le pseudo-groupe d'équivalence de la forme d'un animal a des propriétés formelles très semblables au pseudo-groupe d'équivalence associé à la forme d'une lettre, en écriture manuscrite par exemple. La coïncidence n'est sans doute pas fortuite."

PhG cite Daniel Vouga: "Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l'Unité perdue." ("La Grâce…", tome III-1, p. 105). L'Unité étant indissociable de la continuité, le seul progrès possible consiste d'abord à retrouver la continuité perdue, à réenchaîner la matière déchaînée, la Matière. Et d'abord, un logocrate y sera certainement sensible, à utiliser l'écriture cursive³, "en attaché", dans les parties où il retrouve l'éternité. D'autant plus que, pour Thom, la matière vivante y pointe son nez:

Thom: "On observera que le pseudo-groupe d'équivalence de la forme d'un animal a des propriétés formelles très semblables au pseudo-groupe d'équivalence associé à la forme d'une lettre, en écriture manuscrite par exemple. La coïncidence n'est sans doute pas fortuite."


¹: Wikitionnaire: " comparaison avec le bouillonnement de la potasse dans certaines réactions chimiques."

²: Thom: "La synthèse ici entrevue des pensées "vitaliste" et "mécaniste" en Biologie n'ira pas sans un profond remaniement de nos conceptions du monde inanimé." (MMM, "Une théorie dynamique de la morphogenèse", conclusion)

³: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cursive

Tome III : mode d'emploi.8

jc

  28/01/2020

Passé, présent, futur, avenir, à venir, histoire, métahistoire (Histoire).

Je me permets de recopier ici le dernier paragraphe de ce tome III-1:

"La mort est ce moment où nous devenons passé, et je fais l'hypothèse que c'est le moment où nous sommes donc paradoxalement, en vérité et hors de tout simulacre, en état de création de nous-mêmes. Je pense que l'aboutissement de ce récit à ce point de la fin de la Deuxième Partie du Tome III de "La Grâce", comme l'on pose une hypothèse essentielle autour de laquelle nous allons continuer à débattre pour mieux l'entreprendre, comprendre ses formes, percer son secret, c'est cette idée que notre passé est quelque chose qui se crée lui-même à mesure du Temps qui passe, mais comme s'il narguait le Temps justement, et que la chose qui se crée ainsi, à mesure entre dans l'Éternité. Si vous voulez, le passé ne se réalise en vérité que pour ménager à votre destin un accès à l'Éternité. Ainsi la question de la mort s'efface-t-elle en tant que telle, devenue absence nécessaire de réponse, et dans cet effacement se trouve toute la dramaturgie qui l'accompagne, pour se fondre dans la seule question qui m'intéresse et qui nous intéresse, et qui n'est de quelque intérêt, qui est celle du passé. Par notre destinée accomplie et reconsidérée avec les yeux de la mort nous saisissant, nous créons le passé et à mesure que le passé se crée de la sorte, il entre dans l'Éternité." ,

et propose au lecteur de cet extrait d'audio-visionner 4 minutes d'Alain Connes (mathématicien français médaillé Fields) s'exprimant sur le temps:

https://www.qwant.com/?q=alain%20connes%20temps&t=videos&o=0:264c922724791fe79265b7fd3b503b0c

J'ai reçu un formatage initial scientifique et je dois parfois, souvent même, me faire violence pour lire du Grasset métaphysicien. Mais quel bonheur quand une récompense comme celle-ci est au bout!

Tome III : mode d'emploi.8.1

jc

  29/01/2020

En réfléchissant au .8 mon épouse (que j'ai réussi -une fois n'est pas coutume- à intéresser à la chose en lui faisant lire la dernière page du tome III-1 et en lui faisant audio-visionner les 4' d'Alain Connes) a cherché à se renseigner sur la signification des expériences d'A. Aspect. Et elle est tombée sur l'article "Chat de Schrödinger" de Wikipédia, sous-section "La théorie de De Broglie-Bohm":

"La théorie de De Broglie-Bohm résout le paradoxe du chat de la même façon que l'indéterminisme du jeu de pile ou face est levé, en complétant la description du système."

Au moment du Big-Bang la matière est géométriquement (mais pas topologiquement) "atomisée": tous les "atomes" sont comme des pièces de monnaie en suspension dans l'espace, donc en position indéterminée, à la fois pile et face. Au fil du temps fléché (chronos) la géométrie reprend peu à peu la place que lui assigne la topologie, et "à la fin des temps", quand toutes les pièces sont retombées -c'est-à-dire quand il n'y a plus aucune indétermination possible, aucune liberté, un univers est géométriquement reconstruit. Si "Dieu voit que cela est bon" alors cet univers est immortel. Sinon il s'effondre en un nouveau Big-Bang et ça recommence.

Un rapport avec les intuitions hautes de PhG ("... notre passé est quelque chose qui se crée lui-même à mesure du Temps qui passe…"  (dernière page du tome III-1) ?

 
Remarque finale:

La sous-section se termine par: "Bien que la théorie de De Broglie-Bohm reproduise tous les phénomènes quantiques connus et qu'aucun défaut objectif de cette théorie n'ait été mis en évidence, elle est assez peu connue de la communauté des physiciens et peu en vogue parmi celle-ci. Elle est pourtant considérée comme un exemple intéressant, et même un paradigme d'une théorie à variables cachées non locales."

La théorie thomienne des catastrophes est issue de la théorie -également thomienne- du déploiement universel de certaines singularités, déploiement qui consiste précisément à faire apparaître des variables qui étaient au préalable cachées. Mais la théorie thomienne est locale, non magique:
 
Thom: "A mon avis, c'est par l'axiome de localité, par un déterminisme local, que la science se sépare de la magie. Si on accepte les actions à distance, il n'y a plus aucun contrôle."
 

Tome III : mode d'emploi.9

jc

  30/01/2020

Pour lire "du Grasset métaphysicien", donc le tome III de "La Grâce…", il faut impérativement faire la distinction entre histoire et métahistoire.

Je viens de commencer à fouiner dans le site tiersinclus (que je connaissais depuis quelque temps). Pour moi l'article http://tiersinclus.fr/tolstoi-guerre-et-paix/ montre d'une façon que je vois difficilement réfutable qu'un métahistorien est impérativement un penseur du continu (et donc que, pour lui et selon moi, le topos doit précéder ontologiquement le logos…).

Je rappelle que Guénon est pour moi un penseur du continu (cf. les derniers chapitres de ses "Principes du calcul infinitésimal"). Et je trouve dommage qu'il n'ait pas exploité la chose (parce qu'il a classé le continu dans la catégorie de la quantité¹).


¹: Cf. le chapitre II de "Le règne de la quantité..."

Tome III : mode d'emploi.10

jc

  30/01/2020

De ce que j'ai compris, la disparition du Mal, pour PhG, est liée à la disparition du temps-courant (pour moi le chronos grec)¹. Il me semble que le court article http://tiersinclus.fr/hermann-hesse-siddhartha/ permet d'éclairer ce que PhG veut dire.

¹: Cf. pp.200 et suivantes.

Tome III : mode d'emploi.11

jc

  31/01/2020

Je redis encore et encore combien je suis fasciné par la façon dont fonctionne PhG, façon qui m'échappe complètement:

"Il suffit d'un mot…et là-dessus se déroule le texte… toujours, à l'arrivée, il y avait un sens… C'était un instant de bonheur fou." (Tome III-1 p.53)

De façon tout-à-fait irrévérencieuse (qu'il me pardonnera peut-être), je vois PhG comme une machine à écrire qui n'attend qu'une chose: que l'on mette une thune dans le bastringue. Et je colle aussitôt une citation thomienne:

"Rien de plus facile que de concevoir une machine qui calcule, voire même qui pense, qui médite. Mais une machine qui souffre et qui jouit, ça c'est tout à fait impossible à imaginer."

Et il suffit de lire, même très superficiellement, du Grasset pour s'apercevoir que c'est une machine qui souffre et qui jouit (qui souffre surtout?).

Thom est et s'affiche géomètre. Esprit de géométrie donc. Dans son "Apologie du Logos" il a pour objectif "de montrer ce qui fait la supériorité d'un modèle géométrique sur une construction conceptuelle" (p.33).

"Le coeur a ses raisons que la raison ignore" disait Pascal. Philippe Grasset en esprit de finesse, nous montrant ce qui fait la supériorité de cette façon de voir le monde? PhG passant là où Thom rend son tablier¹?

Mettre le mot amalgame² dans le bastringue?


Remarque terminale:

Pour moi, en politique, il y a une dichotomie entre les républicains et les démocrates: les républicains top-down, culte du chef, fédéralistes, jacobins, etc., les démocrates bottom-up, confédéralistes, girondins. Je vois une France confédérale et démocratique se construisant par amalgames successifs: famille -> village -> commune -> canton -> département -> province -> France  (puis -> Europe (confédérale, capitale Genève) -> monde).
 

¹: Thom: "Il y a dans l'affectivité pure une espèce de caractère sui generis qui échappe à toute intellectualité, toute modélisation. Donc on se trouve là devant une sorte de mur, et je n'ai pas d'explication à fournir sur ce mur. Il est là."

²: Wikipédia: "Le mot amalgame (du latin alchimiste du moyen âge amalgama de l'arabe amal al-djamā : fusion, union charnelle)"

Tome III : mode d'emploi.11.1

jc

  31/01/2020

Je mets ici un lien vers l'article "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction" des philosophes des sciences Lambert et Hespel:

virthost.vub.ac.be/lnaweb/ojs/index.php/LogiqueEtAnalyse/article/download/1829/1608

L'introduction et une partie de la conclusion sont accessibles aux non-matheux, en particulier ce qui concerne la politique et la philosophie.

En ce qui concerne la politique les belges sont en permanence au coeur du problème conciliation-contradiction, opposition Flamands/Wallons oblige. On notera dès le début de l'introduction les deux approches fondamentales: l'une républicaine, top-down, l'autre démocratique, bottom-up.

(Je pense que l'exemple "quantique" carré-cercle (considéré par E.Morin) dans mon commentaire " Autorité spirituelle et pouvoir temporel.1.1¹ " est plus éclairant que leur exemple du vase (pour moi un peu vaseux…).)


¹: https://www.dedefensa.org/forum/liran-enjeu-de-la-guerre-civile-us

Tome III : mode d'emploi.12

jc

  01/02/2020

Pour organiser une société humaine on a deux grandes options: l'option top-down ou l'option bottom-up. Bien que je n'y connaisse strictement rien, il me semble que les sociétés modernes ont, dans leur immense majorité, une organisation top-down. (Dans le cas de la Suisse, cas qui m'intéresse tout particulièrement, l'organisation a été initialement bottom-up (confédération de cantons en 1291) pour, me semble-t-il, ultérieurement évoluer vers une fédération (constitution fédérale(?) en 1848).)

Pourquoi cette immense majorité d'organisations top-down? À mon avis pour une raison de stabilité, les élites (même les spirituelles…) ne pouvant concevoir qu'une société bottom-up puisse être stable dans le temps. Pour eux la cohésion sociale doit nécessairement venir d'en haut (en montant parfois jusqu'au ciel dans les théocraties) et, sauf exception théocratique ou cohésion assurée par une communauté d'intérêts (économiques ou militaires), l'unité de la société est assurée par un pouvoir central fort, par une constitution¹, et par le biais de l'inusable "diviser pour régner", biais qui a le grand inconvénient d'être un moyen qui s'oppose frontalement à la fin recherchée (préserver l'unité).

Ce qui précède montre que, dans cette logique, une organisation bottom-up est préférable, l'unité de la société -disons française- étant assurée plus sainement comme état final d'un processus d'union -d'un amalgame- à chaque strate (famille, village, commune, canton, département, province, France), avec à sa base, l'amour d'un homme et d'une femme.

Il vaudrait peut-être la peine d'examiner cette possibilité de plus près.
 

¹: « Le droit est trop froid et trop formel pour exercer sur la société une influence bénéfique. Lorsque toute la vie est pénétrée de rapports juridiques, il se crée un atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l’homme. » — Alexandre Soljenitsyne

 

Tome III : mode d'emploi.13

jc

  02/02/2020

En parcourant le tome III-1 je suis tombé , haut de p.76, sur un "... de vérité (de réalité)"  qui m'inspire le commentaire suivant.

Les rapports entre la vérité et la réalité sont ambigus. Quel est le concept premier? Certains¹ (les formalistes constructivistes, les syntacticiens…) diront que la vérité précède la réalité, alors que les sémanticiens diront le contraire.

Il est clair pour moi que PhG est d'abord un sémanticien:

"Il suffit d'un mot… toujours à l'arrivée il y avait un sens…" (p.53).

De même que Thom:

"C’est-à-dire que pour nous, la question de l’acceptabilité sémantique d’une assertion est un problème ontologiquement antérieur à celui de sa vérité. La vérité présuppose une signification. L’idéal des logiciens (et de certains mathématiciens) d’éliminer la signification au bénéfice de la seule vérité est un contre-sens philosophique."

Aussi, à la réflexion, je trouve choquante l'expression "vérité de situation", à laquelle je préfère "réalité de situation". Car la vérité renvoie pour moi au logos alors que la situation renvoie au topos (en mathématiques "topologie" est un néologisme qui se substitue depuis 1847 à l'ancien "analysis situs"). (Mais peut-être, j'y pense en écrivant ces lignes, l'expression "vérité de situation" est-elle voulue par l'auteur pour provoquer chez le lecteur un effet Janus?)

Thom a fait une carte du sens² sur laquelle figure en abscisse l'axe faux -> vrai et en ordonnée l'axe insignifiant -> signifiant (le temple des mathématiques se trouvant au centre -organisateur bien sûr!- de la carte). On y voit couler le fleuve du sens, fleuve qui sépare le vrai du faux. Thom ne bannit donc pas complètement la vérité mais, pour lui, si celle-ci obéit à certains principes, c'est-à-dire respecte une certaine syntaxe, ce ne sont pas les principes édictés dans l'organon d'Aristote³:

"... le problème important -en matière de philosophie du langage- n'est pas celui de la vérité (affaire d'accident, Sυmbebèkos dirait Aristote), mais bien celui de l'acceptabilité sémantique, qui définit le monde des "possibles", lequel contient le sous-ensemble (éminemment variable) du réel." (ES, p.16)

Je pense que ce clivage fondamental se retrouve un peu partout, en particulier en politique: les top-down seront séduits par une constitution formelle, une légalité, les bottom-up par le sens à donner à la société (pourquoi nos réunissons-nous?), une légitimité.

À ce propos -comme à d'autres…- je pense qu'il ne faut pas perdre de vue -ce que j'ai tendance à oublier- la citation suivante d'Élie-Bernard Weil:

"Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d'une manière bipolaire et de ne pas céder à l'attrait d'une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant -ce qu'on appelle aussi « pensée unique » de nos jours -une tentation qui fait immanquablement plonger dans l'erreur et l'impuissance.
La seule excuse, c'est que presque tout le monde considère que c'est là l'enjeu de la rationalité : trouver le bon pôle. Faux!" (Cf. aussi à ce sujet le site http://tiersinclus.fr/  que je trouve excellent.)

¹: Par exemple Paul Jorion, qui a écrit "Comment la vérité et la réalité furent inventées" (Gallimard)

²: http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41

³: "Dans cette confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure de la limite des procédés formels, il pourra oublier les problèmes de la non-contradiction. Car ... c'est dans l'intuition que réside l'ultima ratio de notre foi en la vérité d'un théorème -un théorème étant avant tout, selon une étymologie aujourd'hui bien oubliée, l'objet d'une vision."

Tome III : mode d'emploi.13.1

jc

  02/02/2020

L'opposition syntaxe-sémantique (qui recoupe l'opposition vérité-réalité et, en politique, l'opposition légalité-légitimité) recoupe en mathématiques l'opposition arithmétique-géométrie (que je personnalise en opposition Grothendieck-Thom).

Thom: "C'est parce que la mathématique débouche sur l'espace qu'elle échappe au décollage sémantique créé par l'automatisme des opérations algébriques." (citation que je place systématiquement dès qu'il est question du décollage sémantique du JSF ou, dorénavant, du 737 Max, et ... de DC)

Ici encore il faut, j'en suis convaincu, avoir à l'esprit la citation d'Élie-Bernard Weil: "Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d'une manière bipolaire et de ne pas céder à l'attrait d'une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant -ce qu'on appelle aussi « pensée unique » de nos jours -une tentation qui fait immanquablement plonger dans l'erreur et l'impuissance. La seule excuse, c'est que presque tout le monde considère que c'est là l'enjeu de la rationalité : trouver le bon pôle. Faux!"

Si je me convaincs un peu plus tous les jours qu'il faut commencer par la sémantique, la réalité, la légitimité, la géométrie, Thom, je soupçonne que la syntaxe, la vérité, la légalité, l'arithmétique, Grothendieck n'ont pas dit leur dernier mot¹.


¹: À l'heure du bilan (1998?) Thom fait un pas dans ce sens: "C'est la rencontre de mathématiciens soviétiques comme Arnold (souvent férocement critique de mes procédés rustres) qui m'a fait comprendre à quel point la théorie des singularités tire son origine de structures profondes (polynômes de Dynkin, carquois de Gabriel, théorie des tresses, immeubles de Tits) ..."

 

Tome III : mode d'emploi.13.2

jc

  02/02/2020

(Précisions sur l'opposition politique légalité-légitimité dans le cadre général du 13.1 .)

L'opposition légalité-légitimité renvoie à l'opposition logique intuitionniste-logique paraconsistante.

La logique intuitionniste conserve le principe de non-contradiction (mais viole le principe du tiers exclu) alors que c'est l'inverse pour la logique paraconsistante qui conserve le principe du tiers exclu mais viole le principe de non-contradiction. Il en résulte qu'une notion de vérité est possible en logique intuitionniste¹ alors qu'elle est impossible en logique paraconsistante.

Cela ouvre le chemin à une justice à deux vitesses: l'une "de première instance", légitime, conciliante, yin, agoniste², l'autre "d'appel", légale, tranchante, yang, antagoniste.


¹: De là suit que les matheux "mainstream" choisissent la logique intuitionniste pour pouvoir prouver ce qu'ils ont conjecturé.  

²: L'agonisme se distingue de l'antagonisme par par sa volonté de ne pas exclure l’adversaire.  https://fr.wiktionary.org/wiki/agonisme

Tome III : mode d'emploi.13.3

jc

  02/02/2020

Acte fondateur.

Thom:

- "Les actes finalisés comportent donc souvent une morphologie de jonction (c'en est presque une caractéristique contrairement à l'acte fondateur, qui, lui, « sépare » comme l'entéléchie d'Aristote)." (ES, p. 222)

- "Aristote dit quelque part que l'entéléchie sépare. Pour moi ça a été la formule qui m'a fait réellement comprendre l'Aristotélisme, du moins dans la mesure où je prétends pouvoir le comprendre."

Thom semble ainsi exclure les unions comme actes fondateurs, pour Aristote et aussi, je crois, pour lui-même. L'acte fondateur d'un foyer, d'un parti politique, d'une société, etc., est-il une union ou une séparation? Un moment de réflexion montre qu'on est tout de suite au rouet de l'oeuf et de la poule -ce qui n'étonnera pas les "cyclistes"-; ainsi, pour fonder -en s'unissant- un nouveau foyer, l'époux et l'épouse doivent au préalable se séparer de leur précédent foyer (celui de leurs parents respectifs).
 
Il saute aux yeux qu'il est préférable de symboliser l'acte fondateur par une union yin plutôt que par une séparation yang. Ainsi une sculpture "à la Balzac de Rodin" de deux flammes "d'apparence humaine" enlacées pourra symboliser l'acte fondateur de la "Première Démocratie" (succédant à la Vème République),  enchâssée dans un tétraèdre¹ (solide de Platon auto-dual, symbole du feu) sous l'arc de triomphe reconverti en arc du triomphe de l'amour.


¹: en verre

Tome III : mode d'emploi.14

jc

  03/02/2020

J'ai écrit récemment (je ne sais déjà plus où) que PhG, esprit de finesse, a un "coeur qui a ses raisons que la raison ne connaît point", et peut peut-être passer là où Thom, esprit de géométrie, rend son tablier. Autrement dit, pour moi, la vision thomienne du monde éclaire -sinon explique- une partie de la métahistoire (les cycles, par exemple ceux du Manvantara), mais est, à ma connaissance, muette devant les intuitions supra-humaines de PhG (la théorie thomienne de l'analogie ne va pas, je crois, jusque là!).

Un indice pour donner envie de se plonger dans le thriller du tome III ?

"Les deux cas [9/11 et 4/15] nous apparaissent donc similaires dans leur identité: il s'agit bien d'une attaque métahistorique." (p.97)

PhG, qui souffre déjà, souffrira encore plus si j'en dis plus: le sujet doit encore demeurer un temps anonyme…
 

Tome III : mode d'emploi.15

jc

  03/02/2020

Commentaire de la parabole de Rodin. (Mode d'emploi, c'est-à-dire tentative de décodage par et pour scientifique.)

PhG commence par reconnaître qu'il a un peu laissé le lecteur sur sa faim en ce qui concerne la distinction matière/Matière en conclusion du tome II (tome III, pp.107 et 108). Il précise ensuite sa position sur une vingtaine de pages.

Le scientifique de formation (et toujours en formation) que je suis voit les choses ainsi.

Pour me fixer les idées, je me représente la matière déchaînée, que PhG nomme Matière, concept métaphysique, comme idéalisation d'un matériau (au sens usuel) déchaîné, c'est-dire amorphe, déstructuré, informe en ce sens qu'il prend la forme du récipient qui le contient: bouteille remplie de gaz, de liquide, de sable fin et sec, etc.).

Par opposition la matière (m minuscule), également concept métaphysique -la substance pour Aristote et Guénon (p.110)- idéalise pour moi un matériau enchaîné, c'est-à-dire tonique, structuré, comme un bloc de granite, de tuffeau ou de glace, voire de glaise dont on fait les statues, etc.). Ces matériaux étant de la forme en puissance (sous forme de statue par exemple), leur idéalisation métaphysique est alors vue comme étant toute puissante, ou, de façon plus parlante, totipotente (puisque cette matière-oeuf-(unité-primordiale?)-totipotente peut s'actualiser en pratiquement n'importe quelle statue¹). C'est ainsi que je vois "physiquement" la différence, abyssale, entre les concepts métaphysiques de Matière et de matière.

Mathématiquement je vois la matière comme la somme amalgamée² -le terme anglais de pushout³ est plus suggestif- de toutes les statues idéales en lesquelles elle -la matière- peut s'actualiser, ce qui en fait un "presque tout" d'une complexité infinie⁴, alors que la Matière reste ce qu'elle est, à savoir un "presque rien"⁵.

Pour moi, socialement -politiquement-, la matière totipotente correspond au peuple, et la Matière à la populace. Reste à trouver des Rodin qui émergent dudit peuple et qui lui donnent une bonne forme, c'est-à-dire, en l'occurrence, une bonne organisation sociale…


¹: "Rodin est une des mille et mille mains de la transcendance dans cette "lutte prodigieuse" entre Bien et Mal." (p.120)

²: https://fr.wikipedia.org/wiki/Somme_amalgam%C3%A9e

³: On peut peut-être, dualement, voir la forme des métaphysiciens comme un pullback, un produit fibré de complexité infinie…

⁴: Cf. "la montée en dimension 3" par amalgame d'un carré et d'un cercle dans https://www.dedefensa.org/forum/liran-enjeu-de-la-guerre-civile-us (Autorité spirituelle et pouvoir temporel.1.1)

⁵:  "La Matière… qui n'est certainement pas toute la matière…" (p.125)
 

Tome III : mode d'emploi.16

jc

  05/02/2020

Lors de son discours Nobel le biologiste et zoologiste Konrad Lorenz a dit que toute analogie était vraie; ce que Thom a modéré plus tard en: "Toute analogie sémantiquement acceptable est vraie".  Je pense effectivement qu'une analogie qui fait sens pour quelqu'un est aussi vraie pour celui-ci que si elle était mathématiquement démontrée; ainsi, par exemple, je suis convaincu que l'analogie entre l'effondrement des twin towers et l'incendie de la flèche de Notre-Dame (laissant ses deux tours intactes), faisant hautement sens pour PhG, est vraie pour celui-ci.

Thom écrit quelque part que "la voix de la réalité est dans le sens du symbole". La façon dont PhG parle du 9/11/2001 et du 4/15/2019 dans le tome III-1 laisse penser que les forces symboliques qui se dégagent de ces deux événements d'une part et leur analogie d'autre part ne peuvent pour lui être fortuites (avec des conséquences qui ne peuvent sans doute que laisser perplexe l'intéressé). Dans ce qui suit je décris une situation analogue (dont j'ai déjà parlé en commentaire sur ce site, mais pas dans le cadre ci-dessus).

La catastrophe élémentaire "fronce", associée au potentiel V(x)=x⁴, potentiel qui se déploie en V(x)=x⁴+ax²+bx, modélise le conflit prédateur/proie, selon Thom à la base de l'embryologie animale. En changeant simplement la variable x en y on obtient un nouveau potentiel V(y)=y⁴ qui se déploie en  V(y)=y⁴+cy²+dy. En ajoutant ces deux potentiels on obtient un nouveau potentiel W(x,y)=x⁴+y⁴ (catastrophe de double fronce). Jusqu'ici rien que de normal pour un matheux basique. Mais il se passe une chose inattendue. Le déploiement du potentiel W est en effet à 7 paramètres, alors que l'on pouvait s'attendre à ce qu'il soit seulement à 4 paramètres (a, b, c, d), si bien que le tout est largement plus que la somme des deux parties. Rien de véritablement anormal, seulement du surprenant, car prouvé mathématiquement.
 
Mais x symbolisant le féminin (xx), et y le masculin (xy), on est conduit à interpréter ainsi ce qui précède: en unissant leurs potentiels prédateur/proie respectifs dans un combat amoureux où chacun se donne entièrement à l'autre, les amoureux peuvent arriver à atteindre le septième ciel (et non seulement le quatrième).

Pour moi la force symbolique qui se dégage de ce qui précède est trop forte pour qu'il n'y ait pas un fond de vérité et de réalité derrière tout ça. Ce qui me laisse perplexe, bien entendu, en ce qui concerne les rapports éventuels entre mathématiques et réalité.

 

Tome III : mode d'emploi.16.2

jc

  07/02/2020

Je vois ainsi le conflit archétypique à 4 actants. C'est le conflit de deux individus possédant chacun un cerveau-prédateur "Je" et un cerveau-proie "Moi", le premier dominant pendant l'éveil (nous sommes alors en état de prédation virtuelle permanente, prédation qui se concrétise parfois), le second pendant le sommeil pendant lequel le cerveau-proie prend sa revanche sur le cerveau-prédateur (qui devient la proie de sa proie¹).

Seul face à soi-même c'est l'éternel conflit "Je masculin"/"Moi féminin", que l'on soit un homme ou une femme. Mais ce conflit se complique lors de la rencontre de deux êtres puisqu'on a alors un conflit à 4 actants, deux "Je" et deux "Moi", et peut se sublimer non seulement dans les corps mais aussi dans les esprits des deux protagonistes dans le cas de la rencontre "amoureuse" d'un homme et d'une femme.

Je verrais bien accorder ce qui précède à la citation suivante de Nietzsche trouvée en lisant Patrice Sanchez²:

"L’amour ne sert souvent qu’à passer sur l’envie. Souvent l’on attaque et l’on se fait des ennemis pour cacher que l’on est soi-même attaquable. « Sois au moins mon ennemi ! » — ainsi parle le respect véritable, celui qui n’ose pas solliciter l’amitié. Si l’on veut avoir un ami il faut aussi vouloir faire la guerre pour lui : et pour la guerre, il faut pouvoir être ennemi. Il faut honorer l’ennemi dans l’ami. Peux-tu t’approcher de ton ami, sans passer à son bord ?En son ami on doit voir son meilleur ennemi. C’est quand tu luttes contre lui que tu dois être le plus près de son cœur."

 
¹: SSM, 2ème ed. p.305
 
²: https://drive.google.com/open?id=1-ZhlB4azQ5FbDwZrP8_8NTI5ZuvpD33H
 
 

Tome III : mode d'emploi.16.3

jc

  07/02/2020

Le philosophe-mathématicien Jean Petitot et le philosophe-anthropologue Lucien Scubla (entre autres) ont beaucoup travaillé à rapprocher la formule canonique du mythe de Claude Lévi-Strauss et la catastrophe de double fronce (en anglais double cusp).

Thom parle rarement de cette catastrophe dont la complexité dépasse considérablement ses sept catastrophes élémentaires qui, selon lui, peuvent seules se réaliser sur l'espace-temps. (Avec la catastrophe double cusp, on est dans le supra-sensible). Il en parle cependant dans ES, p. 143, associée à une dynamique qui ne serait pas celle d'un point-col (séparant deux sommets et deux vallées), mais plutôt celle du produit de deux "noeuds-cols¹ qui serait le gradient de x⁴+y⁴, le "double cusp".

Il m'était jadis (sur ce site) venu à l'esprit d'associer la surface z=x⁴+y⁴ à un calice². Pour moi cette association perdure encore et se précise.


¹: Séparant quatre sommets et quatre vallées?

²: Mot utilisé en liturgie et aussi en biologie végétale.

 

Tome III : mode d'emploi.16.1

jc

  09/02/2020

Les pages 3 et 4 de "Structure des mythes¹" ne pourront passer inaperçues d'un logocrate à l'âme poétique qui les lit. Mais c'est ici la² fameuse formule canonique du mythe (p.20) qui m'intéresse:
 
                                         Fx(a) : Fy(b) ::  Fx(b) : Fa*(y) (ou a* est l' "opposé" de a)

Car je la vois comme une² FCE, une Formule Canonique de l'Échange, valable non seulement pour le mythe mais encore, par exemple, pour l'échange amoureux entre un homme et une femme comme pour l'échange commercial. Il s'agit en effet pour moi dans tous les cas d'un conflit à quatre actants, deux individus x et y qui cherchent à échanger deux objets de valeur: un bien a initialement propriété de x et un bien b initialement propriété de y. Selon mon intuition -d'autres avant moi l'ont eue- la catastrophe liée au potentiel W(x,y)=x⁴+y⁴ est bien adaptée pour modéliser ce conflit à quatre actants.

On notera ici qu'on s'éloigne nettement de la pensée bipolaire (conflit à deux actants) préconisée par Élie-Bernard Weil (et donc plus encore de la pensée unique).


¹: http://www.ali-aix-salon.com/Claude%20Levi-Strauss%20%20La%20structure%20des%20mythes.pdf

²: Je choisis l'article indéfini et non pour respecter la formulation de CLS p.20 ("réductible à une relation du type")

Tome III : mode d'emploi.16.2.1

jc

  09/02/2020

À propos de cerveau-prédateur et de cerveau-proie, pour moi respectivement masculin et féminin (que l'on soit homme ou femme).

Je suis tombé sur la préface par René Thom de "La dynamique qualitative en psychanalyse" par Michèle Porte¹. Thom classifie ainsi (p.XVI) les individus, ce qui agrémente mon commentaire 16.2 (Ego-prédateur=Je, Ego-proie=Moi):

"Le tempérament sanguin favorise l'identité ego-prédateur; le tempérament nerveux défavorise l'identité ego-prédateur;
le tempérament bilieux favorise l'identité ego-proie; le tempérament lymphatique défavorise l'identité ego-proie."


¹: http://excerpts.numilog.com/books/9782130457718.pdf
 

Lof pour lof ?

jc

  21/03/2020

Il y a longtemps que je ne l'ai pas précisé: je considère ce forum comme un divan psychanalytique, je suis allongé et je m'adresse aux psychanalystes que sont les hypothétiques lecteurs de mes commentaires. (Dans le vrai monde je n'ai jamais "fait" la moindre psychanalyse mais j'ai eu un temps des discussions passionnées Thom/Lacan avec mon fils qui, dit-il et je le crois volontiers, parle lacanien couramment.)

Je crois que je suis à un moment que je qualifie de psychanalytique, à un dénouement au sens marin -ce spécialiste des noeuds- du terme. L'idée m'est venue devant ma bibliothèque où figurait un roman "Kane et Abel" d'un dénommé Jeffrey Archer. Et je me suis dit que c'était peut-être Kane qui sonnait comme un prénom féminin, et non Abel.

Les femmes sédentaires maîtresses du temps et les hommes nomades maîtres de l'espace? Relire et relire encore Guénon -parmi d'autres- avec cette nouvelle idée en tête.

:Covid-19: la revanche d'Abel sur Caïn?

jc

  22/03/2020

J'ai lu que la Mongolie était l'un des pays les moins touchés par l'épidémie. Peut-être est-ce parce qu'elle n'est pas encore assez touchée? On verra. Mais c'est un pays immense avec encore, dans un passé tout récent, des nomades comme aux temps "immémoriaux" de Gengis Khan¹.

Nomade -> Abel -> Caïn et Abel -> Guénon :  enchaînement pavlovien.

Le règne de la quantité et les signes des temps, chap XXIII, "Le temps changé en espace":

"Ainsi un « retournement » s’opère en dernier lieu contre le temps et au profit de l’espace : au moment même où le temps semblait achever de dévorer l’espace, c’est au contraire l’espace qui absorbe le temps ; et c’est là, pourrait-on dire en se référant au sens cosmologique du symbolisme biblique, la revanche finale d’Abel sur Caïn."

Vraiment finale ? Toujours Guénon (à la fin du denier chapitre intitulé "La fin d'un monde" (et non "la fin du monde):

"...c’est ainsi que, si l’on veut aller jusqu’à la réalité de l’ordre le plus profond, on peut dire en toute rigueur que la « fin d’un monde » n’est jamais et ne peut jamais être autre chose que la fin d’une illusion."

Guénon prophétique? PhG aussi? : "Ainsi créons-nous l'Histoire prophétique, -dont nous dirons alors, pour la définir, qu'elle s'appuie, qu'elle se révèle ou plutôt consent à se révéler, en reconnaissant la puissance créatrice de l'intuition fondamentale véhiculée par la nostalgie." ("La Grâce de l'Histoire", tome III.1, p.206
Si c'est le cas (pour PhG) il faudrait accélérer le mouvement ... pour que la prophétie soit connue avant d'être réalisée. Car la GCES a commencé.

PS: JE FAIS DE LA RÉCLAME: le tome III.1 est en vente sur Amazon en e-format à 0.99€. (à vérifier…). Par ces temps de confinement…


¹: Cf. "L'empire du vent" de Stanley Stewart


 

Synchronisme et diachronisme

jc

  23/03/2020

En fouinant sur la toile je suis tombé sur: http://www.entropologie.fr/2019/03/synchronie-et-diachronie.html

Qui est ce Hary Seldon qui rédige l'article?

Je suis allé chercher dans Wikipédia. Je sens que je vais me régaler.

PS1: J'ai appris, au détour d'un article Dedefensa assez récent, que PhG pensait en faisant du vélo d'appartement. PhG penseur synchronique? L'Histoire prophétique selon PhG: Histoire synchronique? Méditer le mystique "Ainsi créons-nous l'Histoire prophétique, dont nous dirons alors, pour la définir, qu'elle s'appuie, qu'elle se révèle ou plutôt consent à se révéler, en reconnaissant la puissance créatrice de l'intuition fondamentale véhiculée par la nostalgie."¹, en pensant à un nostalgique en train de pédaler sur son véhicule immobile?

PS2: Je découvre qu'il y a des articles "sérieux" sur le sujet: https://fr.wikipedia.org/wiki/Synchronie_et_diachronie En le parcourant je n'ai rien trouvé qui se rapproche de l'idée pour moi fondamentalement liée au synchronisme selon laquelle notre perception du temps synchronique est nécessairement cyclique.


¹: "La Grâce de l'Histoire", tome III.1, p.206  JE FAIS DE LA RÉCLAME (0.99€ en e-livre, à vérifier)